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22 juin 2016 3 22 /06 /juin /2016 12:46

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Nouvel ordre social

Pourquoi la loi Travail et les interdictions de manifester révèlent une radicalisation de l’oligarchie néolibérale

par

 

 

 

Pour la première fois depuis un demi-siècle, une manifestation syndicale est frappée d’interdiction à Paris. L’attitude du gouvernement vis-à-vis des opposants à la loi Travail et, surtout, le contenu de cette loi, montrent un durcissement en cours : pas celui de la CGT ou de « l’extrême gauche » mais « de l’offensive oligarchique dirigée contre les droits sociaux et économiques des citoyens ». Car derrière la loi de Myriam El Khomri, c’est un nouvel ordre social qui pointe. Un ordre où les plus fragiles devront être les plus flexibles, pour le seul bénéfice du taux de marge des entreprises et de leurs actionnaires.

La veille du match France-Roumanie, coup d’envoi de l’Euro 2016, le compte Twitter du ministère de l’Intérieur affiche pendant plusieurs heures un message pour le moins étrange. Parmi les consignes de sécurité aux abords des stades : « Ne pas tenir de propos politiques, idéologiques, injurieux, racistes ou xénophobes. » La communication de Bernard Cazeneuve met ainsi sur le même plan parole politique d’une part, insultes et propos sanctionnés par la loi, d’autre part.

Le lendemain de la manifestation nationale contre la loi Travail du 14 juin 2016, François Hollande amalgame le stupide acte de vandalisme contre des vitres de l’hôpital Necker et la menace terroriste. Il prévient : « À un moment où la France accueille l’Euro, où elle fait face au terrorisme, il ne pourra plus y avoir d’autorisation de manifester si les conditions de la préservation des biens et des personnes et des biens publics ne sont pas garanties. » Manuel Valls enfonce le clou sur les ondes de France Inter : « Il y a un besoin d’autorité, d’ordre exprimé par les Français. » Interdiction de tenir des propos politiques aux abords des stades, besoin d’autorité et d’ordre, recours du 49-3 en l’absence d’une majorité favorable à la loi Travail, les temps sont durs pour le débat démocratique. Pour la première fois depuis un demi siècle, et la guerre d’Algérie, une manifestation syndicale est interdite dans les rues de Paris.

 

Une radicalisation du néolibéralisme

Pourtant, depuis deux mois, seuls les opposants à la loi Travail, en premier lieu la CGT, sont accusés, par plusieurs médias et le gouvernement, de « se radicaliser ». Sur la radicalisation néolibérale des partisans de la loi Travail, point de commentaires. La loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s », dite loi Travail ou loi El Khomri, s’inscrit bien dans ce cadre idéologique. Présentée comme une simplification du Code du travail par le gouvernement, elle en est plutôt une déconstruction. Les différentes séquences du cheminement du projet de loi depuis la remise en septembre 2015 du rapport Combrexelle, jusqu’à la menace d’interdire les manifestations d’opposants à la loi illustrent cette radicalisation. Celle-ci prend deux formes, estiment le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Lava : « D’une part, la puissance renouvelée de l’offensive oligarchique dirigée contre les droits sociaux et économiques des citoyens. D’autre part, la multiplication des dispositifs sécuritaires dirigés contre les droits civils et politiques de ces mêmes citoyens. » [1]

Les politiques néolibérales sont systématiquement favorables au capital, poursuivent les deux universitaires. Une erreur de diagnostic présente le néolibéralisme comme une idéologie prônant la disparition de l’État dans une logique de pur laisser-faire des entreprises et des marchés. Or loin de disparaître, l’État néolibéral s’inscrit dans une logique qui transforme la puissance publique en véritable partenaire des intérêts privés. Dans quels domaines les chantres du « laisser-faire » lui laissent les coudées franches ? Dans le cadre réglementaire, en érodant le droit public au profit des normes privées. Ainsi que par sa mission régalienne de maintien de l’ordre et de répression, voire de criminalisation, de toute action considérée comme un obstacle à la liberté des grandes entreprises et à la valorisation du capital. « La liberté de la concurrence, la compétition acharnée et débridée entre les acteurs appellent le renforcement de la « sécurité » comme la condition indispensable [du] déploiement [du néolibéralisme]. »

 

Un État fort quand il s’agit de réprimer

Côté maintien de l’ordre face à la contestation sociale, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens : flash-ball, canons à eaux et utilisation intensive de gaz lacrymogènes sont de rigueur dans de nombreux défilés contre la loi Travail. Intervention du Raid le 13 mai pour évacuer une salle municipale de Rennes occupée par des opposants à la loi Travail. Interdiction de manifester le 19 mai à Nantes avec 30 arrêtés d’interdiction de séjour dans le centre-ville.

Une mise en bouche avait déjà été inscrite au menu des mesures gouvernementales, cet hiver, avec l’interdiction des marches pour le climat des 29 novembre et 12 décembre 2015, assortie d’assignations à résidence de militants écologistes. Depuis fin mars plus de 750 personnes, dont une centaine de jeunes de moins de 18 ans, ont été poursuivies par la justice, avec souvent des condamnations lourdes à la clé. Une qualification de « tentative de meurtre » a été ouverte suite à l’incendie d’un véhicule de police à Paris.

Cette répression s’exprime en-dehors des grandes manifestations : en janvier 2016, huit salariés de Goodyear, dont cinq syndicalistes de la CGT, ont été condamnés à 2 ans de prison dont 9 mois fermes pour la séquestration de deux cadres de leur usine. En avril 2016, treize militants de la CGT du CHRU de Lille et deux agents ont été convoqués au commissariat de police sur demande du Procureur de la République pour des faits remontant au 28 novembre 2014. L’épisode de la chemise arrachée du DRH d’Air France a conduit à l’inculpation de quinze personnes – dont cinq adhérents de la CGT – poursuivies pour « violences en réunion » et qui encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

 

Une loi du marché interdit toute politique sociale exigeante

Côté sécurité juridique des entreprises, la loi Travail s’inscrit dans un vaste mouvement de réformes du « marché » du travail amorcé au début des années 1970 avec l’introduction de l’interim. Depuis, plus d’une vingtaine de réformes se sont succédées avec une accélération depuis 1999 et la « refondation sociale » proposée par le patronat. « À l’avenir, tout dispositif social devra être passé au crible du raisonnement économique », exige alors Denis Kessler, vice-président du Medef. Traduction : toute politique sociale menée par un gouvernement doit l’être à l’aune des exigences de la compétitivité des entreprises. Avec à la clé la réduction de la part des salaires dans la valeur ajoutée et l’affaiblissement du salariat organisé.

 

 

« Même des textes dont on se souvient qu’ils apportaient des protections nouvelles, contenaient également des flexibilités nombreuses », précise le juriste Emmanuel Dockès. Dans le cadre des Lois Aubry sur les 35 heures, une mesure crée le forfait jours pour les cadres. Un dispositif dont le patronat souhaite aujourd’hui qu’il soit « sécurisé » et étendu aux autres salariés. Dans l’accumulation de textes de loi de ces vingt dernières années, souvent seules les dernières étapes restent en mémoire. Notamment les lois Rebsamen et Macron toutes deux votées en août 2015. « Si la loi Macron continue de créer des exceptions supplémentaires à un certain nombre de principes, poursuit le juriste, la loi Rebsamen est plus originale puisqu’elle s’attaque à la représentation du personnel, jusque-là restée indemne depuis 1982. »

 

Négocier sous la menace du licenciement

Interrogé en 2012 par La Tribune, Denis Kessler n’a pas bougé d’un iota depuis 1999 : « L’ordre public social, fixant les droits fondamentaux, doit être défini au niveau européen. Et tout le reste doit relever principalement des accords d’entreprise. Même la branche n’est plus un échelon aussi pertinent que dans le passé. » Denis Kessler l’a demandé, le gouvernement et la ministre du Travail Myriam El Khomri ont obtempéré. L’article 2 de la loi Travail présente la négociation en entreprise comme la forme la plus démocratique d’élaboration de la norme sociale. « Mais quelle valeur donner au consentement lorsqu’il est obtenu sous la menace du licenciement ? », s’interroge-t-on à la Fondation Copernic [2], qui regroupe syndicalistes et chercheurs de gauche (lire aussi : Temps de travail, salaires, licenciements, dumping social, santé : tout ce que la loi va changer pour les salariés)

Le cadre européen est-il aussi pertinent que le décrit Denis Kessler ? Cela dépend pour qui. En visite à Paris le 31 mars 2016, Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, a qualifié la loi El Khomri d’initiative « destinée à répondre aux rigidités du marché du travail ». La loi est une réponse aux demandes de la Commission pour laquelle chômage et crise économique sont dus aux rigidités structurelles de l’économie française, notamment aux difficultés de licencier des salariés. Joli paradoxe (lire aussi : Loi travail : « Dire que c’est en facilitant les licenciements qu’on crée des emplois est ahurissant »).

Renflouer les actionnaires

Avec la promesse de « fluidifier » le marché du travail, la loi Travail bénéficiera-t-elle d’abord aux 5,4 millions de chômeurs en leur permettant de retrouver plus facilement un emploi ? Pour l’économiste Liêm Hoang-Ngoc, le véritable mobile de la loi Travail consiste à maintenir constant, quelle que soit la conjoncture économique, le taux de marge des entreprises, c’est-à-dire leur pourcentage de gain. Après la crise de 2008, ce taux a perdu 3 points, soit environ 60 milliards d’euros. Comment récupérer ces milliards alors que le carnet de commande des entreprises peine à se remplir ? Par la baisse des cotisations sociales, qui a pris la forme du CICE (20 milliards en année pleine) et du pacte de responsabilité (20 milliards en 2017). La loi Travail amène un nouveau levier : diminuer le coût des indemnités en cas de licenciement. L’affaiblissement de la négociation syndicale et du Code du travail, qui permettait jusque-là d’avoir des normes nationales et valables pour toutes les entreprises, répond à des objectifs très pragmatiques lorsqu’on est actionnaire. Chaque entreprise pourra, à terme, fixer ses propres normes.

Liêm Hoang-Ngoc avance un second mobile, mais ce dernier reste pour le moment tabou : la réforme du CDI, jugé trop onéreux et peu sécurisant lorsque les entreprises souhaitent licencier. « La sécurité juridique est une valeur essentielle pour les juristes, pour l’État de droit et plus généralement pour tout système juridique démocratique », rappelle la note de la Fondation Copernic. Cette sécurité juridique exige un droit intelligible aux marges d’interprétation réduites et aux effets prévisibles, afin que les justiciables puissent se projeter dans l’avenir et connaître les conséquences juridiques de leurs actes. « Ce n’est toutefois pas dans ce sens que la sécurité juridique est aujourd’hui mobilisée. L’expression sert à revendiquer la réduction voire la suppression du risque pour les employeurs d’être juridiquement sanctionnés. » Le Sénat vient d’ailleurs d’ajouter à la loi Travail un nouvel amendement : la création d’un « contrat de mission », d’une durée de 18 mois à quatre ans, encore plus souple pour l’employeur qu’un CDD.

Le 22 février 2016, ils étaient trois à visiter au pas de course l’usine de fabrication de nylon de Chalampé, non loin de Mulhouse : Manuel Valls, Emmanuel Macron et Myriam El Khomri. « Il faut bouger, martèle le Premier ministre. Il y en a qui sont encore au XIXe siècle, moi, et les membres du gouvernement ici présents, nous sommes dans le XXIe siècle et nous savons qu’économie et progrès social vont de pair. »

Qu’est-ce que le Code du travail du XXIe siècle ?

Simple querelle entre les anciens et les modernes ? Mais qu’est-ce qu’un Code du travail du XXIe siècle ? Si les rapports Combrexelle et Badinter ont largement été évoqués, un autre document est depuis tombé aux oubliettes : celui rédigé par Bruno Mettling, directeur des ressources humaines de l’opérateur Orange, remis à Myriam El Khomri, fraichement nommée à la tête du ministère du Travail. La lettre de mission, signée par son prédécesseur François Rebsamen, est claire : « La révolution numérique de l’économie est engagée. Ses conséquences sur les métiers, les compétences, les organisations du travail, les relations de travail, le management ou le dialogue social sont réelles et croissantes. […] Il est temps de réfléchir à d’autres organisations du travail et régulations (sur les messageries, les temps de travail, le télétravail, la manière de dérouler sa carrière et de circuler entre les entreprises). »

 

 

Un Code du travail du XXIe siècle serait donc un code qui intègre la révolution numérique dans l’organisation du travail... Que cela signifie-t-il concrètement ? En remettant en cause le temps de travail et le temps de repos dans les métiers du numérique, le rapport du DRH d’Orange en livre un aperçu et suscite la polémique. « La charge de travail ne se mesure plus seulement par le temps de travail », déclare-t-il au site Rue 89. Avant d’ajouter : « Ce que nous ont dit les acteurs du numérique, c’est que quand on est "charrette" sur un projet qu’on termine tard le soir, il peut être nécessaire d’être là le lendemain matin pour son déploiement. Donc les 11 heures ne sont pas toujours respectées. » Certes. Mais cela devra-t-il s’appliquer à tous les métiers ?

 

Extension du modèle de l’industrie numérique

L’économiste Philippe Askenazy a largement décrit les conséquence de la révolution numérique sur les secteurs industriels « classiques » dans son ouvrage Les décennies Aveugles, emploi et croissance, 1970-2010 [3]. Les innovations technologiques – smartphone, Big Data, réseaux sociaux, applications – nécessitent un vivier de travailleurs diplômés dont ont besoin les entreprises du numérique. Les technologies et les organisations qui y sont associées exigent la flexibilité tant du travail que de l’emploi. Ce modèle n’est pas l’apanage des « start-up » numériques. Il tente de se déployer dans l’ensemble du monde du travail.

« On observe de manière récurrente certaines pratiques clefs et complémentaires de travail : le travail en équipe autonome, la rotation de poste, les démarches de qualité totale ou le juste-à-temps. Le cœur du principe du juste-à-temps, est que la production est enclenchée par les commandes auxquelles il faut répondre rapidement. Une conséquence espérée est une plus grande réactivité et des niveaux de stocks réduits », décrit Philippe Askenazy. Parallèlement, la recherche de flexibilité impose à la fois une intensification du travail et un volant accru de main d’œuvre précaire, en intérim ou en contrat court, ainsi qu’un usage intensif de la sous-traitance sur site.

Les plus faibles seront les plus flexibles

Cette mécanique propre du productivisme réactif a été accentuée partout par des politiques limitant les « rigidités » du marché du travail, analyse l’économiste. La logique de ces politiques est justement que le droit du travail ne doit pas être un obstacle à un processus d’innovation et de création de richesse. « De ce point de vue, la politique en tant qu’exercice du pouvoir n’est rien d’autre que la forme sous laquelle la guerre des classes est inlassablement menée par l’oligarchie politico-financière », affirment Pierre Dardot et Christian Laval. Cette guerre vise à transformer, parfois à détruire, les institutions sociales qui assuraient une relative autonomie individuelle, familiale et plus largement collective vis-à-vis du marché du travail et de la subordination au capital.

À l’heure actuelle, un salarié sur cinq ignore à quel moment il travaillera le mois suivant. Un pourcentage en hausse. Mais pas chez qui l’on croit : le nombre de cadres qui ne peuvent plus prévoir leurs horaires d’un mois sur l’autre diminue. « Ceux qui sont de plus en plus flexibles ce sont les ouvriers qualifiés et les employés du commerce et des services », décrit le juriste Emmanuel Dockès. Ce ne sont donc pas les plus forts – les mieux payés, disposant plus facilement d’un réseau en cas de recherche d’emplois – qui sont les plus flexibles mais les plus faibles. Loin de se cantonner au monde du travail, cette flexibilité débridée a des impacts sur la société toute entière. Elle a des conséquences sur le temps consacré à la vie personnelle, familiale, militante, associative… Des activités qui ont besoin de prévisibilité et qui sont extrêmement précieuses pour la société dans son ensemble. Seront-elles les victimes de ce nouvel ordre social qui se construit sous nos yeux ?

Nadia Djabali

Photos :
- Manifestation à Rennes contre la loi Travail / © Myriam Thiébaud
- Manifestation à Paris / © Eros Sana - Collectif OEIL
- Manifestation à Paris / © Eros Sana - Collectif OEIL

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21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 15:03

 

La protestation contre la loi Travail a pris une nouvelle dimension avec la multiplication des actions, mobilisations et grèves. Elles doivent se propager dans de nombreux secteurs d’activités pour obtenir le retrait de cette loi, véritable régression sociale qui veut supprimer de nombreux droits ! Aujourd'hui, plus de deux Francais sur trois se déclarent opposés à cette loi. 
 
Depuis le mois de mai, dans de nombreux secteurs et entreprises, les salarié.es ont lancé des grèves reconductibles (raffineries, éboueurs, SNCF, routiers, aviation civile, RATP, dockers, ADP…) sans oublier les étudiants, lycéens qui continuent de se mobiliser malgré les examens.  Leurs revendications ne sont pas spécifiques à un secteur d’activité : il s’agit d’une grève reconductible qui vise à obtenir notamment le retrait de la loi Travail.  
 
Pour soutenir les salarié.es grévistes jusqu’au retrait de la loi, nous lançons un appel à la solidarité financière qui sera redistribuée à des travailleurs en lutte en France. Tout salarié, qu'il soit syndiqué ou non, peut bénéficier de cette caisse de grève. De même toute organisation syndicale peut solliciter une solidarité financière dès lors qu'elle s'engage à signer la charte d'utilisation (élaborée avec les donateurs) et qu'elle partage l'objectif du retrait de la loi travail. Enfin, une totale transparence est assurée auprès des donateurs qui sont par ailleurs informés et associés à la gestion de cette initiative.
 
L’ensemble des sommes récoltées sera reversé à partir du 30 mai aux salarié.e.s en grève reconductible selon les modalités déterminées par leurs représentants.
 
Ils se battent pour nos droits et pour l'avenir de nos enfants. Soyons solidaires et apportons notre solidarité financière. Nous avons besoin de votre soutien ! Merci de votre aide.
 

 

MONTANT DE LA CAISSE DE GRÈVE AU 21 JUIN 2016 : 
471 439 EUROS

 

 Faire un don en ligne :

https://www.lepotcommun.fr/pot/solidarite-financiere

 
Faire un don par chèque ou en liquide :

Remplir et renvoyer le bulletin ci-dessous

  

  


Les donateurs

Voir onglet "participants" sur LePotCommun.fr

 

 

Affiche

 

 

 

 

 

Source : http://infocomcgt.fr

 

 

 

                                                                               *************************

 

 

 

 

Source : https://www.lepotcommun.fr/pot/solidarite-financiere

 

 

7 714 participants

384 141.47 € récoltés

 

 

Solidarité financière avec les salariés en grève
~ Organisé par : Info'Com-CGT ~

 

La protestation contre la loi Travail a pris une nouvelle dimension avec la multiplication des actions, mobilisations et grèves. Elles doivent se propager dans de nombreux secteurs d’activités pour obtenir le retrait de cette loi, véritable régression sociale qui veut supprimer de nombreux droits ! Aujourd'hui, plus de deux Francais sur trois se déclarent opposés à cette loi. 
 
Depuis le mois de mai, dans de nombreux secteurs et entreprises, les salarié.es ont lancé des grèves reconductibles (raffineries, éboueurs, SNCF, routiers, aviation civile, RATP, dockers, ADP…) sans oublier les étudiants, lycéens qui continuent de se mobiliser malgré les examens.  Leurs revendications ne sont pas spécifiques à un secteur d’activité : il s’agit d’une grève reconductible qui vise à obtenir notamment le retrait de la loi Travail.  
 
Pour soutenir les salarié.es grévistes jusqu’au retrait de la loi, nous lançons un appel à la solidarité financière qui sera redistribuée à des travailleurs en lutte en France. Tout salarié, qu'il soit syndiqué ou non, peut bénéficier de cette caisse de grève. De même toute organisation syndicale peut solliciter une solidarité financière dès lors qu'elle s'engage à signer la charte d'utilisation (élaborée avec les donateurs) et qu'elle partage l'objectif du retrait de la loi travail. Enfin, une totale transparence est assurée auprès des donateurs qui sont par ailleurs informés et associés à la gestion de cette initiative.
 
L’ensemble des sommes récoltées sera reversé à partir du 30 mai aux salarié.e.s en grève reconductible selon les modalités déterminées par leurs représentants.
 
La collecte se poursuit au moins jusqu'au retrait de la loi Travail.
 
AIDONS-LES À TENIR ET SOYONS SOLIDAIRES :
• En faisant un don en ligne sur ce site sécurisé
• ou en renvoyant votre chèque (à l’ordre d’Info’Com-CGT), accompagné du bulletin à remplir ici : http://goo.gl/MvB5sg
 
EN SAVOIR PLUS
• Tout savoir sur cette initiative : http://goo.gl/FO4hxW
 
 Nous avons besoin de votre soutien ! Merci de votre aide.
 
 
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Initiative des syndicats Info'Com-CGT , CGT Air France, CGT Goodyear, Syndicat des Imprimeries Parisiennes CGT…
 
 
 
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21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 14:53

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

Interdiction de manifester: le gouvernement joue avec le feu
20 juin 2016 | Par Rachida El Azzouzi
 
 
 

Bernard Cazeneuve a demandé au secrétaire général de la CGT Philippe Martinez d'annuler la manifestation de ce jeudi et de la remplacer par un rassemblement statique. Un prélude à une interdiction ?

Dans un entretien au Parisien, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, qualifie le premier ministre Manuel Valls de « pyromane » dans sa manière d’appréhender le conflit social le plus long et le plus dur du quinquennat Hollande. Et les derniers signaux envoyés ce lundi 20 juin tendent à lui donner raison. Le diagnostic pourrait même s'étendre à l’ensemble du gouvernement. « Pyromanie » : « impulsion obsédante qui pousse certaines personnes à allumer des incendies », rappelle le Larousse.

Dans une lettre, prélude à une interdiction de manifester, que vous pouvez lire ici, sous l'onglet “Prolonger”, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve demande au secrétaire général de la CGT Philippe Martinez de renoncer à organiser une manifestation itinérante à Paris, jeudi 23 juin, de Bastille à Nation, avec les autres syndicats opposés à la loi sur le travail (FO, Solidaires, FSU, FIDL, UNEF, UNL). « Dans ce contexte de tensions et de heurts récurrents qu’en responsabilité ni vous ni moi ne pouvons accepter, le renouvellement à l’identique d’une manifestation itinérante le 23 juin n’apparaît pas envisageable, d’autant que les forces de sécurité intérieure sont mobilisées sur l’ensemble du territoire national pour assurer la mission impérative de prévention d’actes terroristes pouvant être dirigés notamment contre le public de l’Euro 2016 », écrit le ministre de l’intérieur.

 

 © Reuters © Reuters
 

Ce n’est pas (encore) un ordre, mais une « proposition », « la seule voie responsable de l’expression des revendications que vous portez avec les organisations auxquelles vous vous associez dans ce mouvement », poursuit Bernard Cazeneuve qui redonne sa version des dégâts humains et matériels de la dernière manifestation du 14 juin (« 13 panneaux publicitaires dégradés, 8 abribus détruits, 28 vitrines d’établissements commerciaux brisées, dont 5 agences bancaires et la façade vitrée de l’hôpital Necker […] 28 fonctionnaires de police blessés… »).  

 

Il a une idée, une solution de rechange « pour garantir la liberté d’expression tout en la conciliant avec la préservation de l’ordre public et la sécurité des participants » et éviter un nouveau 14 juin, où, selon lui, la participation « directe » de certains militants syndicaux « dans l’agression délibérée des forces de l’ordre » aurait été mise en évidence. Celle que le préfet de police de Paris a commencé à souffler aux médias ce lundi avant même de prévenir les syndicats concernés : un rassemblement statique place de la Nation, aux jours et horaires déclarés.

« Si, comme je le souhaite, cette perspective retenait votre attention, vos représentants pourront se rapprocher des services de la préfecture de police de Paris pour déterminer les modalités d’organisation de ce rassemblement, de son encadrement par un service d’ordre interne structuré, et de sa dispersion », conclut Bernard Cazeneuve.

Éric Beynel, l’un des porte-parole de Solidaires, manque s’étouffer devant cette nouvelle surenchère gouvernementale, autorisant désormais les seuls rassemblement statiques. Il la juge « complètement déraisonnable » : « Tout le monde sait qu’il est plus difficile de sécuriser, pour un service d’ordre syndical, un rassemblement statique qu’une manifestation mobile. Quand on fait du sur-place, le contact est plus direct avec les forces de l’ordre. C’est d’ailleurs ce qui explique les affrontements violents qui ont émaillé plusieurs manifestations. Chaque fois, c’est parce que le cortège était immobilisé par les CRS, comme devant l’hôpital Necker le 14 juin, ou alors à l’arrivée comme aux Invalides. Le gouvernement ne cherche pas à apaiser mais à mettre le feu et à transformer la place de la Nation en champ de bataille. »

Le gouvernement aurait-il oublié le dernier rassemblement statique qu’il a ordonné et qui faisait suite à une interdiction de manifester, celui en soutien à la Palestine à l’été 2014 (relire ici notre article) ? Il avait dégénéré au bout de deux heures dans un quartier de Barbès transformé en souricière, théâtre de guérilla urbaine, entre CRS et jets de pierres… « Que veut le gouvernement ? Des morts ? » s’interroge Éric Beynel de Solidaires.

L’intersyndicale n’a pas tardé à répondre au courrier du ministre de l’intérieur. Ce lundi en début de soirée, une réponse à quatorze mains lui a été adressée, occasion de lui rappeler qu’elles sont sept organisations syndicales à être engagées dans un mouvement unitaire que l’exécutif veut réduire à un face-à-face entre lui et la CGT). Elle dénonce « une remise en cause d’un droit fondamental, la liberté de manifester », « un semblant d’alternative inacceptable » qui constitue un danger « pour la sécurité de nos militants ». « Lors des dernières manifestations, il ne vous aura pas échappé que c’est dans les lieux d’arrivée des manifestations que les tensions ont été le plus vives. Les “casseurs” n’étant pas stoppés dans leur progression, ils se retrouvent face aux forces de l’ordre et à notre service d’ordre au point d’arrivée. Nous avons tous pu constater que les échauffourées les plus graves ont eu lieu à ce moment-là », rappelle l’intersyndicale qui réfute l’affirmation selon laquelle certains militants syndicaux auraient délibérément agressé des forces de l’ordre.

Questions sur une interdiction

L’intersyndicale, qui demande aux services de Cazeneuve de lui fournir « un parcours de A à B sécurisable » puisque celui entre Bastille et Nation, délibérement court, ne lui convient pas, entend bien maintenir son défilé jeudi 23 juin. Quitte à braver l’interdiction, car il ne fait aucun doute que la manifestation, si elle est maintenue, sera interdite par la préfecture de police. «À défaut d’accord, la préfecture de police avise, dans un courrier, les organisateurs qu’elle sera dans l’obligation d’interdire par arrêté la tenue de la manifestation sur l’itinéraire déclaré », a prévenu la préfecture de police ce lundi dans les médias. Elle peut, selon le décret-loi du 23 octobre 1935, interdire une manifestation, pour une seule raison : le trouble à l’ordre public.

Une telle décision est néanmoins rarissime, surtout pour des mouvements sociaux, le Conseil d’État contestant régulièrement la légalité du procédé. La prolongation de l’état d’urgence a cependant permis d’élargir considérablement le cadre d’une telle interdiction. Ainsi, lors de la COP21 en novembre 2015, les rassemblements de militants en marge ont été interdits, en raison du double impératif de la menace terroriste et de la sécurisation du forum de Paris et de son aréopage de chefs d’État. Plus récemment, des manifestations à Nantes et à Rennes, théâtres de violents affrontements, ont été interdites, mais elles n'émanaient pas des grandes centrales syndicales.

 

 

Ce serait la première fois en France sous la Ve République que de grandes organisations syndicales braveraient l’interdiction qui leur serait faite de manifester, qui plus est sous un gouvernement réputé « de gauche » et proche des syndicats. L’intersyndicale le laisse entendre depuis la semaine dernière et les premières menaces du gouvernement de bafouer le droit de manifester « au nom de la sécurité des biens et des personnes ». Le premier ministre avait passé son week-end à mettre en garde les syndicats, notamment dans Le Journal du dimanche où il mélangeait tout, l’Euro, la lutte contre le terrorisme, l’assassinat d’un couple de policiers revendiqué par l’État islamique, et déclarait : « Compte tenu de la situation, des violences qui ont eu lieu, de l’attentat odieux contre le couple de policiers mais aussi de la tenue de l’Euro, les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements. C’est du bon sens ! »

Enlisé dans un conflit interminable depuis quatre mois, que soutient une majorité de la population malgré la violence des campagnes de désinformation, conforté dans sa dérive autoritaire par un état d’urgence qu’il ne cesse de prolonger, le gouvernement a choisi la stratégie de la tension et du pourrissement. Tout en faisant mine d’envoyer la ministre du travail, Myriam El Khomri, renouer le fil d’un dialogue rompu avec les opposants les plus virulents à sa réforme, notamment la CGT.

« Après avoir essayé tous les stratagèmes pour nous rendre illégitimes – les inondations, l’Euro, l’enfant orphelin du couple de policiers abattu… , il sort la dernière arme antidémocratique, l’interdiction de manifester », constate Eric Beynel de Solidaires. « Le gouvernement est dans la provocation maximale et confirme sa volonté de pénaliser le mouvement social », renchérit Florian Borg, du syndicat des avocats de France (SAF). Si la manifestation est interdite et que les organisations syndicales en viennent à enfreindre cette mesure, leurs secrétaires généraux risquent les bancs de la correctionnelle, six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende (les participants, s’ils n’obtempèrent pas aux sommations de dispersion des forces de police, une amende de 11 euros, montant dune contravention de première classe).

Même la CFDT, allié du gouvernement à la position de plus en plus inconfortable, condamne une potentielle interdiction de manifester. « Ce n’est pas du tout souhaitable », a réagi dans un entretien aux Échos Laurent Berger, le numéro un de la CFDT. Pour deux raisons : « La première, qui est la raison de fond, qui tient à ma conviction, c'est qu'il faut donner la possibilité à chacun de manifester dans de bonnes conditions, à condition évidemment qu'en termes de sécurité ce soit tenable. Là, ces manifestations (contre la loi travail – ndlr), elles peuvent se tenir, je ne vois pas de problème. La deuxième raison, c'est que je n'ai pas tellement envie qu'on victimise la CGT.»

François Hommeril, le nouveau président du Syndicat de l’encadrement, qui a rejoint le camp des opposants fermes et définitifs à la réforme du code du travail, sans pour autant descendre dans la rue, ne comprend plus l’attitude du gouvernement : « Sa ligne devient illisible et plus très responsable. Son devoir n’est pas d’interdire les manifestations mais d’écouter, d’entendre les responsables des organisations syndicales qui ont fait des propositions pour mettre un terme à ce conflit. »

Il trouve l’exécutif « culotté » : « Deux syndicats de police majoritaires – Alliance (affilié à la CFE-CGC, à droite) et FO – expliquent que les ordres tardent étonnamment à arriver aux forces sur le terrain au moment où les casseurs entrent en scène et le gouvernement veut interdire les manifestations au nom du maintien de l’ordre alors qu’il ne met pas les moyens efficaces de commandement pour garantir la sécurité dans les manifestations ?! »

« La préfecture et le ministère savaient que des groupuscules venus d’un peu partout en France allaient monter, pourquoi ils n’ont rien fait ? Et ça fait trois mois qu’ils savent qu’il y a des problèmes dans les manifestations, et ils n’agissent pas en conséquence. À titre de comparaison, on a arrêté les hooligans après les heurts à Marseille en moins de 48 heures. », rappelait au lendemain des débordements du 14 juin Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

 

Prolonger

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 14:28

 

Reçue par mail

 

Manif de soutien aux gens debout de France a Leipzig hier ! (20 juin 2016)

 

Solidarité de Leipzig

 

https://webmail.laposte.net/service/home/~/?auth=co&loc=fr&id=41020&part=2

 

 

                                                                   *******************************

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

Internationalisme

Mobilisation contre la loi travail. Solidarité internationaliste venue d’Allemagne

Publié le 11 mars 2016

 

 

« Nous pensons que nos luttes ne peuvent qu’être gagnées ensemble » : c’est le message qu’ont voulu nous délivrer nos camarades allemands face à la situation en France. Dans une courte vidéo, ceux-ci ont tenu à exprimer leur soutien face à la loi El Khomri, qui constitue la pire attaque contre les travailleurs du quinquennat Hollande, ainsi que leur solidarité avec les migrants, sur fond de démantèlement violent de la jungle de Calais. Cette situation d’offensive réactionnaire des gouvernements est loin d’être spécifique à la France, c’est pourquoi il est nécessaire de faire nôtre ce message : « Vos luttes sont les nôtres ! Solidarité internationale ! »

 

 

 

Source : http://www.revolutionpermanente.fr

 

 

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 16:37

 

Source : https://reporterre.net

 

 

La colère monte à Bordeaux contre le massacre d’une zone humide par un golf

18 juin 2016 / Baptiste Giraud (Reporterre)
 


 

Une zone humide défrichée, la biodiversité saccagée, des terres agricoles dévorées, la loi méprisée : voici le projet de quatorzième golf en Gironde. Mais le bulldozer reste travers de la gorge : écologistes et paysans se retrouvent les 17 et 18 juin pour stopper ce gâchis.

 

- Bordeaux, correspondance

Depuis avril, les travaux d’aménagement du quatorzième golf de Gironde ont commencé dans la plus grande discrétion. Le site, une zone humide abritant des espèces protégées et jouant un rôle tampon majeur en cas de crue de la Garonne, a été défriché. Ce week-end du 18 et 19 juin, les opposants – Collectif bordelais de soutien à la Zad et Confédération paysanne – appellent à se rassembler sur le site jusqu’à dimanche en vue d’empêcher la poursuite du chantier.

Le projet est né il y a trente ans, à la fin des années 1980. A l’époque Eric Bez, fils de l’ancien président du club de foot bordelais, devient propriétaire des 167 hectares du « domaine de la Plantation », sur la commune de Villenave d’Ornon, et lance un projet de golf accompagné de logements et d’un centre d’affaires. Mais des associations locales – Aquitaine Alternatives, Les Verts, la Sepanso – s’y opposent et mènent l’affaire devant les tribunaux. Sur fond de magouilles, elle finit par capoter en 2007.

 

Un « golf écologique » en zone humide
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Le site du golf de Villenave-d’Ornon est délimité en rouge, en bordure de la Garonne, au sud de Bordeaux.

La Plantation est alors rachetée par un groupe belgo-turc, Vizzion Europe, spécialisé dans les « grands projets immobiliers internationaux en Europe et dans le monde », et dont l’actionnaire majoritaire est aujourd’hui Gonzague Mulliez, l’un des membres de la très fortunée famille du même nom. En 2010 le projet est relancé sous le nom du « domaine de Geneste ». Il comprend toujours un golf, dit « écologique », de 18 trous (qui deviendrait le 14e de Gironde, un centre d’affaires (bureaux, commerces, hôtels, résidences, services), et un ensemble de logements. Après enquête publique, l’aménagement des ces trois espaces est autorisée début 2012. A l’époque, la Sepanso s’y oppose toujours fortement et dépose des recours en justice. Sans fort soutien populaire, elle perd son combat devant le tribunal administratif de Bordeaux en 2015.

Puis plus rien. Jusqu’à ce que des militants locaux se rendent compte en avril dernier que le chantier avait commencé. « Tout le monde pensait qu’ils allaient devoir faire une nouvelle étude d’impact, la précédente datant de 2011. Or la préfecture les a autorisé à commencer quand même. Et comme c’est un endroit assez caché, avec des arbres, on ne s’était rendu compte de rien avant de tomber dessus par hasard » raconte Camille. Le lancement avait pourtant bien été officialisé en mars par le maire de Villenave d’Ornon, Patrick Pujol (Les Républicains). Aux anciens opposants s’ajoutent alors ceux, plus jeunes, du collectif bordelais de soutien à la zad de Notre-Dame-des-Landes.

Depuis, c’est l’urgence qui prévaut d’un côté comme de l’autre. Les opposants pour faire stopper le chantier, les promoteurs pour le mener à bien. « Ils veulent aller beaucoup plus vite que prévu, maintenant qu’ils savent qu’on est au courant. Ils ont déjà presque entièrement défriché ce qui sera le parcours de golf, et un cours d’eau a été complément endommagé alors qu’ils ne devaient pas s’en approcher » rapporte Camille. « Mais c’est peut-être là qu’ils font une erreur, car ils ne respectent pas les prescriptions de la loi sur l’eau » poursuit-il. La Confédération paysanne et l’association locale VO2, ont alerté la police de l’eau afin qu’elle vienne constater les dégâts, ainsi que la préfecture.

Agriculteurs punis, promoteurs tout permis
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Le terrain a été défriché et terrassé en toute discrétion

« Je croyais que c’était sauvé mais non, il faut toujours se battre », souffle Olivier Sigaut, réalisateur et professeur de gestion et sociologie de l’environnement au ministère de l’Agriculture. Opposant depuis les années 1980, il dénonce la non-prise en compte des espèces protégées présentes sur le site. « A l’époque, avec mes étudiants, nous étions venus ici et avions trouvé le vison d’Europe et l’angélique des estuaires. Ces espèces prioritaires font de ce lieu un corridor biologique, selon la législation européenne. Or ni l’un ni l’autre ne sont mentionnés dans les dossiers. La Commission européenne ne doit pas être au courant de ce qu’il se passe, sinon ça ne tiendrait pas » assure-t-il.

 

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Angelica heterocarpa, ou l’angélique des estuaires.
 

Située sur la rive gauche de la Garonne, au sud de Bordeaux, la zone projetée pour ces aménagements fait partie d’une zone humide classée Natura 2000. Christophe Guénon, porte-parole de la Confédération paysanne de Gironde, est maraîcher et éleveur à quelques kilomètres de là. « Je connais très bien le coin pour participer régulièrement à des réunions avec les techniciens en raison de la réglementation Natura 2000 », nous dit-il. « Nous, agriculteurs, devons respecter un cahier des charges précis : pas de fauche avant le 15 juin, interdiction de curer les fossés sans avoir fait tout un dossier, interdiction de retourner la terre, etc. Or depuis deux mois, ils ont retourné la terre pour faire des talus, rasé les haies, ils gardent les essences d’arbres les plus jolies et broient le reste. Ils sont en train de tout détruire. Si j’avais fait un dixième de tout cela, j’aurai reçu une amende ou une convocation au tribunal », proteste-t-il.

De plus, cette zone humide joue un rôle crucial dans la gestion des crues en amont de Bordeaux. « Aujourd’hui c’est une zone d’étalement des crues, ce qui signifie que l’eau de la Garonne peut s’y étaler librement quand elle est trop haute. Après les travaux, elle ne pourra plus être absorbée et il y aura des risques d’inondation tout autour », explique Camille. Cet élément aurait été pris en compte dans le projet qui prévoit de pomper l’eau dans une cuve en cas de crue. Mais cette compensation ne convainc pas les opposants.

Autre argument avancé par les opposants, celui de la raréfaction des terres agricoles. Il y a quarante ans, les 167 hectares concernés par le projet faisaient partie de la ceinture verte bordelaise. « Aujourd’hui tout le monde veut des fruits et légumes bio en ville. Or les agriculteurs partent à la retraite et leurs terres passent en terrains à bâtir, on nous dit que l’autonomie alimentaire de Bordeaux avec sa ceinture verte est d’un jour par an, et rien n’est fait pour préserver les terres agricoles ! Il y a une grande incohérence » poursuit-il. « On manque de terre, et l’accès au foncier devient une véritable guerre. »

 

« Si on est deux mille, on pourra lancer une occupation »

 

A partir de samedi 18 juin à 11h et jusqu’à dimanche, un appel à se rassembler sur place a donc été lancé par le collectif de soutien à la zad de Notre-Dame-des-Landes, la Confédération paysanne et l’association VO2...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 16:30

 

Source : https://reporterre.net

 

 

Les opposants antinucléaires occupent une forêt pour bloquer les travaux de CIGEO

20 juin 2016 / Gaspard d’Allens (Reporterre)
 


 

Habitants, paysans et opposants au nucléaire ont commencé dimanche 19 juin une occupation de la forêt de Mandres. L’Agence des déchets radioactifs y avait commencé des travaux sans autorisation.

 

- Bure (Meuse), reportage

A la lisière de la forêt de Mandres-en-Barrois, en Meuse, une barricade a été érigée. Entre les branchages, un slogan tagué : « On entend à nouveau le chant des oiseaux. » Quelques personnes montent la garde et observent les gendarmes à cinq cent mètres. Le climat est tendu mais la jubilation se lit sur les visages.

« Nous avons temporairement libéré le bois communal . » Un campement a été monté avec une cabane baptisée « La salle à Mandres » et des plateformes perchées dans les arbres. Dimanche 19 juin, deux cent personnes, opposants au nucléaire, habitants, associations et collectifs ont décidé de reprendre cette forêt des mains de l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Depuis deux semaines, elle y avait commencé ses travaux. Arbres arrachés, ornières creusées par les machines, barbelés en bordure de chemins : la forêt ressemblait à un champ de bataille.

 

La forêt est un commun

« Le bruit des arbres qui craquaient sous les assauts des abatteuses nous étaient insupportable, raconte une habitante. Nous ne pouvions imaginer que la forêt devienne, comme le souhaite l’ANDRA, ’la zone des puits’ . » Un espace qui servirait à ventiler les galeries souterraines, où seraient stockés les déchets radioactifs du projet CIGEO, toujours sans existence légale.

Un lien fort unit les habitants à leur forêt, grande de 300 hectares et vieille de plus de trois siècles. Sous la canopée des grands chênes, « on fait nos affouages pour nous chauffer, on flâne, on chasse, on se promène, on cueille. Elle fait partie de notre vie », dit Anthony. « Le bois appartient à toutes et à tous », ajoute sa compagne, Fanny. Entre souvenirs et usages collectifs, la forêt reste un commun. A préserver.

Mais à plusieurs reprises, l’ANDRA a menacé cette parcelle. En 2013, elle a agité ses millions et ses promesses d’emploi. « L’ANDRA nous disait qu’elle allait donner du travail aux cinq prochaines générations », témoigne un ancien élu. Lors d’une consultation, la majorité des habitants de Mandres a quand même voté non. Eté 2015, l’agence est revenue à la charge. « A six heures du matin, le nouveau conseil municipal a adopté l’échange du bois à 7 voix contre 4 . » Aux alentours, l’ANDRA s’est constituée un empire foncier – près de 2.000 hectares de forêts - pratique pour favoriser les échanges amiables.

Des associations et des collectifs se sont mobilisés pour dénoncer cette discrète sratégie. Des réunions publiques ont été tenues et un recours administratif déposé pour faire annuler la délibération. Mais le recours n’est pas suspensif et n’empêche pas le début des travaux. Chez les opposants, « on n’est pas dupe. Ce n’est pas uniquement devant les tribunaux qu’on enterrera un projet aussi vital et stratégique pour l’Etat et sa filière nucléaire ». L’occupation et le blocage physique semblaient également nécessaires.

 

« Un acte de sabotage collectif et joyeux »

Depuis dimanche après-midi, une troupe hétéroclite a pris possession de la forêt. On retrouve des jeunes et des moins jeunes, la Confédération paysanne, l’association Bure stop, « Des habitants d’ici et d’ailleurs ». L’ambiance de la journée était chaleureuse mais déterminée.

Au cours de la manifestation, on improvise des chansons entonnées à multiples voix :

« Promenons nous dans les bois
tandis que l’Andra n’y est pas »

En même temps que l’on distribue des outils : scies, pinces, tenailles, perceuses... certains se camouflent avec des masques d’animaux, faits maison, d’autres restent à visage découvert.

« Les petits renards, les hiboux, les coucous
Aujourd’hui, on occupe tout »

Arrivés dans la forêt, les opposants démontent les grilles et enlèvent les barbelés. Les vigiles fuient. Un gendarme débarque : « Tant que vous ne vous attaquez pas aux personnes on ne chargera pas. » Les opposants le prennent au mot et s’intéressent aux matériels. S’en suit « un acte de sabotage collectif, assumé et joyeux » selon les dires d’un opposant. Chacun voit dans ce geste « une portée politique » légitime face « à l’arrogance de l’Andra et au vol du territoire ». D’après une autre manifestante, « en occupant concrètement la forêt, on reprend la main sur un projet refusé depuis plus de 20 ans. On tente d’avoir une prise sur un ennemi qui, partout ailleurs, s’est rendu insaisissable ».

 

« Pour un été d’urgence »

Pour passer la nuit, des agriculteurs bloquent l’accès avec leurs tracteurs. Des tentes sont installées pour la cinquantaine de personnes restant dormir. Une cantine nourrit la troupe. « Le pique-nique se veut interminable », affirme un opposant, « au-delà d’une action ponctuelle, notre occupation est un appel à converger largement vers Bure dès maintenant. Elle marque le prélude d’un été mouvementé »....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : https://reporterre.net

 

 

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 16:21

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Répondre aux « Questions qui piquent sur la dette et l’austérité »

Sortir ou pas de l’euro ? Telle est la question.

Question 11

20 juin par CADTM Belgique , Jérémie Cravatte , Emilie Paumard

 
 

CC - Flickr - Steve Collis

 

Au CADTM, on sait trop bien ce que c’est d’être flippéE, voire découragéE, par toutes ces questions sur lesquelles on sèche. Du coup, inspiréEs par nos meilleurEs piqueurs et piqueuses (notre famille, nos potes, le pizzaiolo d’en face, les gens que l’on rencontre en animation), le CADTM Liège a organisé plusieurs sessions d’élaborations collectives d’éléments de réponse à ces piques (qu’elles soient d’ordre technique ou plus « politique »).

 

Ce travail a engendré une brochure que vous pouvez retrouver en entier ici.

 

Sortir ou pas de l’euro ? Telle est la question.

Deux constats sont certainement largement partagés : (1) En principe, on fait d’abord une union socio-économique et puis une monnaie commune, pas l’inverse. (2) La question de la sortie ou non de l’euro divise la gauche radicale en ce moment.

D’un côté, l’euro est vu comme un symbole ET un instrument de domination et de compétition dont il faut absolument se libérer. D’un autre côté, il est considéré soit comme utile (une monnaie forte face aux autres économies), soit comme nécessaire (sans l’euro, ce sera pire).
Sans revenir sur le fait que les Institutions européennes violent sans cesse leurs propres lois, soulignons que leurs traités ne prévoient pas de modalités spécifiques pour la sortie de la zone euro (contrairement à la sortie de l’Union prévue par l’article 50 du traité de Lisbonne). D’un point de vue légal, l’une n’entraîne pas l’autre. D’un point de vue légal, encore, l’expulsion d’un pays de la zone euro par les autres membres n’est pas possible, mais dans les faits ils peuvent bien sûr faire pression sur lui (via la BCE, entre autres).

D’un côté, on souligne qu’une sortie de l’euro entraînerait une forte dévaluation de la nouvelle monnaie et une fuite de capitaux. De l’autre, on (Frédéric Lordon, par exemple) dit que ces effets s’éteindront après une année et que plus on attend, pire ce sera. De plus, plusieurs scénarios de sortie de l’euro et alternatives sont mis en avant :

- sortir de l’euro à plusieurs (voire se doter d’une monnaie commune alternative |1|)
- négocier cette sortie / dévaluation avec l’Europe pour en limiter les effets négatifs 
- appliquer une réforme monétaire redistributive |2|
- utiliser une monnaie complémentaire à l’euro pour les échanges internes (comme en Équateur où de nombreux paiements quotidiens – dont les factures et certains salaires – se font sans utiliser le dollar, la monnaie officielle)
- last but not least, demander l’avis à la population...


Position du CADTM :

La sortie de l’euro n’est pas LA solution (avant l’euro, il y avait des problèmes, et le capitalisme était là) et elle ne doit pas être présentée comme un préalable à toute politique.

Le préalable c’est l’arrêt de l’austérité. Pour cela, il faut remettre en cause la dette illégitime. Si ces politiques peuvent être mises en place tout en restant dans le cadre européen (Europe et/ou euro), et que cela permet un changement de rapport de forces pour en changer profondément l’orientation et le fonctionnement, tant mieux. Si ces politiques ne peuvent pas être mises en place sans une rupture avec l’Europe et/ou l’euro (c’est ce que tend à montrer l’actualité grecque), alors il faut faire rupture.

Mais cette rupture ne doit pas se limiter à la sortie de l’euro. Pour empêcher le « ce sera pire après » et empêcher l’hémorragie, il faut un moratoire sur le paiement de la dette, un contrôle strict des mouvements de capitaux et la socialisation des banques.

Pour aller plus loin :
- Frédéric Lordon : « Pour une autre Europe, faut-il sortir de l’euro ? » (vidéo), Mediapart, septembre 2015.
- Costas Lapavitsas : « La voie de la sagesse est celle de la sortie de l’euro et du progrès social », juillet 2015.
- Eric Toussaint : « Grèce, pourquoi la capitulation ? Une autre voie est possible » (vidéo), août 2015.

 

Notes

|1| Comme le projet du Sucre entre plusieurs pays d’Amérique Latine (qui n’a pas encore vu le jour).

|2| Par exemple : pour les personnes possédant moins de 200.000€, 1€ s’échangerait contre 1 NM (nouvelle monnaie). Pour les personnes possédant entre 200.000€ et 250.000€, 1€ s’échangerait contre 0,7 NM, etc. jusqu’aux personnes possédant plus de 1 million € qui recevraient 0,1 NM pour 1€.

Auteur.e
Auteur.e

Jérémie Cravatte

Permanent au CADTM Belgique

Auteur.e

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 16:05

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

2015, année meurtrière pour les défenseurs de l’environnement

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

Marina Alves de Araujo, la veuve de Raimundo Chagas, assassiné en 2010 en raison d’un conflit forestier dans l’Amazonie brésilienne.

Pour les militants écologistes et les peuples indigènes en lutte contre l’accaparement et la destruction de leurs terres, de leurs forêts ou de leurs cours d’eau, 2015 a été une année noire. C’est ce que fait apparaître le rapport « On Dangerous Ground » (en terrain dangereux) publié, lundi 20 juin, par l’ONG Global Witness. Celle-ci est spécialisée dans la dénonciation des conflits, de la corruption et des violations des droits de l’homme associés à l’exploitation des ressources naturelles.

 

A l’échelle de la planète, le rapport ne recense pas moins de 185 assassinats liés à des enjeux environnementaux – soit un mort tous les deux jours –, perpétrés dans 16 pays. Un chiffre en hausse de 59 % par rapport à 2014, et encore jamais atteint depuis que l’ONG effectue cette recension macabre, débutée en 2002. Le bilan réel est « sans aucun doute plus élevé », souligne Global Witness, la collecte des informations étant très difficile.

 

« Pour chaque assassinat que nous avons été en mesure de documenter, d’autres n’ont pu être vérifiés, ou n’ont pas été signalés, écrit-elle. Et pour chaque vie perdue, bien d’autres sont brisées par l’omniprésence de la violence, des menaces et de la discrimination. »
 

 

Evolution des assassinats liés à des enjeux environnementaux, entre 2010 et 2015.

 

L’an passé, les défenseurs de l’environnement ont payé le tribut le plus lourd au Brésil (50 morts), aux Philippines (33) et en Colombie (26). Ils ont été tués dans des conflits associés majoritairement à l’extraction minière, mais aussi à des activités agro-industrielles, forestières, hydroélectriques ou de braconnage. Quant aux auteurs de ces assassinats, le rapport indique que des groupes paramilitaires sont « soupçonnés » d’implication dans 16 cas, l’armée dans 13, la police dans 11, et des services de sécurité privés dans 11 autres.

 

 

Nombre d’assassinats liés à des enjeux environnementaux, par pays entre 2010 et 2015.

 

« Alors que la demande de produits comme les minerais, le bois et l’huile de palme se poursuit, des gouvernements, des entreprises et des bandes criminelles s’emparent des terres au mépris des populations qui y vivent », dénonce Billy Kyte, chargé de campagne à Global Witness. Or, note le rapport, « peu d’éléments indiquent que les autorités ont pleinement enquêté sur les crimes, ou pris des mesures pour que leurs responsables rendent des comptes ».

 

Le Brésil, les Philippines et la Colombie particulièrement frappés

Terres ancestrales

Face à cette criminalité quasi organisée, les populations indigènes sont les plus vulnérables. « Du fait de l’insuffisance de leurs droits fonciers et de leur isolement géographique, elles sont particulièrement exposées à l’accaparement de leurs terres pour l’exploitation des ressources naturelles », pointe l’ONG. Près de 40 % des victimes dénombrées en 2015 appartenaient ainsi à des communautés indigènes. « Celles-ci sont de plus en plus menacées par l’expansion territoriale des entreprises minières ou forestières », constate Billy Kyte.

 

Les Etats amazoniens du Brésil, en particulier, ont connu « des niveaux de violence sans précédent ».

 

« Des fermes, des plantations agricoles ou des gangs d’exploitants forestiers illégaux empiètent sur les terres des communautés, décrit le rapport. La forêt tropicale a fait place à des milliers de campements illégaux, tandis que la frontière agricole est repoussée jusque dans des réserves indigènes auparavant intactes. »
 

La pression est très forte : 80 % du bois en provenance du Brésil serait exploité illégalement, et ces grumes représenteraient le quart des coupes illégales alimentant les marchés mondiaux, à destination notamment des Etats-Unis, de l’Europe et de la Chine.

 

Lire aussi :   Nouvelle alerte sur l’état de santé de l’Amazonie

 

La fin brutale de certains défenseurs de l’environnement a été rapportée dans les médias. Ainsi, en septembre 2015, sur l’île de Mindanao (sud des Philippines), la jeune militante Michelle Campos a assisté à l’assassinat par un groupe paramilitaire, sous les yeux de l’armée régulière, de son père et de son grand-père – des chefs de la communauté autochtone –, ainsi que d’un directeur d’école. Ils refusaient leur expropriation par des compagnies minières convoitant le charbon, le nickel et l’or du sous-sol. Quelque 3 000 indigènes ont dû fuir leurs villages, où 25 meurtres ont été signalés sur la seule année écoulée. Mais beaucoup de personnes mortes pour leur terre restent anonymes.

 

Lire aussi :   Le meurtre d’une écologiste au Honduras suscite l’indignation internationale

 

Militants criminalisés

Selon les données recueillies par Global Witness, l’Afrique demeure relativement épargnée par ces exactions, à l’exception de la République démocratique du Congo, où onze rangers de parcs nationaux ont été tués. Un constat « d’autant plus surprenant que beaucoup de pays africains sont en proie à de fortes violences, et que les conflits paraissent souvent liés à la terre et aux ressources naturelles », observe l’ONG. L’explication pourrait être un déficit de remontée d’informations en provenance de zones rurales isolées, où les organisations humanitaires sont peu représentées.

Pour autant, le rapport souligne une « hausse du nombre de cas de criminalisation de militants à travers l’Afrique » : arrestation au Cameroun du directeur d’une ONG luttant contre des plantations d’huile de palme ; menaces en République démocratique du Congo contre le coordinateur d’une ONG agissant pour la protection des forêts communautaires ; emprisonnement à Madagascar d’un militant écologiste qui dénonçait un trafic de bois de rose ; condamnation en Sierra Leone du porte-parole d’une association de propriétaires terriens affectés par l’emprise des palmiers à huile…

 

Lire aussi :   Bolabola, le bois qui saigne

 

La situation sur le continent africain n’est pas la seule à être mal documentée. « Les informations font défaut pour des pays comme la Chine ou la Russie, où ONG et médias sont entravés », explique Billy Kyte.

 

A ses yeux, « les agressions dont sont victimes les défenseurs de l’environnement sont le symptôme d’une répression plus large qui frappe les acteurs de la société civile, dans des pays où les intérêts des gouvernements et des compagnies privées entrent en collusion ».
 

Comment protéger les militants de la cause environnementale ? « Les gouvernements et les entreprises doivent mettre fin aux projets qui bafouent les droits des communautés à jouir de leurs terres, afin d’enrayer la spirale de la violence », plaide Global Witness. Ajoutant : « Les assassinats toujours impunis dans les villages miniers reculés, ou en plein cœur des forêts tropicales, sont alimentés par les choix que font les consommateurs à l’autre bout de la planète. »

 

 

 Pierre Le Hir
Journaliste au Monde

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 15:50

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Loi travail : malgré les appels à l’annulation, les journées d’action auront bien lieu

LE MONDE | • Mis à jour le

 

 
 
Manifestation à Paris le 14 juin contre le projet de lloi travail.

Il ne cédera pas aux appels du gouvernement. Philippe Martinez a réaffirmé, dimanche 19 juin, qu’il « maintenait les journées d’action » des jeudi 23 et mardi 28 juin contre le projet de loi travail. Le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) était l’invité du « Grand Rendez-vous » d’Europe 1, Le Monde et iTélé.

 

Accusé d’inaction face aux casseurs qui ont perturbé les récentes manifestations, en particulier celle du 14 juin, Philippe Martinez a renvoyé la responsabilité du maintien de l’ordre aux autorités et aux « ordres de non-intervention » qui seraient donnés, selon lui, aux policiers :

 

« Les hooligans à Marseille [en marge de l’Euro], on les a arrêtés en moins de quarante-huit heures. Pourquoi les casseurs qui sont identifiés à toutes les manifestations, on les laisse sévir, comme ce qui s’est passé à Necker ? »
« Je m’interroge sur les ordres donnés à la police, ça ne peut se passer que du côté du préfet ou du ministre. »
 

Lire la tribune :   « L’ultragauche est engagée dans une logique de “confrontation avec l’Etat” »

 

En réponse à ces accusations de « laisser-faire », le ministère de l’intérieur a publié dimanche après-midi sur Twitter un communiqué qui rappelle les « consignes claires et constantes » données aux forces de l’ordre depuis le début des manifestations, dont une « fermeté absolue à l’égard des casseurs ».

« Il est très regrettable que le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, tente de travestir sciemment ces orientations claires, écrites, données aux préfets à la veille de chaque manifestation et transmises au Parlement par ailleurs, par souci de transparence. »

 

 

 

 

[Communiqué] @BCazeneuve rappelle les consignes données aux forces de l'ordre dès début des manif° sur loi travail

Martinez : "Nous avons déjà annulé une... par Europe1fr

 

Concernant la bataille engagée par les syndicats contre le projet de loi, Philippe Martinez a répété que « c’est au gouvernement de donner des signes d’une volonté de sortie de crise. Il y a quatre mois qu’un problème est posé et que le gouvernement refuse toute discussion, toute proposition des sept organisations syndicales ». Le secrétaire général de la CGT a été reçu vendredi par la ministre du travail, Myriam El Khomri, à qui, dit-il, il a « remis des propositions » pour une « remise à zéro et une rediscussion » du texte.

 

 

Martinez : "C'est au gouvernement de montrer... par Europe1fr

 

La CGT a lancé des votations citoyennes dans les entreprises pour recueillir l’avis des salariés sur le projet et dit avoir déjà reçu 250 000 réponses, qui seront rassemblées le 28 juin et remises au gouvernement.

 

Retrouvez l’intégralité de l’entretien :


 

Le Grand rendez-vous avec Philippe Martinez par Europe1fr

A droite, Jean-Pierre Raffarin demande l’interdiction

Invité dimanche du « Grand Jury » de RTL, LCI et Le Figaro, le sénateur Les Républicains (LR) et ancien ministre Jean-Pierre Raffarin a appelé le gouvernement à interdire les manifestations contre la loi travail pour se concentrer sur « l’ennemi extérieur », le terrorisme. Il a dit avoir « honte » des dérives commises par les casseurs en marge du rassemblement du 14 juin, faisant référence aux dégradations dela façade de l’hôpital Necker.

M. Raffarin a également dit que la CGT avait « fait une faute » en maintenant son appel à la mobilisation pour les 23 et 28 juin. « Quand une manifestation dérive, les organisateurs de cette manifestation ne sont pas innocents de ces dérives. »

Bruno Le Maire, député LR et candidat à la primaire de la droite, a défendu sur France 3 la « liberté de manifester », tout en réclamant la « mise sous le verrou des casseurs ». « Cela fait des semaines qu’on voit des gars encagoulés, avec des barres à mine, qui vont saccager des villes », s’est-il insurgé, avant de souligner qu’il y avait eu « peu d’interpellations ».


 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 15:36

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes : le référendum validé par le Conseil d’Etat

LE MONDE | • Mis à jour le

 

 

 

Notre-Dame-des-Landes

Le Conseil d’État a validé, lundi 20 juin, la tenue d’un « référendum » consultatif sur le projet controversé de transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, prévu dimanche
26 juin.

 

La plus haute juridiction administrative, qui avait été saisie par plusieurs associations, a estimé en particulier que la question posée aux électeurs n’était « pas ambiguë ».

A moins d’une semaine du rendez-vous électoral en Loire-Atlantique, les magistrats ont ainsi décidé de ne pas désavouer le gouvernement. Plus tôt dans la journée, le rapporteur public avait également proposé ce rejet au président du Conseil d’Etat.

Un dossier vieux de 50 ans

Près de 968 000 personnes inscrites sur les listes électorales en Loire-Atlantique sont invitées à répondre à la question : « Êtes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ? »

Cette consultation, la première du genre en France et qui n’a que valeur d’avis, avait été annoncée le 11 février par François Hollande avec l’idée de sortir du « blocage » de ce dossier vieux de 50 ans, contesté sur le terrain et devant les tribunaux, et qui empoisonne depuis le début de son quinquennat les relations entre socialistes et écologistes.

D’autres recours en attente

D’autres requêtes attendent le Conseil d’Etat. Attac France et d’autres associations, ont attaqué non pas le décret organisant le référendum consultatif, mais la base de l’édifice légal : une ordonnance du 21 avril, qui modifie le code de l’environnement.

Ce texte, taillé sur mesure pour Notre-Dame-des-Landes, permet à l’Etat de « consulter les électeurs d’une aire territoriale déterminée afin de recueillir leur avis sur un projet d’infrastructure ou d’équipement susceptible d’avoir une incidence sur l’environnement ».

Il s’agit d’une construction juridique inédite, qui donne au gouvernement la capacité de lancer des consultations locales sur certains projets. A ne confondre ni avec le référendum national, ni avec le « référendum local » organisé par les collectivités, dont les résultats sont eux contraignants. Ces requêtes contre l’ordonnance seront examinées mercredi, soit quatre jours seulement avant la date prévue pour la consultation.

 

Lire aussi :   Notre-Dame-des-Landes : petite histoire de « la plus vieille lutte de France »

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

                                                                          *****************************

 

 

Source : http://www.20minutes.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: Deux nouveaux recours déposés devant le Conseil d'Etat

 

 

 

CONSULTATION La requête vise à suspendre et à annuler l'ordonnance autorisant la consultation sur le transfert de l'aéroport...

 

Des opposants au projet d aeroport de Notre Dame des Landes manifestent devant le tribunal administratif de Nantes durant l audience au cours de laquelle 17 recours portant sur la loi sur l eau et les especes protegees sont examines. Nantes le 18 06 2015./SALOM-GOMIS

Des opposants au projet d aeroport de Notre Dame des Landes manifestent devant le tribunal administratif de Nantes durant l audience au cours de laquelle 17 recours portant sur la loi sur l eau et les especes protegees sont examines. Nantes le 18 06 2015./SALOM-GOMIS - SIPA

 

 

Ils ne lâchent rien. Des opposants au projet de transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes ont déposé mercredi deux nouveaux recours devant le Conseil d’Etat. Le but est de suspendre la consultation locale organisée dans le département de Loire-Atlantique le 26 juin.

La plus haute juridiction administrative avait déjà été saisie en urgence le 3 juin par plusieurs associations et requérants individuels, qui demandent la suspension du décret organisant cette consultation, ainsi que son annulation. Le Conseil d’Etat doit se prononcer lundi après-midi.

L’ordonnance dans le viseur

Deux nouveaux recours, visant cette fois à suspendre et à annuler l’ordonnance autorisant cette consultation, ont été déposés mercredi après-midi, l’un par France Nature Environnement, l’autre par la Confédération paysanne, Attac 44 et le syndicat Solidaires, a indiqué l’avocat de ces derniers, Sébastien Le Briéro, confirmant une information de Presse-Océan.

Aucune date d’audience n’a encore été fixée, a ajouté l’avocat, qui considère qu’il « serait pertinent de grouper les débats lundi », ces deux actions en justice étant selon lui « parallèles et complémentaires ».

 

Périmètre de la Loire-Atlantique

L’ordonnance, publiée au Journal officiel le 22 avril, pose « un problème de légitimité par rapport aux collectivités locales » qui participent au financement du projet d’aéroport mais qui n’ont pas été consultées par l’Etat, le périmètre retenu étant celui de la Loire-Atlantique, estime notamment Me Le Briéro.

 

>> A lire aussi : La synthèse des arguments des pro et des anti-aéroport est en ligne

 

Autre argument mis en avant par l’avocat, le « non-respect de la loi Macron du 6 août 2015, qui permet au gouvernement de prendre une ordonnance pour organiser une consultation locale sur un projet d’Etat, mais avant toute prise de décision. Or, cette consultation intervient après plusieurs décisions, dont le décret déclarant d’utilité publique le projet [pris en 2008] ».

 

 

Source : http://www.20minutes.fr

 

 

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