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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:56

 

Lundi 20 Août 2012 à 08:28

 

Laurent Kaplan

 

Sur le papier, le fisc français dispose de moyens efficaces de surveillance des contribuables les plus aisés. Dans la réalité, l'administration brille surtout par son inefficacité.

 

(JAUBERT/SIPA)
(JAUBERT/SIPA)
Le 127, rue de Saussure, cette adresse parisienne, à deux pas des Batignolles, est peu connue du commun des contribuables. Le bâtiment, aussi gris que discret. Pourtant, c'est dans cet immeuble du XVIIe arrondissement de Paris que sont épluchées les déclarations fiscales des plus grosses fortunes de France. Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, Johnny Hallyday ou encore Florent Pagny y disposent d'une chemise libellée à leur nom. Ceux qui y ont croisé Gérard Depardieu ou Jean Dujardin pourront vous le dire : ce n'est pas du cinéma. Ou alors un mauvais film fiscal.
Car, ici, on vérifie. Créée en 1983, la Direction nationale des vérifications de situations fiscales (DNVSF) a pour vocation de contrôler les citoyens les plus riches et les plus connus. «A l'époque, explique l'un de ses 250 agents, il y a eu une volonté d'ouvrir un service spécialisé afin de réaliser des examens très particuliers. La France s'est alors dotée d'un arsenal unique en Europe, mais ces pouvoirs restent surtout théoriques.»

Dans son rapport annuel 2012, publié en février, la Cour des comptes ne disait pas autre chose. Selon elle, «la DNVSF présente des résultats décevants et n'est pas en situation d'exercer un contrôle efficace des contribuables les plus fortunés». La haute juridiction pointait même «une baisse du rendement du contrôle, après une forte croissance au début des années 2000». En 2000, le prestigieux service a ainsi «rappelé» un montant d'impôts et de pénalités de 320 millions d'euros. Un magot qui a explosé à quelque 500 millions entre 2002 et 2004, pour revenir à un peu plus de 300 millions en 2010. «La diminution des montants recouvrés contraste avec la hausse des patrimoines et des revenus financiers les plus élevés», notait la haute cour, tout en reconnaissant que «des comportements d'optimisation non frauduleux peuvent expliquer cette divergence». Informations parcellaires, absence d'historique des dossiers, agents inexpérimentés et insuffisamment spécialisés, manque de coordination avec les autres directions..., à l'heure de l'addition, les sages de la Rue Cambon ont eu la main lourde. Consciente de ses insuffisances, la DNVSF a d'ailleurs engagé une large réorganisation en 2011. A la décharge de celle-là, la Cour des comptes évoque «le caractère plus mouvant et plus complexe de la fraude», qui s'est «dématérialisée, internationalisée, accélérée».

>> Retrouvez ici notre article Les riches fuient la France d'Hollande, Info ou Intox ?

Un effort insuffisant

Dans son combat, la DNVSF dispose d'une arme redoutable : l'ESFP. Quatre lettres pour désigner l'examen contradictoire de situation fiscale personnelle. Il offre aux vérificateurs un pouvoir coercitif considérable qui, ailleurs en Europe, nécessite l'autorisation d'un juge. Objectif : contrôler la cohérence entre les revenus déclarés par un contribuable et son patrimoine, sa trésorerie et son train de vie. La DNVSF peut elle-même se saisir d'un dossier qui lui paraît équivoque. Si un sportif de haut niveau lui annonce qu'il va s'établir à Gstaad, coquette station helvétique, libre à elle d'enquêter pour vérifier si l'heureux exilé a réellement son rond de serviette au pied des pistes alpines. Les cent quatre-vingt-trois jours de résidence avérée sur place sont «un mythe», s'amuse le vérificateur, «le plus important, avant même le séjour, c'est le foyer». Autrement dit, si ses enfants sont scolarisés à Paris et qu'il a réglé Porsche et hélico dans l'Hexagone, ses six mois de résidence en Suisse ne feront pas le poids.

De même, si la DNVSF s'avise qu'un contribuable ne déclare que 50 000 € alors qu'il pilote une kyrielle d'entreprises et réside dans un château en province, elle a tout loisir d'enquêter pour déterminer s'il perçoit des revenus occultes ou vit, à coups d'abus de biens sociaux, sur le dos de ses sociétés. Mais le principal pourvoyeur d'affaires reste la Direction nationale des enquêtes fiscales (Dnef). Chaque année, la DNVSF instruit plusieurs centaines de dossiers. Insuffisant, juge pourtant la Cour des comptes, qui déplore des contrôles «limités». Selon ses calculs, «la probabilité pour un contribuable fortuné d'être contrôlé en ESFP est d'une fois tous les quarante ans».

L'ESFP, dont la durée, sauf exceptions, ne peut excéder un an, se déroule en deux temps : le vérificateur effectue d'abord un contrôle sur pièces. Puis il envoie un avis au contribuable afin de le rencontrer pour l'interroger sur certaines anomalies. Dans son costume de modeste fonctionnaire des impôts, il acquiert alors des pouvoirs de superhéros et peut exiger du millionnaire qu'il lui remette ses relevés de comptes. Si l'intéressé résiste, la DNVSF peut interroger directement les banques. Et si l'encaissement d'un chèque de 50 000 e la chagrine, elle peut même en réclamer la photocopie pour vérifier l'émetteur.

Les résidents fiscaux français sont obligés de fournir la liste de leurs comptes bancaires à l'étranger. Une dissimulation est sanctionnée par une amende de 1 500 e par compte non déclaré, amende qui passe à 10 000 e si le compte a été ouvert dans un paradis fiscal avec lequel la France n'a signé aucune convention. Face à un refus d'obtempérer, le vérificateur peut lancer une demande d'assistance administrative aux pays coopératifs, régis par des conventions fiscales.

Si ces pouvoirs paraissent énormes sur le papier, dans la réalité, les nantis ont pourtant mille façons de contourner l'ESFP, murmure-t-on Rue de Saussure. En première ligne, les paradis fiscaux qui, malgré les déclarations enthousiastes de Nicolas Sarkozy en 2008, sont loin d'avoir disparu. Ainsi de la Suisse, témoigne notre vérificateur, «où, en dépit de la signature de conventions, les autorités fiscales rechignent toujours à fournir les noms des titulaires des comptes bancaires».

Le rôle des conseils

Parfois, pourtant, la chance sourit aux vérificateurs. Ainsi l'un d'entre eux est parvenu à coincer un entrepreneur qui prétendait que sa société était domiciliée aux Bermudes. En traçant des dizaines de milliers de mails émanant de Toulon, où il résidait, il a réussi à prouver que le siège effectif de sa société était bien en France et les 123 petites îles de corail, une simple boîte aux lettres.

Par ailleurs, regrette la juridiction présidée par le socialiste Didier Migaud, «l'intérêt de l'ESFP a été limité par un certain nombre de règles, dont la règle du double». Un vérificateur ne peut en effet interroger un contribuable de manière contraignante que si les crédits apparaissant sur son compte sont au moins deux fois supérieurs aux revenus déclarés. Autrement dit, s'il a déclaré 2 millions de revenus, on ne pourra l'obliger à se justifier que si son compte affiche plus de 4 millions de rentrées. A 3,8 millions, témoigne l'agent de la DNVSF, «il peut nous dire d'aller nous faire voir». «Cette situation, déplore la Cour des comptes, bénéficie indubitablement aux plus hauts revenus».

Surtout, remarque notre vérificateur, les contribuables sont de plus en plus prudents et de mieux en mieux conseillés. Résultat : «Il y a de moins en moins d'argent un peu gris sur les comptes. Il faudrait vraiment être idiot pour y déposer une grosse somme. Acheter des armes pour l'Angola via des comptes bancaires, ce serait grotesque ! On attrape bien encore quelques petits poissons comme ça, mais c'est rarissime.»

Article publié dans le magazine Marianne n°795, daté du 13 au 20 juillet 2012.

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:43

 

Influences 20/08/2012 à 12h51

 Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89

L’industrie pétrolière a perdu la première manche avec l’interdiction des gaz de schiste, elle ouvre maintenant un nouveau front. Première cible : les journalistes.

 


Un puits de gaz de schiste à l’est du centre-ville de Fort Worth, en septembre 2011 (Xavier Frison/Politis)

 

La bataille de l’opinion sur les gaz de schiste est entrée dans une nouvelle phase : les partisans de cette nouvelle resssource redressent la tête et les pétroliers mettent les bouchées doubles pour convaincre les journalistes des bienfaits possibles de son extraction, en termes d’emplois, de croissance et d’indépendance.

A lire certains éditos comme dans Le Monde ou dans Challenges (une tribune signée par Claude Perdriel, par ailleurs actionnaire de Rue89), les risques environnementaux de l’extraction des gaz de schiste, contre lesquels l’opinion s’était mobilisée avec José Bové, jusqu’à obtenir leur interdiction apparaissent soudain négligeables.

La commission européenne s’en mêle
La Commission européenne, qui affiche jusque là une neutralité sur le sujet du gaz de schiste, vient de lancer un appel à projets pour financer des campagnes d’information des citoyens. Une initiative destinée à renouer le dialogue avec l’opinion, mais aussi à rendre plus acceptables de futures décisions.

A l’approche de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre, les industriels espèrent rouvrir le débat en France. Ils ont déjà trouvé une oreille attentive chez Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui a demandé en juillet que la question de l’exploitation des gaz de schiste soit « posée ».

Chez sa consœur en charge de l’Environnement, Delphine Batho, on a « conscience de l’offensive, mais ça ne prend pas ». D’ailleurs, les opposants aux gaz de schiste reçus par François Hollande pendant ses vacances au fort de Brégançon se sont dits satisfaits et ont trouvé le Président « à l’écoute ».

« La moustache de José Bové peut blanchir »

Rien n’indique que la position du gouvernement pourrait évoluer dans un avenir immédiat. Mais comme le remarque Marine Jobert, journaliste et co-auteur du livre « Le Vrai Scandale des gaz de schiste » (éditions Les liens qui libèrent), « les pétroliers ont le temps ».

Surpris par l’éveil de l’opinion, lorsque la délivrance des permis d’exploration a été révélée, puis la technique interdite, ils ont perdu la première manche. Maintenant, ils commencent à travailler « l’acceptabilité sociale de la méthode ». Marine Jobert explique :

Méthode

Pour extraire le gaz naturel contenu très profondément (à plus de 200 mètres) dans le sous-sol, les industriels utilisent des méthodes dites non-conventionnelles comme la fracturation hydraulique.

Il s’agit de forer en injectant un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques. Le méthane est alors libéré des roches de schiste fissurées. Les Etats-Unis utilisent cette technique depuis le début des années 2000, mais la France l’a interdite par la loi du 13 juillet 2011.

« Pleins de gens ne connaissent pas encore le sujet. Il s’agit d’estomper l’image barbare véhiculée depuis le film “Gasland”.

Les pétroliers ont le temps. La moustache de José Bové peut blanchir que les industriels, eux, seront toujours là. Et puis, si les prix du gaz étaient multipliés par quatre ou qu’on entrait dans un gros conflit avec la Russie, des verrous pouvaient sauter. »

Les écologistes, entrés au gouvernement, guettent tout éventuel revirement des socialistes sur le sujet. Jean-Vincent Placé, qui dirige le groupe EELV au Sénat, prévient :

« Si l’arbitrage actuel était remis en cause, ce ne serait pas un signal négatif mais un changement de pied anti-écolo. Je rappelle que la proposition de loi du 13 juillet 2011 a été signée par Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg, alors très mobilisés sur le sujet.

On ne peut pas avoir une politique quand on est dans l’opposition et une autre quand on est au gouvernement. Ou alors, ça va commencer à se voir. »

« Vous êtes la bienvenue pour un prochain voyage »

Avant de retourner l’opinion du gouvernement, les industriels essaient déjà de de travailler celle des journalistes économiques. C’est dans cet esprit que Total a organisé les 17 et 18 juillet derniers un voyage de presse à Fort Worth, Texas, la ville aux 2 000 puits sur laquelle nous avions publié un reportage financé par J’aime l’info.

Trois rédacteurs couvrant le secteur de l’énergie, au Monde, au Point et à L’Usine nouvelle, sont allés aux frais de Total visiter les installations de son partenaire américain Chesapeake. Un photographe américain couvrait aussi le déplacement à la demande de Total afin de proposer gratuitement ses services aux journaux.

C’est le premier voyage de presse organisé par l’entreprise sur ce sujet (sur quatre à cinq par an, nous dit-on), et cette initiative n’aurait rien à voir avec une quelconque actualité, assure le service de presse du groupe pétrolier :

« Notre objectif est de faire découvrir des installations industrielles privées qui ne sont pas faciles d’accès. Notre responsabilité en tant qu’industriels est de montrer ce que l’on sait faire et de répondre aux demandes des journalistes. Vous êtes d’ailleurs la bienvenue pour un prochain voyage... »

Le tour au Texas était assez encadré puisque les journalistes ont eu l’occasion de discuter avec des responsables de Chesapeake, de Total, et de visiter une partie seulement des installations : les forages, mais pas les bassins de décantation, ni le ballet des camions (un millier de trajets par puits) qui posent problème.

Et qu’ont-ils réellement vu des forages ? Le bruit essentiellement, car la fracturation hydraulique se déroule à plus de 2 000 mètres sous terre.

« Je suis favorable aux gaz de schiste »

Le reportage de Jean-Michel Bezat publié dans Le Monde du 26 juillet accompagné d’un édito intitulé « N’enterrons pas le débat sur les gaz de schiste » a suscité la colère du service Planète et l’émotion d’une partie de la rédaction.

Pour répondre à la polémique qu’a suscité son reportage, le journaliste nous explique :

« Sur ce sujet, il y a une sorte de pensée dominante, de doxa, et beaucoup de gens n’ont pas le courage de dire ce qu’ils pensent. Moi je ne suis pas anti-gaz de schiste, j’y suis favorable comme à tout ce qui peut créer de l’emploi. Il ne faut pas s’arrêter à un article et regarder le traitement du journal au global, qui n’est pas univoque. »

Le journaliste reconnaît que c’est un « tort » de ne pas avoir indiqué que son reportage était réalisé dans le cadre un voyage de presse, mais « traditionnellement, on ne le fait pas ».

Pour Hervé Kempf, journaliste au service Planète du Monde, « la question n’est pas de savoir si on est pro ou anti-gaz de schiste mais de présenter des informations pertinentes aux lecteurs ».

C’est bien ce qui pose problème dans le reportage en question. Même si Jean-Michel Bezat s’est documenté avant et après son séjour, à l’arrivée, son texte est un pur bonheur pour Total, et tout débat sur les risques environnementaux est soudain envolé. Extraits :

  • « Emissions de gaz, qualité et salinité de l’eau, produits chimiques utilisés dans la fracturation hydraulique, équipements de forage : tout est sérieusement contrôlé, mesuré, homologué. »
  • « Certains experts jugent que cette industrie a contribué pour 38,5% (soit 65 milliards de dollars) à la croissance du nord du Texas. »
  • « Il n’est pas étonnant que le taux d’approbation dans la population soit élevé. »

« Truthland », la réponse grossière à « Gasland »

Il y a pourtant une autre manière de raconter la polémique outre-atlantique. C’est ce qu’a fait la journaliste du Point embarquée dans le même voyage et dont le reportage paru le 9 août s’intitule « Gaz de schiste : ce miracle qui divise l’Amérique ». Mélanie Delattre, explique avoir accepté l’invitation de Total dans des conditions bien particulières :

« J’avais prévu un reportage sur ce sujet depuis longtemps, l’invitation de Total m’a simplement fait économiser le billet d’avion et permis d’accéder aux installations que de toutes façons je voulais visiter. J’ai ensuite passé une semaine sur place et dépensé plus de 2 000 euros. Mon journal est un des rares qui acceptent encore de financer des reportages. »

Après avoir sagement suivi le programme organisé par Total, la journaliste a loué une voiture et filé rencontrer un magnat du pétrole, un courtier en gaz, une agricultrice, un universitaire... des pro et des anti-gaz de schiste, dans une Amérique qui rejoue à la guerre des experts, comme sur le sujet du réchauffement climatique ou du tabac.

Ainsi, lorsque Jean-Michel Bezat du Monde parle du documentaire « Truthland » comme d’une « contre-enquête d’une mère de famille vivant sur un gisement et partie à la recherche d’une vérité opposée aux “mensonges” de “Gasland” », on est un peu gênés. Il nous répond que « c’était ironique », mais on ne voit pas comment le lecteur aurait pu le deviner.

 

Le trailer de « Truthland » (en anglais)

En effet, si « Gasland » a été jugé comme un film propagandiste par les partisans des gaz de schiste, la réponse de « Truthland » est carrément grossière. Comme le rappelaient nos confrères de Terra Eco, « Truthland » est un vrai-faux documentaire qui s’inscrit dans la campagne de communication Energy in depth :

« Financée par l’Association des pétroliers américains indépendants (Ipaa), elle a pour but d’informer sur les promesses et le potentiel de développement responsable des ressources énergétiques américaines – en particulier les ressources abondantes d’hydrocarbures de schiste. »

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:29

 

 

LE MONDE | 20.08.2012 à 14h00 • Mis à jour le 20.08.2012 à 14h20

Par Francine Aizicovici


 
Les syndicats se préoccupent peu de ces salariés au statut peu protecteur qui partent le plus souvent sans bruit.

 

Les plans de licenciement –en cours ou à venir– font la "une". Mais c'est sans bruit que d'autres victimes de la crise perdent leur travail. Ces salariés intérimaires ou en contrat à durée déterminée (CDD), qui sont les premières "variables d'ajustement" de l'emploi. En juin, selon des chiffres récents, le nombre d'intérimaires a baissé de 60 000 sur un an (– 9 %). Ainsi, à l'usine Sovab, filiale de Renault, de Batilly (Meurthe-et-Moselle), les contrats de 340 intérimaires n'ont pas été renouvelés au deuxième trimestre. Chez PSA, selon la CGT, le site de Sochaux a vu partir, à la même période, 350 intérimaires, auxquels viendront s'ajouter, en octobre, 300 autres.
 

"Avant d'engager un plan de sauvegarde de l'emploi [PSE, plan social], les entreprises en difficulté commencent par ne pas renouveler les intérims et les CDD, observe Annie Jeanne, présidente de l'Association nationale des directeurs de missions locales pour l'emploi des jeunes. Cela se fait sans douleur apparente, sans état d'âme, sans discussion au comité d'entreprise car l'entreprise n'est pas l'employeur des intérimaires. Il y a une sorte de voile sur ce phénomène de casse sociale."


"PAS DE SUIVI"

Les intéressés déplorent qu'"on ne parle pas d'[eux]", comme le dit Jean-Claude, 35 ans, sans contrat depuis l'été 2011. Il en vient presque à regretter d'avoir refusé le CDI proposé en 2009 dans un centre d'appels. "Les conditions de travail étaient déplorables, explique-t-il. Je pensais trouver du travail ailleurs. La crise paraissait loin, vue de ma région", dans l'ouest de la France. En 2010, il trouve un contrat de huit mois. A l'été 2011, il en décroche un de trois mois. Puis, plus rien. Le 1er septembre, Jean-Claude, désormais au RSA (revenu de solidarité active), devrait commencer un CDD d'un mois. "Un coup de bol. J'avais un piston."

Edith, elle, à 60 ans, a décidé de prendre sa retraite, même si elle ne percevra que 700 euros par mois. Ce sera toujours plus que son RSA. La crise, elle l'a prise de "plein fouet", dit-elle. En 2009, "j'ai eu un contrat de quinze jours dans une société d'autoradios et on m'avait dit que ça pourrait durer six mois. Mais est arrivée la grosse crise." L'entreprise a fermé. Depuis septembre 2011, Edith n'a pas eu le moindre travail.

Qui suit ces précaires ? Qui les aide ? "Les intérimaires ne sont pas laissés à eux-mêmes, assure François Roux, délégué général de la fédération patronale des Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi (Prisme). Les agences reprennent les intérimaires dès que c'est possible." Edith conteste : "Quand l'entreprise d'autoradios a fermé, on ne m'a rien proposé. Les sociétés d'intérim ne s'occupent plus de nous quand un contrat s'achève."


"SOUVENT, ILS N'ADHÈRENT PAS AUX SYNDICATS"

Les syndicats ont peu de contacts avec ces collègues de passage. "Souvent, ils n'adhèrent pas aux syndicats", justifie-t-on à la CFDT d'ArcelorMittal. "On n'a pas de suivi des intérimaires partis, renchérit Alain Delaveau, secrétaire de la CGT de la Fonderie du Poitou Fonte (Maine-et-Loire). Nous sommes déjà débordés par un tas de réunions. Et eux ne viennent pas nous voir quand ils partent." Et d'ajouter : "Dans les PSE, aucun accompagnement n'est prévu pour les fins de contrats d'intérim. Il y a un vide juridique. C'est aux politiques d'agir."

Des actions solidaires entre CDI et intérimaires ont parfois lieu, comme celle, début juillet, dans l'activité peinture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. Elle a débouché, pour les intérimaires, sur le renouvellement de leurs contrats d'octobre à janvier 2013 et sur un accompagnement par les sociétés d'intérim avant la fin de leur mission, notamment. Mais que se passera-t-il si le site d'Aulnay ferme ? Il compte 375 intérimaires, selon la CGT, et ce nombre devrait augmenter d'ici à la fermeture, au rythme des mutations des salariés en CDI vers d'autres sites. "Si on en vient à négocier un PSE, on demandera la même prime pour tous, avance Philippe Julien, secrétaire CGT du site. Sur les chaînes de montage, ils représentent 50 % à 80 % de l'effectif. Si on veut mener des grèves, il faut les mettre dans le coup."

Depuis mars, le contrat de sécurisation professionnelle, destiné à l'origine aux salariés licenciés économiques des entreprises de moins de 1000 employés, est expérimenté dans 28 bassins d'emploi pour les personnels en fin de mission d'intérim, de CDD ou de contrat de chantier. Cette mesure, prise dans le cadre d'un accord entre l'Etat et le Prisme, propose un soutien renforcé pour aider ces travailleurs à retrouver un emploi stable. Les formations sont financées par le Fonds d'assurance formation du travail temporaire et 8 700 places ont été programmées. Un tout premier pas pour réduire les inégalités face à la perte d'emploi.

Francine Aizicovici

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 12:21

 

Voilà, il nous a pas quittés mais un peu quand même...pour une note optimiste disons que les Indignés Nîmois ont crées une cellule militante dans le Haut-Gard (on va concurrencer AQMI). J'espère qu'on lui manqueras un peu quelques temps (mais pas trop) quand même.
L'essentiel est qu'il soit à bon port avec tout son bardas (et un peu plus récolté au passage, on se refait pas...). Ce qu'il fera de sa nouvelle vie rurale dépendras de ce qu'il aura dans la tête. Objectivement beaucoup pourraient l'envier, pensez donc, être réveillé par le chant du coq au lieu des balayeuses et des poubelles...voir des milliards d'étoiles et pas quelques palotes lueurs au dessus des lampadaires, entendre le vent dans les arbres, couler la rivière...
William, dit d'Artagnan le Gribouille, me charge surtout de remercier milles fois tous ceux qui ont participé au convoi (5 véhicules, 9 Indigné-e-s), mais aussi ceux qui ont participé de près ou de loin aux brocantes dont une partie des revenus a été dédiée à payer le gas-oil de certains (d'autres ont pas voulus). Et puis il y a aussi ceux qui sont venus de temps en temps place de la la maison ronde  (voir Résistance 1.1, autre production 'Williamesque' mais pas le même) et qui redonnent, par leurs visites, aux plus réguliers (dont William était), le courage et la motivation pour persévérer.

Tout ça n'as peut-être pas directement lien avec la politique, le TSCG,  la révolution et tout le bazar mais au moins c'est de la solidarité concrète et un bel exemple
d'auto organisation et d'amitié. C'est une goutte d'eau échappée d' un océan de misère, de décérébralisation et d'individualisme.
 
On pourrait ricaner en  disant que tous nos efforts n'aboutissent qu' à déménager un copain, mais imaginez donc, bordel, ce que nous pourrions faire si on était des dizaines de milliers (voir plus, soyons fous) à agir ainsi. Un grand chambardement, pour sûr.
D'autre part, ceux qui ricanent ne savent pas ce que c'est concrètement un déménagement Williamesque...

 


On lâche rien (et surtout pas le canapé dans l'escalier).
  

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:59

 

http://www.scoop.it/t/road-to-dignity

Bruxelles #GlobalNoise ! Le bruit des Casserolades dans le monde entier le 13 Oct | #Road to Dignity | Scoop.it

Voyons les choses en grand ! Action globale

 Voici une proposition pour une journée d'action internationale, nom de code : #GlobalNOISE (BruitGlobal). Cette proposition a été écrite par une coalition ouverte et internationale d'activistes provenant des mouvements Occupy, 15M ainsi que des groupes ou individus rattachés aux indignées.

 L'action #GlobalNOISE sera axée autour d'une casserolade (*voir ci-dessous)

(vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=EVfy8W26Mzc)

 

 

et de toutes actions souhaitant se joindre à cette journée du 13 octobre. Nous recommandons un rapprochement avec les initiatives locales qui contribuent à la création d'un monde meilleur. Ce moment sera idéal pour y prendre part, exposer les solutions pour un monde meilleur et faire un pas de la protestation vers la création.

 Nous contactons tous les groupes d'occupation, assemblées populaires et mouvements locaux afin qu'ils s'approprient l'idée cette action mondiale et y participent.

 Merci de prendre cette proposition en considération et d'en discuter dans les groupes dont vous faites partie. Si votre assemblée se tient irrégulièrement ou est peu active, nous encourageons l'organisation d'un rassemblement pour l'occasion.

 Nos réunions (en anglais) sont ouvertes à qui le souhaite pour aider à la planification de cette action, les comptes rendus sont par ailleurs disponibles sur le net et régulièrement diffusés sur les listes de diffusions. Toutes les informations sont disponibles
 ici http://blog.globalnoise.net/
 ou ici http://interoccupy.net/globalnoise/

 En vous remerciant pour votre considération, nous attendons votre réponse avec beaucoup d'intérêt.

Scooped by globaltransition
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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:44

 

La presse roule aussi pour la Caravane  !

Caravane des indignés du nucléaire

étape 15


Organiser une manifestation sportive, politique, associative en province, c'est immanquablement être confronté à ce pouvoir incontournable qu'on nomme presse locale. Ceux qui ont déjà eu l'intention de faire passer un message savent à quel point la chose est compliquée, combien il faut d'insistance et de patience pour obtenir un contact et que jamais on ne peut être certain du résultat. Être dans les petits papiers du journal local n'est pas une mince affaire …

 

Il y a aussi la constellation des radios locales. Là, si le contact est plus simple, le résultat demeure parfois fort aléatoire. Le nombre d'auditeurs n'est pas toujours en relation avec les ambitions affichées et il y a une grande différence entre celui qui a écouté et celui qui a entendu. Souvent, votre message tombe dans une oreille inattentive quand ce n'est pas votre voix, votre débit, vos maladresses qui font de votre intervention une catastrophe !

 

Il y a encore la télévision à vocation régionale. Là, c'est délicat et complexe de décrocher un petit coin de ce paradis télévisuel. Il faut beaucoup de chance, une conjecture favorable, l'absence de besoin de communication chez les barons de la région. Si vous parvenez à vous glisser dans l'œil du cyclone, vous avez une petite chance de diffuser largement votre information. Mais combien d'inscrits pour si peu d'élus ?

 

Notre communicateur en chef de la Caravane des indignés du nucléaire a découvert ce chemin de croix du communicant contrarié. Il a croisé le fer et le fil avec les journalistes locaux, incontournable maillon du faire-savoir, grands décideurs de la parole diffusée dont il faut se concilier la sympathie. Il a profité du réseau local pour obtenir de nombreux contacts, pour porter notre parole auprès de ceux dont le métier est d'être à l'écoute. Il a aussi subi la colère insupportable d'un rédacteur atrabilaire du Finistère qui, fort heureusement, est une exception notable dans la profession locale ...

 

Tout commença par un rendez-vous obtenu très facilement avec la télévision bretonne TéBéO. Un journaliste bien disposé mais pressé par le temps. Un délai imparti pour la prise de vue très réduit et le climat de la Bretagne si changeant. La rencontre a lieu, les protagonistes descendent de voiture et la pluie se met soudain à tomber. Tous de se réfugier là où ils le peuvent. Quand le ciel redevient bienveillant, l'heure est presque écoulée. Une seule prise de vue, à la va vite, des bafouillements sous le sceau de l'émotion et une mise en boîte qui frise la catastrophe. Ça commence mal.

 

Puis il y a l'exercice périlleux de la conférence de presse. Le mot est vite galvaudé en province où souvent il n'y a qu'un journal. Mais là, un peu de concurrence permet un pluralisme de bon aloi. Notre porte-parole doit trouver une salle. Ce n'est pas simple lorsqu'on évolue à l'extérieur. Il se met d'accord pour le lendemain avec un bistrot central. Il obtient un rendez-vous avec deux journalistes locaux. Tous les nuages semblent se disperser …

 

Le lendemain, le bistrot est mystérieusement fermé. Il se rabat sur la terrasse d'une crêperie. Un de ces interlocuteurs est à l'heure. Hélas, il n'a pas préparé le dossier, ignore l'existence des Indignés tandis que du côté de la Caravane, le dossier de presse n'est pas encore en place. Chacun reste sur ses gardes devant ces petites maladresses. Heureusement, un collègue de l'autre journal arrive pour remplacer au pied levé son confrère accidenté.

 

Cette fois, le débat peut avoir lieu. Un échange riche et complet qui permettra d'obtenir deux articles de qualité. L'incompréhension est dissipée. Dès lors, les journaux ont pris contact avec ces drôles de cyclistes. La glace est brisée, ils sont tout disposés à suivre l'aventure. De leur sollicitude, la réussite de l'opération dépend, chacun en est conscient.

 

La suite sera plus facile. Un papier très consistant donne le « la » même s'il est encore mal placé en page locale, moins lue que les pages régionales. Le ciel s'éclaircit pour les indignés. Il fallait être patient, se faire connaître afin que le mécanisme se mette en route. De bons articles suivent, la confiance est établie, nos amis les journalistes facilitent grandement le projet.

 

Le communicateur reçoit un appel d'un nouveau journaliste. Celui-ci est vraimentt au fait des problèmes énergétiques. Un rendez-vous est pris. Il faut des photographies car, dans nos régions, on ne donne pas son opinion sans devoir montrer sa trombine. Cette pratique commune à beaucoup de titres m'irrite un peu. Il faut pourtant en passer par là pour défendre un point de vue. L'image est désormais un passage obligé.

 

Après 1 heure 30 de clichés et de conversation, notre organisateur tient un nouvel article de fond. Le lendemain, un bel article donnera du tonus à nos indignés. La Caravane peut avancer sereine, elle est désormais attendue, le bouche à oreille a fonctionné dans le petit monde de la presse régionale. À chaque étape, un ou deux correspondants viennent à la rencontre de nos aventuriers nomades.

 

Il y a même des coïncidences surprenantes. À Sainte Anne La Palud, c'est un journaliste hollandais qui passe quelques jours en vacances. Il vient avec son appareil photographique et un calepin. Il fait des clichés, il prend des notes. L'aventure prend désormais des allures internationales. La Belgique, par l'entremise du « Grand Écart » suit notre caravane. La Hollande va lui emboiter le pas !

 

Les cyclistes peuvent maintenant user de la roue libre. Déjà des contacts sont pris par des organes d'information qui se trouvent sur le trajet. L'effet boule de neige fonctionne même au mois d'août, encore un effet du dérèglement climatique. Il est grand temps que l'écologie soit prise en compte sur cette planète. De leurs côtés des blogueurs s'escriment à diffuser ce récit sur la grande vague planétaire. Faire savoir est la clef du succès, vous pouvez nous y aider, chacun à votre place. La bataille en vaut la chandelle, nom d'une bougie ! Et même si la période est à la canicule, une bonne couverture médiatique ne fait pas de mal  .... 

Marbrement leur.

 

Appel urgent pour éviter une nouvelle catastrophe nucléaire mondiale

http://www.avaaz.org/fr/petition/Appel_urgent_pour_eviter_une_nouvelle_catastrophe_nucleaire_mondiale/?cfWvucb

 

À consulter impérativement :

Le blog de Fukushima :http://fukushima.over-blog.fr/

Le blog officiel de la Caravane :http://caravane-plogoff-fessenheim.overblog.com/

Le blog officieux de la Caravane :http://www.chroniques-ovales.com/

 

Caravane à vélo de Plogoff à Fessenheim

des indignés de plus en plus inquiets du nucléaire

 

DIMANCHE 5 AOUT : départ de Plogoff

 

et ça roule encore ….

 

Hier soir : Champteussé-sur-Baconne, installation de stockage de déchets dangereux (de Saint-Laurent-des-Eaux, de Chinon)

 

DIMANCHE 19 AOUT : arrivée à La Daguenière

 

Début du Rallye des quatre centrales du Val Nucléaire : Patrimoine mondial de l'inhumanité technologique sous l'égide du Fiasco

 

EDF se met en quatre pour être au service des hommes du Val

 

lundi 20 aout : arrivée à la centraled’AVOINE

 

mardi 21 aout : arrivée à Tours

 

mercredi 22 aout : arrivée à Chaumont-sur-Loire

 

jeudi 23 aout : arrivée à la centrale de SAINT LAURENT DES EAUX

 

vendredi 24 aout : arrivée à Orléans

 

samedi 25 aout : arrivée à la centrale de DAMPIERRE EN BURLY

 

DIMANCHE 26 AOUT : arrivée à la centrale de BELLEVILLE


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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:40

 

http://indigne-e-s.net/2012/08/nouveau-resume-du-week-end-de-coordination-national-du-mouvement-des-indignes-sur-marseille-14-et-15-juillet-2012-different-point-de-vue/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=nouveau-resume-du-week-end-de-coordination-national-du-mouvement-des-indignes-sur-marseille-14-et-15-juillet-2012-different-point-de-vue

 

19 Août 

RÉSUMÉ DU WEEK END DE COORDINATION NATIONAL DU MOUVEMENT DES INDIGNÉS. SUR MARSEILLE 14 ET 15 JUILLET 2012.

Rapide résumé.

Nous étions 28 indignés de 7 villes françaises et 1 ville espagnole. Bonne ambiance malgrès que nous ayons passé la moitié du temps en discussion pour savoir comment s’organiser pour la meilleure manière d’organiser ce we. Pendant l’autre moitié nous avons convenus que nous soutenions les luttes ouvrières, nous avons fait un listing des dates importantes qui allaient venir et décidés qu’il faudrait continuer les discussions sur internet.

[ D'un premier abord on pourrait croire que ce we ne fut pas productif, mais il faut rappeler que nous sommes dans une période de l’histoire où nous inventons la démocratie directe de grande envergure. Et ce we est un des pas vers ce but, donc nous avons avancés en participant au grand chantier mondial de la construction de l'organisation de ce nouveau modèle politique. Ceci dit, beaucoup de choses pertinentes ont étés dites pendant ce we et ça vaut le coup de lire le résumé détaillé. ]

Résumé détaillé.

————————-SAMEDI 14————————-

15 H 00 27 personnes assises en cercle. Distribution des rôles. 2 scribes. 2 facilitateurs. 1 distributrice de parole. Tour de cercle de présentation et de proposition pour l’odj.

Femme de paris. Action sur les beaumettes et une marche paris marseille.
Homme de marseille.
Femme d’espagne. Créer une coordination avec l’espagne.
Femme de marseille. La non violence.
Femme de nîmes. Relance du mouvement.
Homme de marseille. Comment faire un mouvement combatif et joyeux.
Homme de poitiers. Qu’est ce que l’on veut renverser et comment le faire.
Homme de paris. Apprendre l’espéranto pour se coordonner.
Femme de paris. 13 octobre. 1 décembre.
Homme de clermont ferrand.
Homme de clermont ferrand.
Homme de clermont ferrand. 5 10 octobre sur strasbourg.
Femme de marseille. Faire des actions contre les dettes privées.
Homme de marseille. Action le 14 juillet. Faire un calendrier sur les actions de l’année.
Homme de marseille. Faire une action contre la succursale barcley’s aujourd’hui après l’assemblée.
Homme de marseille. Aider les luttes des ouvriers contre les fermetures d’usines.
Femme de marseille. Étudier les textes anciens des grecs pour écrire une nouvelle constitution.
Homme de marseille.
Homme de marseille. Revenu de base.
Homme de marseille.
Homme de brest. Plan pour la révolution. Coordination sur internet.
Homme de lyon. Faire un site explicatif du mouvement.
Homme de marseille.
Homme de marseille. Action contre la justice.
Homme de marseille.
Homme de marseille. Économie avec l’article 25.
Homme de marseille. Écriture d’une charte.

Les quelques personnes ayant notés les propositions d’odj se concertent pendant 30 min pour faire une proposition d’odj. Et il apparaît une divergence de méthode entre ceux voulant faire des groupes de travail et ceux voulant tout discuter ensemble sujets après sujets. Après 1 H un tableau est fait avec différents thèmes de discussions, mais le désaccord fait que les discussions s’enlisent pour savoir comment s’organiser pour traiter des différents thèmes.

Finalement quelques indignés s’écartent et forment un groupe de travail sur le sujet de la charte, renommé totem, qui signifie chercher ce qui serait au centre de nos revendications. Deux autres groupes de travail se forment, un sur la relance du mouvement et un sur la précarité et le chômage. Puis on refait une assemblée plénière où l’on répète ce qui c’est dit dans chaque petites assemblées.

20 H 20 17 personnes assises en cercle. Assemblée de regroupement des 3 groupes de travail.

GROUPE PRÉCARITÉ CHÔMAGE. 4 personnes en cercle. Dénoncer les mensonges, le discourt du travail déforme le sens des mots. Faire le lien entre les profits des actionnaires et la corruption. Malheur que cela provoque. Sortir du système avec les amap, sel, coop et associations. Rejoindre les luttes porter leurs revendications et dépasser les hiérarchies. Internationalisation des luttes. Les luttes qui marches sans syndicats avec collectifs.

GROUPE RELANCER LE MOUVEMENT DES INDIGNÉS. 4 personnes en cercle. Faire un site national qui informe les gens. Informatif / Forum / Éducation sur les corruptions / Lieu des assemblées. Argent pour magasine. Se faire connaître. Aller dans les assemblées des autres collectifs.

GROUPE REVENDICATION. 12 personnes en cercles. Les monnaies locales et le salaire horaire. Faire des règles de vie. Instruire, pas éduquer. Promouvoir l’union des peuples. L’économie n’est pas la recherche du profit maximal, mais l’équilibre des échanges.

Après la lecture des différents résumés des groupes on fixe le rdv pour le lendemain.

————————-DIMANCHE 15————————-

12 H 00 14 personnes assises en cercle.

Discussion sur la méthodologie de l’odj et gt. Faire une pause après 2 / 3 H pour la concentration. Faire un meilleur balisage de l’assemblée car certains se sont perdus avant d’arriver ici. Différencier les idées pour discuter de celle que l’on dit lors du tour de cercle pour fixer l’odj. Faire un calcul de temps moyen par personne.
12 H 50 Fin.

15 H 00 Assemblée. 16 personnes assises en cercle. Distribution des rôles. 1 distributeur de parole. 1 facilitateur scribe. 1 scribe.

On décide de parler de chaque thème de discussion en une seule assemblée, sans se séparer en groupes de travail. Nous fixons 15 min par thème.

CONSTITUTION / DÉMOCRATIE / TEXTES ANCIENS
Projet de constituante sur paris et marseille. Faire venir les gens dans les assemblées populaires pour essayer concrètement la politique par assemblée et pour écrire ensemble la constitution. Organiser un débat avec étienne chouard. Établir un cahier de doléance par assemblée pour écrire la constitution. Des constituantes pour une constitution, ce n’est pas une constituante. Il faudrait une constitution internationale.

SOUTIENT POUR L’AMÉRIQUE DU SUD
“CONSENSUS. Diffusion de l’information de la situation en amérique du sud. “
“CONSENSUS. Travailler avec avaz sur ce point. “
“CONSENSUS. Faire un communiqué de soutient pour l’amérique du sud. “
“CONSENSUS. Soutenir les luttes ouvrières. “
On peut pas soutenir les ouvriers pour qu’il aient du travail et combattre le productivisme capitalisme

CALENDRIER
“CONSENSUS. On participe aux actions suivantes.
-Forum mondial de la démocratie du 5 au 11 octobre 2012 sur strasbourg
On soutient les actions suivantes.
-Manifestation en amérique du sud le 20 juillet 2012
-Manifestation contre le chômage et la précarité le 1 décembre 2012
-Mobilisation contre les prisons le 20 décembre
Et on propose d’organiser les actions suivantes.
-Journée mondiale d’action contre la dette 13 ( ou 20 ) octobre 2012
-Détournement de la fête nationale du 14 juillet 2013
-Manifestation contre le chômage et la précarité le 1 décembre 2012 pour ceux qui veulent. “

ÉCONOMIE FINANCE
Revenu de base. Dette privée dette publique. Faire un réseau de coordination sur le sujet de la dette. Faire un réseau internet plus humain. Faire un site. Travailler sur une charte de respect de la parole.

REVENDICATIONS DU MOUVEMENT
Faire un court texte pour rallier les gens dans le mouvement.
“CONSENSUS. On fait un pad pour discuter des revendications et on le met en lien sur le communiqué. “

COORDINATION NATIONALE SUR INTERNET
Quel site, comment, qui administrerait.
“CONSENSUS. On choisi le site indigné.net pour la coordination. “

ÉCONOMIE
“CONSENSUS. Diffuser l’information sur le site, de la prise de pouvoir financière économique et politique du monde de la finance. “
17 H Fin.

17 H 10 On refait l’assemblée pour aborder un dernier point.

Création d’un comité de soutient pour les assemblées, pour gérer les caisses. Ce serait préférable de faire des comités locaux pour gérer localement les caisses. Sans association, en autogestion. Ou alors en faisant une association et en mettant tout le monde président et en stipulant dans le statut de l’association que les décisions se prennent au consensus de tous les présidents.
17 H 30 Fin.

[ Petite conclusion personnelle, nous avons essayés la technique de groupe de travail le samedi et de discussion en plénière le dimanche. Force est de constater que si nous avions recommencé la technique de groupe de travail le dimanche, nous n'aurions pas pu aborder tous les points. J'en déduit donc que la technique de plénière est plus efficace que celle de groupe de travail. ]

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:31

 

 

 

Le collège du Vieux-Montréal, l’un des Cégeps les plus impliqués dans le mouvement de grève des étudiants québécois, a finalement voté la reprise des cours vendredi 17 août. Retour sur leur journée d’assemblée. Et sur la lutte étudiante, loin d'être terminée.

 

Le Cégep du Vieux-Montréal a tranché : le retour en cours s’effectuera lundi dans cet établissement de premier cycle d’enseignement supérieur montréalais, après six mois de grève et de mobilisation pour la gratuité scolaire et contre la hausse des frais décidée par le gouvernement Charest. 

Ce lieu est connu pour être l’un des plus impliqués dans le mouvement étudiant québécois. Les étudiants du Vieux-Montréal sont majoritairement affilés à la Classe, la fédération étudiante considérée comme la plus radicale puisqu’elle continue de prôner la grève jusqu’à la gratuité scolaire, sans accepter de compromis, quelles que soient les peines et amendes prévues pour les grévistes par la loi 12 (ou loi 78, la loi qui impose le retour en classe en cette mi-août).

Ils ont tenu jusqu’au bout, jusqu’à ce que l’administration du Cégep fasse planer la menace d’une « mention d’échec scolaire » s’ils ne remettaient pas les pieds en classe cette semaine, et continuaient ainsi de bousculer le calendrier scolaire. Lors d’un premier vote, ce lundi, les étudiants ont encore majoritairement voté pour la poursuite de la grève. Mais une pétition signée par plus de cent élèves a abouti à un second vote, ce vendredi.

Voici  un résumé de cette journée en images, assorties de témoignages.

Le Cégep compte quelques 6.000 élèves. Ils sont donc des milliers à se rendre sur place, dès 8h30, pour participer à leur assemblée. Le but est de débattre de leurs différentes options. Lesquelles ? Le retour en classe ou la poursuite de la grève. Ou encore la trêve, en attendant le résultat des élections provinciales anticipées qui ont été fixées au 4 septembre et qui pourraient signer la fin du gouvernement Charest dont l’inflexibilité a précipité la crise étudiante.

 

Réunis dans le gymnase, les étudiants sont libres de venir exprimer leur opinion devant leurs pairs. Un jeune homme appelle chacun à suivre ses convictions, « sans céder sous la menace et malgré le risque de perdre sa session universitaire ». Des mains se lèvent et s’agitent en signe de soutien. Un autre prend la parole, concis : « C’est bon maintenant, on a compris qu’on avait une position. Retournons en cours et laissons les élections du 4 septembre décider de la suite. »

La journée s’étire. Certains jouent aux cartes, un jeune homme tricote. « Je sais qu’on est fatigués, je n’ai pas fumé de cigarette depuis quatre heure là… Mais nous n'avons pas fini, alors essayons d’avancer », lance un jeune installé à l’avant du gymnase, l’un des facilitateurs du débat.

Dehors, des étudiants font une pause. Mais les discussions se poursuivent. Etienne, 19 ans, est de ceux qui ont pris la parole dans l’assemblée. « Les partisans de la grève parlent au nom du groupe, tandis que ceux qui s’y opposent parlent surtout d’eux. Ce conflit entre le collectif et l’individu continue de m’interpeller, qu’est-ce que je dois privilégier ? », s’interroge le jeune homme qui dit qu’il s’abstiendra si le vote porte sur la reprise des cours.

Sandie, Julie, Mélodie et Alex sont toutes pour la poursuite de la grève. « Franchement, au point où nous en sommes, il faut qu’on continue. Je me fiche de perdre ma session », estime Alex. « Les élections, c’est bien gentil mais ce n’est pas une solution. Le Parti québécois nous promet des choses par opportunisme, on ne sait pas ce qui va arriver s’il est élu », poursuit Mélodie.

 

Cette détermination n’est pas forcément comprise par leurs proches. « Mon père est PDG d’une entreprise, il vote Très à droite et il ne me comprend absolument pas. Je suis le mouton noir de la famille. Je suis partie de chez moi pendant une semaine à cause de ce conflit », explique Mélodie. « Moi, ma mère tricote des carrés rouges », glisse Alex. « Mes parents, tout ça les indiffère complètement, ils ne sont pas concernés... Ils voteront pour le Parti Québécois comme toujours, par habitude », analyse Julie.



Anthony et Jasmine, 18 ans, sont en désaccord
. Elle est pour la poursuite de la grève car elle estime qu’il est déjà trop tard pour reprendre les cours, « apprendre en accéléré, je ne vois pas trop l’intérêt ». Tandis qu’Anthony n’a jamais vraiment été pour la grève. « Je veux bien payer cette hausse des frais de scolarité. Ce qui ne m’empêche pas de respecter et de compatir avec les grévistes. Mais là, je perds un peu patience. » Anthony espère en revanche que le gouvernement Charest sortira perdant des élections, le 4 septembre.

La journée s’accélère lorsque arrive, sans prévenir, la « question préalable ». Dans le jargon des assemblées étudiantes, qui obéissent au Code Morin, il s’agit d’une question devant être immédiatement suivie d’un vote. Et cette fois-ci, c’est la question centrale: « Qui est pour la reprise des cours ? » Contrairement à lundi, une majorité de mains se lèvent. Et le lent décompte commence. Le retour en classe est voté, avec une journée de grève chaque 22 du mois afin de se rendre à la désormais traditionnelle « grande manifestation du 22 ».

Camille et Marianne sont déçues. « Je suis très en colère, très frustrée que ça se termine ainsi », témoigne Camille. « Les gens ont peur… Ils en ont ras-le-bol, c’est tellement dommage… », analyse Marianne, émotive, s’excusant de ne pas trouver ses mots, « voilà, on capitule ».

Mais si le Cégep du Vieux-Montréal « capitule », comme la majorité des Cégeps ayant voté ces derniers jours (à noter que les universités s’expriment surtout la semaine prochaine), le mouvement étudiant a déjà réussi à s’inscrire dans la durée. Il est maintenant partie prenante d’un processus plus classique mais peut-être plus à même de faire avancer le débat : les élections. Un scrutin anticipé aura lieu le 4 septembre au Québec. Et le vote des jeunes y sera décisif. Vont-ils faire tomber le gouvernement Charest ?

Rendez-vous pour un prochain billet de blog sur les étudiants québécois dans quelques jours !

Avec la participation d’Oriana Jomby-Diaz, apprentie photographe et journaliste.


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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:18

 

 

Le régime de Bachar El-Assad paraît désormais résister autour de son noyau dur : le clan Assad, l’appareil militaro-sécuritaire alaouite et ses milices. Aussi spectaculaires soient-elles, les récentes défections ne concernent que la communauté sunnite au sein de l’élite politique et militaire. De plus, le pouvoir met en avant ses capacités de nuisance, à l’intérieur de ses frontières en jouant la carte de la partition territoriale et communautaire ; à l’extérieur en tentant de déstabiliser le Liban et en brandissant la menace d’armes chimiques et le danger jihadiste à l’attention de l’Occident et d'Israël. Cette politique de la terre brûlée pourrait s’accentuer à mesure que le clan Assad perd du terrain.  Mais ces capacités de déstabilisation sont bien moindres qu’il ne le laisse entendre alors qu'en face, la société syrienne continue de s'organiser et de se réapproprier son pays.

 

J.-P. Filiu 
J.-P. Filiu

 

Professeur à Sciences-Po (Paris) et familier de la Syrie depuis plus de trente ans (son premier séjour remonte à 1980), Jean-Pierre Filiu revient sur la nature du régime Assad, l’aveuglement persistant de la communauté internationale qui considère le système Assad comme un Etat et non « une mafia identifiée à un clan et un homme », et la nouvelle construction nationale produite par le processus révolutionnaire.

Le Liban avait jusqu’à présent assez bien résisté à la crise syrienne en dépit de sa grande vulnérabilité. Faut-il y voir un effet de la révolution syrienne ou bien une instrumentalisation du régime syrien qui exercerait ses capacités de nuisance ?

L’élément le plus important est que, durant dix-huit mois, les niveaux hallucinants de violence atteints en Syrie n’ont pratiquement pas eu de conséquences sur le Liban voisin. Beaucoup d’observateurs s’attendaient à ce que le Nord-Liban devienne une plaque tournante du soutien à la révolution syrienne, du fait de l’engagement historique des militants du sunnisme local conte le régime Assad. Or il n’en a rien été, car c’est de la frontière turque qu’est venu l’essentiel de l’appui extérieur à l’insurrection.

De même, le Hezbollah, tout en apportant un soutien inconditionnel à Bachar El-Assad, et en contribuant au moins au début à la répression de la contestation en Syrie, s’est bien gardé d’« importer » ce différend au Liban même.

Les incitations du régime syrien à un « réchauffement » du front libanais avec Israël, dans le même esprit que les provocations de ce régime sur le Golan en mai et juin 2011, n’ont pas été suivies d’effet, malgré la volonté de Bachar de soulager ainsi la pression intérieure. Il est évident que le régime syrien, s’il le pouvait, déstabiliserait une fois de plus le Liban en plongeant le pays dans la violence. Il n’est pas certain qu’il en soit encore capable, même si ses agents ont encore une considérable capacité de nuisance au Liban.

Le fait que les auteurs de la répression appartiennent en grande partie à la communauté alaouite a ravivé le ressentiment de la majorité sunnite à son encontre. Dans le même temps, à la différence des années 1980, cette ligne de clivage sunnite/alaouite n’est-elle pas dépassée par le clivage sunnite/chiite, renforcé par les dynamiques régionales, notamment le soutien de l’Iran et de son allié le Hezbollah ?

 

Dessin d'Ali Ferzat, caricaturiste syrien. 
Dessin d'Ali Ferzat, caricaturiste syrien.
Mon premier séjour en Syrie remonte à 1980, lorsque des commandos jihadistes à Alep combattaient un régime explicitement condamné comme « hérétique », car alaouite. Dans le cadre de ma recherche en cours, je viens de consulter une cinquantaine d’enregistrements très récents de constitution d’unités rebelles (il en apparaît une par jour !). Elles s’engagent toutes à défendre l’honneur de la nation et l’intégrité de ses habitants contre un régime « criminel ». Même si ces proclamations sont saturées de références islamiques, elles ne sont pas d’ordre confessionnel. L’Armée syrienne libre (ASL), comme son nom l’indique, veut libérer le pays d’un régime rejeté comme étranger et soutenu par l’étranger, la Russie et l’Iran.

La menace jihadiste semble surévaluée. Mais les puissances occidentales, en refusant de soutenir militairement les révolutionnaires,  favorisent une radicalisation puisque les sources de financement et de soutien émanent du Golfe et en particulier d’acteurs privés voire de réseaux salafistes. Quelle peut être à terme l’influence de ces groupes salafistes ?

Il faut bien distinguer les salafistes, tenants d’un ordre moral volontiers agressif, mais agissant dans le cadre syrien, des jihadistes, pour qui la Syrie n’est qu’une « terre de jihad » parmi d’autres. Avec toutes les précautions d’usage pour ce type d’estimation, l’insurrection armée compte aujourd’hui 40 000 partisans pour quelque 200 000 combattants actifs dans les rangs gouvernementaux, qui jouissent en outre d’une puissance de feu incomparable.

La très grande majorité des groupes insurgés se réclame de l’ASL, même s’ils ne sont pas tous intégrés à une chaîne de commandement claire. La plupart des groupes autonomes sont présentés comme « salafistes », tel celui des « Hommes libres de Cham », dans la province d’Idlib, mais ils arborent le drapeau national. Il reste les jihadistes, qui seraient de l’ordre d’un millier, avec une forte composante « irakienne », soit des Syriens ayant combattu en Irak entre 2003 et 2008 (avec le soutien alors des « services » syriens, d’où les probabilités actuelles d’infiltration réciproque), soit des anciens guérilleros irakiens.

Aucune puissance n’assiste l’ASL en tant que telle, ce qui affaiblit la cohérence opérationnelle et politique de la rébellion. C’est un processus inverse qui est à l’œuvre, avec des groupes locaux qui émergent et se fédèrent progressivement de « katiba » (bataillon) en « liwa » (brigade). Cette armée, en se constituant par le bas, redécouvre la « guérilla » au sens où cette « petite guerre » est née, comme concept, dans la résistance espagnole, à l’invasion napoléonienne de 1808. Chaque groupe s’arme sur place (par coup de main ou achat à des officiers corrompus), ou bien dispose de ses relais à l’étranger. A cet égard, l’abstention occidentale représente un avantage déterminant pour les groupes salafistes et jihadistes.

 

« Cette révolution affectera tout le Moyen-Orient »
A Alep, les portraits noircis des Assad 
A Alep, les portraits noircis des Assad

 

La constitution d’un réduit alaouite vous semble-t-elle probable ? Le danger ne vient-il pas davantage de la région kurde et de la posture des partis kurdes dans la révolution ? Le fort sentiment d’appartenance nationale est-il capable de prévenir le risque de partition du territoire syrien ?

La thèse principale de mon essai en cours est que la révolution syrienne est en train de légitimer, par sa lutte même, le cadre territorial imposé par le partage colonial de 1920. Pour la première fois en près d’un siècle, ces frontières vont être celles assumées par un peuple qui a significativement repris à son compte le « drapeau de l’indépendance », aboli par le Baas. C’est pourquoi cette révolution, en renversant la perspective au profit des peuples, affectera tout le Moyen-Orient, où les constructions nationales sont souvent le fruit du diktat d’un hégémon extérieur, ou au mieux d’une transaction avec lui.

Le système Assad n’est pas seulement condamné par l’ampleur de ses crimes, il l’est par sa vision profondément passéiste (partagée d’ailleurs avec son parrain russe) qui l’amène aujourd’hui à ressusciter le projet d’Etat alaouite, mis en œuvre sous le mandat français, de 1922 à 1936. Il est cependant clair que le régime syrien, à mesure qu’il perdra pied, jouera la fragmentation : il a déjà abandonné des pans entiers du nord du pays aux nationalistes kurdes et il arme les populations chrétiennes, à Damas comme ailleurs. 

Les exactions commises par des membres de l’ASL, comme à Alep avec l’exécution du clan Berri (redoutables collaborateurs du régime d'Assad), augurent-elles d’un tournant alors que les actes de revanche avaient été plutôt limités jusqu'alors en dépit des provocations du régime ? Dans quelle mesure, l’ASL, dont le commandement a signé un acte de bonne conduite, est-elle en mesure de contrôler ces dérapages ?

Cela fait des mois que les insurgés mettent en ligne des images révoltantes d’exécutions et d’« interrogatoires » d’individus présentés comme des agents ou des militaires du régime. Human Rights Watch a dénoncé dès mars les liquidations, tortures et autres exactions perpétrées par des rebelles à titre individuel ou collectif. Le « code de bonne conduite » que vous évoquez n’est pas une initiative du commandement de l’ASL, mais émane d’une icône révolutionnaire, l’ancien footballeur Abdelbasset Sarout, grande figure du siège de Homs. C’est lui qui a convaincu des commandants locaux de signer cet engagement sur une page Facebook dédiée.

Si l’on veut se sortir de ces bricolages baroques et aller vers des engagements formels, la seule voie passe par la reconnaissance de la révolution syrienne, y compris dans sa branche armée, en contrepartie de son strict respect, assorti de sanctions internes, des conventions internationales et du droit de la guerre. Dans le cas contraire, les dérives miliciennes seront toujours aussi choquantes et dramatiques.

 

Dans la banlieue de Damas : les révolutionnaires se sont réapproprié le drapeau de l'Indépendance. 
Dans la banlieue de Damas : les révolutionnaires se sont réapproprié le drapeau de l'Indépendance.

 

Les « militaires libres » ont notamment élaboré un projet de transition (prévoyant l’établissement d’un Conseil supérieur de la défense chargé de créer un conseil présidentiel composé à égalité de militaires et de civils) et semblent prendre aujourd'hui l'ascendant. La complémentarité qui existe entre le mouvement civil révolutionnaire et les militaires libres suffit-elle à prévenir leur hégémonie dans l’après Assad ? Quel peut être leur rôle dans la transition et peuvent-ils y associer des éléments alaouites de l’institution militaro-sécuritaire sachant que le noyau dur du régime ne se fissure pas ?

Je ne suis pas convaincu que les « militaires libres » aient la haute main sur le processus actuel. Cela participe d’une dynamique complexe, visant entre autres à encourager les défections de généraux.

Vous avez raison de souligner que le « noyau dur » alaouite a été épargné par ces fissures, parce qu’un tel système ne se « fissure » pas, il s’écroule, et nul n’en verra les signes annonciateurs tant le culte du secret y est prégnant. C’est là que la Russie, si elle voulait sortir de son soutien inconditionnel à Bachar El-Assad, pourrait contribuer à limiter les conflits internes, à défaut de promouvoir une authentique transition pacifique.

Tout cela va favoriser durant un temps les intrigues militaires, mais la page des putschs politiques, inaugurés dès 1949, juste après l’indépendance de la Syrie, est bien tournée. C’est le pouvoir civil qui prévaudra. Des structures mixtes, associant civils et militaires, existent déjà dans toutes les zones « libérées », pour en assurer le fonctionnement quotidien.

L’essentiel est que c’est l’intérieur qui va définir la Syrie de demain, et non je ne sais quelle combinaison définie à l’extérieur. C’est pourquoi il est urgent pour un pays comme la France de reprendre langue avec cette Syrie profonde. J’ai récemment proposé (Libération du 16 août) une assistance volontariste au système de santé alternatif, mis en place par les comités révolutionnaires (les blessés peuvent être torturés ou éliminés dans les hôpitaux des zones gouvernementales, où la Banque de sang dépend du ministère de la défense).

Je crois aussi que la France conserve un vrai capital de confiance au sein de la communauté alaouite, dont il est crucial de dissocier le devenir de celui d’un régime condamné. Je pense enfin que nous devrions (et cela ne concerne pas que le gouvernement) jouer un rôle beaucoup plus actif dans l’appui aux médias libres de Syrie et à leurs reporters-citoyens, qui ont payé un très lourd tribut à la répression. Paris a toutes les raisons de devenir une plate-forme assumée, publique et professionnelle, de cette information libre, qui circule aujourd’hui sur Internet, avec les failles que l’on sait.

 

« Cette mafia est identifiée à un clan et à un homme »

 

Damas. 
Damas.© Lens young dimasqhi

 

Les milices peuvent-elles combattre jusqu’au bout ? A la différence des unités d’élite, elles ne sont pas animées d’une culture militaire et la solidarité de minoritaire, sur laquelle s’appuie le pouvoir, n’est pas infaillible. Le fait que le président Assad soit de plus en plus isolé jusqu’à limiter ses apparitions publiques ne peut-il jouer dans ce sens et briser cette solidarité ?

Le système Assad est en train de se révéler pour ce que Michel Seurat (1947-1986) avait décrit trente ans plus tôt, un « Etat de barbarie ». Le plus surprenant est que la communauté internationale continue de le considérer comme un « Etat » tout court, avec ses attributs, ses reconnaissances et ses immunités. C’est cette fiction qu’il faut dénoncer en soulignant que nous avons affaire à une mafia, dont une partie a des grades, des uniformes et des chars russes T-72 , tandis que l’autre s’affiche en bandes, tue au couteau et à la hache. Cette mafia est identifiée à un clan et à un homme.

C’est pourquoi Kofi Annan a fait la preuve de son aveuglement persistant en affirmant dans son « ultime avis pour sauver la Syrie », publié dans le Financial Times au lendemain de sa démission : « Le futur de la Syrie ne dépend pas du sort d’un seul homme. » Eh bien, si, justement. Et c’est cela que la Russie, la France ou l’ONU gagneraient à marteler, entre autres aux Alaouites, qui doivent avoir toute leur place dans la Syrie de demain. La victoire de la révolution sera avant tout politique, quels que soient les moyens militaires qui l’auront favorisée.

La révolution a mis en exergue une capacité remarquable de la société syrienne à s’organiser et à s’autogérer. Quel sera l’avenir des coordinations locales et des conseils révolutionnaires dans l’après-Assad ? Ne peut-on y voir une nouvelle forme d’organisation de la société alors que la communauté internationale redoute un scénario irakien marqué par l’effondrement des institutions et le chaos ?

Vous pointez fort justement ce qui est le plus extraordinaire dans ce processus révolutionnaire, et ce qui malheureusement est le moins traité aujourd'hui, du fait de la difficulté de l'accès au terrain et de la focalisation sur le militaire au sens strict. Nous assistons à rien de moins qu’une recomposition par le bas d’un pays qui a toujours été construit, gouverné, voire pillé, par le haut. C’est une ré-vo-lu-tion, un renversement de perspective dont nous aurons du mal à appréhender toutes les conséquences avant longtemps. Elle a été rendue possible parce que la société syrienne, entre autres dans ces villes moyennes qui ont porté la vague révolutionnaire, a tenu bon sous les coups de l’Etat de barbarie. C’est la solidarité horizontale entre ces communautés locales qui neutralise la répression infligée par un pouvoir pensé comme inaccessible. C’est pourquoi la contestation ne transigera jamais sur son exigence d’un renversement du régime.

 

Dans les zones libérées comme à Kfar Nabel, la société s'organise. 
Dans les zones libérées comme à Kfar Nabel, la société s'organise.

 

Au regard de la trajectoire particulière du régime des Assad habitué à survivre dans la confrontation, Bachar El-Assad est-il encore convaincu de l’emporter ?


Bachar El-Assad est convaincu qu’aucune puissance extérieure, ni les Etats-Unis, ni la Turquie, ni a fortiori Israël, n’a les capacités ni la volonté d’intervenir en Syrie. En revanche, il lui faut agiter ce chiffon rouge pour conforter la cohésion de son « noyau dur » et consolider, si besoin était, le soutien de la Russie et de l’Iran. Les déclarations sur les armes chimiques visent, dans la logique Assad, à valoriser le régime comme le moindre mal aux yeux de l’extérieur, tout en suscitant des rodomontades militaires du côté d’Israël et des Etats-Unis, recyclées ensuite par la propagande gouvernementale en Syrie.

A mon avis, seule une crise majeure entre Israël et l’Iran pourrait aujourd’hui permettre au régime de se maintenir. C’est sans doute le pari de la dictature syrienne, une fois de plus en phase avec les « faucons » américains et israéliens : gagner du temps jusqu’à une frappe israélienne sur l’Iran et/ou l’élection d’un président républicain à la Maison Blanche.

 

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 14:01

 

 Ruches à proximité du Caracol zapatiste de Morelia

 

 

 

La guerre d''extermination menée contre les peuples indigènes du Mexique, au Chiapas et ailleurs dans le pays, par le gouvernement (aux niveaux fédéral, régional et local) et les puissances occidentales se poursuit de plus belle. Pas une semaine sans que ne se produise une agression armée contre des communautés qui ne demandent rien d'autre que de pouvoir se gouverner elles-mêmes, condition indispensable pour mener la vie correspondant à leur culture et leurs aspirations. L'enjeu, pour leurs agresseurs, est de taille, et non négociable: il s'agit de mettre la main sur les ressources naturelles, les richesses du sol et du sous-sol dont le système capitaliste a besoin pour pouvoir poursuivre frénétiquement la production et la consommation sans lesquelles il ne peut survivre. On lira ci-dessous le texte publié par l'un des 5 "conseils de bon gouvernement" zapatistes, et l'on jugera du degré de force et de dignité qui habite encore une partie de notre humanité.

Le Conseil de bon gouvernement de Morelia dénonce l’attaque à l’arme à feu de l’ORCAO contre des bases de soutien zapatistes


CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT DE L’ARC EN CIEL DE L’ESPÉRANCE, CARACOL IV, TOURBILLON DE NOS PAROLES, ZONE ZOTS CHOJ, MORELIA, CHIAPAS.

Jeudi 9 août 2012.

À la société civile nationale et internationale

Aux compañeras et compañeros de la Otra Campaña nationale

Aux compañeras et compañeros de la Zesta Internationale

Aux défenseurs des droits humains

 

Sœurs et frères,

Compañeras et compañeros,

Le 2 août dernier, dans l’ejido [forme de communauté, NdT] de Moisés et Gandhi, région Che Guevara, commune autonome en rébellion Lucio Cabañas, zone zots choj, Chiapas, Mexique,

vers 11 heures du matin du jeudi 2 août sont entrés 20 membres de l’ORCAO. Parmi les 20, il y en avait 4 armés, qui sont Sebastián López Gómez, avec un fusil de chasse calibre 410, Adolfo López Jiménez avec une carabine calibre 22 à 16 coups, Antonio Gómez López avec une 22 à 2 coups, Nicolás Hernández Velázquez avec une 22 à 2 coups.

Un membre de l’ORCAO a commencé à nous tirer dessus d’une distance de 60 mètres, où ils ont commencé à crier des menaces, en nous disant que la terre est à eux et qu’ils ne veulent pas de vachers, car nos compañeros ont du bétail du collectif, qui nous a servi pour notre résistance.

Nos compañeros étaient en train de travailler et n’ont pas accordé d’importance au coup de feu, mais les 3 autres armés de l’ORCAO ont commencé à utiliser leurs armes, visant nos compañeros, tandis que les 16 restant de l’ORCAO sortaient leurs armes blanches et nous menaçaient de mort.

Nos 59 compañeros ont commencé à se retirer à cause des coups de feu. De 60 mètres de distance, les 4 armés ont tiré 15 balles.

Voyant que nos compañeros se retiraient, les ORCAOs eux aussi sont repartis peu à peu vers leurs lieux d’origine.

Les jours suivants, les 3, 4 et 5 août 2012, les compañeros bases de soutien ont continué à travailler le même terrain du Carmen, pour maintenir la défense de la terre, et il n’est rien arrivé.

Le lundi 6 août 2012, les 59 compañeros sont retournés au même travail, ils sont arrivés à 7 heures du matin pour nettoyer le pâturage du bétail collectif.

Au bout de deux heures de travail, à 9 heures du matin, les compañeros ont vu arriver les gens de l’ORCAO en trois groupes. Étaient présents les coordinateurs : Tomás López Sántiz, diacre principal, Pedro Velásquez Hernández, ex chef de la zone de l’Église d’Abasolo [il s’agit apparemment d’une secte, l’Église Maranatha d’Abasolo, NdT], Manuel Sántiz Hernández, ministre de l’Église d’Abasolo, Antonio Gómez López, base de l’ORCAO d’Abasolo, Adolfo López Jiménez, César López Jiménez, Alonso López Gómez, ex chef de zone de l’Église d’Abasolo, membre de la propriété Los Limares, Sebastián López Gómez, choriste de l’Église d’Abasolo, Pedro López Gómez ; ces neuf noms mentionnés sont ceux qui venaient armés et qui coordonnaient les 91 bases de l’ORCAO.

En plus de ceux-ci, sept autres personnes de l’ORCAO étaient armées de carabines 22 à deux coups, dont nous donnons aussi les noms : Nicolás Hernández Velásquez, Diego López Sántiz, Pedro Hernández Velásquez, Domingo Hernández Sántiz, Benito Jiménez Sántiz, Juan Hernández Sántiz, Nicolás Gómez Sántiz, et quatre autres dont nous ne connaissons pas les noms ; total : 20 armés.

Douze personnes portaient des bombes à fumigation et 68 des armes blanches, et ils sont entrés en trois groupes pour encercler les compañeros qui étaient en train de travailler.

Les ORCAOs ont commencé à tirer d’une distance de 100 mètres une cinquantaine de coups de feu. Les compañeros se sont retirés de leur ouvrage, tandis que les ORCAOs commençaient à fumiger un quart d’hectare de prairie avec de l’herbicide. Pendant ce temps, ceux qui étaient armés étaient postés dans les fourches des arbres pour surveiller si nos compañeros ne revenaient pas.

Vers une heure de l’après-midi, ils ont fini de fumiger le pâturage et ils sont rentrés chez eux, au village de San Diego, où c’est de la terre récupérée.

Le mardi 7 août 2012, nos 59 compañeros sont retournés à leur boulot, parce qu’ils n’ont pas eu peur des menaces de l’ORCAO, et ils n’en auront pas peur, parce que nous avons récupéré ces terres par le sang de nos compañeros tombés en 1994 lors du soulèvement armé.

Le 8 août 2012, les compañeros sont à nouveau allés travailler. Ils sont arrivés à 7 heures du matin. Vers 9 heures sont arrivés quatre ORCAOs, dont deux armés qui surveillaient nos compañeros en train de travailler, et les deux autres ont commencé à fendre du bois. Nos compañeros les ont ignorés, ils ont continué à travailler. Les quatre espions sont repartis ; peut-être qu’ils s’embêtaient, plantés là comme des épouvantails à moineaux.

La colère des trois niveaux de mauvais gouvernement, c’est parce qu’ils ne veulent pas qu’on diffuse leurs sales tours. C’est pour ça qu’ils organisent des gens ignorants, qui ne savent pas qu’ils injectent leurs projets de mort dans nos territoires autonomes, formés par nos villages, où nous gouvernons à notre manière, comme le veut le peuple.

Nous continuerons à lutter et à résister face aux menaces sur nos terres. Mais nous savons bien que derrière cette intimidation, il y a les trois niveaux de mauvais gouvernement. Nous, nous ne luttons ni contraints et forcés, ni manipulés par quelques personnages, comme ces représentants locaux, régionaux, ces conseillers de l’ORCAO et des supposés gouvernants de la Fédération, de l’État et des communes, où ils maintiennent sous la pression et la menace les pauvres gens ignorants, en les obligeant à accepter de misérables projets et à se livrer à des provocations.

Nous, nous luttons en toute autonomie, pour défendre nos droits réels, et nous ne sommes pas comme les gens de l’ORCAO, organisés en catimini et manipulés suivant le caprice des mauvais gouvernements.

Notre mère la terre est sacrée, c’est d’elle que nous nous nourrissons, et c’est pour cela que nous prenons soin d’elle et que nous la défendrons en tant que bases de soutien de l’EZLN. Notre terre est maltraitée par les mains des ORCAOs, eux ne pensent pas à la soigner, ils ne pensent qu’à l’abimer, à la polluer, car ils contaminent l’environnement avec les herbicides fabriqués par des entreprises assassines de la nature et protégées par les mauvais gouvernements…

Malgré l’attitude autoritaire de l’ORCAO, nous savons bien qu’ils ne sont que des larbins, parce que les vrais auteurs intellectuels s’appellent Felipe Calderón et Juan Sabines Guerrero : ce sont eux qui exécutent les projets de mort et de guerre en injectant des millions de pesos dans nos territoires.

Cette situation n’est pas la seule. Jeudi 26 juillet 2012, les ORCAOs d’Abasolo qui habitent le nouveau village de San Diego (qui appartient à la région Che Guevara) ont fait des leurs : à 8 heures du matin, 60 ORCAOs sont entrés dans le nouveau village du Carmen pour fumiger à l’herbicide deux hectares de pâtures où nos compañeros avaient leur bétail. L’intention était de faire mourir les animaux pour que nos compañeros restent sans rien, et ainsi de faire plier notre lutte commencée le 1er janvier 1994.

Nous mentionnons les trois niveaux de gouvernement comme auteurs responsables ; ce sont eux qui développent et impulsent les provocations ; car maintenant, ils n’utilisent plus de soldats, plus de policiers, ils utilisent des indigènes de petites organisations pour qu’ils nous provoquent et que nous nous affrontions entre indigènes.

Pendant des années, ils ont injecté des millions de pesos pour nous détruire et leur offrir notre terre, pour en finir avec notre coutume, notre langue. Mais le monde entier peut voir comment nous, les zapatistes, nous continuons à lutter et à résister à tout prix.

La continuation de leurs projets sur notre territoire a pour objectif de démoraliser les zapatistes, mais ils se trompent. Peut-être qu’ils se moquent de nous quand nous ne répondons pas à leurs provocations ; mais nous, tout ce que nous savons, c’est que nous sommes en train de construire la vie, et non la mort comme le font les mauvais gouvernements.

Nous ne sommes pas des quémandeurs, comme eux. Mais nous n’avons à craindre aucun gouvernement, même avec tous leurs millions, ils n’ont pas pu nous éliminer, ce n’est pas une petite organisation comme l’ORCAO qui va le pouvoir.

Nous, en tant que zapatistes, nous sommes des lutteurs au cœur humble et simple, des constructeurs de la paix juste, qui bâtissons la meilleure forme de vie sur nos terres mexicaines, où nous ne recherchons pas notre bien-être personnel.

Nous, nous ne sommes pas des agresseurs ni des provocateurs ni des bandes paramilitaires ni des bandes criminelles, nous, nous sommes des gens de travail et de paix.

Pour nous, bases de soutien zapatiste, toute la terre récupérée en 1994 fait partie de l’organisation. Nous ne voulons pas que qui que ce soit interrompe notre lutte, parce que nous sommes organisés en tant que villages, en accord avec nos coutumes et en accord avec la décision de nos peuples.

Nous savons nous y gouverner avec notre autonomie, nous ne permettons pas la dépendance de qui que ce soit, nous savons nous gouverner et c’est pourquoi nous disons que nous sommes prêts à défendre coûte que coûte ce qui est notre droit.

BIEN À VOUS

 

LE CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT ACTUEL

LA DÉCLARATION PORTE LE CACHET DU CONSEIL DE BON GOUVERNEMENT CŒUR DE L’ARC-EN-CIEL DE L’ESPÉRANCE ET LA SIGNATURE DE

MARCOS VÁZQUEZ GÓMEZ

FRANCISCA PÉREZ PECH

Traduit par el Viejo.

 
Le siège du Conseil de Bon Gouvernement dans le Caracol de Morelia© jean-pierre petit-gras

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