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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 16:35

 

ARTE Journal - 26/08/12

Grèce : les étrangers pris pour cible

 

 

Vendredi 24 août, plusieurs milliers d'immigrés et des associations anti-racisme ont défilé devant le parlement à Athènes. Ils étaient venus dire non aux agressions d'étrangers qui se multiplient dans le pays depuis quelques semaines. Le Conseil de l'Europe et Human Rights Watch ont tiré la sonnette d'alarme pour dénoncer la banalisation de la xénophobie en Grèce. Un phénomène inquiétant qui trouve en partie son explication dans la crise économique qui mine le pays.

 

Manifestation à Athènes (24.08.2012)
zoom
Manifestation à Athènes (24.08.2012)

Chasse aux immigrés

Les agressions envers immigrés ou étrangers en situation irrégulière se multiplient donc en Grèce. Dans certains quartiers d'Athènes elles sont devenues quasiment quotidiennes et de plus en plus brutales. Ainsi le 11 aoüt dernier, un jeune Irakien de 19 ans a été poignardé à proximité d'une mosquée improvisée dans le centre d'Athènes. Le jeune homme a succombé à ses blessures. Ses agresseurs, cinq motards pourchassant les étrangers selon les dires de la police, n'ont pas été retrouvés.
Selon l'association des travailleurs migrants, 500 agressions à caractère raciste ont eu lieu ces six derniers mois dans un pays ou une véritable chasse aux immigrés a été lancée par les autorités depuis bientôt deux semaines. Pendant le seul week-end dernier, près de 6000 personnes ont été interpellées. Plus de 1500 sont encore sous les verrous et sont parquées à la frontière turque en attente d'être expulsées du pays. Beaucoup ne voient dans cette opération musclée qu'une tentative de diversion de l'opinion publique au moment où le gouvernement grec s'apprête à signer de nouvelles et sévères mesures d'austérité sous la pression de ses créanciers.

*Voir vidéo en suivant ce "link"

Déjà pendant sa campagne électorale, le Premier ministre grec avait usé de la réthorique anti-immigrants, promettant de faire la chasse aux clandestins, d'autres hommes politiques ayant estimé que la Grèce faisait face à une véritable invasion. Un discours dénoncé par Amnesty international.

La porte de l'Europe

Les tensions sont aggravées par le nombre d'émigrés en situation irrégulière présents en Grèce. Le pays est considéré comme l'une des principales portes d'entrée dans l'Union Européenne. Depuis 2005, un afflux massif de clandestins s'opère vers la Grèce. De source policière, ils étaient 470 000 en 2010. Cette année, près de 13 000 arrestations ont déjà eu lieu, notamment dans la région frontalière avec la Turquie. Aujourd'hui des dizaines de milliers de sans-papiers survivent avec des revenus minimaux, notamment à Athènes.

Le cercle vicieux

Facteur déterminant de cette banalisation de la xénophobie, l'aggravation de la crise économique et sociale. Les plans d'austérité successifs, la récession et l'explosion du chômage ont favorisé la montée des extrêmes prompts à désigner les étrangers comme boucs émissaires.
Le résultat des élections législatives au mois de mai dernier a sanctionné les partis politiques traditionnels. Les électeurs ont manifesté leur colère et leur ras-le-bol de la rigueur en votant massivement pour l'extrême-droite. Avec un score de 7%, le parti « Aube dorée » ouvertement néo-nazi, a fait son entrée au parlement avec 25 députés. Depuis cette percée, les incidents racistes se sont multipliés dans le pays. Le Conseil de l'Europe a récemment condamné la violence xénophobe et l'impunité dont bénéficient ses auteurs en Grèce, dont beaucoup présumés proches du parti Aube Dorée.
Le 23 août dans un communiqué, le Haut commissariat des réfugiés des Nations unies (UNHCR) s'est dit préoccupé de "l'aggravation" des attaques racistes en Grèce et a demandé au gouvernement de prendre des mesures adéquates. Selon Laurens Jolles, représentant de l'Europe du sud-est du UNHCR, Nikos Dendias, ministre grec de l'ordre public se serait engagé à mettre en place une force spéciale pour lutter contre la violence raciale. Solution radicale pour que des étrangers en situation régulière ou non puissent à nouveau circuler en sécurité dans les rue d'une capitale européenne.


Yannick Cador pour ARTE Journal
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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 16:24

 

http://fr.contrainfo.espiv.net/2012/08/23/grece-interventionmanifestation-antifasciste-dans-le-centre-dathenes/

 

 

*L'article dans son ensemble est visible en suivant ce "link"

 

Mardi 21 août, partant de Monastiraki, les antifascistes ont collé des affiches, distribué des textes en plusieurs langues aux passants et marché dans les rues Athinas, Sophocleous, Sapphous, Sarri, Asomaton et Adrianou.

 

 

http://fr.contrainfo.espiv.net/files/2012/08/Silence-is-complicity.jpg

 

Le texte en français :

Le dimanche 12 août , 5 fascistes à moto assassinent à coups de couteaux un jeune immigré dans la rue Anaxagora dans le centre d’Athènes qui regorge de policiers. Peu de temps avant, ils tentèrent e poignarder deux autres immigrés. La police et le ministère de l’ordre public savent dès le début que c’est un assassinat raciste mais ni le nom n’est publié ni les assassins retrouvés. Et comment faire, quand la plupart des flics ont les mêmes idées que les fascistes assassins du parti “Aube Dorée” ? La moitié d’entre-eux ont d’ailleurs voté pour ce parti.

Nous vivons des jours et des nuits de couteaux. 500 attaques fascistes contre des immigrés, la plupart étant des ouvriers, dans les six derniers mois. Nous vivons des moments qui rappellent les pogroms nazis : plus de 8.000 transferts à Petrou Ralli et 1.600 mise en détention d’immigrés depuis le 2 août et le début de la vaste opération policière “Xenios Zeus”.

Nous croyons que tous les hommes doivent vivre dans la dignité, la solidarité et l’égalité, sans tenir compte du pays d’origine, de la couleur de peau, de la religion et du sexe, sans tenir compte s’ils ont des papiers ou non. Nous croyons que les attaques et les assassinats fascistes/racistes ne doivent pas rester sans réponse.

Il faut que tous ensemble, les “locaux” et les immigré-e-s/réfugié-e-s, nous luttions contre le racisme, le nationalisme, le fascisme et tout type de totalitarisme, c’est une partie de la lutte contre l’État et le Capital. Nous devons lutter pour un monde sans oppression ni exploitation, sans frontières ni patrons.

Le silence est complicité

Contre les pogroms meurtriers et racistes
Écrasons les fascistes dans tous les quartiers

Individus en lutte contre le terrorisme de l’État et du fascisme

 

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 15:33

 

25 août 2012 à 20:43
Dans un magasin Carrefour à Nice.
Dans un magasin Carrefour à Nice. (REUTERS)

Les suppressions de postes devraient se faire à travers un plan de départs volontaires.

 

Les syndicats FO et CFDT du groupe de distribution Carrefour, premier employeur privé de France, craignent la suppression de 600 à 1.000 postes administratifs sur les neufs différents sièges du groupe, la direction se refusant de son côté à tout commentaire.

«Nous avons la certitude qu’il y aura entre 600 et 1.000 suppressions de postes sur un total de près de 7.000 postes-siège, soit plus de 10% des effectifs-siège», a affirmé vendredi à l’AFP Bruno Moutry, délégué CFDT du groupe Carrefour qui a vu sa rentabilité chuter en 2011.

Pour le syndicaliste, qui évoque des «sources internes au plus haut niveau», «ce n’est pas vraiment une grosse surprise».

Le 18 juin, devant l’assemblée des actionnaires, le nouveau PDG du groupe, Georges Plassat, avait dit que le groupe de distribution devait réduire ses frais généraux beaucoup trop importants et les coûts liés aux structures centrales et au marketing, au bénéfice des magasins.

Contactée par l’AFP, la direction de Carrefour, s’est refusée à tout commentaire.

«Nous avons cependant la garantie que cela se fera à partir d’un plan de départs volontaires. Mais il est évident pour nous, que s’il n’y a pas suffisamment de gens qui acceptent de partir, on ira vers un plan social», s’inquiète M. Moutry.

Selon les syndicats, une réunion des élus des comités d’entreprise concernés doit avoir lieu à 17H30 le 29 août, une heure avant un comité de groupe extraordinaire dont l’ordre du jour porte sur «la situation et les perspectives économiques et sociales pour Carrefour en France concernant les sièges».

«On sait ce qu’il y a derrière, M. Plassat ne s’en est d’ailleurs pas caché. Il fera lui-même une annonce le 30 août au matin», a dit le syndicaliste. Ce jour-là, Carrefour doit annoncer ses résultats semestriels.

Le groupe de distribution, qui compte 412.000 collaborateurs dans le monde, dont 115.000 en France et qui est le numéro deux mondial du secteur, a vu son bénéfice net chuter de 14,3% en 2011.

 

 

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 15:23

 

Créé le 26-08-2012 à 16h31 - Mis à jour à 17h36

Jean-Luc Mélenchon appelle à une manifestation nationale à Paris pour s'opposer à la voie parlementaire choisie par François Hollande.

 

Angela Merkel et François Hollande. (Sipa)

Angela Merkel et François Hollande. (Sipa)

 

 

Jean-Luc Mélenchon, adversaire du traité budgétaire européen, a appelé à une manifestation nationale à Paris pour réclamer un référendum sur sa ratification, dimanche 26 août en clôturant les Estivales citoyennes du Front de gauche à Saint-Martin-d'Hères (Isère).

"Nous, Front de gauche nous adressons, non pas à ceux qui sont d'accord avec nous (...) mais à tous ceux qui veulent, personnes, organisations, associations, syndicats", un appel "à une manifestation nationale à Paris venant de tout le pays", a déclaré le dirigeant du FG, évoquant la nécessité d'"une sorte de comité national pour le référendum". Il s'agit de "montrer la force qui dit 'non'", a-t-il aussi déclaré, sans préciser la date qu'il souhaitait pour cette mobilisation.

Jean-Luc Mélenchon s'est également adressé aux personnalités qui se sont déclarées contre le traité. "Eva (Joly, EELV), viens, marche en tête de la manifestation et s'il y a un problème je veux bien être à la queue", a-t-il lancé. L'ex-candidate EELV, qui s'est déclaré pour un référendum sur le traité, avait critiqué Jean-Luc Mélenchon durant les université d'été d'Europe Ecologie-Les Verts jeudi.

"On ne peut pas demander un référendum au nom de la démocratie en Europe et applaudir à deux mains en Amérique du sud l'autoritarisme tropical du président Chavez", avait-elle dit.

Jean-Luc Mélenchon a ensuite sollicité le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, et la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, qui "représentent le peuple". "Si vous vous laissez gommer, vous vous laisserez passer la muselière!", a-t-il ajouté en référence à un terme récemment employé avec ironie par Cécile Duflot pour évoquer la solidarité gouvernementale.

Le responsable du Front de gauche s'en est également pris à Jean-Marc Ayrault qui déclare dans le JDD, à propos de l'ajout d'un volet croissance au traité, que "le vote des Français (pour François Hollande, ndlr) a fait bouger les lignes".

Quelles lignes, quelles pages, quels mots, quelles virgules, la couleur du papier", s'est interrogé Jean-Luc Mélenchon, avant de répondre: "Rien!".

Près des trois quarts des Français (72%) déclarent souhaiter l'organisation d'un référendum sur le traité européen instituant la "règle d'or" d'équilibre budgétaire, selon un sondage CSA pour l'Humanité à paraître lundi.

72% des personnes interrogées répondent "oui" à la question sur le souhait d'un tel référendum, assortie d'une explication sur la règle d'or qui "prévoirait un retour à l'équilibre budgétaire d'idi 2016 et s'imposerait donc au budget de l'Etat voté chaque année au Parlement".

23% répondent non, 5% ne se prononcent pas. C'est parmi les sympathisants du PS que la proportion de personnes favorables à ce mode de ratification est la plus faible (66%) et parmi ceux du Front de Gauche (PCF + Parti de gauche notamment) qu'elle est la plus forte (80%). Le sympathisants de droite sont 75% à dire oui. François Hollande a choisi la voie parlementaire pour l'adoption de ce nouveau traité européen.

Sondage réalisé par par téléphone les 21 et 22 août auprès d'un échantillon national représentatif de 998 personnes âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas).

 


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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 15:16

 

Libération - 26 août 2012 à 17:06
Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon le 22 août 2012 à Paris
Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon le 22 août 2012 à Paris (AFP)

Le leader du Front de gauche affirme que «rien» n'a bougé sur ce traité, contrairement à ce qu'affirme Jean-Marc Ayrault.

Jean-Luc Mélenchon, adversaire du traité budgétaire européen, a appelé à une manifestation nationale à Paris pour réclamer un référendum sur sa ratification, dimanche en clôturant les Estivales citoyennes du Front de gauche à Saint-Martin-d’Hères (Isère).

«Nous, Front de gauche nous adressons, non pas à ceux qui sont d’accord avec nous (...) mais à tous ceux qui veulent, personnes, organisations, associations, syndicats», un appel»à une manifestation nationale à Paris venant de tout le pays», a déclaré le dirigeant du FG, évoquant la nécessité d'«une sorte de comité national pour le référendum».

Il s’agit de «montrer la force qui dit "non"», a-t-il aussi déclaré, sans préciser la date qu’il souhaitait pour cette mobilisation.

Jean-Luc Mélenchon s’est également adressé aux personnalités qui se sont déclarées contre le traité. «Eva (Joly, EELV), viens, marche en tête de la manifestation et s’il y a un problème je veux bien être à la queue», a-t-il lancé.

L’ex-candidate EELV, qui s’est déclaré pour un référendum sur le traité, avait critiqué Jean-Luc Mélenchon durant les université d'été d’Europe Ecologie-Les Verts jeudi.

«On ne peut pas demander un référendum au nom de la démocratie en Europe et applaudir à deux mains en Amérique du sud l’autoritarisme tropical du président Chavez», avait-elle dit.

A lire aussi : Mélenchon revendique son tropisme sud-américain

M. Mélenchon a ensuite sollicité le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, et la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, qui «représentent le peuple». «Si vous vous laissez gommer, vous vous laisserez passer la muselière !», a-t-il ajouté en référence à un terme récemment employé avec ironie par Cécile Duflot pour évoquer la solidarité gouvernementale.

Le responsable du Front de gauche s’en est également pris à Jean-Marc Ayrault qui déclare dans le JDD, à propos de l’ajout d’un volet croissance au traité, que «le vote des Français (pour François Hollande, ndlr) a fait bouger les lignes».

«Quelles lignes, quelles pages, quels mots, quelles virgules, la couleur du papier», s’est interrogé Jean-Luc Mélenchon, avant de répondre: «Rien!».

(AFP)

 

 

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 15:07

 

Dimanche 26 Août 2012 à 05:00

 

Alexandre Coste
Journaliste à Marianne chargé de l'animation de la communauté des Mariannautes En savoir plus sur cet auteur

 

Suite à l’article de Laurent Kaplan « Contrôle fiscal, les riches peuvent dormir tranquilles », les Mariannautes ont exprimé leur désir que soit mise en place une fiscalité plus juste et plus efficace.

 

ISOPIX/SIPA
ISOPIX/SIPA
La majorité des Mariannautes souhaitent un contrôle fiscal efficace pour les contribuables les plus fortunés. Aussi veulent-ils que l’administration bénéficie des moyens nécessaires afin de lutter contre la fraude: « Il est temps effectivement de secouer, dépoussiérer, d'armer les organismes fiscaux car il est de plus en plus inacceptable que seules les populations qui ont des revenus tout à fait moyens paient en permanence et que les élites, les nouveaux privilégiés, s'en exemptent. » (Pol IGNAC)

Pour Técher JEAN-MARC, la justice fiscale est une absolue nécessité en ces temps de crise où les plans de rigueurs vont se succéder, demandant à tous de se serrer la ceinture pour participer à l’effort commun : « La fiscalité française est asphyxiée par sa complexité et par sa faible progressivité réelle, qui menacent de rompre le lien de confiance entre les citoyens et l’impôt. Chacun soupçonne - avec raison - les plus aisés de s’en sortir mieux que tout le monde, ce qui rend difficile l’acceptation des réformes et des efforts à partager. Le problème aujourd’hui n’est ni de réduire ni d’augmenter les impôts. Il s’agit bien plutôt de les remettre à plat, de mieux les répartir, de les rendre plus simples, plus équitables et plus lisibles. Tout le monde en convient, mais personne ne fait rien. »

Et de l’avis de Jean-Louis CHARPAL, ce manque d’action risque de durer encore longtemps : « Sous l'empire de l'ultra libéralisme, le fisc doit en faire le moins possible, puisque ce système consiste à enrichir les riches toujours plus jusqu'au gavage, et à clochardiser le reste de la population. La droite dure et la gauche molle sociale libérale ne feront rien de décisif dans ce domaine. » Ainsi les moins fortunés seraient maintenus à dessein dans un état de pauvreté, afin de pérenniser ce statut quo dans lequel seule une infime minorité de la population se partagerait les richesses ?

« Les riches peuvent dormir tranquilles. Je n'arrive pas à me souvenir quand les choses ont été différentes… » (Alain FO)

Selon Robert VULTAGGIO-LUCAS, les hauts salaires n’auraient même pas besoin de s’exiler hors du territoire, puisqu’ils risqueraient moins de se faire contrôler que les autres : « Bon, bon, je pense effectivement qu'ils peuvent dormir tranquilles sans s'expatrier. De toute façon ils sont « nomades » au sens postmoderne ou « attalien » du terme, qui n'a plus rien à voir avec les Bédouins ou les Gitans... En effet, j'avais lu, il y a quelques temps déjà que l'administration fiscale contrôlait plus fréquemment les salariés que les professions libérales par exemple, parce que c'est plus facile et qu'elle trouve souvent un petit quelque chose à gratter. »

« Il est plus facile de détecter les petites omissions de salariés des classes moyennes par de simples programmes informatiques, confirme Movie MOVILL, que de fournir les moyens de pister des gros fraudeurs qui, conseillés et à la pointe du progrès en matière d'optimisation fiscale, savent déjouer les embûches. »

« Retraité d'un cabinet comptable, j'assiste encore certains anciens clients âgés dans leurs obligations déclaratives », témoigne Philippe H. « Les bonnes habitudes ne se perdant pas, tous fraudent peu ou prou. Je devrais m'en indigner, je finis par trouver ça amusant tant les fonctionnaires de l'administration fiscale travaillent mal, et ce n'est pas une question de moyens. En cause presque toujours, la façon routinière de travailler, la naïveté, l'absence d'imagination et même simplement de réflexion, et les calculs pas vérifiés… »

« Comptable en cabinet d'expertise depuis 40 ans, je peux vous affirmer que les magouilles sont bel et bien connues des services fiscaux et toujours volontairement impunies », ajoute Leïla. « Si les contrôleurs étaient rémunérés uniquement par un pourcentage « très correct » de ce qu'ils récupèrent, il y aurait de vraies rentrées d'impôts dans les caisses de l'état. Ces gens ne sont pas directement soudoyés, mais puisqu'ils ont le contribuable en direct, il leur est facile de passer sur beaucoup de fraudes, et d'obtenir des petits ou gros avantages lorsqu'ils se présentent dans la boutique ou le cabinet médical ou l'entreprise qui va lui faire des travaux dans sa maison par exemple) etc. Je l'ai vu faire à maintes reprises. Et je peux vous affirmer que l'argent liquide n'est pratiquement jamais déclaré alors qu'il est très facile de pister les achats et les ventes des commerçants si le contrôleur voulait bien s'en donner la peine. »

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 14:59

 

Libération - 26 août 2012 à 11:00
Un combattant de l'armée libre tente de mettre à l'abri une femme durant des combats à Alep, le 12 août.
Un combattant de l'armée libre tente de mettre à l'abri une femme durant des combats à Alep, le 12 août. (Photo Goran Tomasevic. Reuters)

article + vidéo L'opposition syrienne dénonce un massacre après la découverte de centaines de corps à Darya, près de Damas.

 

Des centaines de personnes ont été tuées à Daraya depuis que l’armée syrienne a lancé mardi une vaste opération pour chasser les rebelles de cette localité proche de Damas, l’opposition dénonçant un nouveau massacre.

Dans cette localité de 200.000 habitants, située à 7 km au sud de Damas, au moins 320 corps ont été retrouvés, a rapporté dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), précisant que la majorité des victimes ont été tuées depuis le début de l’opération militaire lancée il y a cinq jours.

Les militants hostiles au régime du président Bachar al-Assad ont diffusé des vidéos où des dizaines de corps ensanglantés apparaissent gisant au sol, dénonçant un «massacre odieux commis par les gangs du régime d’Assad».

Il est impossible de confirmer ou authentifier le bilan et les vidéos de source indépendante.

L’agence officielle Sana a rapporté de son côté que les forces armées ont «purifié» Daraya des «terroristes mercenaires qui ont commis des crimes contre les habitants de la localité, les ont terrorisés et ont détruit les propriétés publiques et privés».

Le régime à Damas a été accusé à plusieurs reprises par l’opposition de commettre des massacres à travers la Syrie notamment à Houla (centre) le 25 mai (108 personnes dont une cinquantaine d’enfants) et Al-Koubeir (centre) en juin (55  personnes dont des femmes et des enfants). A chaque fois, Damas a démenti toute implication, accusant des «gangs terroristes armés».

D’après les militants, le régime «criminel a imposé un blocus et coupé les approvisionnements vers Daraya, puis a bombardé sans discernement avec des avions et des armes lourdes. Des bandes criminelles ont mené par la suite des exécutions sommaires, (des victimes) ont été démembrées, brûlées».

Alors que le mois d’août est déjà le plus meurtrier du conflit syrien avec plus de 4.000 morts en trois semaines, les découvertes macabres, souvent les cadavres de personnes victimes d’une exécution sommaire, se multiplient en Syrie depuis quelques semaines.

Samedi, les violences ont fait au moins 183 morts à travers le pays «dont au moins 34» à Daraya, a indiqué l’OSDH, organisation basée en Grande-Bretagne qui s’appuie sur des militants et des témoins.

Damas met en garde Brahimi

Face aux violences qui ne faiblissent pas après plus de 17 mois de conflit, Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur international pour la Syrie, s’est dit «flatté, touché» mais aussi «effrayé» par la mission qui l’attend, lors d’un entretien avec le chef de l’ONU Ban Ki-moon.

La presse officielle syrienne a prévenu ce week-end M. Brahimi qu’il ne devait pas suivre le même chemin que son prédécesseur, Kofi Annan, dont la mission a échoué en raison des divisions internationales, accusant M. Annan de s'être «plié aux pressions occidentales et américaines».

«Pour que la mission de Brahimi soit un succès et pour que l’expérience Annan ne se répète pas (l'émissaire) doit passer par la porte syrienne et respecter les règles approuvées par Damas», a indiqué le quotidien gouvernemental As-Saoura.

M. Brahimi travaillera depuis New York, tandis que la mission de l’ONU, chargée en avril de surveiller un cessez-le-feu jamais appliqué, a plié bagages après avoir dû interrompre ses patrouilles en juin face à la recrudescence des violences. Son chef, le général sénégalais Babacar Gaye, a quitté Damas samedi.

Dans la ville d’Alep (nord), poumon économique du pays ravagé par plus d’un mois de combats, de nouvelles violences ont éclaté dimanche dans certains quartiers tandis que d’autres étaient bombardés par l’armée.

Dans la vieille ville, «la plupart des gens sont partis», a affirmé un rebelle. Ceux qui n’ont pas encore fui se pressent devant les boulangeries, formant de longues files d’attente, a constaté une journaliste de l’AFP.

Dans plusieurs quartiers, l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), qui revendique 60% de la ville, semble contrôler la situation, avec des barrages visibles, selon la journaliste.

Depuis le début de la révolte contre le président Bachar al-Assad en mars 2011, les violences ont fait 25.000 morts, selon l’OSDH, et poussé plus de 200.000 Syriens à fuir vers les pays voisins, selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR).

 

(AFP)

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 14:53

 

Dimanche 26 Août 2012 à 14:24

 

Régis Soubrouillard
Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales En savoir plus sur cet auteur

 

Depuis plusieurs semaines, en Tunisie, les débordements et affrontements provoqués parles mouvements salafistes ne cessent de se multiplier. Dans le même temps des émissions satiriques sont censurées et des artistes empêchées de se produire. un climat de terreur qui fait craindre une complicité entre le gouvernement, les islamistes au pouvoir, et les salafistes.

 

Un rassemblement du mouvement salafiste tunisien Ansal Al Sharia en mai 2012 (HAMMI/SIPA)
Un rassemblement du mouvement salafiste tunisien Ansal Al Sharia en mai 2012 (HAMMI/SIPA)
« Les salafistes font la police à Sidi Bouzid » ; « Des salafistes maltraitent l’imam de la mosquée Errahma à la Cité El-Khadhra » ; « Ennahdha au cœur des violences, mercredi soir, à El-Hancha » ; « affrontements entre salafistes et chiites dans la ville de Gabès » ; « un élu français agressé par des salafistes à Bizerte » ; mais aussi des émissions de télévision satiriques arrêtées, des artistes empêchées de se produire sur scène, des festivals annulés sous la menace des salafistes.

Depuis quelques jours, les titres de la presse tunisienne en disent long sur le climat de terreur que font régner les islamistes dans le pays.
D’après le site Maghreb Intelligence, plusieurs sections locales d’Ennahada dans le centre et le sud-est du pays
 « sont aujourd’hui les otages d’activistes salafistes qui disposent d’argent en provenance des pays du Golfe et comptent sur l’appui de généreux donateurs parmi la diaspora tunisienne en Europe ».

Peu nombreux mais très actifs, les salafistes, pratiquent une politique de « bousculade par événement  afin de maintenir sous pression, à la fois Ennahda et le gouvernement de Jebbali ».  « Bousculade par événement » comme à Sidi Bouzid dans la nuit de mercredi à jeudi où des centaines de militants salafistes ont attaqué un quartier de cette ville, berceau de la révolution de 2011. 

« Selon les habitants de la cité, le conflit avec les salafistes a débuté lundi soir lorsque ces derniers auraient tenté d'enlever un homme ivre afin de le punir selon les règles de la charia. En réaction, des jeunes de la cité ont passé à tabac mercredi trois partisans de cette mouvance religieuse sunnite fondamentaliste, qui aurait alors réuni des centaines de ses partisans pour attaquer le quartier jeudi à l'aube ». La police n’est pas intervenue, officiellement pour ne pas envenimer la situation. Même inertie des forces de l’ordre au moment de l’agression dont a été victime Jamel Gharbi, élu régional de la Sarthe.  Les salafistes font la loi ?

Une complicité objective entre Ennahda et les salafistes ?

Reçu en France avec les honneurs en juillet 2012, le président Marzouki qui s’était exprimé devant les députés tentant de rassurer sur les relations de son parti de centre gauche avec Ennahda, n’a pas pris le risque de condamner toutes ces violences. A sa décharge, le président tunisien revenait tout juste du 4ème sommet islamique extraordinaire qui se tenait en Arabie Saoudite, un royaume véritable banque du développement salafiste.

De son côté, le ministère de l’Intérieur tunisien se borne à évoquer une « mauvaise appréciation de la situation » concernant les événements survenus à Bizerte.

L'apathie des autorités fait naître de nombreuses inquiétudes et certains soupçonnent de complicité les islamistes du parti au pouvoir, Ennahda. « On laisse faire les salafistes », estime la dramaturge Leïla Toubel.
« Ce qui est grave dans cette affaire, en plus de l'activisme des extrémistes religieux qui prend chaque jour plus d'ampleur, c'est le laxisme des autorités qui capitulent à chaque fois devant les diktats de quelques énergumènes barbus », estime le journal en ligne Kapitalis, très critique du pouvoir, au moment de l'annulation d'un concert.

Alors que jusqu'ici le phénomène salafiste, largement sous-estimé, apparraissait comme rejeté par les autorités de l'état et le parti Ennahda, il apparaît difficile aujourd'hui de ne pas suspecter une forme de complicité objective entre le parti Ennahda dont le but est d’imposer une vision conservatrice de l’islam par la voie démocratique et les salafistes qui refusent le jeu politique. Avec en point de mire, l'objectif d'une islamisation profonde de la société tunisienne.
 
Selon un ancien ambassadeur tunisien à Rabat, « les salafistes savent que, du point de vue électoral, ils ne pèsent pas beaucoup, mais qu’Ennahda a besoin d’eux pour remporter les prochaines échéances électorales. Alors, ils font tout pour maintenir un climat de tension peu propice au vote et en même temps poussent le gouvernement à épouser une partie de leurs desiderata ».

 

 

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 14:44

 

 

 Décodons 25/08/2012 à 12h22

  Martin Untersinger | Journaliste Rue89


Marie-Laure Denis, Michel Boyon et Sylvie Genevoix lors d’une conférence de presse du CSA en mai 2009 (Bertrand Langlois/AFP)

 

Jean-Marc Ayrault a confié mardi à trois ministres – Redressement productif, Culture et Economie numérique – la tâche de réfléchir au « rapprochement » du CSA, qui régule la radio et la télévision, et de l’Arcep, qui s’occupe des réseaux (téléphonique et Internet). Les ministres doivent rendre leurs conclusions fin novembre.

Actuellement, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’occupe de la régulation des contenus (radiophoniques, télévisés, comme les temps de parole en période de campagne par exemple), et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) de la gestion des tuyaux. C’est par exemple cette dernière qui a donné à Free l’autorisation d’utiliser des fréquences disponibles pour son offre mobile.

Problème : de plus en plus de contenus audiovisuels arrivent chez le consommateur sans passer sous l’œil du CSA, et notamment par Internet, grâce à l’essor de la télé connectée et à la multiplication des terminaux (mobiles, tablettes...).

Devant l’éventualité de voir tous ces contenus échapper à la régulation, le gouvernement a donc décidé de réfléchir à un rapprochement. Le projet n’est pas totalement nouveau : le CSA veut depuis longtemps mettre son nez dans Internet.

« Deux têtes qui ne regardent pas dans la même direction »

Un sujet apparemment technique, mais qui est pourtant perçu avec beaucoup de méfiance par le secteur du numérique.

Certains pensent que les missions des deux autorités sont très différentes et difficilement compatibles. Edouard Barreiro, de l’UFC-Que choisir, est par exemple très réticent :

« Les deux autorités répondront de manière différente. La vraie réflexion, ça n’est pas de se demander s’il faut fusionner le CSA et l’Arcep, car on ne pourra pas avoir une autorité indépendante, aux décisions incontestables, si on doit ménager la chèvre et le chou, le contenu et les tuyaux.

On risque de créer un organisme à deux têtes qui ne regardent pas dans la même direction. »

Le président de l’Arcep, Jean-Ludovic Silicani, cité dans Les Echos jeudi, pointe aussi ces différences et estime que les deux régulateurs sont « aux antipodes » : « [L’Arcep] n’agit que pour mettre fin à des dysfonctionnements du marché, elle est peu intrusive. »

A la Cour des comptes, qui recommandait – déjà – en 2009 un rapprochement entre le CSA et l’Arcep, le premier répondait que « les deux activités de gestion des fréquences ne gagneraient rien à être rapprochées » :

« Elles portent sur des contenus très différents avec des objectifs économiques, sociaux et culturels eux aussi très différents. »

Deux avis différents sur un même dossier

Les temps ont changé. Aujourd’hui, le patron du CSA se dit « heureux » de la réflexion initiée par Matignon.

Rapport contre rapport

Un rapport sénatorial de 2007 soulignait que « les métiers et les cultures sont très différents et relèvent de méthodes de travail très éloignées ». Il n’était pas certain « (qu’)engager un projet de si longue haleine soit une réponse adaptée, si tant est qu’il ait quelque chance d’aboutir ».

Une position contredite trois ans plus tard par un rapport parlementaire, qui recommandait la fusion.

Dans un communiqué publié jeudi, l’Arcep se félicite qu’on consulte et qu’on prenne en compte son avis.

Mais l’autorité rappelle « les différences de finalité, d’intensité et de modalité entre la régulation des réseaux, celle des programmes audiovisuels et le régime applicable aux autres contenus acheminés sur ces réseaux ».

Dans le passé, quand un dossier passait successivement par les deux autorités, il est arrivé qu’elles rendent des avis différents.

De plus, si le CSA est soumis aux lois nationales, l’Arcep a une imbrication très étroite avec le droit européen, et notamment le paquet télécom.

L’indépendance de l’Arcep

L’Arcep est une autorité qui défendra farouchement son indépendance (cette dernière est d’autant plus importante qu’elle est protégée par Bruxelles). On se souvient qu’elle avait défendu le petit nouveau Free mobile, au grand dam de l’exécutif de l’époque.

Cette indépendance lui avait valu une sortie violente d’Arnaud Montebourg en juin, qui l’avait accusée de faire « des choix politiques » et de favoriser « la concurrence sans limite ».

D’autres craignent que dans un paysage technologique en plein bouleversement, l’autorité chargée de la régulation des contenus soit dominée par celle qui supervise les tuyaux.

En 2010, le président du CSA, lors d’une audition à l’Assemblée, pointait déjà ce risque :

« Les pays dans lesquels il n’existe qu’un seul organisme rassemblant les compétences de l’Arcept et du CSA sont aussi ceux où l’on n’exerce aucun ou peu de contrôle sur les contenus. »

Du coup, en avril dernier, il posait ses conditions dans La Croix :

« La seconde condition pour un tel rapprochement est qu’il garantisse la suprématie des contenus par rapport aux tuyaux. Ce qui compte dans notre pays, c’est ce que l’on fait circuler dans les réseaux. La technique doit être mise au service des programmes. Et non l’inverse. »

« Un pas de plus vers la censure du Net »

D’autres craignent un contrôle accru du réseau : si le CSA doit réguler, il devra surveiller. L’organisation de défense des droits des internautes La Quadrature du Net, dans un communiqué, juge que le Premier ministre « méconnaît le fonctionnement même d’Internet » :

« Une régulation centralisée d’un réseau décentralisé ne peut pas fonctionner et va dans le sens des politiques répressives du précédent gouvernement, incarnées entre autres par Hadopi. Publier des contenus sur Internet représente la liberté d’expression et la participation démocratique de chacun.

Imposer qu’Internet soit régulé comme la télévision est un pas de plus vers un contrôle administratif du réseau et vers une censure des communications. »

En ligne de mire, la neutralité du Net, ce principe qui veut que quelque soit la nature des données qui transitent sur le réseau (musique, vidéo, e-mail... légales ou non), elles sont traitées sans discrimination.

Le CSA, allié des industries culturelles

Cette règle serait mise à mal si le CSA devait s’y pencher, et soumettre de nombreux acteurs (entreprises, médias, internautes) des limitations ou des règles similaires à celles qui existent pour la télévision ou la radio.

Edouard Barreiro met également en garde contre des « effets collatéraux » :

« Le CSA a tendance à se prononcer en faveur des industries culturelles et a une vision très simple : le contrôle du réseau. »

Une inquiétude que Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l’Economie numérique a voulu apaiser, jeudi dans Les Echos :

« Notre position est claire. Nous sommes opposés à la surveillance généralisée et au filtrage. Nous restons très attachés à ces principes. La question n’est pas de limiter la liberté d’expression et les capacités d’innovation liées à la neutralité du Net. »

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 14:23

 

Branle-bas de combat autour de l’étiquetage des OGM

 

Publié le 26/08/2012 à 11h25

 


Le rayon sauces d’un magasin bio à Berkeley, en Californie (Justin Sullivan/Getty/AFP)

 

Panique au sein des multinationales de l’agroalimentaire : en novembre, les électeurs californiens décideront si la présence d’OGM doit être mentionnée sur les emballages de nourriture. « Big Ag » et « Big Food », les lobbys de l’agroalimentaire, ont mis au pot 19,2 millions d’euros pour faire barrage à l’initiative citoyenne « Nous avons le droit de savoir ce que nous mangeons ».

L’enjeu est colossal, il explique l’union sacrée des plus grosses sociétés mondiales : toutes catégories d’aliment confondues, 80% de la nourriture américaine non bio contient des OGM. Et ce qui se décide en Californie, où vit 10% de la population du pays, préfigure ce qui va devenir obligatoire dans le reste des Etats-Unis.

Le maïs OGM, le soja OGM, les betteraves à sucre OGM, le coton OGM (cultivé pour son huile) sont à la base des sucres, graisses et additifs dont sont farcis les aliments nationaux.

Les céréales du petit déjeuner, certains pains et farines, des aliments comme le tofu, les épis de maïs doux, certains saumons d’élevage, pour ne citer que quelques exemples, sont de purs aliments OGM.

Ils sont bien rares, les consommateurs qui traquent la mention « Ne contient pas d’OGM » sur les bouteilles de lait de soja ou d’amande, sur les paquets de Granola ou sur les plats surgelés. L’immense majorité des Américains n’est pas au courant de cette invasion. S’ils l’étaient, il est probable que ça ne changerait rien à leur décision d’achat.

Exclus de l’étiquetage : la nourriture de restaurant et les boissons alcoolisées

Mais voilà, l’industrie agroalimentaire ne veut pas prendre le risque de générer des questionnements dans le public. Dès que la « proposition 37 » (P37), ainsi qu’a été baptisé le texte qui sera soumis au référendum californien, a eu recueilli en mai assez de signatures pour être validée, la contre-attaque industrielle a débuté à coup de millions de dollars.

Que dit cette proposition 37 ?

  • L’étiquetage est obligatoire dès qu’un aliment cru ou transformé destiné à la consommation est composé de plantes ou d’animaux génétiquement modifiés.
  • Il est interdit de qualifier ou de promouvoir comme « naturel » ce type d’aliment.
  • Sont exclus de l’obligation les aliments certifiés bio ; contenant accidentellement des OGM ; faits à partir d’animaux nourris ou injectés avec des ingrédients OGM, mais non génétiquement modifiés eux-mêmes ; contenant des faibles portions d’ingrédients OGM ; en contenant à cause de traitements médicaux ; destinés à la consommation immédiate comme dans un restaurant ; les boissons alcoolisées.

La pétition a été lancée au printemps par, entre autres, l’Association des consommateurs de bio et le parti démocrate californien. Elle appelait aux signatures avec cet argumentaire :

« Un million de Californiens ont déjà dit : nous avons le droit de savoir ce que nous mangeons. Signons pour faire passer le message que les produits alimentaires doivent comporter des étiquettes simples signalant s’ils ont été génétiquement modifiés.

Le droit de savoir est un droit fondamental et une valeur de base américaine. Dans une société démocratique et un marché libre, les consommateurs doivent pouvoir faire des choix éclairés quant à ce qu’ils mangent et donnent à leurs familles. »

Fabricants d’OGM et de pesticides, chimistes et céréaliers, tous unis !

 


Infographie représentant les deux camps qui s’affrontent autour de la « proposition 37 », (Cornucopia Institute)

 

Apparemment, tel n’est pas l’avis des producteurs qui se sont cotisés pour faire échouer la P37. En tête des contributeurs à la contre-campagne, Monsanto et Dupont (plus de 3,2 millions d’euros chacun), les deux plus gros producteurs mondiaux d’OGM. Immédiatement derrière, PepsiCo (1,3 million d’euros), suivi d’autres géants comme BASF, Bayer, Dow, Coca Cola, Nestlé, Kellogg, et onze autres, pour un total de 19,2 millions d’euros exactement.

Que vont peser les 2 millions d’euros levés par les leaders indépendants du bio américain pour soutenir le texte, face à la somme presque dix fois supérieure collectée par l’agrobusiness pour le combattre ?

Un article paru sur le site d’infos environnementales Grist donne une idée de la campagne menée pour faire capoter la P37 :

« Où va l’argent, exactement ? Plusieurs de ces compagnies rémunèrent les mêmes consultants qui ont travaillé pour l’industrie du tabac. Ils vont créer de toute pièce des “astroturf”, des faux groupes de citoyens qui vont tenter de faire croire qu’une majorité de gens estime que l’étiquetage est une mauvaise idée. Et forcément, ils vont réussir à convaincre beaucoup d’électeurs. »

Les OGM ne sont pas forcément mauvais pour la santé

Sans compter les publicités télévisées qui vont envahir les écrans à la rentrée, s’ajoutant aux publicités politiques déjà intenses en prévision du scrutin présidentiel qui se tiendra le même jour.

Les arguments déclinés dans les pubs sont déjà martelés dans les journaux par les sociétés agroalimentaires et les scientifiques qui travaillent pour eux :

  • la nocivité des OGM n’est absolument pas prouvée scientifiquement ;
  • les prix des aliments augmenteraient dans les épiceries à cause du surcoût de l’étiquetage ;
  • ce serait la porte ouverte à des procès intentés par les consommateurs aux entreprises et aux agriculteurs.

Paradoxalement, plusieurs des géants agroalimentaires qui financent cette contre-campagne sont les maisons-mère de marques bio bien implantées dans la grande distribution, lesquelles affichent naturellement le logo « sans OGM » sur leurs boîtes.

Ces marques-là souffrent déjà de la mauvaise publicité que leur font les pro-P37, comme en témoigne ce poster qui circule non seulement en Californie, mais aussi dans le reste des Etats-Unis.

Les sondages donnent gagnante la proposition 37

La bataille californienne s’annonce bien plus rude que celle qui a eu lieu en Ohio il y a dix ans, lorsqu’une initiative citoyenne analogue avait tenté le même coup que la P37. Les lobbys de l’agroalimentaire avaient alors facilement pulvérisé la tentative des consommateurs.

Cette fois, les chances de la proposition 37 sont réelles. Selon un sondage détaillé par Reuters, 60% des électeurs à la mi-août y étaient favorables. Un cauchemar pour Big Food et Big Ag, qui devraient alors décider de généraliser préventivement ou non à l’ensemble des Etats-Unis l’étiquetage anti-OGM, sachant que d’autres Etats s’engouffreraient alors dans la brèche ouverte par la Californie.

Tout de même, les Californiens ont beau jeu de se rebeller contre l’invasion des OGM dans leur alimentation. Leur Etat recèle l’immense majorité des cultures bios américaines, qui pèsent lourd dans l’économie locale. La P37 n’aurait littéralement aucune chance dans les Etats du Midwest, où est produit l’essentiel du maïs et du soja américain, OGM à 95%.

 

 

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