Pendant cette période, le Brésil massacre la forêt amazonienne en défrichant l’équivalent de deux fois la surface de la France. 90% de ces nouvelles surfaces sont concédés aux multinationales qui y feront pousser des hévéas pour leurs pneus ou du soja pour nourrir les vaches occidentales…
Trente ans après, à l’horizon 2000, le Brésil est exsangue, toutes ses richesses partent en
« remboursement de la dette », et sa population, privée de toute aide sociale, meurt de faim par milliers. Des
favelas monstrueuses se développent anarchiquement autour des grandes villes (que le Brésil tentera de cacher à la face du monde lors des Jeux Olympiques de 2016).
Que fait alors le gouvernement de droite ? Rien. Il promet aux
banksters de « payer la dette ». Et restreint encore davantage le peuple.
Au contraire, dans la période pré-électorale, le parti de Lula fait de la défense du peuple son cheval de bataille. Il promet notamment un audit de la dette. Historique !
Son prédécesseur avait déjà bien tendu le rectum (enfin, celui de la population pauvre) en garantissant aux
banksters un excédent budgétaire (« superavit ») minimal de 3,5%, destiné au remboursement de la dette !
Je précise qu’on parle bien ici d’excédent budgétaire ! En effet, tant que le
bankster a confiance dans la capacité du pays créancier à honorer les échéances de sa dette, il se contente des nouveaux crédits que l’État doit contracter pour payer les anciens. Mais si le
bankster commence à craindre pour ses pépètes, il se fait menaçant et exige le dégonflage de la dette, ce qui suppose un excédent budgétaire.
Avant même son arrivée au pouvoir, Lula est menacé de toutes parts, et doit donner des gages : non seulement il ne fera pas d’audit, mais le nouveau ministre des finances,
Palocci, qui finira d’ailleurs
par tomber en 2011 pour des faits de corruption datant de 2005 et 2006, augmentera le montant minimal de l’excédent à 4,25% !!! On peut difficilement faire plus parfait demi-tour et montrer plus clairement son allégeance aux
banksters.
Par la suite, jamais Lula n’est revenu sur la dette. Il a préféré la payer, et continuer à défricher, à livrer ses terres aux multinationales avides.
Je refais un saut de dix ans, et je change de continent. Bienvenue en Europe, en 2012. Nos politiciens félons s’apprêtent à leur tour à tendre notre rectum aux
banksters en gravant dans le marbre l’obligation d’une stupidité et d’un renoncement absolu, de ne pas faire plus de 0,5% de déficit.
Après avoir feint de le critiquer pendant la période électorale, Hollande et ses « socialistes » ont tourné jaquette et s’apprêtent maintenant à voter en l’état le « traité Merkozy », alias
TSCG. En arguant d’un chimérique et grotesque « volet de croissance » qu’il aurait arraché à Merkel…
Ce traité félon, non content de plonger à coup sûr l’Europe encore plus profondément dans la récession, va définitivement délocaliser la conduite de notre économie à Bruxelles, sous la férule de la sinistre Troïka (Commission, BCE, et le sempiternel affameur des peuples, le FMI de DSK et de Lagarde) et la mettre sous la coupe des
banksters, qui ne se priveront pas de piller et mettre en pièces nos derniers Services Publics et prestations sociales.
Pas de vraie surprise, on se souvient de François Hollande se rendant à
Canossa Londres pour regagner la « confiance des marchés » en perdition après quelques « débordement gauchistes », promptement remis dans le droit chemin.
On n’a rien à gagner à se soumettre à ces gredins. Il ne devrait y avoir qu’un seul mot d’ordre : résistance ! En ne perdant pas de vue que ces gens sont dangereux et ne reculeront devant rien. En Grèce, ils ont déjà baissé les salaires des fonctionnaires de 30%, comme les retraites. Et ce n’est qu’un aperçu de leurs capacités de nuisance. Le sort réservé à Allende ou aux victimes de Pinochet en témoigne, tout comme les millions d’enfants morts de faim, victimes des
banksters, du FMI et des multinationales de l’agroalimentaire ou de la pharmacie.
Pour résister, on n’a que le parti « socialiste ». Quelle dérision ! On dirait que son seul but est de susciter l’espoir avant de trahir, foirer, et de faire le lit de la droite, dont les crocs s’affûtent déjà à l’horizon de 2017. Vous les entendez, les Fillon, les Copé, sans oublier Sarkozy, qui pourraient s’imposer comme un recours ? Ces cyniques amis des milliardaires qui, s’appuyant sur l’échec de la « gauche », n’auraient plus qu’à finir le boulot des
banksters par une « politique de droite » ?
Le nucléaire, les Roms, le TSCG et la « confiance des marchés »… La coupe est déjà pleine. Le changement, c’est maintenant, mais c’est où ?