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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 15:30

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Débandade
La gueule de bois de la fachosphère

 

Par LIBERATION
 
 
 

Lors du meeting de Marine Le Pen au Parc des expositions, à Villepinte, le 1er mai.

Lors du meeting de Marine Le Pen au Parc des expositions, à Villepinte, le 1er mai. Photo Laurent Troude pour Libération

 

Entre colère, dépit et recherche de bouc émissaire, les militants frontistes se cherchent et se défoulent après la défaite de Marine Le Pen.

 

On avait déjà vu les militants FN déçus le soir du débat de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron. Dès l’annonce des résultats et des moins de 35% récoltés par la candidate FN, ils n’ont pas hésité à faire part de leur amertume… et de critiques bien senties.

Pierre Sautarel, le fondateur du site d’extrême droite Fdesouche, voit d’abord dans ce résultat les limites du combat uniquement politique. «La leçon : arrêtons de faire reposer le salut de la France uniquement sur une hypothétique victoire politique et bougeons-nous les fesses», tweete-t-il, quatre minutes seulement après les résultats. Parmi ses propositions, «créer des associations, faire du lobbying, mener des combats juridiques contre ceci ou cela, faire de l’entrisme etc.». Bref, continuer et soutenir son travail sur Fdesouche, écrit-il en filigrane.

 

C'est super de critiquer les médias, etc... mais qd un site vous défend et vous informe vous ne l'aidez même pas https://twitter.com/FrDesouche/status/861294725403475968 

«Bataille des idées»

Une autre critique du Front national pointe, dans ses tweets : «On a gagné la bataille des idées, le problème désormais ce sont les ressources humaines…»

Encore plus révélateur que l’amertume de Pierre Sautarel ? Les très nombreuses réponses à ses tweets, particulièrement virulentes envers le Front national. «Marine est apparue comme une coquille vide au débat. Les gens n’oublieront pas. Elle doit laisser Marion Maréchal-Le Pen prendre le relais», lui répond l’un. «Surtout dégageons le FN et constituons un parti compétent», abonde un autre. «Je suis d’accord il y a beaucoup à faire et une véritable introspection de la part du FN qui doit changer TRÈS profondément et rapidement», poursuit un troisième.

Et même quand Fdesouche tente de consoler ses troupes, les critiques continuent à fuser. «Si ça peut vous consoler, quand j’ai commencé à militer, on était très satisfait quand le FN faisait 15%», assure ainsi Sautarel. «À l’époque le FN ne proposait pas un programme éco débile. Qu’ils aillent se faire foutre», lui répond un membre autoproclamé de la fachosphère. «C’était un vrai FN à l’époque ! Pas un FN frelaté», abonde un autre «patriote», qui se définit pourtant comme pro-FN.

«J’en suis déçu»

Fdesouche et ses fans ne sont pas les seuls à être dépités et-ou à en vouloir frontalement au FN. «J’ai tellement honte», tweete ainsi le compte de soutien à Marine Le Pen «@Messsmer» à l’annonce des résultats. Sans qu’on sache s’il parle de son propre parti, ou de son pays. Mais quelques minutes plus tard, il retweete le youtubeur fétiche de la fachosphère «Raptor dissident», et précise du même coup sa pensée : «[Le FN] c’est un parti de fiottes. Ceux qui aiment la France se font insulter par ce parti salopé et sa chef qui n’sait que porter des jupes et glousser.» Ce même youtubeur retweete un électeur de longue date du FN qui se dit dépité : «Le FN est mort et pour avoir voté pour eux pendant plusieurs années, j’en suis déçu, aucunes couilles dans ce parti.»

 

Il faut en finir avec le FN. Ses électeurs doivent le boycotter et abandonner la femme grossière et incapable qui le représente.

@RaptorDissident Exactement, le FN est mort et pour avoir voté pour eux pendant plusieurs années, j'en suis déçu, aucune couilles dans ce parti.

Sur le forum 18-25 de Jeuxvideos.com, une ligne de fracture commence à apparaître, grâce aux partisans FN qui se déchirent sur les responsables de cet échec. «La bonne nouvelle dans tout ce merdier, c’est que, comme je l’attendais, c’était le coup de grâce pour Philippot, homme de gauche qui a sabordé le Front depuis des années maintenant», lance un premier internaute. «C’est pour ça que j’ai voté Macron, marre de la ligne sociale-étatiste du FN, ça leur apprendra», abonde un second. Mais pour d’autres, c’est au contraire la ligne ou l’attitude de Marine Le Pen qui ont empêché le parti d’extrême droite de l’emporter : «C’est Marine qui a mené le FN dans le mur, sans Philippot elle aurait fait 13% au premier tour

Enfin, entre le dépit et la colère, un autre membre éminent de la fachosphère a trouvé une troisième voie. Le Hérisson Dissident l’a ainsi annoncé : «Je vais disparaître pour une durée indéterminée.»

LIBERATION

 

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

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10 mai 2017 3 10 /05 /mai /2017 15:14

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

Ni-ni
Près de 9% de votes blancs et nuls : du jamais vu

 

Par Aurélie Delmas
 
 
 

Dans un bureau de vote parisien, le 23 avril.

Dans un bureau de vote parisien, le 23 avril. Photo Martin Colombet. Hans Lucas pour Libération

Le nombre de votes blancs a atteint des sommets ce dimanche. Le mouvement des ni-nistes, refusant de voter pour l'extrême droite mais aussi pour Emmanuel Macron, considéré comme un ultralibéral, a visiblement fait des émules.

 

8,8% des inscrits selon les premières estimations. Les votes blancs et nuls ont atteint, ce dimanche 7 mai, un score inédit. Vote utile ? Abstention ? Vote blanc ? Les électeurs (notamment de gauche) ont été tiraillés pendant les deux semaines de l’entre-deux-tours pour savoir quelle option choisir ce dimanche. Manifestement, une bonne partie d’entre eux a finalement refusé de choisir pour ce second tour de l’élection présidentielle, l’abstention dépassant les 25% et les votes blancs et nuls explosant. 4,2 millions d’électeurs sur les 47,6 millions d’inscrits sur les listes électorales ont décidé de voter, mais de ne choisir ni le Front national, ni En marche. «Un niveau historique», comme l’a noté l’institut de sondage Ipsos. Le président nouvellement élu, Emmanuel Macron, devra tenir compte de cet avertissement.

A lire aussiVote blanc, histoire d’un bulletin toujours invisible

Petit historique

Au premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril, 659 997 bulletins blancs ont été recensés, soit 1,79% des suffrages exprimés. En comptant le vote nul, on atteignait 2,58%. C’est, dans les deux cas, moins que Nicolas Dupont-Aignan et ses 4,61% mais plus que Jean Lassalle, qui avait atteint 1,19% des voix. Et c’est surtout beaucoup moins que les scores des votes blancs et nuls du second tour.

 

A lire aussi Des candidats au centre de toutes les abstentions

 

En 2012, ce sont 5,8% des électeurs qui ont refusé de choisir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande en votant blanc ou nul (ces deux types de votes n’étant pas dissociés dans les comptes de l’époque). Un score quasi-équivalent à 2002 (Chirac-Le Pen), alors que les adeptes du vote blanc ou nul avaient représenté 5,84% de l’électorat. Ce chiffre était monté jusqu’à 5,97% lors du second tour de 1995, qui avait opposé Jacques Chirac à Lionel Jospin.

 

A lire aussi Macron, une victoire sous pression

 

Le taux avait été bien plus faible en 1974 et 1981 : 1,34% pour l’élection opposant Mitterrand et Giscard d’Estaing, 2,88% lors de l’élection du premier président socialiste de la Ve République, François Mitterrand contre le même «VGE». En remontant plus loin, on peut noter qu’en 1969, pour l’élection de Georges Pompidou qui a pris la suite de Charles de Gaulle, les votes blancs et nul ont atteint le pic de 6,4% des votants.

Avec près de 9% des voix distribuées à aucun des deux candidats présents au second tour, les électeurs ont, ce dimanche, envoyé un message sans équivoque à Emmanuel Macron.

Aurélie Delmas

Retrouvez les résultats de la présidentielle par ville et par département et tous les résultats des scrutins précédents.

 

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 16:30

 

 

 

Source : https://www.franceinter.fr

 

 

Contre le Front National, Greenpeace accroche une banderole à la tour Eiffel

 

 

Des militants de Greenpeace se sont suspendus depuis le premier étage de la Tour Eiffel, à Paris, vendredi matin, afin d'y déployer une grande banderole contre le Front National.

Banderole de Greenpeace sur le premier étage de la Tour Eiffel, à Paris, vendredi matin, avec les mots "Liberté, Égalité, Fraternité #Resist"

Banderole de Greenpeace sur le premier étage de la Tour Eiffel, à Paris, vendredi matin, avec les mots "Liberté, Égalité, Fraternité #Resist" © Radio France / Eric Damaggio

 

Six militants de Greenpeace se sont suspendus depuis le premier étage de la Tour Eiffel, à Paris, vendredi matin, afin d'y déployer une grande banderole reprenant, en lettres noires sur fond jaune, "Liberté, Égalité, Fraternité #Resist".

La banderole de Greenpeace sur la Tour Eiffel

La banderole de Greenpeace sur la Tour Eiffel © Radio France / Eric Damaggio

 

Plusieurs camions de police étaient sur place. La banderole fait 300 mètres carrés de superficie. Elle est suspendue à environ 50 mètres de haut.

 

Contre la montée des nationalismes

 

Selon le directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard, il s'agit pour l'ONG de mettre en garde les Français "contre la montée des nationalismes et des autoritarismes" et de souligner que ces valeurs, la devise de la République française, sont "menacées par le projet du Front national."

Plusieurs membres de Greenpeace suspendus en ce moment à la Tour Eiffel pour installer une banderole anti FN

"Ces valeurs, elles sont menacées par le projet du Front national, elles sont menacées d'exploser si demain Marine Le Pen arrive au pouvoir, a dit Jean-François Julliard :

On voulait dire qu'on est contre la montée des nationalismes, des autoritarismes, en France aujourd'hui mais dans d'autres pays aussi

"Ils vont rester le temps nécessaire pour que ce message passe", a ajouté Jean-François Julliard à propos des six militants de Greenpeace toujours suspendus à la Tour Eiffel. Trois militants ont ensuite été placés en garde à vue. Selon le préfet de police, cette action révèle des "dysfonctionnements dans le dispositif de sécurité de la Tour Eiffel".

 

La banderole est en place à 50 mètres de haut

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5 mai 2017 5 05 /05 /mai /2017 15:40

 

Info reçue par mail

 

 

 

CONTRE L’ETAT D’URGENCE!

 

 

 

NON A LA REPRESSION

 

DU MOUVEMENT SOCIAL

 

 

 

Depuis plusieurs années, l’état, le gouvernement et son allié le patronat, renforcent leurs moyens législatifs  et répressifs contre celles et ceux qui vont à l’encontre de leurs intérêts.Etat d’urgence, licenciements de syndicaliste dans les entreprises, condamnation de manifestant-es, chasse aux sans-papiers, violences policières sont le lot quotidien de ceux et celles qui résistent.

 

les exemples de ces dernières années ne manquent pas:

 

Laurent Théron syndicaliste à SUD Santé, a perdu son œil lors d’une manifestation contre la loi Travail.

 

Le jeune Théo a été victime d'un viol, en février, lors de son interpellation.

 

Condamnations à des peines de prison et amendes pour des syndicalistes (les 8 de Goodyear d'Amiens entre autre).

 

Saccage des locaux syndicaux de la CNT à Lille par la police.

 

D'autres sont assigné-e-s à résidence pour les empêcher de participer à des manifestations, rassemblements interdits, sans parler des poursuites judiciaires à l’encontre des militant-e-s du mouvement social (1800 procédures sont en cours)...

 

Ajouter à cela, la violence sociale que nous subissons toutes et tous,exercée à travers des lois patronales (EL Khomri, réformes de l’UNEDIC, Pacte de responsabilité etc...).

 

Pour assoir leurs mesures antisociales, les dirigeantscherchent à pratiquer la politique de la peur, celle du «diviser pour mieux régner»:

 

Les Roms «voleurs de poules», migrant-es «qui mangent notre pain et prennent notre travail», musulman-es «qui se radicalisent», chômeur-euses «assisté-es et fainéant-es», jeunes «délinquant-es ou casseurs de manifestation», ouvrier-es «terroristes séquestrant leurs patrons», fonctionnaires «trop coûteux et privilégié-es» ou grévistes «prenant le peuple en otage» etc.

 

VICTIMES DES VIOLENCES POLICIERES,

 

PATRONALES, RACISTES ET SOCIALES,

 

NOUS AVONS UN SEUL ENNEMI: LE CAPITALISME.

 

 

Nous appelons l’ensemble de la population, à venir se mobiliser pour la défense des

libertés publiques, celles d’aller et venir, de manifester, du droit de grève... Bref cette liberté d'expression à laquelle les politiques se disent être attaché quand ils

sont sous le feu médiatique, et qu'ils bafouent par derrière.

 

 

RASSEMBLEMENT SAMEDI 06 MAI A 17H00

 

RDV PLACE DE L’ESPLANADE

 

 

Le collectif gardois «Nos droits contre leurs privilèges» rassemble les organisations syndicales et associatives: APTI, ATTAC 30, CNT 30, DAL 30, EAU BIEN COMMUN, NUIT DEBOUT, SOLIDAIRES 30, SUD SANTE-SOCIAUX 30, USP 30

 

 

Retrouvez les actions locales et nationales sur www.nosdroits.org

 

 

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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 16:24

 

 

Source : https://npa2009.org

 

 

Tati : Comment se débarrasser de ses salariéEs au coût le plus bas...

 

 

 

Crédit Photo: 
La liquidation totale des salariéEs aussi ? DR

L’emploi de 1 700 salariéEs de Tati est de nouveau menacé après la déclaration de cessation de paiement faite par le groupe Eram dont il est la propriété depuis 2004 et la procédure de redressement judiciaire qui devrait suivre dans la semaine...

Fondée en 1948 par Jules Ouaki à Paris, l’enseigne est en difficulté depuis l’arrivée de H&M, Zara, Kiabi et la multiplication des solderies en périphérie des villes.

La direction du groupe affirmait il y a un mois que Tati n’avait plus aucune dette, mais elle prétend aujourd’hui que la dette cumulée de l’entreprise se monterait à 5,7 millions d’euros sur trois mois. En fait, la procédure pourrait être un bon moyen pour le groupe Eram de se débarrasser le plus rapidement possible de l’enseigne Tati et de ses salariéEs, en vendant à toute vitesse sans apporter aucune garantie sociale aux salariéEs. Ainsi il n’assure même pas le versement des salaires pour le mois d’avril, les renvoyant à la charge des AGS tout en faisant payer par l’État le coût des 700, si ce n’est plus, licenciements (directs) envisagés...

 

La grande braderie...

Le groupe veut ainsi s’exonérer de sa responsabilité sociale à l’égard de ses salariéEs qui compte tenu de leur âge, de leur forte ancienneté et le contexte économique actuel, auront des difficultés à retrouver un emploi.

Pour l’heure, seul Gifi a dévoilé le 21 avril dernier qu’il était prêt à reprendre « 110 des 140 magasins Tati », dont ceux situés dans le quartier de Barbès à Paris, avec la promesse de « sauver 1 200 emplois directs ». Trois autres candidats sont connus : Centrakor, Stokomani et la Foir’Fouille. Ces trois discounters se sont alliés pour pouvoir reprendre ensemble une centaine de points de vente.

La CGT Tati réclame la mise en place de négociations immédiates avec la direction du groupe Eram pour la sauvegarde de tous les emplois, et appelle les salariéEs à se mobiliser ces prochains jours... À suivre.

Correspondant

 

 

 

Source : https://npa2009.org

 

 

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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 15:06

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

La loi Macron, nouvelle brique qui éloigne les salariés des prud’hommes

 

Par Manuel Jardinaud et Dan Israel
 
 

L’entrée en vigueur, l’été 2016, du volet de la loi Macron consacré aux prud’hommes entraîne des interrogations sur la chute des saisines par les salariés ou les chômeurs observée dans plusieurs villes. Des avocats en droit social sont vent debout contre les nouvelles procédures, qui compliquent fortement l’accès aux juges. 

Ce sont des mots qui sonnent comme une ritournelle lorsque l’on parle de la justice : engorgement, congestion, saturation. Des termes qui qualifient notamment les conseils de prud’hommes (CPH). Il y a en France 216 de ces « tribunaux » de proximité, où la justice est rendue par des juges non professionnels, issus des organisations syndicales et patronales, sur les contentieux qui opposent salariés et employeurs. Depuis des années, à l’instar d’autres juridictions, ils croulent sous les dossiers. Certes, selon les territoires, les différences de traitement peuvent être fortes, mais la moyenne du parcours d’un dossier reste excessivement élevée.

 

Selon le rapport de la mission de soutien et d’accompagnement à la réforme de la justice prud’homale, remis au premier ministre le 19 avril 2017, « la durée moyenne des affaires traitées au fond étaient en 2016 de 21,9 mois et […] il est exceptionnel qu’un conseil de prud’hommes traite les affaires en moins de neuf mois ». Celui de Nanterre pulvérise les records avec une durée globale de 31,3 mois en 2016, quand celui de Saint-Omer réussit l’exploit de boucler un jugement au fond en 8 mois.

 

Le rapport d’où sont tirés ces chiffres tombe à propos. Il fait le point sur une réforme passée relativement inaperçue dans le cadre de la loi Macron d’août 2015, grand fourre-tout économique et social du quinquennat de François Hollande. Il s’agissait notamment, pour le volet concernant cette juridiction, de « réduire les délais de jugement et les taux d’appel excessivement élevés », selon l’exposé des motifs présentés à l’époque. Un bien bel objectif. Sauf que certains tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme sur les conséquences de cette réforme. C’est le cas d’Anne Dufour, présidente (CFDT) du CPH de Paris. Le 28 avril dernier, elle dénonçait sur France Inter une chute de 40 % du nombre de saisines devant les conseils de Lyon et Paris entre août et décembre 2016. Le président du CPH de Lyon, Bernard Augier (CGT), indique à Mediapart avoir plutôt observé une baisse de l’ordre de 20-25 % entre août 2016 et février 2017.

 

Une évolution qui rebute les salariés

Malgré la divergence de chiffres, le constat est identique. Selon les deux syndicalistes à la tête de ces juridictions, nombre de salariés renoncent désormais à leur possibilité de saisine à la suite de la complexification de la procédure. Avec le décret du 20 mai 2016, chaque personne doit désormais remplir un formulaire de six pages détaillant « les événements liés au litige » et les « demandes chiffrées », ainsi qu’écrire un « exposé sommaire des motifs », accompagné des pièces nécessaires. Avant la loi, qui est réellement entrée en vigueur en août dernier, un salarié ou un chômeur se contentait de saisir le CPH très simplement (en cochant quelques cases dans un document) et pouvait constituer son dossier, accompagné ou non d’un avocat, jusqu’au jour de l’audience.

 

« Ce changement rebute les salariés, pas tous armés quand ils n’ont pas d’avocat », constate Frédéric-Paul Martin, conseiller prud’homal CFE-CGC au CPH de Paris. « Ce décret nécessite de saisir par voie de requête motivée, ce qui est loin de la simplification présentée », détaille l’avocat en droit social David Métin. En clair : il faut désormais monter, documenter et rédiger un dossier presque aussi complet que lorsque l’on se présente devant les conseillers le jour de l’audience. Une gageure pour un individu isolé.

 

De nombreux avocats spécialisés dans la défense des salariés sont vent debout contre cette nouvelle procédure. « Rien que pour nous, c’est déjà un casse-tête, alors imaginez pour un salarié, déplore Lilia Mhissen, qui défend notamment la CGT d’Air France. Motiver en fait et en droit, c’est plus compliqué que de remplir des cases. C’est un vrai bazar, un vrai cauchemar. »

 

« Il est évident qu’il y a une baisse des saisines, cela se voit à l’œil nu quand on se rend au conseil des prud’hommes », ajoute Rachel Saada, avocate spécialisée très expérimentée. Elle dénonce une fracture qui s’établit entre les cadres, souvent conseillés et mieux à même de comprendre le dispositif, et les plus précaires. Sa consœur Isabelle Taraud témoigne, elle aussi, de la baisse de fréquentation des CPH : « En février, la dernière fois que je suis allée au CPH de Créteil, il y avait énormément moins d’affaires en audience que d’habitude, seulement quatre contre dix à douze habituellement. » L’avocat David Métin évalue la baisse d’activité des cabinets spécialisés à environ 30 % depuis huit mois, même s’il reconnaît être lui-même moins impacté par cette tendance.

 

Rachel Saada, très critique contre la réforme, observe le même mouvement : « Financièrement, ça devient compliqué. Les cabinets spécialisés sont des microstructures, avec peu de trésorerie. Même pour mon cabinet, je commence à être inquiète. La nouvelle procédure empêche de constituer les dossiers au fil de la procédure, et est plus pointilleuse. Non seulement le client doit nous payer d’un coup, lorsqu’on ouvre la procédure, mais en plus nous devons augmenter nos tarifs. » Elle dénonce ainsi un double mur érigé par la loi Macron – l’un lié à la procédure, l’autre à l’argent –, qui pénalise les plus fragiles...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 13:41

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/planete

 

 

Nucléaire : des militants de Greenpeace « coupables » mais dispensés de peine face à EDF

 

Le TGI de Paris a jugé qu’« aucune dégradation » n’avait été commise lors d’une opération de tagage du siège parisien de l’énergéticien, en décembre 2016.

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

A Paris, devant le siège d’EDF, le 14 décembre 2016.

A Paris, devant le siège d’EDF, le 14 décembre 2016. MARTIN BUREAU / AFP

Quatre militants de Greenpeace ont été déclarés coupables mais ont été dispensés de peine par la 28e chambre correctionnelle du TGI de Paris, jeudi 4 mai, dans un dossier de « dégradation grave commise en réunion » les opposant à l’énergéticien EDF.

« Aucune dégradation n’a été commise », a jugé le tribunal, qui a requalifié la prévention en contravention de « dégradation légère par inscription », déboutant EDF de toutes ses demandes en réparation des préjudices matériel ou moral allégués.

A l’aide d’une bombe aérosol à craie de couleur jaune, les prévenus – trois Français âgés de 25 à 50 ans et un Belge de 64 ans – avaient apposé plusieurs fois la mention « EDF coule » sur la façade vitrée du siège du groupe énergétique, dans le 8e arrondissement de Paris. Leur action s’inscrivait dans le cadre de la campagne menée par Greenpeace France pour dénoncer la politique et l’état des finances d’EDF.

Fin novembre 2016, l’ONG avait déposé une plainte contre EDF au Parquet national financier pour « bilan inexact » et « diffusion d’informations trompeuses ». Selon l’organisation, qui s’appuie sur les résultats d’une étude commandée à un cabinet d’analyse financière, l’entreprise sous-provisionne une partie du coût de démantèlement des centrales et de la gestion des déchets nucléaires.

Bombe à craie

A l’audience, le 23 mars, les quatre militants avaient reconnu avoir « tagué la vitre du siège d’EDF » le 15 décembre 2016. Soulignant le caractère facilement effaçable de la bombe aérosol à craie utilisée, ils avaient, en revanche, contesté la qualification pénale de « dégradation grave » qui les exposait une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement puisque les faits avaient été commis en réunion.

Lors d’une simulation à l’audience, leur conseil, Me Alexandre Faro, avait démontré, à l’aide d’une bombe aérosol identique à celle utilisée le jour des faits, que les inscriptions étaient effaçables d’un simple coup de chiffon. Il avait plaidé la relaxe, mais le parquet avait requis 800 euros d’amende à l’encontre de chacun des prévenus.

De son côté, EDF avait réclamé un total de 7 194 euros pour les préjudices subis : 6 194 euros pour couvrir les frais de services d’une société de nettoyage spécialisée, sur la seule foi d’un devis établi cinq jours après les faits, un montant d’heures supplémentaires versé à des salariés d’EDF ayant supposément prêté main-forte à ladite société, et des frais de déblayage d’objets abandonnés sur les lieux par Greenpeace… lors d’une autre action menée la veille des faits. Au titre du préjudice moral, l’entreprise demandait également 1 000 euros pour l’atteinte à sa réputation pouvant résulter des inscriptions. Le tribunal a rejeté ces demandes.

Lire aussi :   Fessenheim : colère des antinucléaires, satisfaction localement

La dispense de peine permet de ne pas infliger de sanction à un prévenu tout en le déclarant coupable des faits qui lui sont reprochés lorsque celui-ci a pris conscience de la gravité de son acte, que le dommage a été réparé et que le trouble a cessé.

Dans un communiqué consécutif au prononcé du jugement, Greenpeace France s’est réjoui de cette décision. « S’il y a des dégradations graves, elles sont sur les réacteurs du parc nucléaire français qui sont vérolés par des centaines d’anomalies, a déclaré l’ONG. EDF ainsi qu’Areva sont en effet empêtrés dans un scandale d’anomalies et de falsifications depuis plus de dix ans, selon les récentes révélations de la presse. »

L’organisation a fustigé l’énergéticien pour sa propension à « poursuivre systématiquement toute action militante, en tentant de lancer des procédures bâillons ». Ce type de poursuites est de plus en plus utilisé par les entreprises pour « museler » militants et opposants, autant que pour les épuiser psychologiquement et financièrement.

 
 

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/planete

 

 

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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 13:30

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

ça bouge ! Documentaire

L’urgence de ralentir, c’est maintenant !

par

 

 

Le documentaire L’urgence de ralentir sort en DVD, trois ans après sa diffusion sur Arte. Il décrypte cette accélération du temps qui a envahi notre société et ses conséquences sur l’environnement. Mais il donne surtout la parole à ces personnes qui ont décidé d’agir pour construire d’autres possibles, en réapprenant à faire et à vivre ensemble. Philippe Borrel, son réalisateur, souligne combien ces mouvements populaires, « d’en bas », se sont amplifiés au cours des dernières années. Et si l’élection présidentielle donnait une nouvelle impulsion à ces initiatives, en empruntant le chemin de la transition écologique et sociale ?

L’urgence de ralentir, c’est maintenant ! Ralentir, c’est à dire repenser notre rapport à la consommation, au travail, aux loisirs, pour retrouver une autonomie en réapprenant à faire et à vivre ensemble. Face à la fuite en avant d’un capitalisme financiarisé, déconnecté du réel, qui dans sa course s’accapare toujours plus de richesses au détriment du commun, le moment est venu de sortir de la sidération.

Le changement ne viendra pas d’en haut, de ces élites - de plus en plus hors sol - qui nous dirigent vers une catastrophe pourtant annoncée ; mais bien d’en bas, de chacun d’entre nous, à condition d’entendre enfin l’évidence. Les preuves scientifiques du réchauffement climatique planétaire sont incontestables alors que l’intensification de l’activité humaine depuis l’entrée dans l’ère industrielle en est responsable, contrairement à ce que certains, comme Donald Trump et ses soutiens climato-sceptiques, voudraient bien nous faire croire. Il y a quelques jours, la NASA, l’agence spatiale américaine, publiait encore des chiffres alarmants sur une hausse moyenne des températures, inédite sur notre globe terrestre depuis le début des mesures météorologiques. Notre mode de vie contribue à ravager toujours plus la planète et son écosystème. Combien de temps encore allons nous continuer à rester passifs ?

Quatre années ont passé déjà depuis le tournage de « L’urgence de ralentir ». Alors que je filmais quelques unes de ces dizaines de milliers d’alternatives qui se multiplient aux quatre coins du monde pour (re)construire d’autres modes de vie, désirables et soutenables, jamais je n’aurais imaginé que ces initiatives concrètes locales puissent susciter un tel engouement chez un public particulièrement jeune et curieux. Depuis sa première diffusion sur Arte en 2014, le film a beaucoup tourné dans les festivals et surtout dans des projection-débats, en France, un peu partout en Europe et jusqu’au Québec, au Brésil ou en Inde.

Ce film que j’ai réalisé, co-écrit avec Noël Mamère, était loin d’être le seul à mettre en lumière ce nouveau monde en genèse. En 2015, « Demain » de Mélanie Laurent et Cyril Dion venait de sortir en salles, précédé par « En quête de sens » de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière ou encore « Sacrée croissance » de Marie-Monique Robin. Chacun de ces films a pu contribuer avec une approche singulière à une large prise de conscience. Si depuis la fin de la COP21 la vague - médiatique - semble être retombée, c’est pour mieux resurgir, hors-champ cette fois, avec la multiplication de mouvements citoyens, d’Alternatiba aux Colibris, en passant par la mouvement de la Transition et tant d’autres encore. Ces mouvements populaires mobilisent des dizaines de milliers de personnes en France et bien au-delà. C’est une première bonne nouvelle, alors que les illusions d’une société du « plein emploi » appartiennent définitivement au passé.

Aujourd’hui l’écologie politique n’a plus son propre candidat à la Présidentielle, mais la volonté de changer radicalement de modèle de société s’incarne pour la première fois au cœur du programme de deux des onze candidats : celui de Jean-Luc Mélenchon et celui de Benoît Hamon, qui souhaitent tous deux, chacun à sa manière, faire basculer notre pays vers une transition à la fois sociale et écologique, avec pour la première fois une vision à long terme qui nous projette vers un avenir souhaitable, loin d’un court-termisme déprimant et paralysant. À quelques jours du vote, le candidat de la France insoumise semble le plus audible et capable de mobiliser largement, au point de pouvoir peut-être parvenir au second tour de l’élection. À nous maintenant d’y contribuer pour que le soir du 7 mai, le travail - notre travail - pour faire naître un monde plus juste et plus écologique, puisse enfin commencer.

Philippe Borrel

Pour se procurer le DVD, c’est ici.

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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 13:16

 

 

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Documentaire

Les Pieds sur Terre : une immersion dans un hameau de Notre-Dame-des-Landes où l’on apprend à vivre et lutter ensemble

 

par

 

 

 

Comment faire cohabiter des convictions, des modes de vie, un rapport au temps différent, dans un même lieu ? C’est à cette question que tente de répondre le film documentaire Les Pieds sur Terre, en s’immergeant dans le hameau du Liminbout, à Notre-Dame-des-Landes, où cohabitent habitants historiques et jeunes venus rejoindre la lutte « contre la construction de l’aéroport et son monde ». Pendant presque trois ans, Batiste Combret et Bertrand Hagenmüller ont filmé le quotidien de ces habitants. Le film sort en salle aujourd’hui. Chronique par l’association Les Lucioles du doc.

Le documentaire Les Pieds sur Terre, tourné dans le hameau du Liminbout, à Notre-Dame-des-Landes, parle du regard des agriculteurs et des nouveaux arrivants sur la manière dont chacun vit le rapport à l’« autre », mais aussi au territoire et à la lutte. La construction de la narration retrace l’évolution de la cohabitation des habitants dans le village : elle est focalisée tout d’abord sur les agriculteurs qui observent de loin les « zadistes », puis sur l’intégration progressive des militants, et enfin sur la lutte politique commune.

Les personnages du film révèlent la disparité des motivations de chacun. Si la plupart des agriculteurs sont soulagés d’être épaulés dans leur lutte, d’autres sont inquiets et comprennent mal la raison d’être des zadistes. Des moments d’incompréhension et de doutes apparaissent : une agricultrice raconte la difficulté de faire entendre aux zadistes que le passage à l’agriculture biologique n’est pas si évident. Comment nouer le dialogue avec des personnes « qui ne sont pas des agriculteurs, qui ne comprennent pas grand chose aux choses de la ferme » ?

Un film qui interroge notre rapport intime à l’engagement politique

De leur côté, les zadistes ne montrent pas non plus un front uni. Une scène de dîner soulève la question de l’« après ». Une question complexe tant sont différentes les parcours et les raisons de leur présence ici. Certains souhaitent s’y installer, alors que d’autres voient seulement dans le Liminbout une étape dans leur lutte. Les hésitations, les regards, les mots qui se bousculent ou s’ajustent montrent la difficulté pour les nouveaux arrivants de trouver une place qui leur convienne. C’est cette divergence de choix de vie qui fait l’un des intérêts du film.

Au-delà du destin de chacun, ce documentaire montre la difficulté de changer ses repères pour aller vers l’autre et construire un projet commun qui dépasse les ambitions personnelles. Pour trouver le consensus, ils doivent affronter leurs certitudes.

Une jeune femme, sans doute le personnage le plus touchant du film, locataire d’une petite maison dans le village, apparaît dans le récit. En tant qu’habitante « non mobilisée », elle symbolise une ouverture sur le monde hors de la Zad. Elle interroge avec pudeur notre rapport intime à l’engagement politique, et notre capacité à participer activement à cette lutte que nous soutenons idéologiquement : « Je pense que je me cache les yeux. J’ai pas forcément envie d’aller vers eux parce que j’ai trop peur de ce que cela pourrait engendrer dans ma vie. […] Il manquerait plus que leur mode de vie m’intéresse vraiment et que je sois capable de vivre comme eux. Ça créerait de gros problèmes, quoi. »

 

Recueillir une parole trop souvent caricaturée par les médias

L’intérêt de ce film est de recueillir une parole trop souvent caricaturée par les médias. Les réalisateurs prennent le temps de montrer les hésitations de chacun, avec la difficulté de s’engager dans une lutte à long terme. Mais cette nuance est parfois plombée par une musique très appuyée, illustrant des images d’Epinal : un veau tétant sa mère, un bébé faisant ses premiers pas dans un champ en fleurs, un zadiste jouant de la guitare sous un pommier.

Le rythme s’essouffle également à cause d’une place trop grande laissée aux interviews. Nous aurions aimé que les réalisateurs posent leur caméra, pour capter des moments plus spontanés, où la parole se libère loin d’une représentation conventionnelle. Il manque le bruissement de la vie quotidienne, où les personnalités se dessinent, où les personnages acquièrent de l’épaisseur, loin de la lutte.

Mais dans un moment de trouble politique comme aujourd’hui, le film Les Pieds sur Terre soulève des questions essentielles et trop rarement abordées dans l’espace public et médiatique : comment repenser notre rapport aux autres et au territoire qui nous entoure ?

 

Sortie nationale le 3 mai 2017.

Liste des projections ici.

Les Pieds sur Terre
Documentaire de 80 minutes.
Tourné entre décembre 2012 et mai 2015 au Liminbout, hameau situé sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Réalisation : Batiste Combret et Bertrand Hagenmüller

Production : Bobi Lux

Co-production : Oxo Films

Distribution : Les films des deux rives

Plus d’informations sur le film


Les Lucioles du doc
Ces chroniques mensuelles publiées par Basta ! sont réalisées par le collectif des Lucioles du Doc, une association qui travaille autour du cinéma documentaire, à travers sa diffusion et l’organisation d’ateliers de réalisation auprès d’un large public, afin de mettre en place des espaces d’éducation populaire politique. Voir le site internet de l’association.

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3 mai 2017 3 03 /05 /mai /2017 15:47

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

Programme
Assurance chômage universelle : ce que le programme de Macron change concrètement

 

Pour mener à bien sa réforme de l'assurance chômage, Emmanuel Macron compte nationaliser l'Unédic.

Derrière l'"assurance universelle" contre le chômage qu'il propose dans son programme, Emmanuel Macron prévoit un changement total de paradigme sur la manière dont les chômeurs seront indemnisés à l'avenir. Explications.

 

"Notre système est injuste. Je propose de faire de l'assurance chômage une assurance universelle". Présentée comme cela, la vision d'Emmanuel Macron ne peut que susciter l'adhésion. "Un droit universel", promet son programme. Lequel reste bien inutile pour quiconque chercherait à en comprendre les détails : ils ne figurent pas dans ces 30 pages.

Alors, que signifie concrètement ce concept d'assurance universelle ? "Universelle", parce qu'elle sera ouverte aux "artisans, commerçants indépendants, entrepreneurs, professions libérales et agriculteurs". Actuellement, ces catégories sont en effet maintenues en-dehors du système général dont bénéficient les salariés. A ces nouvelles catégories, Emmanuel Macron ajoute les salariés qui démissionnent d'un CDI après 5 ans d'ancienneté dans l'entreprise.

 

Bien évidemment, l'entrée de ces nouveaux allocataires implique un surcoût massif pour l'assurance chômage. L'institut Montaigne l'évalue, en "hypothèse médiane", à "4,8 milliards d'euros par an". Où Emmanuel Macron les trouvera-t-il, en attendant d'atteindre son objectif de baisse du taux de chômage (7% en 2022) ? Son programme prévoit deux principales sources d'économies et bouleverse le financement de l'assurance chômage, mais aussi les droits qui en découlent…

Recul de l'exception offerte aux seniors

Pour répondre à la difficulté accrue des seniors à retrouver un emploi, les demandeurs d'emploi de cette catégorie bénéficient d'un allongement de la durée maximale d'indemnisation, de deux à trois ans. Jusqu'à cette année, cet allongement se déclenchait à partir de 50 ans. Le dernier accord de l'Unédic a porté ce seuil à 55 ans (avec une diminution progressive des droits entre 53 et 55 ans). Emmanuel Macron, lui, veut encore le repousser, à 59 ans. Résultat : 390 millions économisés par an, évalue l'institut Montaigne.

Limitation du cumul faible activité/chômage

Aujourd'hui, un demandeur d'emploi qui retrouve une activité partielle peut cumuler son petit salaire avec une partie de son allocation chômage durant la totalité de sa durée d'indemnisation, soit jusqu'à deux ans. Emmanuel Macron souhaite réduire cette durée de moitié, à un an. Potentiel d'économie, selon l'institut Montaigne : entre 1 et 1,5 milliard d'euros.

Fini le "droit" aux alloc

Restent près de 3 milliards de surcoût non pris en charge par les économies projetées d'ici à 2022. Et c'est là que le changement de logique proposé par Emmanuel Macron intervient… Avec lui en effet, fini le système de cotisation chômage, permettant à tout salarié ayant cotisé un certain temps pour prévenir son risque de chômage, de revendiquer son "droit" à deux années d'allocations garanties maximum quand celui-ci devient réalité.

Dans un futur version Macron, le risque de chômage du travailleur reste assuré mais la durée et le montant de ses indemnisations ne sont plus garanties par le montant et les années de cotisation. D'ailleurs, signe de ce changement de paradigme, les cotisations des salariés pour financer leur chômage seront supprimées et remplacées par une augmentation de la CSG, qui elle est ponctionnée sur tous les revenus, y compris ceux des retraités. Ce qui promet au passage un gain de pouvoir d'achat pour les salariés : sur la feuille de salaire, la CSG augmentera, mais moins, normalement, que ne baisseront les cotisations sociales. Le solde devrait donc être positif pour le salarié.

Un système "comme l'assurance maladie", a souligné le candidat sur TF1 le 27 avril. Et c'est le bon exemple : l'assurance maladie vous protège du risque de maladie mais ne déclenche pas, quand vous tombez malade, deux ans d'indemnisation. "Nous sortons réellement d'un système assurantiel où chacun se dit : 'J'ai cotisé, j'ai droit à être indemnisé'", a résumé le candidat en février dans Les Echos.

La durée et le montant des alloc incertains

Dans le même entretien, Emmanuel Macron assure ne vouloir modifier "ni la durée ni les montants (salaire de remplacement)" des allocations. Et c'est là que demeure le flou. Comme le souligne La Tribune, le changement total de paradigme peut en effet faire douter de la continuité de leur montant. Jusqu'ici, l'allocation est calculée en fonction du niveau de contribution du salarié via ses cotisations - dans la limite de quatre fois le plafond mensuel de la Sécurité sociale, lorsque l'on a cotisé à hauteur de ce plafond. En ne se basant plus sur les cotisations mais sur la CSG, l'assurance chômage version Macron sera logiquement déconnectée de cette méthode de calcul. D'où l'incertitude sur les montants.

Surtout, comment indemniser un plus grand nombre d'ayants-droits - au même niveau qu'aujourd'hui, puisque c'est la promesse - sans exploser la facture ? La solution repose… sur le durcissement des règles de contrôle voulues par Emmanuel Macron. Des indemnités, oui, mais moins longues donc moins coûteuses. Ces règles-là sont inscrites dans le programme : "Après deux refus d'offres d'emploi correspondants (critères de salaire et de qualification), ou que l'intensité de la recherche est insuffisante, les allocations seront suspendues". Une règle qui existe déjà dans la loi mais qui n'est pas appliquée. Qu'est-ce qu'une offre d'emploi "décente", comme la qualifie également le candidat ? "Une rémunération qui n'est pas trop déconnectée de la dernière rémunération que vous touchiez", a-t-il balayé sur TF1, renvoyant le détail (20% de moins que le dernier salaire ? 25% ? Encore moins ?) à une "négociation" après son élection.

Finalement, la durée de l'indemnisation sera désormais impossible à connaître à l'avance puisqu'elle équivaudra… au temps que mettra Pôle emploi à vous soumettre deux offres entrant dans ces critères. Passé votre droit de veto sur la première offre, peu importe que vous soyez au chômage depuis deux mois ou depuis un an : si vous refusez le second poste, ce sera direction le RSA.

 

 

par Thomas Vampouille

@tomvampouille

Rédacteur en chef adjoint du site

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

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