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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:22

 

 

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« L’Afpa peut vivre et se développer, c’est aujourd’hui le gouvernement qui détient la clef » ; « Il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État ? Ce dernier vient de faire un cadeau fiscal de 20 milliards d’euros aux entreprises ! » ; « Il suffirait que l’État décide de faire entrer 50 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en formation pour que l’Afpa retrouve un équilibre financier ! »

Voilà quelques-uns des slogans qui seront brandis ce jeudi 22 novembre, par les salariés de l’association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa). Pour la première fois depuis très longtemps, et à l’appel des syndicats CGT, CFDT, Force ouvrière, SUD Solidaires, CFE-CGC et CFTC, le premier organisme de formation se met en grève et descend partout en France dans la rue. Cette mobilisation exceptionnelle est destinée à mettre la pression sur le gouvernement Ayrault, en particulier sur Michel Sapin et Thierry Repentin, les ministres du travail et de la formation professionnelle.

Car il y a urgence à l’heure où le chômage explose. L'Afpa (9 300 salariés, 160 000 stagiaires en 2011, dont 92 000 demandeurs d'emploi, 216 centres) joue sa survie. Depuis le changement brutal de son modèle économique et l’ouverture à la concurrence du marché de la formation en 2009, la vénérable institution connaît une crise sans précédent (voir en “lire aussi”, nos enquêtes précédentes). Après avoir frôlé la cessation de paiement en juin, son déficit devrait atteindre 75 millions d’euros fin 2012 ! Une situation guère tenable très longtemps. « On a lié les jambes et les bras de l’Afpa tout en la mettant en demeure de courir », dénoncent les syndicats.

Au sommet de l’État, on mesure la gravité de la crise et on promet de refaire de l’Afpa le bras armé de l’État en matière de formation en particulier des chômeurs. « Sans le changement de majorité, l’Afpa aurait déposé le bilan », reconnaît dans une interview récente à la Dépêche du Midi, Thierry Repentin, le ministre délégué à la formation professionnelle, qui renvoie la responsabilité sur l’ancien gouvernement de Nicolas Sarkozy.

« Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a, dès le mois de mai, pris en main le dossier et mis en œuvre les mesures nécessaires à la poursuite de l'activité. L'État a débloqué près de 20 millions d'euros de paiements de factures restées en suspens. Un nouveau président a été nommé, il nous a fait des propositions de sauvetage de la structure ; nous les étudions. Les décisions vont intervenir rapidement », poursuit le ministre.

«L’État nous a mis la tête sous l’eau. À lui de nous sauver»

Pour relever l’Afpa au bord de la faillite, et dont l’avenir reste suspendu à une recapitalisation de l’État (estimée à hauteur de 200 millions d’euros), Yves Barou, le nouveau président nommé en juin, ex-directeur général de Thalès, a présenté le 15 novembre à l’association des journalistes de l’information sociale, l’AJIS, son plan de refondation visant à un retour à l’équilibre en 2015 ou 2016. Objectif : « Créer le champion français de la formation professionnelle ».

La nouvelle direction veut repenser l'offre avec des formations modulables et sur-mesure, doper son activité d'accompagnement des plans sociaux. Elle prévoit aussi une cure d’économies de 102 millions d’euros qui passera par la suppression de 500 postes d’ici 2007 via un plan de départs volontaires et le gel des salaires en 2013. Elle promet d'investir dans le « capital humain » en embauchant de 600 à 700 formateurs et d'injecter 135 millions d'euros dans la modernisation des plateaux techniques.

Pour les syndicats qui demandent à être reçus par le gouvernement, ce plan de refondation est « intéressant mais pas à la hauteur de la situation ». « Il ne nous satisfait qu’à moitié. Pour l’heure, ce ne sont que de bonnes intentions. Nous attendons qu’il se traduise en actes. L’État nous a mis la tête sous l’eau. C’est à lui de nous sortir de l’eau », réagit Fabrice Casselman, délégué régional CFDT en Picardie, élu au comité central d’entreprise.

Dans cette région où Mediapart s’était rendu en février dernier, bassin industriel sinistré par le chômage où le niveau de qualification est l’un des plus bas de France, et le taux d'illettrisme l'un des plus élevés, la mobilisation des salariés de l’Afpa sera très forte ce jeudi 22 novembre. C’est l'une des plus petites régions de l'Afpa, qui avait parmi les meilleurs résultats financiers. Aujourd'hui, en déficit (moins 3 millions d’euros alors qu’elle totalisait 5 millions d'euros d'excédents brut d'exploitation en 2009 avant la réforme !), le démantèlement y est criant.

Stagiaires en baisse et de moins en moins satisfaits, notamment les chômeurs, salariés déboussolés qui se retrouvent sans activité et contraints à la mobilité géographique pour certains, formateurs en sur- ou sous-activité, effectifs saignés... L’Afpa-Picardie n’en finit pas de se déliter. Les conditions de travail y sont particulièrement dégradées. Au lendemain de notre enquête que vous pouvez relire ici et à la suite du changement de majorité présidentielle, une nouvelle équipe de direction a été mise en place. Mais les maux demeurent.

« Démissions, accidents du travail, tentatives de suicide... Les salariés sont encore plus à bout », constate Jean-Luc Madani, défenseur Prud'hommes pour l'Oise, secrétaire du CHSTC et délégué CFDT. L'ex-directeur régional d'exploitation, longtemps en accident du travail, qui avait témoigné de son mal-être au travail depuis la mise en place de la réforme sous couvert d’anonymat lors de notre enquête et qui avait fini par démissionner quelques mois plus tard, s’est donné la mort en se jetant sous un train en octobre dernier.

Convaincue que ce drame est « lié aux pressions de la direction régionale de l’époque, à un management destructeur », la CFDT-Picardie s’organise pour porter l’affaire devant les tribunaux « pour sa famille ».


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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:07

 

 

Rue89 - Robots tueurs 23/11/2012 à 11h54
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

 

 

Terminator n’est plus un personnage de science-fiction : c’est une arme qui pourrait être opérationnelle d’ici vingt ou trente ans. Un « robot tueur » qui n’est pas télécommandé, mais entièrement autonome.

Vous le programmez pour « nettoyer » un immeuble, avec autorisation de tuer tous les êtres humains de plus de 1,30 m s’y trouvant : ensuite, il se débrouille. Ou bien, si c’est un drone, vous l’envoyez au dessus d’un champ de bataille, il détecte tous les véhicules ennemis et les détruit un par un.

La bande-annonce de « Terminator », de James Cameron, 1984

Ces armes ne sont pas sans poser des questions éthiques. Lundi, plusieurs ONG et prix Nobel de la paix ont lancé un appel pour une « interdiction préventive » et mondiale des armes autonomes.

Human Rights Watch, International Human Rights Clinic et la Nobel Women’s Initiative ont lancé à Washington une campagne pour alerter l’opinion sur ces robots tueurs alors que des gouvernements ont déjà commencé à en développer.

Les robots n’ont pas d’états d’âme

Le terme « arme pleinement autonome » désigne un robot capable d’exécuter une mission sans aucune intervention humaine. Un tel engin est capable de se mouvoir indépendamment, s’adapter à un terrain et un environnement spécifique et faire usage d’un système létal de manière autonome.

C’est donc un algorithme et non un cerveau humain qui décide de la préservation ou de la destruction d’une cible, éventuellement humaine. Il a un grand avantage pour les militaires : il n’hésite pas à tuer.

Contrairement à ce que l’on voit dans les films de guerre, les militaires ont tendance à éviter, quand ils le peuvent, de tuer. Ils tirent peu, et quand ils le font, ils peuvent mal viser.

La formation des soldats vise justement à casser ce conditionnement pour les rendre capables de tuer. Les robots, eux, ne posent pas ce « problème » aussi vieux que la guerre.

Inquiétude des ONG et de la Croix-Rouge

Le rêve de guerres entre robots et sans perte humaine apparaît aujourd’hui comme une chimère. Le risque est plutôt de multiplier, avec ces armes nouvelles, le nombre de morts. Pour Steve Goose, directeur de la division armes à Human Rights Watch :

« L’exercice par l’homme d’un contrôle sur la guerre robotisée est essentiel pour réduire le nombre des morts et des blessés parmi les civils. »

Il s’inquiète en outre des cas de « violation inévitable des droits de l’homme » et se demande qui en endossera la responsabilité. Sa collègue Bonnie Docherty souligne quant à elle l’absence de compassion d’une machine, les erreurs potentielles dans la distinction entre civils et militaires et dénonce la création d’un « outil parfait pour les dictatures ».

 

 

« Armes : halte aux “robots tueurs” »

Réalisé par Human Rights Watch

Ces préoccupations ne datent pas d’hier. En 1987, le Comité international de la Croix-Rouge avait déjà fait une déclaration apocalyptique pour alerter l’opinion sur des enjeux soulevés par cette technologie :

« L’usage d’armes de longue distance, à faible niveau de contrôle [humain, ndlr] ou connectées à des capteurs placés sur le terrain mène à une automatisation du champ de bataille où le soldat joue un rôle toujours plus réduit... Toutes les prédictions s’accordent sur le fait que si l’homme ne domine pas la technologie mais la laisse le dominer, il sera détruit par celle-ci. »

Les armes existantes

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Le monde où les guerres feraient intervenir des robots autonomes ne serait pas si éloigné, à peine deux ou trois décennies selon le rapport « Losing Humanity » publié lundi par Human Rights Watch.

Des précurseurs de cette nouvelle technologie sont déjà en service. Des armes automatiques défensives sont opérationnelles dans la marine américaine et capables d’intercepter des missiles en plein vol, voire pour les modèles les plus récents de se défendre contre des navires, hélicoptères ou tirs d’artillerie.

Autre illustration d’actualité : le système antibalistique israélien « Iron Dome », capable d’intercepter les roquettes tirées depuis les territoires palestiniens si leur trajectoire venaient à toucher des zones civiles.

La recherche en robotique militaire évolue très rapidement. En témoigne l’avion-drone X-47B commandé par les forces navales américaines qui est capable de décoller et d’atterrir sur un porte-avion ainsi que se ravitailler en vol. Les Britanniques testent de leur côté le Taranis, avion autonome de combat, tandis qu’Israël développe son modèle Harpy également pourvu de capacités létales.

 


Prototype d’avion autonome de combat Taranis (AP/BAE Systems)

 

Flou juridique

Au-delà des mises en garde, des polémiques morales et des scénarios de série B, se pose la question de la réglementation juridique de ce nouveau type d’armement.

Qui serait responsable en cas de dysfonctionnement ? Qui, du technicien qui a conçu la machine, du commandant qui a déclenché l’opération ou du fabricant hériterait de la responsabilité légale ?

De plus, les robots tueurs n’appartiennent pas à une classe d’armes identifiée et ne tombent donc sous le coup d’aucune réglementation spécifique, d’où l’appel du pied des ONG pour la négociation d’un traité international.

Une procédure est pourtant prévue pour combler ce type de flou juridique. L’article 36 du Protocole additionnel aux Conventions de Genève du 12 août 1949, ratifié universellement, oblige les Etats à évaluer la compatibilité d’une nouvelle technologie de l’armement avec les principes de droit international et humanitaire auxquels ils sont liés.

Conflit avec le droit humanitaire international

Or le rapport « Losing Humanity » souligne que plusieurs règles de droit international pourraient contrevenir au développement des robots tueurs.

  • la clause de Martens : la clause de Martens rédigée à la Haye en 1899 interdit l’usage d’armes qui iraient à l’encontre « des usages établis entre nations civilisées, des lois de l’humanité et des exigences de la conscience publique » ;
  • le principe de distinction  : véritable pierre angulaire du droit humanitaire, le principe de distinction élaboré dans l’article 48 du Protocole additionnel établit l’obligation de faire une distinction entre populations civiles et les combattants armés. Une arme ou attaque qui ne parviendrait pas à distinguer les deux parties serait illégale ;
  • le principe de proportionnalité : l’article 51 du Protocole rappelle que les forces armées doivent faire preuve de mesure dans leurs attaques et ne pas causer « des pertes en vies humaines dans la population civile » qui seraient « excessi[ves] par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu ». On est en mesure de douter qu’une machine puisse réaliser une évaluation pertinente de la proportionnalité d’une attaque ;
  • le principe de nécessité : notion diffuse qui imprègne le droit international, la nécessité dans le cadre d’une action militaire renvoie à l’obligation de diriger l’usage de la force contre l’ennemi et dans le seul but de gagner la guerre. Toute action qui n’a pas pour but la victoire est prohibée (comprendre tortures, exécutions sommaires...).

Le rapport appelle donc les Etats développant cet armement à respecter leurs obligations, c’est-à-dire « émettre des rapports juridiques détaillés sur toute technologie proposée ou existante qui pourrait conduire à de tels robots ». Ces rapports permettraient, selon l’état d’avancement de la technologie, de mieux établir la compatibilité ou l’incompatibilité de ces robots avec les principes du droit humanitaire.

Les rédacteurs du rapport eux n’ont pas attendu les compte-rendus des Etats pour rendre leurs conclusions sur l’usage des robots tueurs : pour être conformes au droit humanitaire international, les armes pleinement autonomes auraient besoin, selon eux, « de qualités humaines dont elles manquent de façon inhérente ». En particulier, de tels robots « n’auraient pas la capacité de se lier aux autres humains et comprendre leurs intentions ».

 

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:55

 

 

Rue89 - « Vrais méchants » 23/11/2012 à 17h14
Martin Untersinger | Journaliste Rue89

Internet, c’est le mal : à Sciences-Po, un agent du contre-espionnage m’a expliqué pourquoi Facebook ou Copains d’avant étaient les meilleurs amis des espions.

 

 


Q (Ben Whishaw), geek des services de renseignement britanniques dans le dernier James Bond, « Skyfall » (Francois Duhamel/Danjaq, LLC, United Artists Corporation, Columbia Pictures Industries, Inc.)

 

En mai, l’Elysée a été piraté et les ordinateurs de plusieurs conseillers haut placés infiltrés, révèle L’Express de ce mercredi.

Hasard du calendrier : le jour de la sortie de l’hebdomadaire, j’ai assisté à un séminaire de formation en sécurité informatique dispensé par un policier de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, le service de contre-espionnage français, issu en 2008 de la fusion entre RG et DST).

Ce séminaire, qui se déroulait dans les locaux de Sciences-Po à Paris, n’était ouvert qu’à certains étudiants de l’école, pas aux journalistes (mais voilà, je suis l’un et l’autre).

Le but : sensibiliser les futurs fonctionnaires (ou cadres) aux enjeux de la protection de leurs données et celles de leur employeur. Comment ? En nourrissant la paranoïa vis-à-vis d’Internet, en faisant bien comprendre que le Web, c’est sale et plein de dangers.

« Je connais déjà certains d’entre vous »

Il commence, se présente :

« C’est la dernière fois que je vous dis mon nom. »

On se contentera donc du petit panonceau qu’il y a devant son bureau : « DCRI » (plus tard dans la matinée, son nom réapparaîtra dans un logiciel utilisé pour une démonstration). Monsieur DCRI est « spécialiste des réseaux sociaux » et, logiquement :

« Hier soir, j’ai fait vos réseaux sociaux. On verra plus tard ce que j’ai trouvé. Je connais déjà certains d’entre vous visuellement. »

Un léger froid s’installe parmi la trentaine de participants et je me crispe un peu à l’idée d’un espion fouinant sur ma page Facebook.

La DCRI aime Facebook (et Copains d’avant)

On le savait plus ou moins, mais là, ça se confirme : les services secrets adorent les réseaux sociaux.

« Avant les réseaux sociaux, on devait faire des planques. Avec Facebook, on gagne du temps et on n’a plus besoin de sortir. Sur vos pages Facebook et sur Twitter, vous donnez vos goûts et vos opinions. C’est grâce à ça qu’on se fait une idée de la psychologie de la personne. »

Situation professionnelle, goûts, désirs, habitudes : tout est bon dans les réseaux pour établir le profil d’un suspect ou d’une personne à approcher.

Parmi les réseaux sociaux, la DCRI a un petit faible : Copains d’avant, « le Facebook du vieux ».

Le bon conseil de la DCRI pour votre page Facebook
Entre « les naturistes du numérique », qui affichent toute leur vie sur Internet, et les phobiques du numérique, il faut adopter « une position intermédiaire » pour maîtriser ce que l’on dit de vous. Cela nous semble également une bonne idée.

Il faut dire que certains en ont une utilisation particulièrement légère : ils détaillent leurs compétences et leurs responsabilités dans leurs entreprises de manière bien trop précise, par exemple.

Mention spéciale à ce technicien qui a posté sur Copains d’avant une photo de lui... et de matériels spatiaux classés « confidentiel défense », son badge et ses autorisations de sécurité bien en évidence. La DCRI n’a pas trop aimé.

« C’est comme dans les films ! »

Le policier est là pour marquer les esprits, alors il se vante un peu :

« On a des pros qui peuvent ouvrir toutes les portes : c’est vraiment comme dans les films. »

On le savait depuis la parution de « L’Espion du Président » (le fameux livre sur la DCRI), mais cela fait son petit effet.

Et d’enchaîner sur les petites techniques des services, grandement facilitées par les réseaux sociaux et toutes les informations qu’on y trouve :

« Quelqu’un renverse son café sur vous. Très gentil, il vous rembourse les frais de teinturier. Quelques semaines plus tard, vous le croisez, par hasard évidemment, sur un tapis de course dans votre salle de sport. Il vous propose de vous offrir un verre. Etrangement, vous vous découvrez des tas de points communs, vous venez de la même région, vous êtes allés dans la même école. Vous vous dites : “C’est incroyable, le monde est petit !” »

Ces opérations, destinées à obtenir des informations en se rapprochant d’une cible, sont courantes. La plus longue a duré quinze ans : « Quinze ans de mise en place d’une amitié. Quinze ans de repas de couples ! »

« Un système développé pour nous coincer »

Paradoxalement, notre policier, s’il utilise beaucoup les réseaux sociaux, n’aime pas trop les géants américains du Web, quitte à verser dans un brin de paranoïa :

« Ce genre de jouet [les smartphones, ndlr] ont des applications de traduction. Gratuites. Pourquoi ? Pour généraliser l’installation de l’application. Pour récolter de grandes masses de données. Quand on utilise Google Traduction pour traduire une documentation technique, ça envoie les données sur un serveur américain. »

Et de voir la main de la CIA un peu partout :

« Gmail, Google traduction, Twitter, Facebook, LinkedIn : c’est vraiment un système qui a été développé pour nous coincer. Ces entreprises américaines ont toutes In-Q-Tel [le fonds d’investissement de la CIA, ndlr] dans leur capital. »

Et il a raison. De là à voir la CIA partout...

Les smartphones, c’est la plaie

Comme les réseaux sociaux, il veut nous convaincre des dangers des smartphones en termes de sécurité (là non plus, il n’a pas tort) :

« J’ai besoin de 30 secondes pour piéger votre téléphone Android. Le temps moyen pour casser le code de déverouillage à quatre chiffres d’un iPhone ? Trois minutes trente ! [Il nous a fait la démonstration en direct grâce à un petit logiciel, ndlr] Dupliquer l’intégralité du contenu de votre téléphone ? Vingt minutes maximum ! »

La petite astuce, avec la généralisation des smartphones et leur connexion 3G (qui permet d’accéder à l’Internet mobile) ? Très simple :

« On brouille la 3G pour que les téléphones descendent sur le réseau inférieur, le réseau Edge, qui est mal chiffré. »

Plus facile ensuite d’intercepter certaines informations : contrairement aux lignes fixes, il est possible d’écouter un téléphone mobile sans se brancher directement sur la ligne, lorsqu’on est à proximité.

Bercy piraté par un entretien d’embauche ?

Au fil de sa présentation, notre policier nous aide à mieux comprendre les quelques attaques informatiques qui ont touché la France :

« Il faut cibler l’ego [pour obtenir des informations, ndlr]. En organisant de faux entretiens d’embauche par exemple, où on pousse la personne à étaler ses compétences et ses infos. C’est arrivé à un responsable informatique d’un ministère. Quelques semaines plus tard, le ministère a été piraté. »

Ce genre de techniques permet de rassembler de précieuses informations : quel est le système de défense mis en place ? Quelles sont les marques et les logiciels utilisés ? On avait presque oublié cette histoire de ministère, quand soudain :

« Bercy, on sait que c’était la Chine [Ah bon ? Je pensais naïvement qu’on en était resté au stade des suspicions, ndlr], peut-être à travers un faux entretien d’embauche. »

Travailler dans les transports, c’est risqué

Le long de ce que la DCRI appelle « les lignes professionnelles », là où circulent de nombreux patrons (Paris-Toulouse pour l’aéronautique, mais aussi dans le Thalys ou l’Eurostar), il y a beaucoup de regards baladeurs. Et de caméras et appareils photo pour les seconder.

Notre agent explique ainsi qu’un patron a perdu un grand marché d’éoliennes off-shore, simplement parce qu’il avait potassé sa réponse commerciale dans les transports.

Selon le fonctionnaire de police, il y a encore du boulot à faire dans l’hygiène numérique de certains patrons. Et de nous raconter l’histoire de cet industriel, dans le train :

« Au bout de 30 minutes de trajet, il est parti pendant 40 minutes, en laissant tout ouvert : son ordinateur, sa messagerie, son téléphone. »

A son retour à sa place, il a eu droit à une gentille « sensibilisation » de la part de notre conférencier. Certains n’ont pas eu cette chance :

« Un jour, avec un collègue, on a dû “sensibiliser” des industriels de l’électronique de défense dans un avion. Ils manipulaient des “tampons rouges” [des documents classifiés, ndlr]. On les a “accueillis” chez nous. Et chez nous, c’est pas une sensibilisation. C’est une garde à vue, et il n’y a pas de café ou de jus de fruits. »

La France, un peu en retard

Ces deux larrons ne sont pas les seuls à faire n’importe quoi :

« Pendant longtemps, on n’a pas vendu notre fameux avion [probablement le Rafale, ndlr], car on ne savait pas sécuriser l’information. »

Autre exemple :

« Le pire, ce sont les hôtels à l’étranger. Une grande entreprise négociait en Asie pour une centrale nucléaire, ils ont attendu que tous les membres de l’équipe soient arrivés pour louer une salle dans un grand hôtel. Des services étatiques les ont écoutés, et bam ! Le contrat de centrale nucléaire a été perdu. »

Il nous parle aussi du micro placé dans les taxis chinois au moment des Jeux olympiques :

« Beaucoup d’industriels ont la fâcheuse habitude de faire une dernière réunion dans le taxi ou le soir à l’hôtel. »

« Le numérique, c’est quelque chose de dangereux »

En conclusion, le policier en rajoute une couche :

« On n’est pas dans un monde de Bisounours. En face, il y a de vrais méchants. Le numérique, c’est vraiment quelque chose de dangereux et c’est pour ça que les Etats se démènent et on rame. c’est une course à l’armement. »

Le patriotisme doit aussi être numérique :

« A l’étranger, si vous n’êtes pas prudents, vous dégradez le drapeau bleu-blanc-rouge et ça, vous avez tendance à l’oublier. C’est votre comportement qui va décider de notre sort économique. »

Ce que j’ai appris

  • Ne pas trop donner d’informations personnelles et professionnelles sur les réseaux sociaux ;
  • ne jamais (JAMAIS) se connecter sur un réseau WiFi public, ouvert et sans mot de passe, surtout dans les aéroports ;
  • paramétrer la sécurité de son réseau wifi en « WPA AES », car des choses très embêtantes peuvent vous arriver si votre réseau est piraté (comme se faire squatter par un pédophile, dixit notre policier) ;
  • lors d’un déplacement à l’étranger, ne rien stocker sur son ordinateur, préférer une clé USB chiffrée, plus discrète ;
  • si vous vous faites approcher par un service étranger (chantage, par exemple), il faut aller en parler avec la DCRI (« Nous sommes vos alliés ») ;
  • dans les transports, il faut toujours conserver son ordinateur sur soi ;
  • protéger ce dernier avec un mot de passe long et unique.
  • on peut être un agent de la DCRI spécialiste des réseaux sociaux, et ne pas se rendre compte qu’un journaliste assiste à sa conférence.
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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:46

 

 

Rue89 - Témoignage 22/11/2012 à 19h25

Florian Charioux

 

Suite à votre article relayant la grève européenne du 14 novembre 2012, dans lequel un riverain se plaignait de la passivité des Portugais, « mous du genou » par rapport aux Espagnols ou aux Grecs, je souhaitais informer les lecteurs français de la gravité de la situation au Portugal et de la réalité de ce qui s’est passé à Lisbonne ce jour-là.

Pourquoi cette manifestation le 14 novembre ?

Making Of

Florian Charioux est français, a 40 ans et habite Lisbonne depuis 2007.

 

Il nous a contactés par e-mail pour réagir à notre suivi en direct des manifestations anti-austérité qui ont eu lieu en Europe mercredi 14 novembre.

 

Un riverain présent à Lisbonne nous rapportait en effet que la manifestation avait été peu suivie et que les Portugais avaient « du mal à se mobiliser ».

 

Nous avons arrêté le live blogging avant que des violences n’éclatent entre manifestants et forces de l’ordre au Portugal. Le lendemain, nous évoquions cependant ces violences, grâce au témoignage d’un autre riverain.

 

Florian Charioux en fait le récit.

 

Etienne Baldit

En mai 2011, face à une crise économique sans précèdent, le gouvernement socialiste de l’époque, avec à sa tête le Premier ministre Jose Socrates, se voit dans l’obligation de faire un emprunt auprès du FMI. Un prêt de 78 milliards d’euros est accordé. Le Portugal rejoint la Grèce et l’Irlande, si affectueusement surnommés Pigs (Portugal-Irlande-Greece-Spain) par les ultralibéraux de la City à Londres.

Ce prêt est versable en plusieurs fois sur trois ans, sous contrôle trimestriel de la « troïka » (FMI-Banque centrale européenne-Union européenne).

Concrètement, cela signifie que l’Etat portugais n’est plus souverain mais sous tutelle.

En échange de ce prêt, le nouveau gouvernement (en juin, le Premier ministre socialiste a démissionné, des élections anticipées ont eu lieu, et le pouvoir est passé à droite, avec l’élection du leader du Parti social démocrate, Pedro Passos Coelho) s’est engagé avec zèle dans un vaste plan de rigueur et de réformes, ayant soi-disant pour but de relancer la compétitivité de l’économie nationale, et surtout de rassurer les banques internationales. La guerre contre le peuple est déclarée.

Comment la rigueur se traduit-elle ?

La crise, c’est la suppression des treizième et quatorzième mois des fonctionnaires, la baisse régulière des retraites, des salaires, des remboursements de soins, des allocations chômage (plus ou moins à chaque trimestre, après la visite des membres de la troïka).

La TVA sur les produits alimentaires est passée de 5 à 23%, les impôts sur le revenu augmentent, tout comme le prix de l’électricité et de l’eau, des transports en commun (à titre indicatif, quand je suis arrivé en 2007 à Lisbonne, le prix du ticket de tram était de 80 centimes d’euros ; il est aujourd’hui de 2,80 euros et augmente chaque mois) et, bien sûr, le chômage. Les chiffres officiels donnés il y a quelques jours annoncent 15,8%, 39% chez les jeunes (pour information, il est de 25% en Espagne, 60% chez les jeunes).

Ces derniers mois, plusieurs grosses manifestations ont eu lieu un peu partout au Portugal. Leur but est le même depuis le début : protester contre ces mesures d’austérité qui tuent le peuple à petit feu. Pas si petit que cela d’ailleurs. Les classes moyennes sont en train de se paupériser de façon inquiétante et les pauvres n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.

Certains de mes amis proches ont soi-disant « la chance d’avoir du travail », mais doivent choisir entre se soigner, se chauffer et manger. Pas la peine de préciser que tous choisissent d’abord de se nourrir. Si les mesures d’austérité imposées par la troïka continuent, une crise humanitaire majeure va s’installer, comme c’est déjà le cas en Grèce.

La manifestation du 14 novembre s’élevait contre cela. Elle avait la particularité d’être une grève européenne (suivie surtout par les pays les plus touchés, à savoir Portugal, Espagne, Italie et Grèce).

Les Portugais sont profondément pacifistes. Ils sont, à juste titre, très fiers de la Révolution des Œillets, qui s’est déroulée presque sans effusion de sang.

Ils souhaitent continuer aujourd’hui le combat dans la non-violence. C’est pour cette raison que, jusqu’à ce fameux mercredi 14 novembre, absolument aucune violence n’a eu lieu de la part des manifestants.

De plus, le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, a insisté pour que tout le monde se serre la ceinture, police et armée comprises.

Des manifestants qui ont connu la dictature

Deux rendez-vous ont été fixés, ce 14 novembre :

  • un par la CGTP (principal syndicat portugais) ;
  • un autre par des indépendants (dont je fais partie, rassemblant « Indignés », Anonymous, étudiants, et autres citoyens) devant le consulat espagnol.

La marche commence à 14 heures. Environ un millier de personnes sont présentes dans mon cortège ; beaucoup plus pour celui de la GGTP. Nous entamons différents chants et slogans contre la troïka et le gouvernement portugais.

L’ambiance, comme toujours depuis le début des révoltes populaires, est bon enfant.

La marche est pacifique. Bruyante, certes, mais aucunement violente. Dans les rues que nous traversons pour nous rendre au Parlement, beaucoup de personnes âgées nous applaudissent de leurs fenêtres, et reprennent en chœur « Grandola » de Zeca Afonso, LA chanson qui a déclenché la Révolution des Œillets après sa diffusion à la radio le 25 avril 1974. Ça me fait chaud au cœur de voir ces personnes qui ont connu la dictature être avec nous.

Vers 16 heures, nous arrivons devant le Parlement, où se trouvent déjà le cortège de la CGTP et plusieurs milliers de personnes. La situation est identique aux manifestations précédentes : une masse de gens faisant face au Parlement, protégé par des grilles, et à une multitude de CRS ultra-armés. Mes amis et moi-même décidons de partir.

Les CRS chargent : une première

Ce n’est qu’une fois arrivé chez moi que je vais apprendre ce qu’il se passe.

A 17h40, quelques pierres et bouteilles vides sont lancées sur les policiers se tenant sur les marches du Parlement, mais rien de bien méchant.

A 18h15, les CRS présents sur les marches du Parlement commencent à charger. Une première depuis le début des mouvements de contestation. La violence est inouïe. Ils ne se dirigent pas vers la dizaine de personnes qui jetaient pierres et bouteilles (et qui, selon leurs dires, ont justifié la charge), ce qui aurait été très facile pour eux (une centaine de CRS armés jusqu’aux dents et ultra-entraînés auraient pu neutraliser ces personnes en moins de cinq minutes). Non : ils tapent dans le tas, sur des hommes, des femmes de tous âges et même des ados.

 

 

La charge des forces de l’ordre devant le Parlement à Lisbonne

Un mouvement de panique s’empare des manifestants qui tentent de fuir dans les ruelles avoisinantes. Les CRS les suivent et les bloquent de l’autre côté de chacune de ces rues. Et continuent à frapper violemment les manifestants pacifiques, de façon complètement aléatoire. Les témoignages abondent sur le Net et sont tous plus effrayants les uns que les autres.


Manifestante blessée le 14 novembre à Lisbonne (Rise Up Portugal)

La boucherie dure environ une heure et malheureusement, le pire est à venir. Beaucoup de manifestants ayant réussi à s’enfuir se retrouvent en bordure du Tage, à Cais do Sodré, là où se trouve une des gares principales reliant le centre-ville aux banlieues (aucun train n’est là, c’est un jour de grève).

Prison de haute sécurité

La police est présente et arrête plusieurs personnes. Les chiffres, à l’heure où j’écris, sont encore difficilement vérifiables. Le lendemain de la manifestation, la police annoncera le chiffre de vingt et une personnes arrêtées, l’Ordre national des avocats et Amnesty International Portugal celui de 120 et 100 hospitalisations (à mon avis plus proche de la réalité que celui des forces de l’ordre, considérant les dizaines de témoignages que je lis depuis le 14 novembre).

Pour les vingt et une personnes en question, arrêtées de façon aléatoire a Cais do Sodré, l’enfer va commencer. Une bonne moitié n’était pas à la manif’, mais se sont trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Les autres étaient à la manif’, pacifiquement. Leur point commun : elles sont toutes très jeunes (le plus jeune a 14 ans, le plus âgé, 22). Plusieurs sont blessées suite aux violents coups qu’elles ont reçus. L’humiliation commence : la police les allonge par terre, les menotte, avant de les embarquer de façon ultraviolente dans les fourgonnettes.

La police ne les a pas amenées au commissariat du coin, mais dans la prison de haute sécurité de Monsanto, là où sont enfermés les criminels les plus dangereux… Pourquoi ?

Les témoignages de ces jeunes, de leurs parents ou amis, et notamment celui de Sara Didelet (une des jeunes arrêtés) sont terrifiants. Ce qu’elle décrit sur son blog (en portugais) est hallucinant :

  • interdiction de contacter un avocat ;
  • interdiction de contacter les familles respectives ;
  • refus d’assistance médicale urgente (plusieurs personnes sont très sévèrement blessées, un homme par exemple avait un hématome crânien si gros qu’on ne voyait plus son œil) ;
  • pratiques d’intimidations violentes et pratiques vexatoires (tous ont été entièrement dénudés, fouillés intégralement, violemment humiliés verbalement, victimes de la torture de la vessie – interdiction d’aller uriner – et obligés de rester debout sur un carrelage gelé) : des méthodes employées quotidiennement par la Pide à l’époque de la dictature.

On est en plein délire

Les réactions des politiques sont consternantes : le président de la République, Anibal Cavaco Silva, a déclaré que la réaction policière était justifiée face à la violence des jeteurs de pierres. Le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, s’est contenté de féliciter les Portugais qui n’avaient pas fait grève. Et le ministre de l’Intérieur, Miguel Macedo, a chaleureusement félicité ses troupes pour avoir maintenu l’ordre…

Quant au responsable de la charge, Luis Elias, il explique avoir obéi aux ordres. Il y avait donc bien des directives venant d’en haut. Certains ministres et députés parlent de fermer les réseaux sociaux et de contrôler le Net pour contrôler la « désinformation »… On est en plein délire.

Les seuls à élever la voix sont l’Ordre national des avocats et Amnesty International. Et le peuple, via blogs et réseaux sociaux.

Pourquoi cette violence gratuite et injustifiée envers des citoyens qui ne faisaient que protester pacifiquement envers les mesures d’austérité inacceptables que le gouvernement leur impose depuis des mois ? Pourquoi la police, si tranquille depuis des mois, change soudainement de tactique ?

Après investigation, je commence à assembler les morceaux du puzzle qui me manquaient :

  • quelques jours avant cette manifestation, le gouvernement a discrètement augmenté le salaire des policiers de 11% et encore plus celui des militaires. Les choses sont claires : si les choses dégénèrent, la police et l’armée ne sont plus de notre côté ;

 

  • le matin même du 14 novembre, la police est venue prévenir tous les commerçants ayant des magasins aux alentours du Parlement de fermer car, pour les citer, « des choses très dures allaient se passer ». Cela m’a été confirmé par de nombreux commerçants : la préméditation est désormais avérée ;

 

  • suite à une investigation poussée d’Amnesty International et de quelques journalistes, il est presque sûr à 100% que les jeteurs de pierres ayant « justifié la charge » étaient des policiers en civil.

Le message du gouvernement est donc on ne peut plus clair. Deux alternatives s’offrent aux Portugais :

  • soit arrêter toute manifestation, sous peine de sévères répressions. Même si manifester, au Portugal comme en France, est un droit fondamental inscrit noir sur blanc dans la Constitution, jusqu’à nouvel ordre. Les Portugais sont extrêmement choqués par cette violence policière et ont peur. Ce qui était le but du gouvernement ;

 

  • soit continuer la lutte, mais cette fois je crains que les cocktails Molotov ne remplacent les œillets.

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:45

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 23.11.2012 à 11h17 • Mis à jour le 23.11.2012 à 17h03


 

 

M. Morsi est qualifié par l'opposition de "Pharaon", comme son prédécesseur le président autocratique Hosni Moubarak.

 

De violentes manifestations ont eu lieu vendredi 23 novembre en Egypte pour dénoncer un décret qui accorde de nouvelles prérogatives au président Mohammed Morsi, accusé par l'opposition de confisquer les acquis de la révolution de 2011 et de se comporter en "nouveau Pharaon".

Au Caire, la place Tahrir a été envahie par des milliers de manifestants demandant le départ de Mohammed Morsi, accusé de mener un "coup d'Etat". La police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ailleurs dans le pays, trois antennes du Parti de la liberté et de la justice, issu des Frères musulmans, ont été incendiées par des opposants. Des heurts entre partisans et adversaires de Morsi ont fait 12 blessés à Alexandrie.

A l'appel des Frères musulmans, des milliers de partisans du chef de l'Etat se sont rassemblés près du palais présidentiel, brandissant des portraits de Mohammed Morsi.

 

Des supporters du président Morsi, au Caire le 23 novembre 2012.

 

 MORSI QUALIFIÉ DE "PHARAON"

Renforcé par son succès diplomatique dans l'imposition d'une trêve entre Israël et les Palestiniens de Gaza, Mohammed Morsi, issu du mouvement islamiste des Frères musulmans, a justifié sa décision par sa volonté de "plaire à Dieu et à la nation". "Je prends mes décisions après avoir consulté tout le monde", a-t-il dit. Selon lui, l'Egypte est sur la voie de "la liberté et la démocratie".

Elu en juin premier président civil et islamiste du pays le plus peuplé du monde arabe, M. Morsi s'est arrogé dans une "déclaration constitutionnelle" le droit de "prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution" de 2011. "Les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel" tant que ne sera pas achevée la nouvelle Constitution, prévue mi-février, selon cette déclaration.

 

Lire : Morsi renforce ses pouvoirs, l'opposition appelle à manifester


M. Morsi cumule déjà les pouvoirs exécutif et législatif – la chambre des députés ayant été dissoute en juin –, et entretient des relations tendues avec une grande partie de l'appareil judiciaire. Il avait renforcé son pouvoir en écartant en août le ministre de la défense de l'ex-régime, Hussein Tantaoui.

 

"MORSI DICTATEUR TEMPORAIRE"

Les avocats, Mohamed El Baradei et Amr Moussa, opposants de poids, ont accusé  M. Morsi de "monopoliser les trois branches du pouvoir", et de chercher à "anéantir l'indépendance du pouvoir judiciaire". "Morsi a jeté de l'huile sur le feu au lieu d'agircomme un président pour toute l'Egypte" et conduit le pays vers "un enfer politique" selon M. Achour.

Le décret publié jeudi donne à l'Assemblée deux mois de plus pour rédiger la Constitution égyptienne, ce qui pourrait repousser au mois de février l'achèvement du processus nécessaire à la tenue de nouvelles élections législatives. Le président, qui a limogé le procureur général, a également ordonné la tenue de nouveaux procès pour les responsables de l'ancien régime impliqués dans des violences contre des opposants lors de la "révolution du Nil" de janvier-février 2011, ce qui implique qu'Hosni Moubarak, condamné en juin à la prison à vie, devrait lui aussi être rejugé.

A Genève, le porte-parole de Navi Pillay, haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a souligné que le décret du président Morsi soulevait de "très graves questions" sur les droits de l'homme. A Bruxelles, l'Union européenne a appelé le président égyptien à respecter le processus démocratique.

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:41

 

Le Monde - Blog -

 

Situé dans la province orientale du Zhejiang, l'immeuble de 5 étages a été rongé de tous les côtés par les pelleteuses. AFP PHOTO

 

L'obstination d'un couple de sexagénaires chinois à refuser de quitter leur appartement promis à la démolition les a amenés à demeurer coûte que coûte dans un immeuble partiellement détruit, qui se dresse désormais, totalement isolé, au milieu d'une autoroute à 4 voies, relève le quotidien The Independent.

Pour faire un rapide tour du propriétaire, jetez un œil à la vidéo ci-dessous :

 

 

L'image de cette nouvelle "maison clou" – ainsi que sont appelées en Chine les demeures habitées par des résistants aux expropriations, et qui se retrouvent perdues dans des immenses chantiers de construction – était publiée vendredi par de nombreux médias et sites Internet.

Situé dans la province orientale du Zhejiang, l'immeuble de cinq étages a été rongé de tous les côtés par les pelleteuses, sauf au niveau des fondation,s au-dessus desquelles se trouve l'appartement de Luo Baogen, 67 ans, et de sa femme de 65 ans. Les voitures frôlent leur immeuble.

Depuis quatre ans, le couple lutte pour obtenir une compensation d'expropriation supérieure au montant de 260 000 yuans (32 400 euros) offert par les autorités locales de Daxi, a rapporté le journal China Daily.

Les saisies foncières sont la principale raison des révoltes contre les autorités en Chine, pays où les zones urbanisées s'étendent rapidement, et ceux qui s'y opposent bénéficient généralement de la compréhension de la population.

En 2007 à Chongqing, une maison clou avait connu une large couverture médiatique, le couple l'habitant refusant de quitter leur logement occupé par leur famille depuis trois générations. Les promoteurs avaient creusé tout autour dun trou d'une dizaine de mètres de profondeur, coupant l'eau et l'accès à la maison. Le conflit avait duré deux ans avant que l'affaire se règle à l'amiable.

(Avec AFP)

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:34

 

 

Grèce : la descente infernale continue [article invité]
Par Okeanos
23 novembre 2012 - 14:41
(dernière modification le 23/11/2012 - 19:53)

 

OkeaNews vient de « fêter » sa première bougie. Pas de grosse fiesta en vue : l’actualité en Grèce ne le mérite pas.

Après un an, tout s’est dégradé : chômage, santé, éducation, espoir. La descente infernale continue. Le gouvernement poursuit sa politique d’austérité carabinée.

Les premiers effets du mordorandum 3 se font sentir : baisses de salaires chez IKEA, Nova, ForthNet, WindTelecom (d’autres à venir). Les fonctionnaires sont sur des listes (c’est à la mode) de licenciement.

La liberté de la presse et la liberté d’expression sont menacées quand les néonazis de l’Aube Dorée conservent une totale impunité. Et aucune réaction de l’Europe.

Pour la première fois depuis 1950, la mortalité infantile augmente en Grèce, quand l’espérance de vie aurait baissé de 2 à 3 ans depuis le début de la crise. Un travailleur sur 3 du privé aurait perdu son emploi.

L’hôpital qui soigne les séropositifs a Athènes vient d’alerter le ministère : le stock de médicaments rétro-viraux est au plus bas, même si pour le moment , toutes les personnes malades du sida ont encore accès à leur traitement.

Les tentatives de suicide sont en nette progression en Grèce.

Au début de l’année, j’avais titré « Mordorandum : vers une Grèce du tiers monde« .

Nous y arrivons.

A l’occasion de cet anniversaire d’une année d’actualité mortifère, je partage cet article d’Etienne Haug qui revient sur les évènements depuis sa venue à Athènes pour son documentaire radiophonique http://hivereuropeen.wordpress.com en décembre 2011.

 

GRÈCE : UN AN DE PLUS ET RIEN DE NOUVEAU

« Jusqu’ici, tout va bien… »

Cet article est le deuxième d’une série de trois, rédigés en conclusion du travail documentaireChroniques d’un hiver européen, une série relatant le vécu quotidien des mesures d’austérité par la population grecque.
Le documentaire est disponible gratuitement sur le site du projet  :http://hivereuropeen.wordpress.com

Chômage en Grèce :

Année Prévisions de la Troïka en Septembre 2010 : Réalité : 2010 11,80% 14,40% 2011 14,60% 21,20% 2012 14,80% 25,4%*

Croissance économique de la Grèce (PIB) :

Année Prévisions de la Troïka en Septembre 2010 : Réalité : 2010 -4,00% -4,90% 2011 -2,60% -7,10% 2012 +1,10% -7,00%**

(* chiffre à la fin Août 2012
**prévision début novembre 2012)

—–

Cela fait presque un an que les premiers épisodes des Chroniques d’un hiver européen ont été enregistrés à Athènes. C’était en décembre 2011.

Depuis, on pourrait dire que rien n’a changé. Il s’est peut être passé beaucoup de choses mais au bout du compte, rien n’a changé. Cela ne signifie pas que les choses en sont au même point, mais que la chute libre a continué durant toute cette année.

En décembre 2011, les habitants d’Athènes me disaient qu’ils avaient senti un point de bascule vers l’été 2011, moment où tout s’est accéléré et où la décomposition de la société a commencé à vraiment se faire sentir. Dans les témoignages enregistrés dans le documentaire, ils avaient donc ce sentiment depuis 6 mois. Aujourd’hui, on en arrive à un an et demi vécu à cette cadence.

Je n’ai pas pu retourner à Athènes entre temps. Par les contacts que j’ai gardés, je sais juste qu’aujourd’hui, tout est bien pire. Il n’y a plus 17% de chômeurs mais 25%. À la fin 2012, le PIB aura chuté de plus de 20%. C’est pire que la faillite de l’Argentine en 2001 et à peu près l’équivalent de la dépression économique aux Etats Unis et en Allemagne dans les années 30.

Le racisme et la violence ont connu une explosion sans précédent. Les agressions xénophobes se multiplient alors que le gouvernement en place lance des campagnes de « nettoyage » du centre ville d’Athènes, où il est question de rafles en masse d’immigrants légaux et illégaux, pour faire le tri (6000 détenus en un week-end, le 6 Août 2012, dont 1400 ont été « triés » comme « illégaux »). Les suicides « économiques » ou « politiques » se suivent et ne font plus la une des journaux, la misère gagne rapidement du terrain et l’on se prépare à l’hiver en accumulant du bois de chauffage avant que son prix d’achat ne rejoigne par manque de stocks celui du fuel. Sur la durée, peut être finit-on par s’habituer à tout.

Pourtant il s’est passé beaucoup de choses en un an. Le premier grand événement fut la fameuse « réduction de dette » accordée à la Grèce par les banques en Février 2012. Ce grand coup médiatique dont le feuilleton a duré des semaines mettait l’accent sur la bonté des créditeurs privés de la Grèce qui ont au final concédé à annuler 70% des crédits accordés à la Grèce. Et comme l’on s’est réjoui d’une telle générosité!

Juste avant ce plan, en Décembre 2011, la dette de la Grèce équivalait à 170% de son produit intérieur brut (PIB). Comment expliquer qu’après cet élan de bonté célébré par les media, le gouvernement grec annonce en Novembre 2012 que la dette grimpera à 189% du PIB en 2013? C’est à n’y plus rien comprendre… Cette annonce médiatique aurait-elle caché une réalité plus nuancée? On trouvera quelques précisions à cette adresse : http://www.les-crises.fr/retour-sur-le-plan-grec/

Puis arriva le grand événement de l’année : les élections législatives ayant pour but de remplacer le gouvernement de transition non élu de Lucas Papademos. Initialement prévues pour février 2012, elles avaient été repoussées à une date indéterminée. Elles furent enfin annoncées pour le 6 Mai 2012. Le peuple grec qui se sentait dépossédé de son pouvoir démocratique lors de la période Papademos (Novembre 2011- Mai 2012) mit toute son énergie dans ces élections, première occasion d’expression démocratique nationale depuis le début de la crise.

Le feuilleton dura à nouveau deux mois, une deuxième élection ayant dû être organisée le 17 Juin, la première ayant abouti à une impasse où aucun des partis au parlement ne fut capable de créer une coalition pour gouverner. Le duel politique opposa alors le parti conservateur Neo Demokratia (ND) en faveur d’une poursuite des politiques d’austérité à l’union radicale de gauche SYRIZA, favorable a une renégociation totale des conditions de l’aide économique à la Grèce. La question économique était bien sûr centrale dans cette élection, mais on a vu l’irruption violente et malsaine de la question du traitement à réserver aux immigrants illégaux.

L’intention radicale qu’avait SYRIZA de renégocier tous les termes des mécanismes économiques européens en place symbolisait une tentative, réaliste ou non, de remettre en cause les politiques européennes actuelles et de relancer frontalement le débat sur l’austérité à l’échelle européenne. Le parti ND a quant à lui joué sur la peur et l’angoisse d’un cataclysme national si la Grèce osait tenir tête à ses créanciers. Après une campagne extrêmement serrée qui a vu SYRIZA arriver en tête dans la moitié des sondages, le parti ND a fini par l’emporter de peu (29,66% contre 26,89% pour SYRIZA).

Un fait marquant de la campagne fut l’intervention de François Hollande sur la première chaîne de télévision privée de Grèce, trois jours avant le scrutin décisif du 17 Juin. Dans cette interview diffusée en prime time et reprise par une grande partie de la presse, il a a appelé les grecs à voter de manière responsable pour un parti respectant les engagements de la Troïka. Il a donc implicitement appelé les grecs à voter pour le parti de droite conservatrice ND et contre le parti de gauche SYRIZA. En connaissant le respect qu’ont beaucoup de Grecs pour les hommes politiques français, on peut supposer que certains électeurs se sont laissés influencer par cette intervention. Cette ingérence politique est la première de ce type depuis la fin de la dictature en 1974.

Après la victoire du parti ND, l’été s’est passé dans une résignation silencieuse. Le nouveau gouvernement a pris ses marques en promettant au peuple de tenir tête autant que possible à la Troïka dans les nouvelles négociations budgétaires. Mais en pratique, en octobre 2012, la préparation du budget 2013 impose une nouvelle série de mesures d’austérité s’ajoutant à la liste sans fin déjà en place. Au cours des derniers mois, on a pourtant entendu un changement de ton dans les déclarations officielles des représentants de la Troïka : de la compassion, de la compréhension, et parfois même l’aveu d’avoir fait des erreurs. Mais en pratique, il ne semble y avoir absolument aucun changement dans la politique menée en Grèce et ailleurs en Europe.De nouvelles baisses des salaires, baisses des allocations, augmentation du temps de travail, augmentation de l’âge de départ à la retraite : l’acceptation de ce nouveau paquet d’austérité ne sera pas facile. La population est maintenant complètement à bout, autant psychologiquement que physiquement. Sans rapide prise de conscience européenne, le « cobaye » grec risque de très mal réagir.

Pour conclure, voici plus de précisions sur le rappel « historique » des objectifs de la Troïka* présenté en début d’article. Dans ce tableau, on peut comparer la réalité de l’évolution du chômage et de la croissance en Grèce avec les projections que faisait le FMI lors de son premier bilan d’activités en Grèce en septembre 2010. Ces projections de l’évolution de l’économie sont les bases du travail de la Troïka pour l’élaboration des programmes d’austérité. ll est remarquable qu’une marge d’erreur aussi monstrueuse après deux ans de programmes ne remette pas en cause la validité des théories soutenues. Malgré ces résultats expérimentaux catastrophiques, les programmes d’austérité ont gagné lors de cette période le statut de remède indispensable pour la majorité des pays européens : Portugal, Irlande, Espagne, Italie, France…

*(Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne et Commission Européenne)

Chômage :

Année Prévisions de la Troïka en Septembre 2010 : Réalité : 2010 11,80% 14,40% 2011 14,60% 21,20% 2012 14,80% 25,4%*

Croissance économique (PIB) :

Année Prévisions de la Troïka en Septembre 2010 : Réalité : 2010 -4,00% -4,90% 2011 -2,60% -7,10% 2012 +1,10% -7,00%**

* chiffre à la fin Août 2012
**prévision début novembre 2012
Données : IMF Country Report No. 10/286 , Septembre 2010 « Greece: First Review Under the Stand-By Arrangement » ; Eurostat.

Chroniques d’un hiver européen, une série documentaire sur l’austérité en Europe
À regarder sur : http://hivereuropeen.wordpress.com
Novembre 2012.

Pour lire l’article précédent, cliquez ici.

Dans le cas ou vous souhaitez partager cet article, vous devez a minima copier également le texte ci-dessous (en conservant le lien) :
source : OkeaNews

Merci de votre compréhension.

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:26

 

Le Monde.fr avec Reuters | 23.11.2012 à 12h18

 

La dette de la Grèce doit atteindre 190 % du PIB d'ici à 2014, contre 150 % estimés lors du premier plan d'aide, en mai 2010.

 

Le nombre de tentatives de suicide en Grèce a considérablement augmenté à mesure que la crise économique s'approfondit, selon des statistiques dévoilées vendredi 23 novembre par le gouvernement. En 2009, on avait recensé 677 tentatives, en 2010, le chiffre est passé à 830 et pour l'année 2011, il y a eu 927 tentatives de suicide, a déclaré le ministre de l'ordre public, Nikos Dendias, en réponse à une question de parlementaires.

La tendance devrait se poursuivre cette année : selon les statistiques arrêtées au 23 août, la police a enregistré 690 tentatives de suicide. Les données du gouvernement ne précisent pas combien de tentatives ont été mortelles.

Le suicide d'un pharmacien de 77 ans, à la retraite, qui s'est tué par balle en avril dernier devant le Parlement grec à Athènes, est devenu le symbole des souffrances de la population dans un pays qui s'apprête à vivre en 2013 sa sixième année de récession économique consécutive. La crise a réduit de 20 % le produit intérieur brut du pays, tandis que le chômage a dépassé les 20 % de la population active.

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 17:19

 

Rue89 - « Force du droit » 23/11/2012 à 12h57
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

 

Stupéfaction parmi les militants anti-aéroport ce vendredi matin : la police ne s’est pas contentée de pénétrer dans la maison du Rosier, expulsable depuis le 15 novembre. Elle est intervenue sur une propriété privée, celle d’un agriculteur qui n’a pas encore été exproprié, ce qui est contraire aux accords signés en mai à l’issue de la grève de la faim.

Quelque 500 policiers ont été mobilisés pour l’opération, qui a tourné aux heurts en début d’après-midi et fait trois blessés, selon la journaliste de l’AFP présente sur place.

Après avoir dégagé les barricades et les tracteurs de la route, les forces de l’ordre ont atteint les constructions érigées lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre, au bois de la Châtaigneraie.

 

 

Intervention des forces de l’ordre à Notre-dame-des-Landes

Le 23 novembre 2012

Les manifestants avaient justement choisi cette propriété privée pour être à l’abri...

L’avocat de l’agriculteur propriétaire du terrain, maître Etienne Boittin, a envoyé un huissier de justice constater ce qui semble être une « voie de fait », car :

« La parcelle appartient à un agriculteur en voie d’expropriation. Il a reçu son ordonnance d’expropriation en février 2012, le jugement définitif est tombé en juillet, mais tant que les indemnités ne sont pas payées par Aéroport du Grand-Ouest (AGO), mon client reste propriétaire.

Le chèque reçu est arrivé au courrier de ce matin, après l’intervention, AGO a dû se rendre compte qu’il avait fait une boulette. L’intervention est bancale juridiquement. »

« Force à la loi » dit Hollande...

Voir le document

(Fichier PDF)

A la préfecture, on affirme que l’opération est « parfaitement légale » et qu’« il a fallu une semaine pour border l’affaire sur le plan juridique », en s’appuyant sur un article du code de l’urbanisme. Un arrêté préfectoral a permis cette opération, mais la préfecture refuse de le communiquer car « c’est un acte juridique individuel ». Rue89 se l’est néanmoins procuré et le publie [document ci-contre], considérant que ses attendus éclairent l’action des services de l’Etat.

Le problème, c’est que le propriétaire du terrain concerné n’en dispose pas non plus. Son avocat envisage d’attaquer cet arrêté au tribunal administratif.


Intervention de la police sur le campement des opposants à Notre-Dame-des-Landes, le 23 novembre 2012 (FRANK PERRY/AFP)

La représentante du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport, le Cédpa, l’élue du Front de Gauche Françoise Verchère, n’en revient pas :

« Pas de décision de justice, juste un arrêté préfectoral, c’est formidable !
Force du droit, dit le gouvernement, eh ben bravo ! Depuis quand le préfet se substitue-t-il à un juge pour dire que la maison est illégale ? »

Une plainte à venir contre la gendarmerie

Michel Tarin, un autre agriculteur en voie d’expropriation, opposant depuis quarante ans à l’aéroport, rappelle que le week-end dernier, ce n’étaient pas des cabanes, mais « de beaux bâtiments de 80 m2 avec du bois tout neuf et bien isolés » que les manifestants avaient érigés :

« Ils font comme avec les Roms, ils considèrent que puisque la maison est construite sans autorisation, peu importe que le terrain soit privé. »

L’avocat maître Raphaël Romi, actuellement sur place avec un huissier pour faire constater les faits, affirme qu’il va déposer plainte contre les forces de l’ordre pour « dégradation ».

Pendant ce temps sur Twitter

    • #NDDL : encore d'importantes clameurs et cris de guerre d'opposants ainsi que grenades assourdissantes à la nuit venant du bois de Rohanne

    • #NDDL: malgré les heurts de l'après-midi, une benne pleine de materiau de construction quitte la châtaigneraie t.co/AgumAB7d

    • #NDDL : la nuit va tomber sur la Zad, les face à face opposants gendarmes n'ont pas cessé mais Rosier aura été détruit t.co/ih3V2ApW

    • #NDDL : cour du "Rosier": hier au même endroit une AG de 40 personnes, zadistes et agriculteurs, avait constaté l'AFP. t.co/gP4Pv40d

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 16:46

 

http://terreetmer.canalblog.com

  23 novembre 2012

Les résistants de Notre Dame des Landes ont besoin de notre aide pour reconquérir la Zone à défendre et dissuader les violences policières : ils ont été évacués au petit matin mais le combat n'est pas fini, il faut donc du monde sur la ZAD et en particulier des Copwatchers pour filmer la gendarmerie.

Si vous pouvez y aller et filmer, nous vous remboursons les frais de transport et la casse éventuelle de votre matériel par les forces du (dés)Ordre.

Contact : Xavier : 06 64 18 34 21
 www.desobeir.net

Merci Philippe

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          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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