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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 19:06

 

Rue89 - Patients-clients 24/11/2012 à 12h22
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

 

Dans ces centres de santé mutualistes, les médecins qui ont refusé de passer au paiement à l’acte sont licenciés. Les patients luttent à leurs côtés. Reportage.

 


Muriel, patiente au centre de santé mutualiste de Gardanne, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

(Des Bouches-du-Rhône) Dans la salle d’attente du centre de santé de Gardanne, ville minière des Bouches-du-Rhône, Muriel a rendez-vous avec son généraliste. Depuis dix-huit ans, elle ne met plus les pieds chez un médecin libéral. Dans le privé, « on nous regarde comme des portefeuilles », dit-elle. Elle avait l’impression d’y être « une cliente et non une patiente ». Dans son centre mutualiste, elle expérimente des valeurs de solidarité qui se perdent.

Ne pas avoir de rapport d’argent avec son médecin rend « incontestablement la relation plus humaine », poursuit Muriel.

 


Sur la blouse d’un médecin d’un centre mutualiste (A.Cerdan/Rue89)

 

Plusieurs fois ces derniers mois, elle et son mari ont défilé pour sauver cette médecine mutualiste, où le docteur est salarié et ne gagne pas sa vie en fonction du nombre d’actes qu’il facture. Une médecine entièrement alignée sur les tarifs plancher du secteur 1 de la Sécu, c’est-à-dire sans aucun dépassement d’honoraires, et pratiquant le tiers payant, c’est-à-dire la dispense d’avance de frais. A l’heure où la ministre de la Santé combat les dépassements excessifs, ces centres représentent un modèle à promouvoir. Las, ils périclitent.

Une consultation toutes les douze minutes

Faute lourde

Jean-Pierre Casanova, médecin spécialiste et membre de la direction du syndicat des médecins, est convoqué ce vendredi en vue d’un licenciement pour faute lourde. Motif ? Avoir dénoncé publiquement la « circulaire de la honte ».

 

Dans une lettre à la présidente de GCM, il expliquait que l’attestation de Sécurité sociale suffisait pour vérifier que la personne est à jour de ses droits et qu’il n’était pas nécessaire d’exiger la carte Vitale. Il demandait que les médecins soient prévenus si leurs patients sont refoulés.

Dominique Eddi, le porte-parole des médecins en voie de licenciement au Grand conseil de la mutualité, explique qu’ils ont refusé la proposition de la direction de passer d’une rémunération « à la fonction » à une rémunération « à l’acte », et préféré être licenciés parce que faire dépendre leurs revenus de leur productivité est contraire à l’article 97 du code de déontologie médicale.

De plus, pour conserver leur rémunération actuelle, il aurait fallu, a calculé le docteur Eddi, faire une consultation toutes les douze minutes au lieu d’une toutes les 20 à 25 minutes actuellement (puisque la direction proposait 7,79 euros par consultation) :

« Si j’accepte ça, je vais faire une médecine de merde. Vous toussez, et bien prenez un antitussif et tant pis si vous avez la tuberculose. »

Très en colère, l’homme à la mèche grise et folle assure que depuis 33 ans, il pratique une « médecine sociale et solidaire » – comme on dit de l’économie – et n’a pas l’intention de s’arrêter.


Le médecin Dominique Eddi lors d’une manifestation à Marseille, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

« Médecin rouge » installé sur une terre ouvrière à l’occasion d’une « rencontre avec le mouvement social », il met l’accent sur la prévention. Passer du temps à questionner ses patients, travailler en groupe, cela a permis par exemple de révéler le scandale de l’amiante, témoigne le docteur Jeanne Rossi, généraliste à Port-de-Bouc, et active dans l’Association médicale pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME).

« Nos patients nous interpellaient sur leurs pathologies et grâce à la mise en réseau et à une relation fusionnelle avec eux, on s’est rendu compte du lien des entre leurs pathologies et leur environnement. »

Public précaire

Les centres mutualistes de GCM soignent 10% de la population des Bouches-du-Rhône, 200 000 patients parmi les publics les plus précaires.

 

En comparaison avec la moyenne du département, la « patientèle » de ces centres compte 20% de malades en affection longue durée, de personnes âgées et de CMU (couverture maladie universelle) supplémentaires, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociale (Igas).

Le Grand conseil de la mutualité (GCM), qui rassemble les mutuelles de Provence, est au bord du dépôt de bilan, et ses centres de santé populaires avec. Une mauvaise gestion, ajoutée à des coûts structurellement élevés (secrétariat, gestion, informatique...) ont abouti à un déficit colossal (27 millions d’euros de passif cumulé), et au licenciement de 33 des 42 généralistes.

Certes, le tiers payant coûte cher en trésorerie (plus de 3 euros par acte, selon une étude des Mutuelles de France).

Certes, le fait d’exercer une médecine plus lente (20 à 25 minutes par patient) a aussi un coût.

Mais cette lenteur permet aussi de ne pas multiplier les actes, de moins prescrire, d’agir en prévention... et, in fine, fait faire des économies à la Sécu !

 


Au centre de santé mutualiste de Marseille, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

« Un malade chronique, je lui fais ses ordonnances pour six mois et ça lui évite de revenir... Le dépistage du cancer du colon, je ne suis pas payée pour le faire, mais je le fais quand même. »

Des exemples comme ceux-là, le docteur Catherine Roncin, généraliste au centre GCM de Gardanne, en a beaucoup.

Aujourd’hui licenciée, elle ne s’inquiète pas pour son avenir mais pour celui de ses patients. Son préavis de licenciement s’achève le 7 décembre, et ce jour-là, elle ne sait pas ce que vont devenir ses patients, qu’elle doit informer elle-même de la suite - dont elle ne sait rien.

La direction cherche à recruter d’autres médecins, mais « il y a peu de chances qu’elle en trouve, la dernière fois qu’elle a fait venir des médecins roumains en remplacement, ils ne sont pas restés. Il faudra en faire venir de Cuba », témoigne son collègue généraliste, Pierre Imbault.

 


Le centre de santé mutualiste de Gardanne, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Les médecins mis au chômage imaginent un centre de santé municipal géré en coopérative et impliquant les usagers, sous l’égide de l’association des amis de la médecine sociale et mutualiste. Pour Christian Saout, président de l’association le CISS, qui représente des usagers, une telle alliance « serait formidable » :

« Ce serait l’antidote social à la privatisation de la santé. Et le moyen juridique existe avec les sociétés coopératives d’intérêt collectif, les SCIC. »

Dans la plupart des villes concernées (Martigues, Port-de-Bouc, Berre, Gardanne, Miramas), les élus réfléchissent à soutenir ces projets.

Une médecine non-sélective

L’ambiance s’était déjà nettement dégradée depuis le 1er novembre, date à laquelle est parue une circulaire demandant que ne soient plus soignés les patients sans carte Vitale – première entorse à la politique de non-sélection des patients. La mutuelle a beau jurer que « jamais » elle ne refusera de soigner, n’empêche, des patients qui fréquentent ces centres depuis des décennies ont bien été refoulés, « dans des crises de larmes », témoigne le docteur Eddi.

 


Fatiah Terki à Marseille lors d’une manifestation pour sauvergarder les centres de santé mutualistes, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

Fatiah Terki, issue d’une famille de quatorze enfants, où l’on sait ce que se priver de soins veut dire, se mobilise pour ces centres, car « c’est ce qu’on laisse à nos enfants ». Après avoir longtemps erré de médecin de ville pressé en kiné incompétent, cette mère de trois enfants, dont une asthmatique, a rencontré les équipes pluridisciplinaires du centre mutualiste de Septème-les-Vallons et défilait à Marseille le 6 novembre pour sauver leur emploi :

« Pendant des années, je me suis demandé pourquoi je payais la Sécu alors que je n’étais pas bien soignée. Je devais revenir deux fois quand j’avais la grippe avant d’avoir un arrêt maladie.

C’est mon employeur qui me disait de retourner chez le médecin pour ne pas contaminer les enfants... Avec mon médecin mutualiste, j’ai appris les techniques de kiné respiratoire et ça m’évite des consultations en urgence. »

Avec la déconfiture du Grand conseil de la mutualité, c’est toute une page de l’histoire sociale française qui est en train de se tourner. Au début des années 2000, les mutuelles ont entamé une lente « dérive assurantielle » : au nom du droit européen, un nouveau code de la mutualité est entré en vigueur, séparant la partie assurance de la gestion des structures sanitaires et sociales. Le docteur Eddi se souvient :

« Avant, à la mutuelle de Martigues, on avait 3 000 adhérents, la démocratie directe fonctionnait, tout le monde se connaissait. Mais l’absorption des petites par les grosses a tout changé. »


Devant le centre de santé mutualiste de Marseille, en novembre (Audrey Cerdan/Rue89)

 

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 18:14

 

 

Vendredi 23 novembre à midi, les salariés de l'usine Fontanille rentrent du tribunal de commerce. Celui-ci vient de valider leur offre de reprise de l'entreprise pour laquelle certains travaillaient depuis plus de 20 ans. Ils entrent dans des locaux qui leurs appartiennent désormais et dont ils sentent -avec joie- que la charge leur revient désormais. Ils attendent fébrilement que Benoît Hamon, ministre délégué à l'économie solidaire, leur rende visite vers 15 heures. Mais surtout ils parlent sans s'arrêter de ce qui vient de se passer et de ce qui va arriver désormais.

« C'est géant ce qu'on a fait là », se félicitent-ils tous au détour des conversations. « On reprend possession de notre usine », jubile l'un d'eux. « C'est sur que ça change notre vision de la boîte », répond un brin pensif Michel Mallet un des teinturiers.

René Visconte, grand rouquin en charge de la comptabilité de l'entreprise est l'un des cadres qui a porté le projet lancé initialement par Paulo Terroso, délégué CFDT de l'usine. A chaque employé qui vient le voir (ils sont d'ailleurs désormais tout autant sociétaires que salariés), il explique les plans pour les jours qui viennent. Rédaction des contrats, dépôt des statuts, reprise des contacts avec les clients.

« On va arrêter de penser avec des 'si ' maintenant », sourit le comptable alors que jusqu'à présent ils vivaient pendus à une décision qui leur échappait. Voilà qu'ils pensent déjà à un repas de Noël qu'ils pourraient passer ensemble. Comme si la vie repartait, ils balaient les quelques débris qui reposaient à l'entrée du parking où ils tenaient le blocus de l'usine. Dans son bureau d'ancien directeur commercial, Rolland Arnaud, range quelques papiers, bien maigre reliquats d'une lutte de trois semaines après 23 ans passés dans l'entreprise. Lundi il reviendra ici en tant que PDG de la SCOP, lui qui à 50 ans n'avait encore jamais endossé l'habit de patron.

 

Rolland Arnaud, 50 ans. Ancien directeur commercial travaillait depuis 20 ans à Fontanille. Il est désormais le PDG de Fontanille SCOP pour un mandat de 4 ans.

 

Les SCOP existent depuis longtemps, mais elles restent encore peu connue par de nombreux organismes d'aide à l'industrie ou aux entreprises. Est-ce que cela vous a posé des problèmes dans le projet de reprise ?

Oui ça a posé certains problèmes. On l'a vu à travers les banques, à travers tout le montage du projet. Quand on le présentait au début, on nous recevait, mais c'était par pure politesse. Nous voyions bien que les gens n'y croyaient pas trop. Et puis le projet a évolué et a grandi. Et quand enfin on a eu une banque qui nous suivait, c'est comme si d'un coup on avait une boîte postale chez nous. Comme si on commençait à exister. Ça a été un tournant pour le projet, et à partir de là, une autre banque a été d'accord pour nous suivre. Le projet était acté.

Ensuite, pendant nos congés cet été, nous avons fait la tournée des clients, ceux qui représentaient au total 80 % du chiffre d'affaire, pour voir si c'était viable. Nous leur avons demandé une lettre d'intention par rapport au projet, un engagement sur le chiffre d'affaire. J'étais accompagné de notre comptable, René Viscomte, et nous avons pris 15 jours sur nos vacances pour faire ça. Nous avons obtenu des lettres d'intentions et donc commencé à rédiger un budget prévisionnel. Et puis surtout nous avons vu l'attachement des clients à notre usine. Même si notre projet était pas évident, personne ne nous a dit « nous on y va pas, c'est une SCOP, alors on ne suit pas ». Il y a eu une vraie reconnaissance à un haut niveau dans ces groupes. On a été pris au sérieux.

Le fait d'être une SCOP n'était pas un handicap ?

Non, pas vis-à-vis d'eux. Eux, ils connaissait l'usine, ses produits, leur qualité et nos délais de livraison. Et surtout, ce qu'ils voulaient c'était une continuité dans les livraisons. Qu'il n'y ait pas une longue rupture. Ils savaient que nous étions en difficultés mais ne voulaient pas que l'usine s'arrête pendant des mois.

Désormais, vous possédez votre outil de travail. C'est un gros changement.

C'est une histoire fantastique. On saute de salariés à chef d'entreprise. On est propriétaires de nos machines. C'est un petit peu un conte de fée pour chaque salarié. Il y a trois semaines, on a tous été mis au chômage et puis aujourd'hui nous sommes acteurs de notre entreprise.

Aujourd'hui je suis confiant, mais je suis anxieux aussi. Moi je change de fonction : je deviens responsable d'une entreprise de 45 personnes. Il va falloir s'affirmer et puis être crédible vis-à-vis des clients. Ils sont la clé de voûte du projet car de notre côté, je sais que les salariés sont motivés.

 

 

Christian Garnier, 49 ans, travaille depuis 26 chez Fontanille. C'est un des "bricoleurs" de la boîte, capable de modifier les machines pour les améliorer. Il a lui-même inventé les machine à enduction de silicone qui ont permis à Fontanille d'être leader sur la fabrication de bas auto-collants, dans le domaine médical comme dans la lingerie mode.

Tout le monde a accepté certains reculs en terme salariaux, abandon du treizième mois, renégociation de votre accord interne sur les 35 heures et perte de l'ancienneté. A terme ces avantages vont-ils revenir ?

C'est sûr que les salariés ont fait des sacrifices. Mais l'idée c'est aussi de travailler et de gagner sa vie différemment. Moi je dirais que les 46 qui se sont engagés ont mis de côté leur intérêt strictement personnel. Ils ont pensé à leurs familles et à leur emploi, mais d'abord à leurs copains, à leur boîte. On était au pied du mur, et certains sans diplôme auraient pu se retrouver dans de très grandes difficultés une fois sans emploi. On aurait pu se retrouver désocialisés. Et chacun à pensé aux autres.

Par exemple, quand on a eu besoin d'un apport financier, chacun a mis ce qu'il pouvait, et ça c'était une grande réussite. A la barre du tribunal, on a remis un chèque de 100 000 euros, et c'était notre propre argent. On a vu que les salariés étaient prêts à de sacrés efforts. Quand on voit des gens qui gagnent 1200 ou 1300 euros par mois, et qui apportent un chèque de 1000 euros pour aider à monter la SCOP, c'est énorme. Je leur porte beaucoup de respect.

Et puis surtout, si ça marche, tout le monde y gagne. Si on fait du bénéfice, un tiers part dans les salaires, un tiers pour les sociétaires, et un tiers reste dans le capital de l'entreprise. Donc en réalité, le treizième mois, on va vite le retrouver. Et si on gagne beaucoup d'argent, ça sera même un quatorzième mois. S'il y a du gâteau, on le partagera.

 

Marie-Rose Perrussel, 56 ans, agent de parachèvement polyvalent, est là depuis 36 ans. Elle travaillait déjà chez Elastel (ensuite racheté par Fontanille) en 1980 alors que l'entreprise avait connu son plus grave conflit social. Huit mois de grève, plusieurs rendez-vous à Matignon et une grève de la faim.

 

Quel regard portez-vous sur les sur les trois semaines d'efforts pour la reprise et surtout sur les sept mois de travail pour imaginer le projet ?

Je n'arrive pas encore à réaliser tout ça. De voir tous les gens heureux comme ça, c'est fabuleux.

Au bout d'un moment quand on porte le projet et que les gens commence à y croire, on ne peut plus reculer. C'était des moments difficiles pour tout le monde pendant trois semaines, même pour les familles, d'être incertain pour l'avenir. Pour nos conjoints et même nos enfants de nous voir tourner en rond. Certains m'ont dit qu'ils ne dormaient pas la nuit. Je pensais que les quatre cadres du projet, on était les seuls à vivre comme ça. Mais non, tout le monde le vivait difficilement.

De mon côté, je suis un homme heureux, c'est certain. Je pense avoir vraiment fait quelque chose de bien. Il y aura des moments difficiles c'est sûr. Mais nous sommes bien accompagnés.

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 17:37

 

Rue89 - Ayraultport 24/11/2012 à 15h24
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, les recours sont loin d’être épuisés contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Mais les travaux risquent de commencer avant que tous ne soient jugés.

 


Un opposant au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes repousse un gendarme mobile, le 24 novembre 2012 (Laetitia Notarianni/AP/SIPA)

 

« Je fais en sorte que tous les recours puissent être traités par une justice indépendante », déclarait la semaine dernière François Hollande au sujet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Les opposants au projet aimeraient bien qu’il dise vrai et que la « force du droit » leur donne in fine raison... Las, l’Etat ne donne pas le temps aux recours d’être jugés sereinement, et déloge les manifestants avec des procédures bancales.

Rappelons que cela fait plus de quarante ans qu’une plate-forme aéroportuaire est en projet sur cette zone de bocage située à 30 km de Nantes. A l’époque des Trente glorieuses, ni la sauvegarde des zones humides ni la préservation de la biodiversité, et encore moins le réchauffement climatique, n’étaient des « causes » politiques. Les temps ont bien changé.

Le risque de se faire condamner a posteriori

Raphaël Romi, professeur de droit de l’environnement et élu Europe écologie - Les Verts (EELV) à Nantes, ancien militant du PSU, connaît bien Jean-Marc Ayrault avec qui il défilait en 1997 contre le projet de centrale nucléaire du Carnet, annulé. Cet ancien camarade suggère une porte de sortie au Premier ministre :

« Si le gouvernement a tant confiance dans la force du droit, qu’il annonce un moratoire de deux ans et attende l’épuisement des recours juridiques. Mieux encore, qu’il couple les élections locales de 2014 avec un référendum sur le sujet. Ou alors qu’il profite de la révision du schéma national des infrastructures de transports (Snit) pour sortir de ce dossier sans humiliation et montrer l’exemple dans sa région ».

Car les recours contre le projet d’Aéroport du Grand-Ouest (AGO) sont encore assez nombreux. N’étant pas suspensifs, ils ne peuvent bloquer l’avancement des travaux. Mais l’Etat prend le risque de se faire condamner a posteriori, ce qui n’est pas très glorieux. Tour de piste des actions juridiques en cours et de leur chance d’aboutir.

 

1 Les agriculteurs contre leur expropriation

 

C’est la plus ancienne des contestations : les propriétaires terriens ont quasiment perdu leur combat contre Vinci et sont en train de se faire exproprier. Après qu’ils ont refusé la proposition de 16 cents par mètre carré (1 600 euros l’hectare), le juge leur a finalement accordé 27 cents le mètre carré (2 700 euros l’hectare). Deux dossiers se sont pourvus jusqu’en cour de cassation, la date de leur examen n’est pas encore fixée.

L’arrêté de cessibilité, le document par lequel le préfet liste les parcelles à exproprier, doit par ailleurs être jugé devant le tribunal administratif le 6 décembre prochain.

 

2 Les élus contre la déclaration d’utilité publique

 

En début d’année, après avoir fait faire une contre-étude par un cabinet indépendant, le collectif des élus doutant de la pertinence du projet d’aéroport (Cédpa), a demandé au Premier ministre, François Fillon à l’époque, d’annuler la déclaration d’utilité publique (DUP) de février 2008. Devant l’absence de réponse, qui vaut refus d’abroger, le Cédpa a saisi le Conseil d’Etat.

Pour le collectif, Françoise Verchère, élue régionale Front de Gauche, affirme :

« Notre contre-étude montre que la DUP est fondée sur des chiffres faux. Les circonstances de droit et de fait ont changé, la hausse des prix du pétrole, l’entrée du secteur aérien dans le marché d’échange de carbone, les prévisions d’augmentation de trafic, tout cela remet en cause la pertinence de l’aéroport. »

Le Conseil d’Etat récemment saisi du dossier mettra huit mois à deux ans pour rendre sa décision. Il est déjà arrivé que des projets déclarés d’utilité publique soient annulés par la juridiction administrative suprême, pour des motifs écologiques. Par exemple, la construction d’une ligne à très haute tension dans les gorges du Verdon a été annulée par le Conseil d’Etat en 2006.

 

3 Elus et citoyens devant l’Europe

 

Deux associations, l’Acipa et le Cédpa ont saisi le 24 octobre la commission des pétitions du parlement européen, au nom du respect de plusieurs directives européennes, qui ont force de droit en France. Cette démarche peut déboucher sur une saisie de la Cour de justice de l’Union européenne et une condamnation de la France.

C’est probablement la procédure qui a le plus de chances d’aboutir. Selon l’eurodéputée EELV Sandrine Bélier, membre de cette commission, les arguments des mandants sont « solides »  : non respect de la directive sur l’évaluation des incidences sur l’environnement, de la directive cadre sur l’eau, des directives dites « oiseaux » et « habitats »...

La commission des pétitions du parlement européen va entendre les arguments des deux parties, peut décider de se déplacer sur le terrain, demander des compléments d’information… et in fine jouer le rôle de médiateur européen, en évitant d’aller jusqu’au contentieux et à la condamnation. Sandrine Bélier pense que la France est susceptible d’être mise en défaut sur quatre points :

  • « l’impact sur l’environnement : le dossier d’enquête publique aurait dû présenter des projets alternatifs et les raisons pour lesquels ils étaient écartés, or ce n’est pas le cas ;
  • la directive cadre sur l’eau  : l’emprise de l’aéroport est à plus de 80% en zone humide, or la destruction de ces zones nécessite la recréation au double de zones humides, ce qui pose plusieurs problèmes ;

  • Le flûteau nageant (Fabelfroh/Wikimedia Commons/CC)

    la réglementation Natura 2000 sur les habitats remarquables et les espèces protégées menacées d’extinction. Ici, plusieurs espèces sont mises en péril par le projet, notamment le fluteau nageant. Les procédures de demandes de dérogations de destructions d’espèces protégées sont indéfendables...

  • les aides publiques accordées aux promoteurs du projet sont de 44% du budget, ce qui peut porter atteinte au droit européen de la concurrence. »

 

4 L’arrêté de travaux

 

Les militants écologistes en sont persuadés : c’est la question cruciale de l’eau qui fera tomber le projet d’aéroport. Le sujet est très sensible en Bretagne, minée par les problèmes de nitrates et d’algues vertes, et la France a déjà été condamnée pour non respect de la réglementation européenne.

Le site choisi pour l’aéroport correspond au bassin versant de la Vilaine dans le si fragile estuaire de la Loire, et il est déjà arrivé que la protection de cette zone fasse tomber des projets, comme l’extension du port de Saint-Nazaire à Donges-Est annulée en 2009.

Une commission indépendante a examiné le projet d’aéroport à l’aune de la loi sur l’eau, et son avis, qui vient d’être rendu, est mi-chèvre mi-chou. Elle donne son aval mais émet deux réserves importantes :

  • la première est la mise en place d’un comité scientifique chargé de valider la méthode de Vinci, et cela « avant que des dommages irréversibles soient causés à l’intégrité des zones humides » ;
  • la seconde est la signature entre Vinci et les agriculteurs d’un protocole afin que les compensations de zones humides soient pérennes. Ce n’est pas gagné.

D’ici la fin de l’année, le préfet doit prendre un arrêté autorisant les travaux et dire s’il reprend les réserves de cette commission. Raphaël Romi, professeur de droit de l’environnement, en est convaincu :

« Si l’arrêté est pris sans que les réserves soient levées, un recours sera déposé et il a de grandes chances d’être annulé. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), France nature environnement (FNE) et Bretagne vivante sont très incommodées par la tournure que prennent les débats. »

Une méthode de compensation inédite

Vinci propose une méthode expérimentale de compensation des zones humides : au lieu de « recréer » deux mares là où il en détruit une, Vinci propose une « compensation fonctionnelle », méthode qui laisse perplexe nombre de spécialistes.

Eric Delobel, directeur général adjoint d’Aéroport Grand-Ouest en charge du futur aéroport, se veut « très confiant sur la suite des événements ». Il explique attendre l’arrêté du préfet qui sera sa « feuille de route concernant les aspects la loi sur l’eau et zones humides » :

« Les travaux préparatoires démarreront après. Nous commencerons par le transfert des espèces protégées, le défrichement et le diagnostic archéologique. »

Passage en force, moratoire ou recul

Il concède qu’il faudra couper les arbres de la lande de Rohanne, mais explique que « couper un arbre n’est pas une destruction irréversible [tant qu’il n’est pas “désouché”, ndlr] ». Et pense avoir le temps, avant les travaux de terrassement en vue de la construction de la piste prévus au printemps 2014, d’attendre les conclusions des experts scientifiques. Il justifie :

« Nous avons une approche qualitative et non quantitative des zones humides, certaines ont plus de fonctionnalités que d’autres. »

Pas du tout de cet avis, l’élu EELV Raphaël Romi voit trois solutions se profiler pour les mois qui viennent :

  • « soit il y a passage en force et il y aura de la casse juridique,
  • soit il y a un moratoire, qui est la décision la plus raisonnable,
  • soit le projet est reconsidéré dans le cadre du Snit et c’est un recul qui n’est pas une reculade. »

Jean-Marc Ayrault saura-t-il saisir la porte de sortie ?

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 17:26

 

 

 

Les forces d’occupation militaire tentent une opération chirugicale lourde sur la ZAD ! C’est sans compter sur « le kyste » qui deviendra une métastase ! Venez nombreux-se-s l’enrichir !

On disait que la gauche était à l’écoute du peuple… à voir et à entendre les autorités et leurs chiens de garde on se demande si ils ne sont pas plutôt la terreur du peuple et le valet des lobbys ! Valls qui nous traite de kyste (sic) et les gendarmes mobiles qui tirent à vue des flasballs et des grenades assourdissantes sur des personnes qui s’opposent à la destruction de la terre et qui revendiquent un mode de vie autonome détaché du dogme destructeur du profit, y’a de quoi avoir la rage !

A tous/toutes celles/ceux qui ne veulent plus de leur mépris et de leur politiques de destruction !, venez sur la ZAD montrer à ce gouvernement terroriste et à ses amies multinationales qu’elles ne passeront pas à Notre Dame Des Landes.

Si nous gagnons cette bataille, nous pourrons faire reculer l’Etat et le capital sur d’autre projets tout aussi insensés : gaz de schiste, LGV au Val di Susa, au pays basque… urbanisation générale toujours plus galopante, nouveau stade de Lyon à Décines…

Il est temps de reprendre en main nos vies et la dynamique de no territoires !

Préservons la nature et notre liberté de leur rapacité et de leur mégalomanie !

Rejoignez la résistance !

Des membres du CLCA

Ci-dessous, le flash info de la ZAD à 10h10. Pour une mise à jour en direct, vous pouvez aller ici :

http://zad.nadir.org/spip.php?article667

Si Jamais le site nous lâche comme l’autre jour, allez voir là-bas : http://lazad.noblogs.org/

Fil d’infos

- 10h10 : on nous signale des barrages ou contrôles routiers au niveau des Ardillières, entre la Boissière et la Paquelais, à Vigneux et au Temple … vous êtes les bienvenu-e-s quand même ! à pied, ça doit encore passer

- 10h10 : une des machines s’est embourbée…

- 10h00 : des grimpeurs sont signalés dans la forêt de Rohanne

- 9h47 : Des machines entrent dans la forêt de Rohanne

- 9h36 : Entre 100 et 200 flics viennent d’entrer dans la Lande de Rohanne. Un cordon de flics assez serré du chemin de suez aux cabanes dans les arbres, et avancent vers les cabanes, en laissant des effectifs derrière eux pour protéger l’arrivée de machines. Infos traffic : Les flics bloquent le carrefour des Ardillères.

- 9h15 : 30 autres véhicules se dirigent de Vigneux vers la ZAD…

- 8h58 : Infos routières : entre le Temple et Vigneux tous les carrefours sont bloqués.

- 8h49 : Au moins 15 fourgons de mobiles sur le chemin de suez plus une dizaine entre le moulin de Rohanne et la Rollandière. Dans le forêt de Rohanne, les flics viennent d’entrer dans la cabane au sol. Des renforts seraient plus que bienvenus !

- 8h45 : Les flics sont entrain de se déployer vers la Saulce et entre la forêt et le Rollandière.

- 8h 41 : Une centaine de flics entrent dans la forêt de Rohanne, sans engins pour le moment.

- À l’hôtel Pallatio (à Vigneux), plein de flics s’apprêtent à partir vers la ZAD avec une machine

- 8h15 : Aux cabames de la Chat Teigne il y a du monde assez divers sur les toits ; dans la forêt de Rohanne il y a du monde dans les cabanes dans les arbres ; Les flics sont au moins sur les chemins avec des spots. Infos routières : Ça semble facile de circuler entre la ZAd et NDDL.

- 7h : Le carrefour du Moulin de Rohanne est bloqué par les flics ; à Atlantis, plus de 4 ca,ions de CRS ont été vus prendre la 4 voies en direction de Vannes (et la ZAD)


Images d’hier :

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Appel pour aujourd’hui :

- Samedi 24 novembre, à partir de 6h et toute la journée de samedi et dimanche…
- Appel à se rassembler massivement autour du chantier de réoccupation de la chataigneraie et des cabanes de la forêt de Rohanne.

Les nouvelles cabanes tiennent toujours, défendons-les !

Point d’info permanent sur le campement établi le long de la d81 entre le lieu dit les domaines (la vache-rit) et la Rolandière.

Si vous nous rejoignez sur la zone, soyez le plus autonomes possible pour le couchage et la bouffe.

 

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 17:22

 

 

Le Monde.fr | 24.11.2012 à 17h37 • Mis à jour le 24.11.2012 à 18h12


Manifestation contre l'aéroport Norte-Dame-des-Landes à Nantes, le 24 novembre.

Des milliers de manifestants protestant contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont convergé samedi 24 novembre  en fin d'après-midi vers la préfecture de Nantes où des CRS ont fait usage de lances à eau pour tenter de les disperser. Certains opposants ont lancé des pierres contre les forces de l'ordre, scandant "libérez la ZAD, libérez la ZAD" ou "Ayrault, salaud", en référence au Premier ministre, maire de Nantes jusqu'à son entrée au gouvernement, et à la Zone d'aménagement différé (ZAD) de l'aéroport.

Plusieurs milliers de personnes défilent à Nantes contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes

 

Parti de la place Royale, en plein centre de Nantes, le cortège s'est ébranlé derrière une grande banderole estampillée "Aéroport LGV THT TAV nucléaire, Société totalitaire". Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, principal promoteur du projet d'aéroport, reste l'une des principales cibles des manifestants qui ont scandé "Ayrault, salaud, le peuple aura ta peau". Evoquant les heurts qui ont lieu depuis plusieurs jours forces de l'ordre et opposants, une autre toile s'interrogeait : "Expulsions, destructions, où va ce gouvernement, à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs ?"."François, ton électorat, l'aéroport, il n'en veut pas", assurait une pancarte.

Manifestation à Nantes contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, le 24 novembre.

Le groupe Vinci, qui a obtenu la concession du futur aéroport pour 55 ans, a également été conspué aux cris de "Vinci, dégage, résistance et sabotage". En tête de la manifestation, des militants de la CNT, brandissait leurs drapeaux noir et rouge. A leurs côtés flottaient de nombreux drapeaux bretons, ainsi que ceux du Front de Gauche et les drapeaux blancs anti-aéroport, marqués d'un avion barré dans un cercle rouge.

 

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 16:47


Vendredi 23 Novembre, à l’aube, une armée de 500 policiers lourdement équipés s’est de nouveau attaquée aux cabanes et maisons toujours occupées par les opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes qui ont été réveillés par les lacrymogènes, les grenades assourdissantes et les tirs de Flashball.

 

Une manifestation, le 17 Novembre avait pourtant rassemblé en plein bocage Nantais plus de 30 000 personnes venues de toute la France pour exprimer leur soutien aux habitants de la ZAD (zone aménagement différé, rebaptisée zone à défendre). Mr Valls, Ministre de l’Intérieur, continue cependant, contre toute évidence, à parler de ‘professionnels de la guérilla’ et de ‘kyste’ pour désigner ces personnes qui tentent d’alerter l’opinion sur ce projet d’aéroport inutile, coûteux et dévastateur et qui s’opposent le plus pacifiquement possible à la violence bien réelle des forces de l’ordre.

 

« Moi président, j’organiserai de grands débats… » nous a dit Mr Hollande. Etrange conception du dialogue. A l’heure ou on nous parle d’austérité, d’effet de serre et alors que les ressources pétrolières et les terres cultivables s’épuisent, ce projet d’un autre âge aurait pourtant bien mérité un tout autre traitement qu’une opération militaire de grande envergure pour faire taire toute opposition.

 

C’est pourquoi, comme dans toute la France, un rassemblement de soutien s’est tenu Vendredi à 18 h Place de la Maison Carrée. Une centaine de personnes s’est rassemblée dans l’urgence et s’est ensuite dirigée en cortège vers la Préfecture. Une délégation a été reçue pour que soit entendue notre protestation devant l’usage disproportionné de la force ayant cours actuellement et depuis maintenant plus d’un mois à Notre Dame des Landes.

 

Un collectif s’est crée et s’est assigné pour tâche principale l’information de la population pour que s’ouvre enfin un réel débat sur ce projet et ses enjeux.

 

 

Sites d’informations:

acipa.free.fr/ 

zad.nadir.org/ 

 

 

Banderolle soutien Notre Dame des Landes2

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 22:57

 

Urgent - Zad – rassemblement – samedi – défense du lieu de réoccupation
 
--Samedi 24 novembre, à partir de 6h et toute la journée de samedi et dimanche...
 
--Appel à se rassembler massivement autour du chantier de réoccupation de la chataigneraie et des cabanes de la forêt de Rohanne.
 

Les nouvelles cabanes tiennent toujours, défendons-les !

Point d'info permanent sur le campement établi le long de la d81 entre le lieu dit les domaines (la vache-rit) et la Rolandière.

Samedi 17 novembre nous étions 40 000 à venir réoccuper et reconstruire sur la zad.Toute la semaine un nouveau lieu de lutte s'est construit dans un champs mis à disposition par un propriétaire. De nouvelles cabanes se sont construites dans la forêt de Rohanne.Une semaine magique pendant laquelle des centaines de personnes ont communisé leur savoir-faires, créativités, outils, matériaux et sont parvenus à édifier une cuisine, des dortoirs, salles de réunions, blocs sanitaire, cabanes dans les arbres...

Vendredi 23 novembre à l'aube, nous avons dû faire face à une nouvelle attaque policière massive sur la zad. Le rosier entouré par les tracteurs de paysans solidaires et par de nombreuses barricades a été attaqué. Les occupants du chantier de reconstruction ont été sommé de quitter les lieux après avoir été aspergé de gaz lacrymogène dans leurs lits. La forêt de Rohanne a été attaquée. Toute la journée des centaines de personnes ont résisté, harcelé la police, immobilisé les engins de chantier...
Le Rosier a été finalement détruit, mais les bâtisses construites toute la semaine sur le site de réoccupation tiennent toujours debout, ainsi que la plupart des cabanes dans les arbres de la forêt de Rohanne.

Sur le chantier de réoccupation, la préfecture a opéré un passage en force. Grâce à un arrêté d'urgence visant à mettre fin aux travaux, elle s'est donné le droit de prélever tous les outils, matériaux et de poser des scellés sur les constructions.  Nous savons qu'elle va tenter de se donner très rapidement le droit de les démolir. Nous ne pouvons les laisser faire. Nous appelons donc à nous rassembler massivement toute la journée de demain autour du lieu de réoccupation et de la forêt pour protester et empêcher toute destruction.

En parallèle, une manifestation à Nantes à 15h place Royale est appelée par le Collectif nantais contre l'aéroport.

Nous remercions tout ceux qui partout en France aujourd'hui ont bloqué les routes, protesté face au PS, à vinci, devant les préfectures...50 rassemblements et actions organisés en quelques heures c'est pas rien.

On espère que tout ça continuera les jours prochains. Cette lutte c'est dès demain et à long terme, on va gagner !

A l'appel de l'assemblée du 23 au soir à 19h à la Vache rit.


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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 19:48

 

Banderolle soutien Notre Dame des Landes2

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:38

 

Marianne - Vendredi 23 Novembre 2012 à 16:00

Martine GOZLAN - Marianne

 

Encore un bond en avant dans le retour en arrière ! Le royaume saoudien modernise son arsenal de répression anti-femmes. Un système de détection électronique prévient désormais par SMS leur mari, père ou frère dès qu’elles quittent le pays....

 

Arabie Saoudite: l'électronique pour pister les femmes

Quand on commence à mettre les femmes sous voile, sous burqa, sous abaya, sous niqab, sous tuteur, le curseur peut descendre toujours plus bas : en dessous de tous les droits humains. La dernière trouvaille du royaume des sables, la riante Arabie Saoudite, illustre la marche à la modernité de ce pays avec lequel la diplomatie internationale rivalise de salamalecs ( et où est par ailleurs prisonnière une petite Française de 11 ans, Haya, dont la mère , Candice Cohen, est morte à Paris cet été dans des circonstances suspectes).  Désormais, dès qu’une Saoudienne se présente à l’aéroport de Riyad, un système se déclenche automatiquement : son « tuteur » légal, un mâle qui peut être son mari, son père, son frère ou même son fils si elle est veuve ou divorcée, reçoit un SMS l’avisant que sa « protégée » est en train de quitter le royaume. 


Pister électroniquement la femme, quel progrès éclatant pour le machisme féodal ! Quelle jouissance pour la virilité inquiète de voir la femelle prendre la poudre d’escampette! On imagine l’enthousiasme avec lequel les techniciens saoudiens ont mitonné cet extraordinaire perfectionnement au vaste arsenal du contrôle de leurs concitoyennes. On félicite les chefs-flics et les cheikhs-miliciens qui passent les trois quarts de leur temps et de leur énergie à plancher sur les différents moyens d’empêcher les femmes d’être des humains comme les autres.Ce miracle électronique, n’est-ce pas la suite réactualisée de l’empilement d’interdits inscrits dans la loi la plus sauvage du monde, celle que les talibans ont porté à son comble en Afghanistan ?


D’abord, on  commence par aveugler la bête : pour le wahhabisme, cette épouvantable hérésie qui a exporté sa folie obscurantiste dans le monde entier à coups de pétrodollars, la femme est animale des pieds à la tête et elle suscite immédiatement l’animalité de l’homme. Donc, à la cage ! D’où les  voiles, abaya, burqa, niqab et tout le tintouin des linceuls. Ensuite, on attribue un maitre à la bête : un mâle de sa famille, père, mari ou même fiston. La bête aveuglée a besoin qu’on la guide. Il ferait beau voir que cet animal, dans sa cécité, prenne le volant de sa vie ou de son auto : il est donc interdit aux Saoudiennes de conduire.  Les imprudentes qui tentent d’enfreindre la loi sont jetées au cachot.


C’est d’ailleurs leur leader, la féministe Manal-al-Chérif, qui a été avertie de la fabuleuse avancée du pistage électronique . Un couple ami de cette courageuse, nous apprend l’Agence France Presse, a alerté Manal : «  l’époux, qui voyageait pourtant en compagnie de sa femme, a reçu un message par SMS des services de l’émigration, l’informant que son épouse a quitté l’aéroport international de Riyad » . Jusqu’ici, on ne réclamait aux Saoudiennes, quand elles quittaient le pays, qu’une autorisation de leur tuteur . Cette feuille jaune était naturellement l’objet de mille et une larmes, négociations, batailles, au cœur noir des mille et une nuits wahhabites. 


L’info sur le SMS policier a fait jaillir les rires de fureur sur Twitter que la monarchie, manifestement, n’arrive pas à contrôler. «  Il ne reste plus qu’à équiper nos femmes d’une puce électronique ! » s’esclaffe un homme tandis que les femmes twittent rageusement : 

«  A quand les menottes ? »

Il y a pourtant fort à parier que ce grand bond en avant dans le retour en arrière ne fera pas bondir grand monde dans les divers milieux qui courtisent l’opulente Arabie saoudite en ces temps de révolution arabe trahie. La servitude des femmes, leur obsessionnelle mise sous clé, leur esclavage sexuel, social et mental constituent les piliers sacrés de l’idéologie wahhabite, mère de tous les salafistes de la planète. 

 

 

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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 18:31

 

 

Marianne - Vendredi 23 Novembre 2012 à 12:00

 

Philippe Simonnot

 

La perspective qui s'annonce pour la France est celle de la récession, dès l'année prochaine. Du coup, aucune des prévisions du gouvernement Ayrault ne tient, et cela change tout, affirme Philippe Simonnot, économiste, auteur de «la Monnaie, histoire d'une imposture», en collaboration avec Charles Le Lien (Perrin, 2012).

 

CHAMUSSY/SIPA
CHAMUSSY/SIPA
La France sera en récession en 2013. La Banque de France suppose même que cette récession a commencé au deuxième semestre 2012. Il n'est pas besoin d'être sorcier pour anticiper une telle mauvaise nouvelle, même si le gouvernement actuel continue à s'entêter à prévoir une croissance de 0,8 %. A regret, François Hollande a reconnu à la toute fin d'un entretien avec des journalistes du Monde : «Il peut aussi y avoir un scénario noir, celui de la récession»*.

 

CHAUVEAU/SIPA
CHAUVEAU/SIPA
Cet aveu mezza voce en dit long sur le doute qui s'est emparé du sommet de l'Etat. Autrement dit, le chômage va atteindre des niveaux jamais vus dans notre pays, qui est pourtant un champion du sous-emploi de masse. En outre, le gouvernement sera incapable de tenir ses engagements de réduction du déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2013, ce qui le mettra en porte-à-faux par rapport à la Commission de Bruxelles, pour ne rien dire des réactions de Berlin à cette nouvelle défaillance française. En conséquence de quoi, la dette publique va continuer de croître, au risque d'inquiéter les marchés financiers et de renchérir son coût.
Le calcul qui permet de prévoir la récession française de l'an prochain est assez simple, presque une règle de trois !

L'ajustement budgétaire annoncé par François Hollande avec beaucoup de solennité est de 30 milliards d'euros : 10 milliards de moindres dépenses et 20 milliards de recettes fiscales supplémentaires. Cet ajustement équivaut à 1,5 % du PIB. L'incidence négative sur le PIB sera au minimum une décroissance de 1,5 %. Si vous retirez ce pourcentage du 0,8 % de croissance prévu par le gouvernement, vous arrivez à une récession de 0,7 %. CQFD.

Bien sûr, à de tels pronostics, les «hollandais» répondent qu'il faudrait tenir compte aussi des effets positifs à attendre de l'embauche de quelque 6 000 enseignants, du démarrage des «emplois-jeunes», de la création de la Banque publique d'investissement, et du «pacte de croissance» arraché par notre président à Angela Merkel en juin dernier. Mais toutes ces mesures, dont l'efficacité économique n'est pas démontrée, ne sont évidemment pas à la mesure du désastre qui s'annonce.

La récession de 2013 sera une catastrophe non seulement pour le gouvernement Ayrault, s'il est encore en place à la fin de l'an prochain, mais aussi pour l'ensemble du quinquennat d'Hollande. Pour deux raisons.

1) Les dépenses de l'Etat vont croître plus que prévu à cause de la forte augmentation du chômage, inéluctable du fait de la récession, et des allocations qui lui sont attachées.

2) Les recettes de l'Etat vont diminuer à cause de cette même récession. En d'autres termes, sera manqué l'objectif de réduction du déficit budgétaire à 3 % du PIB au nom duquel a été lancé à grand fracas tout ce dispositif de réduction des dépenses publiques et d'augmentation des impôts - «sans précédent», dixit Hollande.
L'objectif du déficit à 3 % du PIB, il faut le rappeler, n'était que la première marche d'un escalier «vertueux» qui devait conduire à l'équilibre les comptes de l'Etat français en 2017. Cette première marche étant ratée, les suivantes seront d'autant plus hautes, et il sera d'autant plus pénible de les monter.

A ce moment-là, le programme d'Hollande devient évidemment insoutenable, et il se passe quelque chose sur le plan politique...

* Le Monde du 17 octobre 2012.

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