LEMONDE.FR avec AFP | 20.02.12 | 09h53 • Mis à jour le 20.02.12 | 14h53
Aden, principale ville du Sud, était lundi quadrillée par les forces gouvernementales.AFP/-
Les forces de sécurité étaient, lundi 20 février, fortement mobilisées dans le sud du Yémen, où la tension est montée d'un cran à la veille de l'élection présidentielle, boycottée par des militants sudistes. La veille au soir, le futur président, Abd Rabbo Mansour Hadi, avait lancé un appel à une aide internationale pour son pays dévasté.
Un soldat a été tué et un autre blessé lors d'un affrontement dans une banlieue de Daleh, dans le sud du pays, avec des hommes armés qui participaient à une manifestation hostile à l'élection présidentielle de mardi. Sept protestataires ont également été blessés dans les violences survenues dans un des fiefs du Mouvement sudiste.
Aden, principale ville du Sud, était quadrillée par les forces gouvernementales, déployées en force, au lendemain de l'arrivée de renforts venus de la capitale, dont des chars, selon des habitants. En milieu de matinée, un accrochage a opposé les forces gouvernementales et des hommes armés à Mansoura, un quartier de la ville, où des sudistes ont prévu un rassemblement de protestation contre l'élection, ont indiqué des témoins sans faire état de victimes.
APPEL AU BOYCOTTAGE
La police poursuivait lundi une campagne d'arrestations parmi les partisans armés du Mouvement sudiste qui "cherchent à empêcher, par la force, les électeurs d'aller voter" mardi, a déclaré un responsable des services de sécurité. Mais les attaques contre les bureaux électoraux, qui se sont multipliées ces derniers jours, n'ont pas cessé : une roquette RPG a été ainsi tirée dimanche soir contre un centre électoral, sans faire de victime, à Khour Maksar, un quartier d'Aden, selon une source de sécurité.
Le Mouvement sudiste, un groupe autonomiste, a appelé au boycottage du scrutin de mardi qui doit porter le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi à la tête de l'Etat en vertu d'un accord de transition, qui marque le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-trois ans, après dix mois de manifestations populaires et sous une intense pression internationale.
Dimanche, M. Hadi a proposé "la constitution d'un fonds d'urgence pour aider le gouvernement yéménite à sortir de la crise", alors que plusieurs milliards de dollars sont nécessaires pour réhabiliter le pays selon les estimations. M. Hadi est le seul candidat à l'élection présidentielle de mardi.
L'aile dure du Mouvement sudiste, conduite par l'ancien vice-président yéménite Ali Salem Al-Baid, qui vit en exil, a invité ses partisans à empêcher le déroulement du scrutin, au risque de provoquer des actes de violence. Elle a appelé à "la désobéissance civile" mardi dans le Sud, Etat qui est resté indépendant jusqu'en 1990.