Mais aussitôt ensuite, nos séquences locales ont repris le dessus, et la pensée universelle alors attendra. Ainsi, lundi matin encore, un homme de 71 ans, armé d'un fusil s'en rendu au centre des impôts d'Agia Paraskevi dans les quartiers plutôt aisés d'Athènes, pour tirer en l'air, avant de prendre en otage le personnel et les contribuables qui s'y trouvaient, alors dans le choc. « Vous ne prendrez pas ma maison » a-t-il crié, selon le reportage. L'homme âgé, prétendait encore dissimuler une grenade dans sa sacoche, mais ce n'était pas vrai, selon les précisions des policiers, aussitôt intervenus.
L'homme a finalement retrouvé un certain calme, avant de se rendre à la police. Donc le drame fut évité, ont ainsi commenté nos journalistes, soulagés. Dans le même ordre du monde irascible, si grand dramaturge en ce moment, des violences sans précédent se sont produites dimanche soir lors d'un match de football encore à Athènes, « cela ne présage rien de bon dans un futur immédiat », fut encore la première analyse des éditorialistes à travers la presse, figurant parfois sur la une des journaux, et en tout cas, devant les présentoirs des kiosques à journaux il y a avait foule.
Et pas vraiment, pour s'informer sur la parodie de l'élection de Venizélos à la tête du PASOK, hier dimanche, d'ailleurs paraît-il, qu'à travers le pays, les préoccupations dominicales se sont penchées plutôt vers le soleil que vers l'hombre. Au PASOK et à travers le « systémisme » journalistique on reproduit en boucle la nouvelle, selon laquelle, « plus de 150 000 militants et sympathisants du PASOK se sont déplacés aux urnes de ces primaires alors cruciales », qui croit encore ?
Car dimanche, la vraie grande foule était ailleurs. Par milliers, des habitants de l'agglomération athénienne, se sont rués vers les espaces verts, les parcs et les plages car il a fait vraiment beau, c'était la première si belle journée, donc printanière, depuis longtemps. « Ouf enfin, il fait beau au moins », c'était le slogan du jour. On aurait presque oublié le Mémorandum ce dimanche, sauf que les discussions du jour, portaient inlassablement, sur le dur quotidien, et sur les dernières trouvailles pour encore économiser trois sous. Puis, sur le chemin du retour, certains s'arrêtèrent de nouveau chez les marchands de bois pour s'approvisionner. Entre temps, à proximité et sur les ports de plaisance de nombreux bateaux sont désormais à vendre sans que personne ne s'y intéresse.
Sur les plages, des grecs et des étrangers demeurant ici, avaient déjà emmené leurs glacières, pas question de remplir les tavernes, comme cette famille bulgare, si joyeuse à travers sa vraie pause ensoleillée sans doute par les temps qui courent, un parfum d'été déjà, c'est appréciable. Et de retour, il y avait des embouteillages sur la rocade de la côte sud, cela faisait vraiment si longtemps, une véritable surprise, plutôt agréable, car elle nous a rappelé aux souvenirs de l'avant Mémorandum. Le présent peut-être aussi un mirage du passé, c'est bien connu. Au même moment, et sur la blogosphere grecque on faisait état de la toute dernière incitation qui circule sur internet, notamment à travers facebook, « [visitez la Grèce], la mer n'est pas en crise ».