Le mouvement «Occupons la Défense», initié le 5 novembre, a été renforcé vendredi par l'arrivée de près de 400 «Indignés», venus de toute la France (voir notre reportage ici). Ils étaient moins d'une centaine encore ce lundi à camper sur le parvis du «temple de la finance» pour «bouger le cul de la France». Le même jour, le tribunal correctionnel a relaxé onze «Indignés» poursuivis pour dégradation de biens publics après une manifestation le 19 septembre, place de la Bourse, à Paris.
Dans la lignée des «Indignados» espagnols, plusieurs groupes se sont créés au mois de mai dans une trentaine de villes de province. Baptisés «Indignés», «Réelle Démocratie» ou «Nous sommes les 99%», ces groupes entendent dénoncer la «dictature financière» et «construire un autre monde» afin que «cesse l'austérité et vive la démocratie réelle».
Sans structure instituée, ils s'organisent et communiquent principalement via les réseaux sociaux. Mais pour bon nombre d'observateurs, le mouvement français peine à émerger. Les intéressés, eux, pointent du doigt le désert médiatique et la répression policière qui freine toute initiative.
En Bretagne, une coordination s'est mise en place au printemps dernier. Des groupes se sont ainsi créés à Brest, Rennes, Quimper, Saint-Brieuc, Vannes ou Saint-Nazaire, où une trentaine de personnes se sont encore retrouvées vendredi dernier, place de l'Amérique-Latine, comme le rapporte Ouest France.
A Nantes, plusieurs «Indignés» se sont installés, vendredi 11 novembre, au cœur de la ville, sur la place Royale, rebaptisée pour l'occasion «place du Peuple». Ils appellent le maximum de personnes à se révolter «pour la justice sociale et une démocratie réelle». Alors qu'ils étaient une centaine en fin de semaine dernière, seule une petite dizaine d'entre eux campaient encore ce lundi.
Interrogé par le site MOP Nantes, Nicolas, présent sur le campement depuis vendredi, explique la démarche du groupe: «La politique aujourd'hui, c'est de la merde ! Le monde politique est contrôlé par l'appât du gain et l'argent, la démocratie se meurt, nous on veut sensibiliser les gens sur cette indignation massive surtout à la veille des élections.»
Le groupe nantais s'est créé le 21 mai afin de répliquer le mouvement espagnol en France: «Les problématiques mises en lumière par les indignés espagnols sont les mêmes partout dans le monde, peut-on lire sur le blog du mouvement. Nous ressentons le même malaise en France et ailleurs. Nous sommes de plus en plus nombreux à désirer un changement radical et à vouloir AGIR pour ce faire.»
Après plusieurs mois d'action et de «débats populaires et citoyens» plus ou moins suivis, le groupe risque d'être bientôt délogé en raison de la prochaine installation du marché de Noël sur la place Royale. Les «Indignés nantais» ont réclamé à la mairie la mise à disposition de l'un des chalets de Noël. Interrogé par l'AFP, l'adjoint au maire de Nantes, Alain Robert, a indiqué qu'il ne pourrait répondre favorablement à cette demande car «tous les chalets ont été réservés par des commerçants depuis longtemps, à une société privée qui organise le marché de Noël».
A Lyon, un petit groupe d'«Indignés» occupe également depuis le 11 novembre la place des Terreaux, face à l'Hôtel de Ville. Selon la page Facebook du mouvement, ils étaient entre 250 et 300 personnes à s'être mobilisées au premier jour. Ils ne sont qu'une dizaine aujourd'hui.
Le Sud a également vu naître un certain nombre de mouvements, notamment à Aix-en-Provence, Toulouse, Montpellier ou encore Bayonne.
Depuis le 15 octobre, «journée mondiale des Indignés», des assemblées populaires ont lieu chaque samedi à Marseille, où un groupe a mis en place des commissions de travail. Selon La Provence, ils étaient une quarantaine à s'être rassemblés, vendredi dernier, devant la préfecture, avant de se diriger vers la Banque de France où ils ont déposé un cercueil avec des gerbes de fleurs. «On est indignés de l'absence de sollicitation de la population», a réagi l'un des participants, cité par le quotidien marseillais.
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