Plusieurs dizaines d'hommes, dont des policiers russes, ont expulsé par la force dans la nuit l'ONG Pour les droits de l'homme de ses locaux à Moscou, frappant notamment son dirigeant Lev Ponomariev et le leader d'un parti d'opposition, ont indiqué ces derniers.
"Ils m'ont frappé à coups de pied, m'ont traîné sur le sol puis m'ont jeté dehors", a déclaré à l'AFP Lev Ponomariev, 71 ans, un des principaux défenseurs russes des droits de l'homme, indiquant avoir été "traîné la tête la première dans l'escalier" et avoir dû recevoir des soins.
Une trentaine d'hommes en uniforme noir, apparemment membres d'un service de sécurité privé, s'étaient présentés vendredi 21 juin dans les locaux de l'ONG, accompagnés de policiers, affirmant être mandatés par la mairie de Moscou, propriétaire des lieux, pour expulser les locataires. Ils n'avaient pas présenté de document légal sur la résiliation du bail, avait souligné M. Ponomariev.
L'intervention s'est finalement déroulée au petit matin, dans les locaux où étaient restés une dizaine de personnes, des militants de l'ONG et M. Ponomariev, rejoints par le leader du parti d'opposition Iabloko, Sergueï Mitrokhine. M. Mitrokhine, qui a aussi été battu au cours de l'expulsion, a affirmé que des membres du FSB (service fédéral de sécurité, ex-KGB) supervisaient l'opération, et accusé les autorités du pays d'avoir donné l'ordre d'expulser l'ONG.