Création d’un instrument de spéculation de masse sur la dette française : gare à la prochaine crise de la dette européenne
L’information est parue hier dans
Les Echos, la bourse de Francfort (Eurex) est en train de créer un instrument de spéculation de masse sur la dette française. Date de démarrage : le 16 Avril. Cet instrument avait disparu il y a quelques années pour cause de manque d’intérêt des investisseurs. Si la crise européenne revenait, il est clair que le succès serait au rendez-vous pour Eurex car les spéculateurs s’en donneraient à cœur joie. Que font nos politiques censés lutter contre la spéculation financière?
En effet, Eurex va lancer un contrat sur les obligations françaises à 10 ans le 16 Avril 2012. Explications.
Un contrat à terme sur obligation d'Etat c'est la possibilité d'acheter à terme ou de vendre à terme (terme de 3 mois généralement) une obligation d'état, ici à 10 ans.
Quand le contrat à terme qui vaut par exemple 100 monte à 100.7, cela fera varier le
prix des obligations françaises à peu près du même pourcentage de 0.7% : si les obligations françaises à 10 ans valant 100 montaient seulement de 0.5% à 100.5 par exemple, des arbitragistes viendraient « faire » de l’argent sans risque en « arbitrant ». Ils achèteraient les obligations Françaises à 100.5, « vendraient » des contrats à terme à 100.7. A la fin de vie du contrat à terme, ils auraient ainsi le droit de livrer les obligations à 100.7 en les ayant achetées à 100.5 : ils encaisseraient ainsi 0.2%. (j’ai à peine simplifié le raisonnement des arbitragistes pour que ceci reste compréhensible pour les non financiers)
Les arbitragistes peuvent miser des milliards s’il y a un écart de 0.1% non justifiés car ils sont sûrs de gagner de l’argent en arbitrant : c’est mathématique. Les obligations de l’Etat français et les contrats à terme varieront donc de façon identique.
« Acheter » 1 contrat à terme sur obligations française revient en terme de risque à parier 100.000 euros à la hausse sur les obligations françaises.
Réciproquement, « vendre » 1 contrat à terme sur obligations française revient en terme de risque à parier 100.000 euros à la baisse sur les obligations françaises.