Josef Ackermann, 65 ans, est l’un des banquiers les plus célèbres d’Europe. L’un des plus controversés, aussi.
Ancien patron de la Deutsche Bank, il était depuis l’an dernier président du Zurich Insurance Group (ZIG). Il a démissionné jeudi.
Une décision qui fait suite au suicide, trois jours plus tôt, du directeur financier du groupe d’assurances suisse.
Avant de se donner la mort, cet homme, Pierre Wauthier, un Franco-Britannique de 53 ans, a rédigé une lettre. Le ZIG a admis que le nom de Josef Ackermann y est mentionné.
Des « pressions démesurées » ?
Dans le communiqué par lequel Ackermann annonce sa démission, motivée par sa volonté de « ne pas porter atteinte à la réputation de Zurich », il écrit :
« La mort inattendue de Pierre Wauthier m’a profondément bouleversé. J’ai des raisons de croire que sa famille considère que je dois prendre ma part de responsabilité, en dépit du caractère totalement injustifié que peuvent avoir de telles allégations. »
Vendredi, le successeur par intérim de Josef Ackermann a indiqué que le conseil d’administration du ZIG essayait de vérifier si des « pressions démesurées » avaient pu être exercées sur le directeur financier.
C’est tourné de façon très diplomatique.
En Suisse, il reste considéré comme un enfant du pays qui a réussi à l’étranger, comme le rappelle le New York Times, il est vu comme l’homme qui est devenu le banquier le plus puissant d’Allemagne (au point d’être invité par Angela Merkel à fêter son anniversaire à la Chancellerie !).
La presse allemande retient davantage son arrogance et ses méthodes de management très musclées. Un style qui a fait l’objet de critiques récurrentes quand il était à la tête de la Deutsche Bank.
Le Süddeutsche Zeitung l’avait même décrit comme « un des patrons les plus détestés d’Allemagne ».