Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
LEMONDE.FR | 16.12.11 | 11h01
Touché de plusieurs balles, il est mort durant son transfert à l'hôpital. Etant donné que l'hebdomadaire critiquait souvent les autorités locales, "il n'est pas exclu que l'assassinat de Kamalov soit lié à ses activités professionnelles", a observé le comité d'enquête. Khadjimourad Kamalov était l'auteur de nombreux articles dans lesquels il dénonçait les agissements des dirigeants du ministère de l'intérieur daguestanais. Le journaliste enquêtait en particulier sur des enlèvements qui auraient été perpétrés par les forces de l'ordre dans cette république voisine de la Tchétchénie, selon l'agence Itar-Tass.
En 2009, le nom du journaliste est apparu sur une liste anonyme de "personnes à abattre", distribuée sous forme de tracts au Daguestan. Le journal a aussi fait l'objet de plusieurs enquêtes judiciaires, et les autorités ont aussi tenté d'interdire l'hebdomadaire qui, compte tenu des pressions, a été imprimé à certaines périodes dans des républiques caucasiennes voisines. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ONG basée à New York, a estimé dans un communiqué que "l'assassinat de Khadjimourad Kamalov était une immense perte pour le journalisme indépendant dans le Caucase du Nord, région la plus dangereuse de Russie pour les reporters". "Les autorités russes doivent enquêter immédiatement, minutieusement et efficacement sur ce terrible crime et traduire les coupables en justice", a ajouté la coordinatrice du CPJ pour l'Europe et l'Asie centrale, Nina Ognianova. Le Daguestan est une des républiques les plus instables du Caucase russe. Une rébellion islamiste y est très active. Plusieurs journalistes y ont été tués au cours des dernières années.