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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 16:30

 

Le Monde - 01 mai 2012

"Mais qu'est-ce qu'il croit ? Qu'il va s'approprier les manifestations des travailleurs ?", s'agace Agnès dès le début de la manifestation du 1er mai au Puy-en-Velay. "Cette phrase sur le "vrai travail" ça m'a marquée", dit cette précaire de l'éducation nationale. A côté d'elle, Cathie acquiesce. Elles travaillent toutes les deux dans l'enseignement. La première est assistante de vie scolaire pour enfants handicapés et ne dispose que d'un contrat unique d'insertion (CUI) qui se termine en juin. "Qu'est-ce qu'il veut dire, que dans la fonction publique on est pas productifs et qu'on est des glandeurs ?", demande Cathie. Dans le dos, Agnès porte une pancarte où il est inscrit "Vrais travailleurs avec un vrai salaire de merde". Pour elle, il est "essentiel" de changer de gouvernement. "Mais faudra aussi se battre après, ne pas tout accepter pendant cinq ans", assure-t-elle comme un avertissement à François Hollande s'il venait à n'être pas assez à gauche.

 

Plus d'un millier de personnes sont venues manifester au Puy-en-Velay pour le 1er mai. © Antonin Sabot / LeMonde.fr

 

Cet avertissement, on l'entend aussi dans la bouche de Jérémy Bonnet. "Hollande, il aura intérêt à tenir ses promesses, souffle-t-il. Parce que sinon, les gens ne vont pas mettre longtemps à redescendre dans la rue." On l'avait croisé sur ce blog alors qu'il se battait pour garder son emploi à l'Espace jeunes de l'Emblavez. Cet emploi qui lui tenait tant à cœur, il le perdra en août, cette fois c'est sûr.Cet hiver, il analysait froidement les erreurs de gestion et l'endettement des collectivités territoriales, pestait contre le désengagement de l'Etat, qui sous-traite de plus en plus de services publics à des associations uniquement dépendantes des subventions, et qui coulent dès que celles-ci se tarissent. La perte de son emploi, "et sûrement d'autres dans les associations du coin", il dit y voir "une preuve qu'il ne faut pas continuer avec 5 ans de plus de Sarkozy. On nous dit que c'est pas de sa faute les problèmes économiques, mais moi je trouve que la crise, elle a bon dos."

En tête du cortège, on retrouve Bernadette Pessemesse, une des ouvrières qui avait mené la lutte chez les Lejaby en début d'année. "Forcément que pour nous c'est un premier mai un peu particulier, sourie-t-elle. Nous, nous avons été l'exemple d'un combat réussi, mais il y en a bien d'autres à mener." Quand on lui demande si cette année le 1er mai a un goût plus politique que d'habitude, l'ex-déléguée du personnel CGT glisse en souriant : "Oui et j'espère bien qu'on va changer de politique et de gouvernement !"


Bernadette Pessemesse, une ancienne salariée de Lejaby. © Antonin Sabot / LeMonde.fr

 

Dans tout le défilé –relativement court mais "assez important pour une ville comme Le Puy ", note Yves Prat, un des représentants locaux du Front de gauche (qu'on a aussi déjà croisé par ici)– on compte, en plus des bannières syndicales, un grand nombre de drapeaux du Front de gauche ou du PS. Un bon millier de personnes ont fait le déplacement et la tournure politique du rassemblement de cette année est évidente. "Il y a pas mal de socialistes", fait remarquer Christian Lafond, avec qui on avait suivi une séance de porte-à-porte. Beaucoup portent leur blouson "équipe de campagne", siglé François Hollande 2012, comme pour bien se faire repérer.

Plus spontanés, beaucoup de manifestants sont descendus dans la rue avec des pancartes ornées de slogans hostiles au présidant sortant. Au milieu des "Sarko dégage", on croise Robert et Quentin, avec des caricatures pendues autour du coup. Celle de Quentin, 17 ans, est un compte à rebours cruel : "Plus que 5 jours à tenir." "On fait le décompte, assure son père. La bouteille de champagne est déjà au frais, et c'est du bon", rigole-t-il.

 

"On fait le décompte", plaisantent Robert et son fils Quentin. © Antonin Sabot / LeMonde.fr

 

Pour beaucoup des manifestants présents, une ombre demeure au tableau et ils l'abordent sans même qu'on leur demande : le score du Front national dans les petits villages du coin. A Mézères comme ailleurs, il a dépassé les 30 %. "Quand même chez nous, il n'y a pas de délinquance, pas d'étrangers, pas de soucis, je comprends pas que les gens votent Le Pen", s'interroge Jérémy. Un membre d'une association de défense des paysans que l'on avait rencontré il y a quelques temps s'attarde lui aussi sur le sujet et déplore le "sentiment de rupture" dans lequel vivent et s'enferment désormais de nombreux ruraux, avec l'impression que "les campagnes ne comptent plus." "Ça m'a gâché la fête", lâche même un sympathisant du Front de gauche. "Mais on se souvient quand même qu'il y a six mois, on nous donnait pas plus de 5 %", le reprend une militante du PCF. "Merde ! C'est une victoire malgré tout."


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