Rue89 - Sylvain Gouz Journaliste Publié le 29/01/2012 à 11h01
Le 1er janvier 2007 l'Allemagne a augmenté son taux normal de TVA de 3 points pour permettre de diminuer les cotisations sociales (pour un point) et réduire le déficit public (pour 2 points). Dimanche soir, Nicolas Sarkozy, qui propose une réforme similaire, a affirmé que cela n'avait pas eu d'impact sur la hausse des prix et que cela avait favorisé la compétitivité allemande.
Tel n'est pas exactement l'avis de la Cour des comptes (française) dont le rapport intitulé « Les prélèvements fiscaux et sociaux en France er en Allemagne » (PDF) livre ce constat en sa page 201 :
»Selon une étude de la Bundesbank, une grande partie de cette augmentation de la TVA a été répercutée dans les prix : selon la banque centrale allemande qui fonde son analyse sur un panier de 40 biens, l'augmentation de 3 points de la TVA aurait contribué pour 2,6 points à la hausse des prix en 2007. La question de l'effet économique de cette hausse de la TVA, notamment en termes de compétitivité, reste en revanche peu documentée. »
Si l'on comprend bien, la hausse de la TVA se répercute quasi-intégralement dans les prix et pèse donc sur les consommateurs tandis que l'effet « compétititf » de transfert des cotisations sociales vers cette même TVA est pour le moins… incertain. Voilà pour le modèle allemand tant vanté.