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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Tirs sur les manifestants en Syrie, malgré le cessez-le-feu

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 13.04.2012 à 08h37 • Mis à jour le 13.04.2012 à 16h50

 
 
Image diffusée par le média d'opposition Sham News Network, montrant une manifestation à Dael le 12 avril.

Des dizaines de milliers de Syriens manifestaient à travers le pays vendredi 13 avril à l'appel des militants pour la démocratie, sous le slogan "la Révolution pour tous les Syriens". "Pas d'excuses. Aujourd'hui c'est un jour pour tous les Syriens. Si vous voulez la fin des tueries, si vous voulez la fin des destructions des villes, si vous voulez la fin du clan Assad, soulevez-vous", ont écrit les militants sur leur page Facebook Syrian Revolution 2011.

Trois civils ont été tués dans l'après-midi par des tirs des forces de sécurité sur des manifestants à Hama, à Salqine, dans la province d'Idlib, et à Nawa, dans la province de Deraa, selon l'OSDH. Des manifestations dans plusieurs quartiers de Damas ont également essuyé des tirs selon l'ONG, et la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, était le lieu de manifestations "massives".

Voir notre chronologie interactive : "Un an de répression en Syrie"

Pour les militants comme pour les experts, le véritable test du respect du cessez-le-feu, entré en vigueur jeudi matin, se joue pendant ces manifestations du vendredi, point de départ habituel des défilés à l'issue de la prière hebdomadaire musulmane de la mi-journée. "Si les gens descendent en masse dans les rues (...), Bachar Al-Assad aura deux possibilités : poursuivre la répression, et dans ce cas il sera beaucoup plus difficile pour les Russes de le soutenir au Conseil de sécurité, ou prendre acte de ce qui se passe", estime Karim Bitar, chercheur associé à l'IRIS, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient.

Le plan de paix en six point de Kofi Annan prévoit notamment, outre la cessation des hostilités, le retrait de l'armée des villes et le "droit de manifester pacifiquement". Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a appelé à poursuivre la mobilisation pour obtenir la chute d'Assad, seul chef d'Etat contesté dans le cadre du Printemps arabe toujours en place. Le ministère de l'intérieur a dans la foulée rappelé que toute personne souhaitant manifester devait en demander l'autorisation au préalable.

COMBATS SPORADIQUES

Vue de bâtiments endommagés à Homs, le 10 avril 2012.

Des combats entre soldats de l'armée et déserteurs ont aussi éclaté pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi au matin dans la région d'Idlib, selon l'OSDH. Ces combats ont pris fin sans faire de victimes, a précisé l'ONG basée en Grande-Bretagne. Des chars et des transports de troupes blindés s'étaient déployés dans cette région auparavant, a souligné son président, M. Abdel Rahmane, précisant que les soldats avaient lancé l'assaut et que les déserteurs y avaient répondu.

L'OSDH a recensé dix morts jeudi, dont sept civils. Ce bilan marque une nette rupture avec ces derniers mois, au cours desquels l'OSDH faisait état chaque jour de dizaines de morts.

Kofi Annan, qui juge le cessez-le-feu globalement respecté, espère le vote ce vendredi d'une résolution au Conseil de sécurité pour envoyer des observateurs sur le terrain et demande l'ouverture de couloirs humanitaires, indique son porte-parole. La mission serait composée de dix à douze observateurs - environ deux cent cinquante observateurs pourraient y être envoyés plus tard - qui auraient pour tâche de contrôler la bonne application du cessez-le-feu.

TEST DE SINCÉRITÉ

Le cessez-le-feu, entré en vigueur le 12 avril, suit l'ultimatum fixé par le plan de l'émissaire de l'ONU, Kofi Annan, qui vise à mettre fin aux violences qui ont fait plus de dix mille morts dans le pays depuis le début de la révolte, le 15 mars 2011. Pouvoir et opposition armée ont déjà signalé des violations. Les forces gouvernementales ne se sont pas retirées des agglomérations comme le prévoyait le plan.

Vendredi, Nicolas Sarkozy a confié qu'il ne croyait ni à la sincérité du président syrien, ni "malheureusement" au cessez-le-feu. "Je pense (...) qu'il faut absolument déployer des observateurs, au minimum pour que l'on sache ce qui se passe", a déclaré M. Sarkozy lors d'un entretien accordé à i-Télé.

Le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé, avait déclaré qu'un projet de résolution sur le déploiement des observateurs, élaboré conjointement avec les Etats-Unis et les Britanniques, serait bientôt déposé au Conseil de sécurité de l'ONU. "Je vois mal comment la Russie pourrait s'opposer à ce projet de résolution", a observé le ministre français, qui a dit avoir bon espoir que Moscou s'y "associe".

Des navires russes "en permanence" au large de la Syrie

 

La Russie, principal allié de la Syrie, a décidé de déployer des navires de sa flotte "en permanence" près des côtes syriennes, selon l'agence d'information d'Etat Ria Novosti, citant une source militaire haut placée.  Elle a précisé qu'actuellement la frégate Smetlivy, qui dépend de la flotte russe de la mer Noire, s'y trouvait et qu'en mai elle sera relevée par un ou plusieurs autres bâtiments. La source n'a cependant pas indiqué quelle était la nature de la mission confiée à ces bâtiments. La Russie, qui dispose depuis la période soviétique d'une base de ravitaillement dans le port de Tartous, a bloqué deux résolutions de l'ONU condamnant la répression.

 

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