LEMONDE.FR avec AFP | 11.03.12 | 11h53 • Mis à jour le 11.03.12 | 12h00
La pratique par l'armée de "tests de virginité" sur des manifestantes arrêtées sur la place Tahrir au début du mois de mars avait provoqué un tollé en Egypte.AFP/FILIPPO MONTEFORTE
Un médecin de l'armée égyptienne, accusé d'avoir procédé à des "tests de virginité" sur des manifestantes l'an dernier, a été relaxé, dimanche 11 mars, par un tribunal militaire, a annoncé l'agence de presse officielle Mena.
Ahmed Adel était poursuivi pour "atteinte à la pudeur et non-respect des ordres" à la suite de la plainte d'une manifestante, Samira Ibrahim. Mais le tribunal a jugé les témoignages "contradictoires" et a prononcé sa relaxe. La décision repose sur "ce qui a été prouvé dans les documents et a été pris en mon âme et conscience", a déclaré le juge, assurant "ne pas avoir subi de pressions."
FORME DE "TORTURE" ET DE VIOLENCE SEXUELLE
La pratique par l'armée de "tests de virginité" sur des manifestantes arrêtées sur la place Tahrir au début du mois de mars avait provoqué un tollé en Egypte, contribuant à ternir l'image de l'institution militaire au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak, en février 2011.
>> Lire : Des manifestantes égyptiennes ont subi des tests de virginité forcés
Elle a été dénoncée comme une forme de "torture" et de violence sexuelle par des organisations égyptiennes et internationales de défense des droits de la personne, en particulier Amnesty International et Human Rights Watch (HRW).
Le 31 mai, Amnesty International avait appelé les autorités égyptiennes à traduire en justice les auteurs des "tests" : "Après que des militaires eurent évacué avec violence les manifestants de cette place le 9 mars, au moins dix-huit femmes ont été placées en détention aux mains de l'armée. Amnesty International a été informée par des manifestantes qu'elles avaient été battues, soumises à des décharges électriques, fouillées au corps tandis que des soldats les photographiaient, puis forcées à subir des 'tests de virginité' et menacées de poursuites pour prostitution", écrit l'organisation dans un communiqué.
CNN avait à l'époque recueilli le témoignage d'une manifestante ayant subi un de ces tests :