Le Monde.fr avec AFP | 27.06.2012 à 11h56 • Mis à jour le 27.06.2012 à 11h56
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Les actionnaires de Tokyo Electric Power (Tepco) ont approuvé lors d'une assemblée générale ordinaire, mercredi 27 juin, une augmentation de capital grâce à un apport de l'Etat, entérinant une nationalisation de facto de la compagnie gérante de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.
Alors que des opposants à l'énergie nucléaire protestaient devant le gymnase où se tenait la réunion, les détenteurs de titres Tepco ont donné leur accord à une levée de fonds qui fera de l'Etat japonais le principal actionnaire de la compagnie privée.
Tepco est actuellement dans une situation extrêmement délicate, avec des finances dévastées par les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima, provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 – la pire depuis celle de Tchernobyl, en Ukraine, en 1986.
EMISSION DE 1 000 MILLIARDS DE YENS
Pour sortir de l'impasse actuelle, la compagnie va lancer une augmentation de capital par l'émission, pour 1 000 milliards de yens (près de 10 milliards d'euros), de deux types de nouvelles actions préférentielles à l'intention d'une institution publique ad hoc.
Les autorités japonaises, qui deviendront alors propriétaires des actions d'ici au 25 juillet, seront majoritaires au tour de table de la compagnie, avec, dans un premier temps, 50,11 % des droits de vote, tout en ayant la possibilité de monter à 75,84 %. Les actions préférentielles émises seront en outre convertibles en titres ordinaires, ce qui le cas échéant accroîtrait encore le pouvoir de décision de l'Etat dans la compagnie.
Le groupe a déjà reçu des avances substantielles de quelque 16 milliards d'euros pour indemniser des centaines de milliers de particuliers et entreprises victimes des fuites radioactives. Il doit en outre débloquer des montants colossaux pour faire face aux dommages subis par ses installations, stabiliser le site et, à terme, démanteler au moins quatre des six réacteurs de la centrale.
Ses comptes sont aussi plombés par la montée en flèche de sa facture d'hydrocarbures, carburants que la compagnie doit importer en masse pour faire tourner à plein ses centrales thermiques, afin de compenser l'absence d'énergie nucléaire.
Comme gage de bonne conduite, la compagnie a promis d'économiser plus de 3 300 milliards de yens (près de 33 milliards d'euros) en une décennie, d'œuvrer dur pour "dédommager les sinistrés, démanteler les réacteurs et assurer un approvisionnement stable en électricité".