Le Monde.fr avec AFP | 03.05.2012 à 12h11 • Mis à jour le 03.05.2012 à 14h02
Au moins quatre étudiants ont été tués et 200 autres arrêtés jeudi 3 mai à l'aube à Alep, dans le nord de la Syrie, lors d'une opération des forces favorables au gouvernement, qui menaient également des offensives près de Damas. "Des membres des forces de sécurité ont pénétré en grand nombre dans la cité universitaire durant la nuit après une manifestation d'étudiants réclamant la chute du régime et ont tiré [sur les étudiants]", a affirmé Mohammad Al-Halabi, porte-parole des militants sur place contacté via Skype.
A l'issue de ces violences, l'université d'Alep a décidé de suspendre ses cours. "Chers étudiants, vu les circonstances actuelles, les cours dans les facultés de sciences humaines seront suspendus jusqu'à la tenue des examens et ceux des facultés des sciences appliquées, jusqu'au 13 mai", indique le site de l'université.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a indiqué de son côté que, peu après minuit, des hommes armés pro-régime et des membres des forces de sécurité avaient tiré sur les étudiants, tuant quatre d'entre eux, et en blessant 28 autres, dont trois grièvement. Selon l'organisation, 200 étudiants ont également été arrêtés.
Une manifestation jeudi matin a également été dispersée à coups de gaz lacrymogène au sein de l'université d'Alep, fortement mobilisée contre le régime ces derniers mois. L'armée syrienne menait par ailleurs des séries de perquisitions dans la province de Damas, près de la ville d'Harasta et dans celle de Douma. Par ailleurs, six civils, dont une femme et un enfant, ont été tués par des tirs qui ont visé leur bus près de la ville de Saraqeb, dans la province d'Idlib, a ajouté l'OSDH.
Les violences ont fait mercredi 32 morts, dont 22 militaires, en dépit du déploiement depuis le 16 avril des premiers observateurs de l'ONU chargés de surveiller une trêve instaurée dans le cadre du plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan. Selon l'OSDH, parmi ces morts figure le fils d'Ali Haidar, chef du Parti social-nationaliste syrien (PSNS), un parti favorable au régime prônant l'instauration d'une grande Syrie au-delà des frontières actuelles du pays, assassiné par des hommes armés non identifiés.
Depuis le début de la contestation, plus de 11 100 personnes, en majorité des civils, ont péri dans les violences, selon l'OSDH, et des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées, selon des ONG.