LEMONDE.FR avec AFP | 31.12.11 | 13h58 • Mis à jour le 31.12.11 | 14h23
Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien, le 26 décembre à Paris.AFP/PIERRE VERDY
Deux importants groupes d'opposition syriens ont annoncé samedi 24 décembre leur décision de s'unir pour se préparer à la chute du régime de Bachar Al-Assad. Le Comité national pour le changement démocratique (CNCD) a annoncé avoir signé un accord avec le Conseil national syrien (CNS), principal mouvement de l'opposition, en vue d'une "transition" vers un état démocratique.
REJET DE "TOUTE INTERVENTION MILITAIRE"
Le texte a été signé au Caire après "plus d'un mois de discussions entre des dirigeants des deux groupes, pour l'édification d'un Etat civil et démocratique". L'accord entre les deux groupes de l'opposition "rejette toute intervention militaire qui porte atteinte à la souveraineté et à l'indépendance du pays", selon le CNCD. Il "définit les principes de la lutte démocratique pour la période de transition", a indiqué le CNCD dans un communiqué ajoutant que cette "période de transition débutera à la chute du régime" réclamée par les contestataires depuis la mi-mars.
Le CNS est une coalition des plus importants partis de l'opposition dont la Confrérie des Frères musulmans, des libéraux et nationalistes. Le CNCD regroupe des partis "nationalistes arabes", kurdes, socialistes et marxistes ainsi que des personnalités indépendantes comme l'économiste Aref Dalila.
POURSUITE DES MANIFESTATIONS
Sur le terrain, la situation est toujours critique malgré la présence des observateurs de la Ligue arabe qui poursuivent leurs visites. Les forces de sécurité ont tiré en l'air samedi pour disperser des milliers de manifestants à Douma, près de Damas, pour participer à des funérailles de personnes tuées jeudi, selon l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Manifestation à Binsh, près d'Adlb, vendredi 30 décembre. REUTERS/HANDOUT
Vendredi, des centaines de milliers de personnes, profitant de la présence des observateurs arabes censés rendre compte de la situation sur le terrain, ont organisé des manifestations massives contre le régime. Les comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation, ont recensé quelque 382 villes et villages syriens où se sont déroulées des manifestations.
VERS UN TRANSFERT DU DOSSIER SYRIEN À L'ONU ?
Les observateurs arabes, arrivés lundi en Syrie, mènent une mission qui fait partie d'un plan de sortie de crise de la Ligue arabe, prévoyant l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Le dossier de la crise syrienne "sera transféré" au Conseil de sécurité de l'ONU en cas d'échec de la mission des observateurs, ont mis en garde des analystes.