Le Monde.fr avec AFP | 18.05.2012 à 12h54
Ikea France a annoncé, vendredi 18 mai, le départ de quatre dirigeants impliqués dans l'affaire des soupçons de surveillance illégale de salariés et de clients du géant suédois de l'ameublement.
"Un ancien directeur général d'Ikea France, une ancienne directrice des ressources humaines, un ancien directeur financier et l'actuel directeur gestion du risque d'Ikea France vont quitter leur fonction et le groupe Ikea", a fait savoir le groupe, qui évoque des "comportements contraires à l'éthique". Les trois premiers avaient été mis "en disponibilité" à la suite de cette affaire.
Le 13 avril, le parquet de Versailles a ouvert une information judiciaire pour infraction à la législation sur les fichiers informatiques et violation du secret professionnel dans cette affaire. Elle a été confiée à deux juges d'instruction, M. Gallaire et Mme Evrard.
FICHIERS DE POLICE
Elle fait suite à une plainte contre X du syndicat Force ouvrière pour "collecte de données à caractère frauduleux, déloyal ou illicite". Plusieurs centaines de salariés et de clients d'Ikea, notamment ceux du magasin de Brest, pourraient avoir fait l'objet d'une surveillance de 2003 à 2009.
Le syndicat FO soupçonne la filiale française du groupe suédois d'avoir demandé à des enquêteurs privés des renseignements sur les antécédents judiciaires, policiers, ou les comptes en banque de ses salariés et clients, notamment en sollicitant des policiers pour que ceux-ci consultent le fichier STIC ("Système de traitement des infractions constatées") recensant les auteurs et les victimes d'infractions. Les prestataires ont nié avoir agi de la sorte.
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