Le Monde.fr | 03.04.2012 à 14h49 • Mis à jour le 03.04.2012 à 14h49
Des perquisitions ont eu lieu, mardi, au siège parisien de France Télécom-Orange, dans le cadre d'une plainte contre X déposée par le syndicat SUD-PTT à la suite de la vague de suicides de salariés entre 2008 et 2009, a indiqué un porte-parole de l'opérateur.
En avril 2010, une information judiciaire contre X pour "harcèlement moral" avait été ouverte au tribunal de grande instance de Paris, à la suite d'un rapport de l'inspection du travail mettant en cause la politique de gestion du personnel et d'une plainte de la fédération SUD-PTT fin 2009. La CFDT, la CFE-CGC/UNSA, la CFTC, la CGT et FO s'étaient ensuite constituées partie civile. "C'est la suite logique de l'instruction en cours depuis avril 2010", a indiqué un porte-parole du groupe sans plus de précisions sur les personnes visées par les perquisitions.
Le rapport de l'inspection du travail avait notamment analysé 14 cas de "suicides, tentatives de suicide et de dépression pathologique" liés selon elle à la politique globale du personnel et qui sont susceptibles d'une qualification pénale. En 2008 et 2009, le nombre de suicides de salariés de France Télécom s'était établi à 35, selon direction et syndicats.
L'inspection du travail pointait notamment "la politique de réorganisation et de management" menée depuis 2006 et souligne que les dirigeants de France Télécom ont été alertés "à maintes reprises (...) des effets produits sur la santé des travailleurs". Le rapport mettait également en cause les hauts dirigeants du groupe, dont l'ancien PDG Didier Lombard, dont la mise à l'écart est directement liée à cette vague de suicides.