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Source : www.marianne.net
«Avec des amis comme ça, on a pas besoin d’avoir d’ennemis ! » doit se dire, Lee Kun-Hee, patron de Samsung et première fortune de Corée du Sud selon Forbes, du fond de son lit d'hôpital. Victime d’un « infarctus du myocarde aigu » samedi, il a été hospitalisé au Samsung Medical Center de la capitale et opéré dimanche dans la matinée. On se souvient qu’au lendemain de l’annonce de la démission de Steve Jobs pour des raisons de santé, l’action Apple avait chuté de presque 5% sur les marchés américains. Ce qui d’ailleurs avait bénéficié à son principal concurrent… Samsung.
Sauf que dans le cas du septuagénaire coréen, ses problèmes de santé ont été accueillis avec un certain engouement par les investisseurs. En effet, le titre Samsung Electronic s’est envolé de 4 %, lundi, à la bourse de Séoul, ce qui représente la plus forte progression journalière depuis 10 mois. La raison est simple, mais ne manque de cynisme : « Les investisseurs espèrent une restructuration massive qui serait largement articulée autour de Samsung Electronics », a expliqué à l'AFP un analyste de Dongbu Securities. En clair et sans langue de bois : « Vivement que le vieux casse sa pipe pour qu’il passe enfin la main et qu’un plan social soit lancé dans la foulée ».
Le groupe Samsung, avec des revenus qui représentent presque un quart du PIB de la Corée du sud et 13 % des exportations et qui rassemble une centaine d’entreprises, pèse considérablement au niveau national. C’est d’ailleurs ce qui a permis à Lee Kun-Hee, d’échapper à la prison alors qu’il était inculpé d’abus de confiance et d’évasion fiscale en 2008. Soupçonné également de corruption d’hommes politiques à travers une caisse noir de 197 milliards de wons (environ 124 millions d’euros), accusations qui avaient entraîné la création d’une commission d’enquête parlementaire. Mais faute de preuve, la procédure avait été classée sans suite.
Obligé de quitter la présidence du conseil d’administration du groupe suite à cette affaire, il avait continué à régner grâce aux participations familiales. Car Samsung, c’est surtout une véritable dynastie monarchique. Fils de Lee Byung-Chul qui fonde l’entreprise en 1938, Lee Kun-Hee reprend les rênes après la démission de son père et diversifie les activités du groupe jusqu’à le hisser au plus haut. Durant son règne, il installe les membres de sa fratrie à des postes clés qui lui permettent, après sa démission en 2008, de garder la main sur l’ensemble du groupe. Notons que sa fille, jugée très compétente, aurait pu accéder au poste de suprême. Son seul défaut : être une fille. Après une décennie de conflits familiaux pour savoir qui sera le successeur, c’est finalement son fils, Lee Jay-Yong, vice-président du groupe Samsung Electronic, qui devrait reprendre le flambeau. Succession que les investisseurs attendent donc avec une grande impatience. Certains auraient même déjà entonné : « Le roi est mort, vive le roi ! »
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