Bienvenue dans l'ère de la responsabilité (et de la culpabilité). Avez-vous pensé ce matin au salaire du petit enfant chinois qui a confectionné le T-shirt que vous portez aujourd'hui ? Vous arrive-t-il souvent de songer au nombre de mineurs africains qui sont morts pour extraire le brillant que vous avez offert à votre femme à votre mariage ?
Non ? et bien vous avez de la chance, un site se propose de le faire avec vous. Slavery Footprint, lancé par une association américaine et le bureau de lutte contre le trafic d'êtres humains du département d'Etat américain, permet de savoir combien d'esclaves vous faites travailler dans le monde en fonction de votre mode de vie, rapporte Nec plus ultra, un blog de France Inter. En d'autres termes : quelle est votre empreinte esclavagiste ?
"Sur la planète, 27 millions de personnes travaillent sous la contrainte, sans être rémunérées (ou très peu), pour produire notre nourriture, nos vêtements ou nos équipements high-tech", souligne Nec plus ultra. Slavery Footprint ambitionne, à travers une application ludique, de sensibiliser les habitants des pays riches à la question de l'esclavage moderne.
A travers une série de onze tableaux thématiques interactifs (habitat, habitudes alimentaires, usage des nouvelles technologies, produits de beauté, vêtements, etc.), il s'agit pour l'internaute de dresser son auto-portrait de consommateur. Les concepteurs de cette campagne originale profitent de chaque thème pour glisser des informations sur l'esclavage moderne.
Au détour du chapitre "Vêtements", on apprend par exemple que 1,4 million d'enfants ouzbeks sont forcés de travailler dans les champs de coton. "C'est plus que le nombre total d'enfants scolarisés dans l'éducation publique de la ville de New York", est-il précisé.
Au rayon des bijoux, on nous explique que les diamants ne sont pas les seules pierres à faire couler du sang. Les rubis sont sans doute le deuxième produit d'exportation de la Birmanie, derrière le teck. Or les mines, contrôlées par le gouvernement, exploitent des travailleurs dans des "conditions terribles" et pour des salaires de misère.
A la page des sports, on lit qu'en Chine, les confectionneurs de ballon de football travaillent jusqu'à 21 heures par jour. "Même le plus sévère des coach américains ne demanderait pas ça à ses joueurs", relève le site, qui joue définitivement la carte de la légèreté pour faire passer le message sans prendre le risque d'assommer le citoyen-consommateur.
Une fois les onze thématiques du test renseignées, votre score est calculée en nombre d'esclaves, répartis par zones géographiques sur un planisphère. Afin de vous aider à progresser, il vous est expliqué quels chapitres de consommation ont le plus pesé dans votre score. L'internaute est également invité à partager ce test sur Facebook et à participer activement à la campagne de Slavery Blooprint.