Ecoles occupées, lycées bloqués, grèves : les actions locales se multiplient en Ile-de-France contre des suppressions de postes. Les enseignants de l'académie de Créteil, qui regroupe les départements de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne, ont appelé à un rassemblement, jeudi 5 avril, à 15 heures devant le rectorat.
Les syndicats FSU, FNEC-FP-FO, SE-UNSA, SUD-Education, SGEN-CFDT s'étaient unanimenent opposés, le 26 mars, aux réductions d'effectifs. Au total, 460 postes d'enseignants, de conseillers principaux d'éducation, de conseillers d'orientation psychologues, administratifs, infirmiers, assistants sociaux vont être supprimés, malgré un nombre d'élèves stable. "On ne peut pas assurer la rentrée. C'est une catastrophe, on va avoir des classes très chargées", dénonce Martine Damien, secrétaire académique de FO à Créteil.
Jeudi, les parents de Sevran (Seine-Saint-Denis) n'ont pas envoyé leurs enfants au collège, comme l'avaient fait ceux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) le 3 avril. Le maire de Sevran, des professeurs et des parents ont écrit une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle "pour demander à chacun de prendre position sur le sort des collèges" de la commune.
Plusieurs milliers d'enseignants avaient défilé, le 31 janvier à Paris, contre les 14 000 suppressions de postes prévues en France à la rentrée 2012 (6 550 dans le secondaire et 5 700 dans le primaire). Depuis, les actions se multiplient localement, menées par les professeurs, les parents, souvent avec les élus locaux. Entre 2007 et 2012, quelque 80 000 postes auront disparu en France.
INITIATIVES LOCALES
Samedi dernier, une centaine de personnes ont défilé dans les rues de Sevran, environ 150 devant la mairie de Colombes (Hauts-de-Seine), 400 à Massy (Essonne). Dans cette dernière ville, les enseignants du lycée professionnel Eiffel sont en grève reconductible depuis le retour des vacances d'hiver.
A Evry (Essonne), les lycées professionnels Baudelaire et Perret sont occupés en alternance tous les soirs jusqu'à 23 heures depuis plus d'un mois par une trentaine d'enseignants et parents, selon Frédéric Moreau, de la CGT-Educ'action. Dans ces établissements en zones sensibles, une quinzaine de postes vont disparaître.
Enseignants et parents ont organisé une "soirée des écoles à Paris" vendredi dernier, après une "nuit des écoles" la semaine précédente dans trois établissement de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Pour autant, un syndicaliste a fait part de la "difficulté à mobiliser" avant le week-end de Pâques et surtout à l'approche de l'élection présidentielle.
La fédération de parents d'élèves FCPE a appelé à une nouvelle manifestation, le 11 avril, devant le rectorat de l'académie de Versailles (Yvelines, Hauts-de-Seine, Essonne et Val-d'Oise). Un rassemblement d'enseignants et parents est prévu le même jour à Melun (Seine-et-Marne).