Le 26/01 à 16:30, mis à jour à 17:35
Pour enrayer la hausse de la mortalité sur les routes, une batterie de mesures va être anoncée, notamment sur l’alcoolémie au volant. - SIPA
Mauvaise nouvelle sur le front de la sécurité routière. Bernard Cazeneuve a annoncé ce lundi après-midi que 3.388 personnes ont été tuées sur les routes en 2014. Soit 120 personnes de plus qu’en 2013 (+,3,7 %), qui avait marqué un record à la baisse. On déplore également 35.000 blessés graves.
Ces chiffres ne sont « pas à la hauteur des objectifs que nous nous étions fixés », a déclaré le ministre de l’Intérieur devant le bureau du Conseil national de la sécurité routière (CNSR). Il « maintient » l’objectif fixé l’an dernier de faire baisser à 2.000 le nombre de morts sur les routes en 2020. « 2014 n’est pas aussi sombre qu’on pourrait le croire dans la mesure où c’est la deuxième moins mauvaise année » depuis que des statistiques sont établies, a-t-il souligné.
Bernard Cazeneuve a présenté 26 mesures pour enrayer cette hausse de la mortalité (voir document ci-dessous). Il propose notamment de baisser à titre expérimental le taux d’alcoolémie légal de 0,5 à 0,2 g/l pour les conducteurs novices. Les oreillettes, casques et écouteurs vont également être interdits au volant pour améliorer « l’attention des conducteurs ». Pour faire baisser les accidents mortels en ville et « améliorer la visibilité entre piétons et conducteurs », le plan porte aussi l’interdiction de se garer à moins de 5 mètres « avant les passages piétons ».
Les principales mesures
- Abaisser le taux légal d'alcoolémie de 0,5 gramme par litre de sang à 0,2 g/l pour les conducteurs novices (trois ans après le permis, ou deux ans s'il a été précédé d'un apprentissage par conduite accompagnée).
- Interdire le stationnement des véhicules (hors deux-roues) cinq mètres avant les passages piétons pour améliorer la visibilité.
- Interdire de porter écouteurs, oreillettes, casques... susceptibles de limiter l'attention et l'audition des conducteurs.
- Permettre aux maires d'abaisser la vitesse sur de grandes parties, voire sur la totalité de l'agglomération.
- Expérimenter, sur certains tronçons de route à double sens identifiés comme particulièrement accidentogènes, une diminution de la vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h.
- Renforcer les sanctions pour les conducteurs qui, stationnant sur les passages piétons, trottoirs ou pistes cyclables, mettent en danger les piétons en les obligeant à les contourner.
- Expérimenter dans onze départements le dépistage de stupéfiants par le double prélèvement salivaire.
- Relancer le déploiement des radars feux rouges et leur associer systématiquement un module de contrôle de la vitesse, notamment en agglomération.
- Poursuivre la modernisation des 4.200 radars (radars chantiers pour la sécurité des personnels, radars mobile de nouvelle génération).
- Déployer des radars double-face pour mieux identifier les auteurs des infractions.
- Uniformiser la taille et le format des plaques d'immatriculation des deux-roues motorisés, pour faciliter les contrôles.
- Rendre obligatoire pour les usagers de deux-roues motorisés le port du gilet de sécurité en cas d'arrêt d'urgence.
- Exiger, lors de la demande de certification d'immatriculation, la désignation d'une personne titulaire du permis de conduire responsable en cas d'infraction si le conducteur n'a pas pu être identifié.
- Moderniser l'enseignement de la conduite.
- Généraliser un module de sensibilisation à la sécurité routière en classe de seconde à la rentrée 2015, ainsi que lors des journées de défense et de citoyenneté.
- Développer des opérations de sensibilisation aux risques liés aux pratiques addictives et à l'utilisation du téléphone portable au volant, et lancement en février d'une campagne d'information sur les blessés de la route.
- Réduire les risques de contresens sur autoroute par l'installation de panneaux « sens interdit » sur fond rétroréfléchissant sur les bretelles de sortie.
- Former tous les médecins agréés au dépistage précoce des problèmes d'alcool et de stupéfiants.
POUR EN SAVOIR PLUS :
DOCUMENT Le dossier de présentation des 26 mesures