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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 16:04

 

rue89.com

 

Billet d’humeur 28/09/2013 à 17h49
Sauver la planète ou travailler le dimanche : faux dilemme, vraie crise
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

 

Soyez honnêtes, avez-vous vraiment lu les articles à propos du dernier rapport des experts scientifiques du Giec sur les changements climatiques ? Avez-vous regardé d’un œil autrement que distrait les reportages télé qui, vendredi soir, nous annonçaient que Bordeaux et La Rochelle seraient sous les eaux dans un délai dans lequel nous serons sans doute tous morts (surtout moi) ?

Je ne rejoins pas, en posant ces questions perfides, les rangs des climatosceptiques qui contestent la validité du travail colossal du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Je respecte leur travail et partage globalement leur verdict rendant l’humain coupable de la dégradation de notre environnement.

Ce que je veux dire, c’est que ces données chiffrées, ces prédictions apocalyptiques scientifiques, tombent à plat à un moment de crise dans lequel l’horizon immédiat est suffisamment bouché pour qu’on n’ait la possibilité de réfléchir à l’horizon lointain.

« Il faut sauver la planète »

En écoutant, là aussi d’une oreille distraite, Clémentine Autain, vendredi soir à « Ce soir ou jamais » sur France 2, parler de la nécessité de « sauver la planète » dans un débat de sourds sur le travail le dimanche à Bricorama, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que c’était devenu un cliché inaudible.

 


Une fleur cassée et « réparée » (Arne Hendricks/Flickr/CC)

 

Oui, la planète a besoin d’être sauvée, mais, pour ça, il faut arriver à réconcilier :

  • la sortie du marasme mental dans lequel nous nous débattons actuellement ;
  • le retour d’un espoir de vie sinon meilleure au moins d’une vie tout court pour tous ceux qui se sentent perdre pied dans la société actuelle ;
  • avec les perspectives à plus long terme visant à protéger notre environnement.

La grande faillite intellectuelle des écologistes, c’est de ne pas avoir réussi à faire cette synthèse de manière convaincante, qui aurait non seulement justifié leur raison d’être dans le champ politique, mais aussi modifié le rapport de forces entre une gauche classique obstinément productiviste et les nouveaux acteurs issus de la société civile.

Ils n’y sont pas parvenus, sans doute parce que la tâche est colossale, mais aussi parce que les logiques politiciennes les ont court-circuités, en France encore plus qu’ailleurs.

L’échec de l’écologie politique

Cet échec de l’écologie politique n’est peut-être que temporaire, mais il repose sur un paradoxe. Jamais, la conscience de la nécessité d’une réponse « verte » aux problèmes de notre société n’a été autant partagée par les citoyens... tout en s’éloignant des préoccupations politiques de l’heure. C’était le cas sous Nicolas Sarkozy avec son « ça commence à bien faire » à propos de l’écologie ; c’est dit plus élégamment sous François Hollande.

 


Fiscalité verte sur le site du Ministère de l’écologie (capture d’écran)

 

Dans l’actualité récente, la formule qui résume cette contradiction est celle de « fiscalité verte »... L’inventeur de cette formule doit être grassement payé par Areva et Total réunis pour avoir réussi à rendre aussi antipathique l’action des écologistes. De quoi préférer polluer avec son diesel plutôt que de payer encore plus de taxes, même vertes !

Comment sortir de cette contradiction ? Faudra-t-il un nouveau Fukushima, nucléaire ou autre, pour retrouver les chemins de la prise de conscience et l’envie de passer à l’acte ? Ou au milieu de la morosité actuelle, sera-t-il possible de réunir suffisamment d’intelligence politique pour proposer autre chose ?

Peut-être n’est-ce pas dans le champ politique qu’il faut désormais agir pour « sauver la planète » ? Peut-être l’espoir repose-t-il dans d’autres organisations de la société, d’autres pratiques sociales et productives, sans attendre les lendemains qui sont censés chanter depuis longtemps ?

En attendant, la planète va mal. On n’avait pas besoin des experts du Giec pour le savoir, mais ça va mieux en le disant avec autorité. Connaître la maladie est nécessaire, mais pas suffisant, pour la guérir.

 

 

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