Le Monde.fr avec AFP | 11.07.2012 à 06h48 • Mis à jour le 11.07.2012 à 09h20
Il pourrait y avoir 4,5 millions de chômeurs de plus en quatre ans dans la zone euro si des politiques économiques favorisant la croissance et l'emploi ne sont pas engagées, avertit l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une étude diffusée mercredi 11 juillet.
Il y a actuellement 17,4 millions de demandeurs d'emploi dans la zone euro, soit un taux de chômage de 11 % souligne l'OIT, qui s'alarme particulièrement du chômage des jeunes, qui y est de 22 %, mais culmine à 30 % en Italie, au Portugal et en Slovaquie et à 50 % en Espagne et en Grèce. 44 % des demandeurs d'emploi sont au chômage depuis plus d'un an. Juan Somavia, le directeur général de l'OIT, a lancé une sévère mise en garde aux pays européens, estimant que tous seraient frappés, même les moins touchés, s'il n'y avait pas un changement radical de politique.
SORTIR LES JEUNES DES EMPLOIS PRÉCAIRES
"S'il n'y a pas de changement de politique, tous et je dis bien tous les pays de la zone euro, seront touchés, à la fois ceux déjà en difficulté et ceux qui se portent le mieux", a déclaré Juan Somavia en présentant l'étude aux journalistes. "On prend de plus en plus conscience qu'une approche fondée uniquement sur l'austérité budgétaire aura une incidence sur l'emploi sans pour autant réduire de manière significative les déficits budgétaires", note l'étude.
Elle recommande des politiques d'investissement et une remise sur pied du système financier, ce qui veut dire que l'on "règle rapidement la question de la solvabilité de nombreuses banques". L'OIT demande de "veiller à ce que les jeunes ne restent pas prisonniers d'emplois précaires" et cite comme des exemples à suivre les politiques menées dans les pays scandinaves, en Autriche, en Belgique et aux Pays-Bas.
L'étude se réfère à des programmes de formation facilitant la transition entre l'école et le travail ou aux "garanties-jeunes" des pays nordiques qui accompagnent les jeunes par des formations spécifiques puis par l'aide à la recherche d'un emploi. En Suède, 46 % des jeunes demandeurs d'emploi ont connu la réussite grâce à cette garantie. "Avec une stratégie de croissance centrée sur l'emploi pour la zone euro, la reprise est encore envisageable à l'intérieur du cadre de la monnaie unique", affirme l'étude de l'OIT.
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