« Après trois années de baisse », dit l'étude, les grands dirigeants se sont bien rattrapés. Dix grands patrons français ont touché une rémunération représentant plus de 240 smic par an, soit 4,6 millions d'euros, en 2010. Allez, pour le plaisir :
- Jean-Paul Agon de L'Oréal : 10,7 millions d'euros ;
- Bernard Arnault de LVMH : 9,7 millions ;
- Carlos Ghosn de Renault : 9,7 millions ;
- Bernard Charlès de Dassault systèmes : 9,5 millions ;
- Franck Riboud de Danone : 7,7 millions ;
- Maurice Levy de Publicis : 6,2 millions ;
- Christopher Viehbacher de Sanofi-Aventis : 6,1 millions ;
- Arnaud Lagardère de Lagardère SCA : 4,9 millions ;
- Henri de Castries de AXA : 4,9 millions ;
- Lars Olofsson de Carrefour : 4,8 millions.
« Ces rémunérations valorisent les stock-options et actions gratuites (30 % de la rémunération totale) à la date d'attribution et ne tiennent donc pas compte de la chute des cours enregistrée depuis. »
C'est la hausse qui compte
Interrogé par l'AFP, le PDG de L'Oréal Jean-Paul Agon a déclaré que les deux tiers de ce chiffre étaient virtuels.
« Ces stock-options dépendent par définition du prix de l'action en Bourse et à titre indicatif, au cours de ce matin, ces 7 millions d'euros soi-disant représentaient en fait zéro. »
Il a ajouté avoir cependant « un très haut salaire » de 3,7 millions d'euros.
Qu'importe, c'est la hausse qui compte (grâce à la distribution de bonus). Les patrons sont plus généreux avec eux-mêmes qu'avec leurs salariés.
Dans le même temps, le pouvoir d'achat des Français est en décélération : il est en hausse de 1,2% en 2010, contre 1,6% l'année précédente. Selon une étude de l'Insee publiée en avril 2011, le niveau de vie médian s'élève à 1 580 euros par mois. Le salaire moyen, quant à lui, est de 1 842 euros par mois.