Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 25.09.2013 à 10h33 • Mis à jour le 25.09.2013 à 16h51
Les propos du ministre de l'intérieur Manuel Valls, qui a affirmé notamment que les "modes de vie [des Roms sont] extrêmement différents des nôtres", ont été au centre des discussions, mercredi 25 septembre, en France et à Bruxelles. Alors que M. Valls a maintenu sa sortie sur BFM-TV en présentant son "plan national" de lutte contre les cambriolages, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a assuré qu'il avait le soutien du gouvernement, car il porte la politique gouvernementale en la matière "avec fermeté et humanité".
"Fermeté, car la misère n'est pas un mode de vie et quand il doit y avoir démantèlement de camp on le démantèle, humanité car à chaque fois que nous pouvons permettre un accès à un travail, un logement, une scolarisation des enfants ou un accompagnement social, nous le faisons. C'est vrai que le retour au pays fait partie de la palette des solutions".
"Manuel Valls n'a rien fait d'autre que rappeler cela. Il s'est attaqué à cette question des campements illicites avec beaucoup de détermination et sans instrumentalisation aucune".
Mme Vallaud-Belkacem a reconnu avoir "entendu certains membres du gouvernement se prononcer sur les interprétations qu'on a faites des propos de Manuel Valls. J'invite chacun à se parler si besoin en était, mais je vous redis que la politique du gouvernement". Une allusion à Arnaud Montebourg, qui a publiquement critiquée la ligne de M. Valls. Peu de temps après, le premier secrétaire du PS Harlem Désir a affirmé ne pas croire "aux théories selon lesquelles certaines populations ne pourraient pas être intégrées".
Lire notre décryptage "Roms : surenchère verbale et idées reçues"
NOUVELLES MENACES DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
Le porte-parole de la Commission, Olivier Bailly, est allé plus loin en menaçant la France de sanctions et en rappelant que les Roms, comme tous les citoyens européens, ont le droit de circuler librement dans tous les Etats-membres : "Si les principes inscrits dans les Traités ne sont pas respectés, la Commission utilisera tous les moyens à sa disposition".
Lire l'éditorial Roms : la faute lourde de Manuel Valls
La Commission avait déjà menacé la France de sanctions en 2010, pour non-respect de la législation de l'UE en matière de liberté de circulation. Paris avait au final accepté de modifier sa loi nationale afin de mieux tenir compte de règles européennes encadrant les renvois chez eux de citoyens de l'UE. Mercredi, Mme Redding a rappellé quelques lois fondamentales :
"Nous avons des règles européennes qui ont été signées par la France, des règles sur la libre circulation des citoyens européens. Et ce ne sont pas des Roms mais des individus. C'est sur décision d'un juge qu'ils peuvent être évacués s'ils ont fait quelque chose qui va à l'encontre les lois de l'Etat en question".
"Il y a 50 milliards d'euros qui sont à disposition et qui ne sont pas utilisés. Je me demande pourquoi. On laisse venir les choses jusqu'à ce qu'elles soient impossibles et on ne fait pas le travail d'intégration.
Nous avons mis l'argent sur la table. Il pourrait servir aux maires et je vois que cet argent n'est pas utilisé. La France a signé une stratégie nationale d'intégration des Roms. Or l'argent n'arrive pas où il y doit arriver, dans les communes, chez les maires, là où il y a les problèmes".
Les déclarations de M. Valls interviennent dans un contexte déjà tendu, alors que les démantèlements de camps de Roms se sont multipliés ces dernières semaines en France, à Lille, Lyon, La Courneuve ou Marseille, quelques mois avant l'ouverture totale des frontières pour les citoyens roumains et bulgares, le 1er janvier 2014.
Lire nos explications Où en est-on de l'hébergement des Roms en France ?