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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:44

 

 L’édito 02/10/2012 à 17h37

Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

 

L’affaire est entendue : François Hollande a trompé ses électeurs en leur faisant croire qu’il pourrait renégocier le traité budgétaire européen, mais il leur a dit la vérité lorsqu’il s’est engagé à viser les équilibres budgétaires.

L’agitation qui entoure aujourd’hui la ratification parlementaire du TSCG est en partie due à ce mensonge congénital, François Hollande ayant joué sur les mots, pendant la campagne, entre la « renégociation » du traité et un volet croissance en « complément » de ce texte signé « Merkozy ».

Il était clair, dès janvier, que la première serait impossible pour un texte conclu à 27, sauf à penser, comme l’espéraient secrètement certains socialistes, que les électeurs irlandais, les seuls à le ratifier par référendum, le rejetteraient...

La confusion vient aujourd’hui du fait que le débat parlementaire survient au lendemain de la présentation du premier budget de l’ère Hollande, et que celui-ci est placé sous le signe de la rigueur. Or il ne s’agit évidemment pas d’un effet du traité, pas encore entré en vigueur, mais d’un choix politique assumé par François Hollande qui avait annoncé la couleur.

La bataille du traité 2012 n’a rien à voir avec celle de 2005. Et elle ne suscite d’ailleurs pas les mêmes passions. Elle permet juste aux formations politiques de prendre leurs marques : les écologistes l’ont fait avec éclat pour se démarquer du PS au sein de la majorité, la gauche de la gauche l’a fait dans la rue dimanche pour prendre date, et une poignée de socialistes, pas plus d’une vingtaine, s’apprête à le montrer par son vote parlementaire, privant Jean-Marc Ayrault de l’unité de façade qu’il réclame.

Quelle Europe demain ?

La suite devrait être plus intéressante. Quelle Europe voulons-nous construire pour les prochaines années ? La crise poussera-t-elle vers plus de fédéralisme au sein, au moins, d’un noyau dur européen dont la France et l’Allemagne, ou aura-t-elle raison de quarante ans d’avancées à petits pas vers cet objet politique non identifié (opni) dont parlait autrefois Jacques Delors ?

Plus d’Europe pour quoi faire ? Pour le comprendre, lisez ce qu’écrit Roger Cohen, chroniqueur du New York Times, faisant mardi un tour d’horizon du monde :

« L’Europe est une puissance qui se cherche un statut, minée par la crise de l’euro et le déficit démocratique de ses institutions, dépourvue de l’idéalisme qui animait autrefois la quête d’unité européenne, et représentée par un “président” dont personne n’a entendu parler. Il ne reste plus qu’une seule personnalité politique sérieuse en Europe. Son nom : Angela Merkel. »

Cette analyse en trois phrases relègue l’Europe aux confins de la nouvelle géopolitique mondiale, avec toutes les conséquences économiques que l’on imagine, et il est clair que, vu de Washington, il n’y a guère que la chancelière allemande à percer le mur de la visibilité. La France, seule, n’a plus guère de chance de peser dans le monde d’après.

Comme l’écrit très justement dans Le Monde ce mardi l’inattendu attelage néo-écolo de José Bové l’altermondialiste, et Daniel Cohn-Bendit le libéral, tous deux eurodéputés, dans un discours parodique de François Hollande :

« Moi, Président, je vous dois la vérité. La France est une grande nation. Mais son droit de véto au Conseil de sécurité ne doit pas nous duper. Elle ne pèsera à l’avenir sur les affaires du monde qu’à travers l’Europe. »

Au lendemain de la ratification de ce traité brouillon et sans envergure, le chantier de l’Europe sera bel et bien sur la table. La France est restée étonnamment silencieuse alors que l’Allemagne a déjà mis des propositions sur la table. Ce silence ne doit pas durer, sauf à laisser passer un moment historique.

Il sera temps, alors, de déclencher une véritable « bataille d’Europe » au sein de l’opinion, fortement clivée sur le sujet. Car les enjeux, cette fois, seront déterminants pour l’avenir, et devront véritablement être tranchés par les Français, soit par référendum, soit en étant au centre de la prochaine élection présidentielle.

Ce mardi matin, l’Europe était le sujet du « duel » de France info qui m’opposait à Sébastien Ferjou d’Atlantico. Voici la vidéo du débat.

 

 

 

Le « duel » de France info

Rue89 vs Atlantico

 

 

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