Une dynamique se crée, un toilettage en règle du travail de la presse : Médiapart contribue avec une énergie formidable à ce travail d’investigation et d’information qui taille des croupières à la « com », ce travail qui (re)donne « Le droit de savoir » (1) aux citoyens et qui renfloue le désir de lier information et action, de lier virtuel et réel.
Après des semaines de ravage des communicants, de dézingage du travail de Médiapart, de Fabrice Arfi, nous mesurons tous que nous avons eu raison de marquer notre fidélité à ce média par nos abonnements - fidélité, goût de la discussion éclairée, de la contradiction, vigilance et prise en compte de cette réalité dont nous sommes souvent dépossédés : les citoyens sont intelligents, capables de penser, et la société gagne toujours à ce qu’ils soient considérés comme tels –
Pour faire gagner ce pari de l’intelligence, nous avons tous besoin que la réalité s’éclaire par un tissage obstiné de liens : mettre en relation les informations afin de révéler la logique systémique qui ravage notre monde. Bernard Stiegler (2) l’a évoqué dans le débat sur Médiapart de ce vendredi 5 avril : assommés par la prolifération de la communication qui n’est que du marketing, privés de la capacité de donner du sens à ce qui se passe, nous sommes menacés de perdre jusqu’à notre «savoir-vivre», de nous voir dépossédés de ce qui permet à chacun de développer ses propres pratiques sociales, d’avoir un style de vie particulier, une existence qui n’est pas identique à celle de son voisin.
« Au 20e siècle, un nouveau modèle s’est substitué au capitalisme industriel et productiviste du 19e : le consumérisme, qu’on assimile au fordisme et qui a cimenté l’opposition entre producteur et consommateur. Le capitalisme productiviste supposait la prolétarisation des ouvriers. Ceux-ci perdaient tout leur savoir-faire qui était transféré aux machines. Avec le consumérisme, ce sont les consommateurs qui perdent leur savoir-vivre, ce qui constitue la deuxième phase de la prolétarisation. » (B. Stiegler)
Nous avons besoin de reprendre possession de nos vies, de redevenir acteurs de notre société, nous pressentons tous que le « bien vivre » autrement est possible : à nous de penser et d’agir.
C’est comme modeste contribution à ce travail collectif immense que notre association CAMédia s’est créée en 2009 : notre groupe s’est employé à créer des moments et des lieux de pensée collective pour des rencontres entre lecteurs de Médiapart, non-lecteurs, journalistes et intervenants divers qui nous apportent leur éclairage sur notre monde.
Ainsi les 20 et 21 avril 2013, nous allons nous retrouver pour un dialogue avec Pierre Rabhi et Edwy Plenel.
Découvrez nos autres rencontres 2013 :
Le 20 avril 2013, 19 h 54, à l’Equitable Café, Cours Julien 13006 Marseille: La résistance du ghetto de Varsovie. La question de l’unité dans les luttes.
Lyon, Maison des Passages - cycle « Résister c’est créer » - :
- Le 29 janvier 2013, rencontre avec Laurent Mauduit : A quoi servent les économistes ?
- Le 29 mars 2013, rencontre avec Miguel Benasayag : Quelles organisations pour transformer la société ?
- Le 16 mai 2013, rencontre avec Benjamin Stora : Les imaginaires autour d’Albert Camus.
Et les 6 et 7 juillet 2013, à Montluel (région de Lyon), se tiendront nos quatrièmes rencontres estivales dont le programme complet paraîtra bientôt.
L’objectif de CAMédia est d’œuvrer à produire du sens et des liens : liens entre les pensées, liens entre les hommes.
Rejoignez-nous afin d’être plus nombreux et divers dans ce travail obstiné, d’invention sociale. Venez partager votre pensée, votre imagination avec nous, créons ensemble !
(1) Le droit de savoir : Edwy Plenel, 2013, Don Quichotte
(2) La pharmacologie du Front National : Bernard Stiegler, Victor Petit, 2013, Flammarion
Fichier attachéTaille Bulletin_dadhesion_2013.pdf 6.49 Ko Charte_CAMedia.doc 21 Ko