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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 17:30
Publié le 03/11/2011 à 11h33

 

 

Ce qui va se jouer dans les urnes grecques dans quelques semaines nous concerne très directement. En ce sens, nous sommes tous déjà dans l'isoloir du bureau de vote, à l'ombre du Parthénon.

Bien sûr, le psychodrame déclenché par l'annonce d'un prochain référendum en Grèce peut s'analyser selon de multiples prismes.

Fraude, mensonges et corruption

On disserte sur les préoccupations très politiciennes d'un Premier ministre aux abois.

On s'émeut de la fraude, dit-on, généralisée qui permet aux riches habitants de Larissa (un peu le Neuilly hellène) de posséder davantage de Porsche Cayenne (coût moyen 65 000 euros) par habitant que New York ou Londres (dixit Le Parisien, reprenant un article du « Athens News »).

On glose sur les falsifications des comptes publics grecs pour intégrer la zone euro. Falsifications effectuées voici quelque dix années avec la complicité agissante de Goldman Sachs et, selon une méchante rumeur, de Mario Draghi, tout nouveau gouverneur de la BCE, et à l'époque, « directeur Europe » de cette banque tentaculaire.

On pointe également la corruption, paraît-il, généralisée à Athènes et alentours.

Le diktat franco-allemand fait grimper le « non »

Mais au hasard – pas tout à fait –, on peut choisir de chausser d'autres lunettes pour regarder la Grèce et ses vicissitudes. Quelle que soit la question inscrite en définitive sur les bulletins de vote au référendum, l'électeur traduira au choix :

  • « Suis-je condamné à une austérité toujours renforcée sans jamais apercevoir le bout du tunnel ? » ;
  • ou « Suis-je d'accord pour laisser les clefs du pouvoir grec à des eurocrates financiers venus de Bruxelles et à abandonner de fait notre souveraineté démocratique ? »

Cette affaire de l'intitulé de la « question » a occupé, semble-t-il, l'essentiel de l'entrevue Papandréou-Merkel-Sarkozy. Et le tandem franco-allemand s'est comporté de la plus maladroite façon imaginable, y compris au regard de ses propres intérêts, en prétendant dicter au chef du gouvernement grec le texte soumis à référendum. Une évidente provocation qui a dû, dès la nouvelle connue sur le Pirée, faire grimper de plusieurs points le pourcentage des électeurs acquis au « non ».

Une prise en otage par les eurocrates

Quel que soit le résultat du référendum en Grèce, il nous concernera tous. On lit dans toutes les gazettes quelles seraient les conséquences – évidemment dramatiques – d'un vote négatif pour la Grèce, pour l'euro, et pour l'Europe.

Mais un vote positif du genre « Oui à l'euro, oui à l'Europe, oui à l'austérité, encore un tour de vis s'il vous plaît… » n'en serait pas moins catastrophique. Pour les Grecs eux-mêmes peut-être, mais ils l'auront choisi. Mais aussi pour tous les autres Européens, car la prise de pouvoir d'eurocrates non élus, non responsables (Commission et BCE en tête) sur le gouvernement d'un pays démocratique – une sorte de prise en otage – constituerait un précédent appelé à faire date. Démocraties peau de chagrin : désormais pour quoi, pour qui voter puisque les jeux se font ailleurs ?

Le rêve d'une démocratie européenne

Depuis notamment la mise en œuvre, à quelques virgules près, par Nicolas Sarkozy, du traité constitutionnel européen rejeté par une majorité de Français, on perçoit que la démocratie et la construction européenne, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, font mauvais ménage.

Craignons que le référendum grec n'en apporte, dans un sens ou dans l'autre, une nouvelle illustration. Faudrait-il alors interdire les référendums, restreindre les démocraties, ou réinventer l'Union européenne ?

Faisons un rêve : et si cette aventure grecque était l'occasion d'un vaste débat et débouchait sur l'élection par tous les Européens, le même jour, d'un Parlement européen doté de véritables pouvoirs… celui, par exemple, d'écrire et de proposer aux peuples une constitution européenne enfin démocratique.


Sylvain Gouz

Journaliste, Sylvain GOUZ est tout d’abord responsable des pages économiques et sociales de COMBAT ; il participe à la création du Quotidien de Paris dont il dirige le service économique et social. Après être passé au Nouvel Economiste, il rejoint RTL ;  puis TF1 où il exerce successivement les fonctions de Chef du service économique et social, Rédacteur en chef des journaux de 20h puis des journaux du week-end, enfin, Directeur délégué à l’information ; à ce titre, il met notamment en place la chaîne LCI.

A France Télévisions, après avoir été Directeur adjoint du projet numérique, il rejoint France 3, pour devenir, ces dernières années, Conseiller du directeur général adjoint chargé de l’information.

Journaliste indépendant désormais au sein de sa propre structure MEDIΔGOUZ (www.mediagouz.fr)

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