Quatre ans après le début de la crise financière de 2007, la crise inter-bancaire ne faiblit pas, bien au contraire. Les banques européennes viennent de battre un nouveau record de dépôt auprès de la banque centrale européenne (BCE) avec 463,6 milliards d'euros déposés au 8 janvier 2012.
Les records de dépôts des banques commerciales auprès de la BCE sont battus semaine après semaine. La crise de confiance inter-bancaire, qui paralyse une partie de l'économie et sclérose notamment les prêts aux PME, semble donc s'approfondir un peu plus chaque jour. Ce phénomène dénote que les banques ne se font toujours plus confiance les unes les autres pour se refinancer entre elles, comme elles pouvaient le faire tout à fait normalement il y a encore quelques années et surtout sans aucune intervention des pouvoirs publics.
Pourtant, les taux offerts par la BCE sont loin d'être mirobolants, à 0,25%. Ils se situent d'ailleurs bien en deçà du taux de 0,369% qu'offre actuellement le marché interbancaire. Malgré cela, le placement auprès de la BCE est ce qui leur paraît le plus fiable. Voyant ce qu'elles ont dans leur propre coffre-fort -dettes d'États, produits dérivés toxiques- les banques savent qu'en cas de nouveau krack voire de défaut d'un État européen, ces voisines ne survivront pas, et que l'argent prêté à d'autres banques disparaîtrait en cas de défaut de paiement.
Cette ruée vers la BCE s'explique aussi par le prêt historique consentie par la BCE aux banques européennes le 21 décembre 2011. Les banques pouvaient venir se servir de façon illimité : elles ont emprunté pour 489 milliards d'euros à un taux de 1%. Mais les banques n'ont pas encore trouvé où investir cet argent et le retournent à l'envoyeur.
Pour restaurer la confiance, l'autorité bancaire européenne (EBA) oblige les banques européennes, dans le cadre des accords de Bâle 3, a augmenter leur réserves de fonds propres de 115 milliards d'euros pour atteindre 9% de leurs avoirs risqués pour pouvoir faire face à un effondrement de leurs valeurs. Mais quand on sait que, par exemple, sur presque 2000 milliards d'euros d'actifs, la BNP Paribas ne peut assurer la perte que de 55 milliards et qu'au delà, elle fait faillite : les doutes demeurent sur le marché, d'autant plus que les actifs risqués de la BNP s'élèvent à 600 milliards, toujours selon l'EBA.