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Parmi les nombreux collectifs, associations et individus venus constituer le groupe LEOpart et ayant lancé le squat agricole qui s'organise petit à petit dans la "ceinture verte" d'Avignon se trouve le réseau Reclaim the Fields. Après avoir participé, entre autres, à la ferme du Sabot à Notre-Dame-des-Landes, à un camp de soutien à la lutte de paysans contre une mine d'or en Roumanie, ou à des squats de terres et à des jardins collectifs à Dijon, le réseau s'est tout naturellement retrouvé impliqué dans la lutte autour de la liaison Est-Ouest (LEO) à Avignon.
Sur un coin de table, en compagnie d'autres membres du réseau, Nicolas tente de résumer la philosophie d'un mouvement qui se veut plus une "constellation" qu'une association hiérarchisée et monolithique. Comme dans bien des groupes qui se retrouvent dans ce type d'actions, les frontières du réseau ne sont pas nettes et les liens se font par porosité d'un groupe à l'autre.
Venir ici, "ça pose quelque chose de concret et ça peut modifier l'attachement à la terre", explique Nicolas. Lui-même formé en agronomie, il a appris les aspects les plus concrets du maraîchage "dans des luttes comme celle-ci". Les membres de Reclaim the Fields, comme ceux du collectif LEOpart, aimeraient que des gens reviennent cultiver les terres mises en friches sur le tracé de la LEO.
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"La terre, c'est le nerf de la guerre", affirment ces jeunes agriculteurs, inspirés par les paysans sans terre sud-américains. Dans tous les combats ou projets que mène le réseau, l'idée de la réappropriation de cette ressource est essentielle. "Parce que ça touche à l'autonomie, expliquent-ils. D'abord, il s'agit de pouvoir se nourrir. Et puis d'acquérir des savoir-faire sans passer par le parcours institutionnel."
La remise en cause, ou du moins le court-circuitage des institutions traditionnelles du milieu agricole, est aussi une constante. Ils les jugent trop hiérarchisées et patriarcales. Chez eux, les femmes tiennent d'ailleurs une bonne place, et les réflexions sur les questions de genre sont aussi à propos que celles sur les techniques maraîchères.
Aussi attachés soient-ils à l'idée de construire une nouvelle "économie collective", les membres de Reclaim the Fields préviennent : "On ne balaie pas tout ce qui se fait par ailleurs." Dans toutes leurs luttes, ils disent tenter de discuter avec les agriculteurs plus conventionnels. "Les pratiques de solidarité paysanne, d'échange, de respect de la nature, on ne les a pas inventées, elles existent ailleurs", dit une jeune femme. "On ne veut pas rester dans un entre-soi stérile", jurent-ils. Leur idée, c'est plutôt d'amener des discussions, de nouvelles manières de voir. Ne pas imposer de label, donc.