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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 14:45
Marianne - La plume d'Aliocha - Blogueuse associée | Lundi 16 Janvier 2012 à 15:01

 

Trop de déficit public, trop de chômage, pas assez de croissance : la France a joué... et a perdu son triple A. La décision de Standard & Poor's rendue publique le 13 janvier soulève de nombreuses interrogations sur la légitimé d'une agence de notation à imposer ses décisions aux gouvernements. Eléments de réponse avec la blogueuse Aliocha.



(Dessin de Louison)
(Dessin de Louison)
Enron, les subprimes, les banques islandaises, et j’en oublie. On ne compte plus les « erreurs » des agences de notation. La vérité, c’est qu’il ne s’agissait pas d’erreurs. A chaque fois, elles ont encouragé ce qu’elles croyaient juste en application de leur vision libérale (ultra-libérale ?) de l’économie.

En cela, elles ont largement contribué à la crise de 2008, laquelle nous a mené où nous savons. Et il reste encore des gens pour leur accorder le crédit de l’objectivité ? Mais est-ce qu’on ne marcherait pas sur la tête ? « Qu’importe, il est exact que notre déficit public est excessif » avancent, un peu embarrassés aux entournures, ceux qui ne savent plus très bien quoi penser de la situation.

Voici le texte du communiqué de Standard @ Poor’s. Il faut lire le texte, attentivement, mot à mot jusqu’à la fin, pour se rendre compte de son caractère profondément idéologique. Ce n’est pas un défaut en soi, ce qui est ennuyeux, c’est de le prendre pour argent comptant. Comme s’il s’agissait d’un avis parfaitement scientifique et incontestable. Et ce qui est encore plus fâcheux, c’est que l’agence se permette de donner des consignes politiques pour améliorer la situation.

Mais là où cela devient franchement ahurissant, c’est quand les politiques et les médias se jettent dans le panneau, paniquent la population, et promettent d’obéir aveuglément à l’avis de Standard & Poor’s. En clair, nous sommes en train de confier les rênes de notre pays à une agence de notation. Serions-nous devenus fous ?
Je n’ai guère de tendresse pour ces agences, mais je crois qu’elles-mêmes n’ont jamais revendiqué pareil pouvoir. Seulement voilà, leur avis compte sur les marchés financiers (moins qu’on ne l’imagine), sert les intérêts des politiques en pleine campagne présidentielle (plus qu’on ne le pense) et alimente les médias (au même titre que le tsunami au Japon ou l’affaire DSK). Une fois qu’on a créé la panique, il s’agit d’informer minute après minute des derniers développements de la catastrophe, des réactions des uns et des autres, des conséquences sur la vie des français etc.

Le communiqué de Standard & Poor's

PARIS, le 13 janvier 2013
Résumé

Standard & Poor’s abaisse la note à long terme, non sollicitée, de la République Française à « AA+ ». Dans le même temps, nous confirmons la note à court terme, non sollicitée, de la République Française à « A-1+ ». Cet abaissement traduit notre opinion sur l’impact des difficultés croissantes de la zone euro — à laquelle la France est étroitement intégrée — dans les domaines politique, financier et monétaire.
La perspective attachée à la note à long terme est « négative ».

Décision de notation

Le 13 janvier 2012, Standard & Poor’s Ratings Services abaisse la note non sollicitée à long terme de la République Française de « AAA » à « AA+ ». Dans le même temps, la note non sollicitée à court terme « A-1+ » est confirmée. Ces notes sont retirées de la liste de surveillance où elles avaient été placées avec implication négative le 5 décembre 2011. La perspective attachée à la note à long terme est « négative ».
Notre évaluation des risques de transfert et de convertibilité (T&C) pour la France, comme pour tous les membres de l’Union Economique et Monétaire Européenne (la zone euro) demeure « AAA », car nous estimons extrêmement faible la probabilité que la Banque Centrale Européenne (BCE) limite l’accès des entités non-étatiques aux devises étrangères pour le service de leurs dettes.
Cette opinionse fonde sur l’accès plein et entier aux devises étrangères dont bénéficient actuellement les détenteurs d’euros, situation qui nous semble devoir perdurer dans un avenir prévisible.

Argumentaire

L’abaissement traduit notre opinion sur l’impact des difficultés croissantes de la zone euro dans les domaines politique, financier et monétaire. L’issue du sommet de l’Union Européenne du 9 décembre 2011 et les déclarations ultérieures des différents responsables politiques nous ont conduit à considérer que l’accord obtenu ne constituait pas une avancée suffisamment importante, ni dans son étendue, ni dans son montant, pour permettre de résoudre structurellement les difficultés financières de la zone euro.

Nous estimons que cet accord politique n’offre ni les ressources additionnelles, ni la flexibilité opérationnelle suffisantes pour soutenir les plans de sauvetage européens et ne constituerait pas non plus une mesure de soutien suffisante pour les Etats de la zone euro faisant l’objet d’une pression accrue des marchés.

Nous pensons également que cet accord se base sur un diagnostic incomplet des causes de la crise, à savoir que les turbulences financières actuelles proviendraient essentiellement du laxisme budgétaire à la périphérie de la zone euro. Nous pensons pour notre part que les problèmes financiers auxquels la zone doit faire face sont au moins autant la conséquence de l’accroissement de déséquilibres extérieurs et de divergences en matière de compétitivité entre les pays du noyau dur de la zone et les pays dits « périphériques ».

Il nous semble donc qu’un processus de réformes basé sur le seul pilier de l’austérité budgétaire risque d’aller à l’encontre du but recherché, à mesure que la demande intérieure diminue en écho aux inquiétudes croissantes des consommateurs en matière de sécurité de l’emploi et de pouvoir d’achat, entraînant l’érosion des recettes fiscales.
Par conséquent, nous avons ajusté à la baisse le score « politique et institutionnel » de la France, conformément à nos critères de notation des Etats Souverains.

Cette décision traduit notre opinion selon laquelle l’efficacité, la stabilité et la prévisibilité des politiques et des institutions européennes n’ont pas été suffisamment renforcées au regard de l’intensité de ce que nous estimons être une crise financière qui s’accroît et s’aggrave au sein de la zone euro. Les notes de la France continuent de refléter notre opinion sur le fait que le pays bénéficie d’une économie riche, diversifiée et résiliente, ainsi que d’une main d’œuvre hautement qualifiée et productive.

Ces points forts sont partiellement contrebalancés, selon nous, par un endettement public relativement élevé ainsi que par les rigidités du marché du travail. Nous notons toutefois que le gouvernement a engagé une stratégie de consolidation budgétaire ainsi que des réformes structurelles à cet égard.

Perspective : négative

La perspective « négative » attachée à la note à long terme de la France indique qu’il existe selon nous au moins une chance sur trois pour que la note soit à nouveau abaissée en 2012 ou en 2013 :
– si les finances publiques déviaient de la trajectoire prévue par les projets de consolidation budgétaire.
– si la croissance économique de la France pour 2012 et 2013 se révélait inférieure aux prévisions actuelles du gouvernement (respectivement de 1% et 2%), les mesures budgétaires annoncées à ce jour pourraient s’avérer insuffisantes pour atteindre les objectifs de réduction des déficits pour ces mêmes années.
– si les déficits publics de la France restaient proches des niveaux actuels, conduisant à l’augmentation progressive de la dette publique nette au-delà de 100% du PIB (contre un peu plus de 80% actuellement), ou si la croissance économique devait demeurer faible sur une période longue, cela pourrait conduire à une dégradation d’un cran de la note.
– si un accroissement des risques économiques et financiers dans la zone euro conduisait à une augmentation substantielle des engagements conditionnels ou à une détérioration significative des conditions de financement extérieur.

A l’inverse, la note pourrait se stabiliser au niveau actuel si les pouvoirs publics parviennent à mettre en œuvre de nouvelles réductions des déficits afin de stabiliser le ratio d’endettement public dans les deux à trois prochaines années, ainsi qu’à mettre en place des réformes favorisant la croissance économique.

« Les agences n’ont pas d’autre pouvoir que celui qu’on leur accorde. »

Vous aurez compris que les agences nous attendent au tournant. Elles vont désormais juger la pertinence des réformes qu’on ne manquera pas de mettre en oeuvre pour leur plaire. A  l’aune de leur propre vision de l’économie.

Tirons donc le fil de tout ceci. La note est importante car elle contribue à déterminer le taux auquel nous empruntons. Je dis bien « contribue ». Point. Lui accorder un quelconque autre effet relève de la plus pure aberration. Les agences n’ont pas d’autre pouvoir que celui qu’on leur accorde.
Seulement voilà, nous sommes en train de découvrir, effarés, à quel point nous nous sommes livrés pieds et poings liés aux marchés financiers. Et dans ce contexte en effet, il devient difficile de mépriser la note attribuée par Standard & Poor’s à la France. De là à en surestimer le poids…
 
Retrouvez Aliocha sur son blog.

 

Qui a fait reines les agences de notations ?
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