Les autorités judiciaires progressent dans leur enquête sur le meurtre du rappeur anti-fasciste Pavlov Fyssas. Quatre députés du parti néonazi viennent d’être inculpés.
Quatre députés du parti Aube dorée ont été inculpés, mercredi 2 octobre, dans le cadre de l’offensive judiciaire lancée contre le parti néonazi après le meurtre du rappeur antifasciste Pavlov Fyssas.
Les deux juges d’instruction en charge de l’affaire ont inculpé les quatre parlementaires de « constitution et d’appartenance à une organisation criminelle ».
Trois d’entre eux, dont le porte-parole du parti, Elias Kassidiaris, ont été mis en liberté conditionnelle dans l’attente de leur procès. Le quatrième, Yannis Lagos, qui est aussi le responsable d’Aube dorée dans le quartier Nikaia, est quant à lui placé en détention provisoire. Il est soupçonné d’être directement impliqué dans le meurtre du chanteur par un des militants néonazis de la section locale.
L’enquête a révélé les liens étroits entre Yannis Lagos et le meurtrier, Georges Roupakias. Selon les scripts de conversations enregistrées consultés par la police, l’implication de Yannis Lagos, ainsi que ses contacts pendant le meurtre avec la section locale du parti, permettraient d'établir l’implication de Nikos Michaloliakos, le chef du parti néonazi.
Au total 6 des 18 députés du parti ont été arrêtés le week-end dernier, dont son dirigeant, Nikos Michaloliakos, toujours placé en garde à vue et qui est auditionné ce mercredi après-midi. Plus de quinze militants du parti Aube dorée ont été arrêtés depuis le drame. Parmi eux figurent quatre policiers.
Cette offensive fait suite au meurtre, le 18 septembre, dans la banlieue d’Athènes, du rappeur antifasciste Pavlov Fyssas, assassiné de trois coups de couteaux alors qu’il sortait d’un bar avec sa compagne et des amis.
Le parti Aube dorée qui s’est illustrée pour ses campagnes anti-immigrés et la création de nouvelles milices paramilitaires dispose actuellement de 18 sièges à l’Assemblée nationale grecque.