Source : www.mediapart.fr
Plus d'un millier de lycéens parisiens ont manifesté jeudi 6 novembre, après avoir bloqué une vingtaine d'établissements, pour exprimer leur indignation à la suite de la mort de Rémi Fraisse et pour protester contre les violences policières.
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© Louise Fessard
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Les lycéens se sont donné rendez-vous place de la Nation ce jeudi matin après avoir bloqué leurs établissements. Ils ont défilé en direction de la place de la Bastille avant de rejoindre la place de l'Italie vers midi.
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Ils ont manifesté pour lancer un hommage au jeune Rémi Fraisse (21 ans), décédé il y a 10 jours sur le site du barrage de Sivens (Tarn).
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La manifestation s'est déroulée dans le calme. Les lycéens ont aussi bien scandé des slogans de soutien à Rémi Fraisse que contre les violences policières. Entre autres : « Police partout, justice nulle part », « Quand la police tue, les jeunes sont dans la rue », « Pour Rémi Fraisse, on fait trembler la France ».
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Il n'aura fallu que quelque 45 minutes aux manifestants pour aller de la place de la Nation à la place d’Italie, « alors qu’un cortège traditionnel met cinq heures », plaisante un adulte vieil habitué des manifs. « Mais ils en ont perdu la moitié en route », ajoute-t-il.
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Une partie de la circulation a été interrompue pendant 1 h 30 au niveau du rond-point de la place d'Italie où les manifestants ont fait un sit-in. « Certains jeunes ne sont pas venus, de peur que la manifestation tourne mal », raconte un lycéen en classe de seconde. « Mais au final, les CRS n'ont pas été agressifs, ajoute-t-il un peu surpris, ils ont juste bloqué les voitures quand on traversait les intersections. » Selon une source policière, 29 établissements étaient touchés par la manifestation : 15 totalement bloqués et 14 avec filtrage.
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Plusieurs élèves du lycée Jean-Jaurès de Montreuil (Seine-Saint-Denis) se sont mobilisés contre les violences policières. « Pour nous, c'était super important de venir parce qu'en 2010, un de nos camarades s'est pris un tir de flashball pendant un blocus lors de la réforme des retraites. Il a perdu un œil », raconte Léo, jeune élève de seconde.
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Croisés un peu plus loin, des terminales du lycée Jean-Jaurès de Montreuil. Au centre de la photo, Yan était aux côtés de Geoffrey Tidjani (le jeune de 16 ans blessé par un tir de flashball) en 2010 lors du blocus du lycée contre la réforme des retraites. Il se souvient de la scène : « Les policiers étaient à une quinzaine de mètres de nous, ils nous tenaient en joue. On n'a pas jeté de pierres, ce n'était pas un tir de riposte, ils ont visé Geoffrey. » « Quand j'ai vu les vidéos du Testet sur le site du barrage, ça m'a de suite fait repenser à ça, j'ai eu un frisson », raconte son ami Manuel. « C'est pas juste les grenades qui m'ont choqué mais la violence verbale des policiers, les lacrymos jetées dans les caravanes sur les zadistes. »
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Certains lycéens ont appelé à la démission du ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve. Quelques enseignants présents sont revenus sur la mort de Rémi Fraisse, comme en témoigne une professeure du lycée Bergson (XIXe) : « On n'en discute pas trop entre professeurs, beaucoup plus du côté des élèves. J’ai l’impression qu'un certain nombre de gens ne sont pas au courant de la mort de ce jeune homme. Beaucoup d'enseignants disent que les lycéens font une manifestation juste pour ne pas avoir cours car ils n’ont pas un discours politique très chiadé… »
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En fin de manifestation, les organisateurs ont tenté de faire une assemblée générale. Chaque étudiant représentant d'un lycée a pris la parole pour expliquer le blocage et l'objet de sa mobilisation.
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Quelques « anonymous » étaient également de la partie. Voltuan est l'un d'entre eux. Il était déjà présent lors de la manifestation au Champ-de-Mars dimanche dernier. Il n'est pas lycéen mais déclare être « de toutes les luttes quand les causes se rejoignent. On est tous choqués par la mort de Rémi », affirme-t-il.
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Les lycéens devaient se réunir dans le courant de la journée pour poursuivre leur mobilisation. Les organisateurs de la manifestation ont assuré préparer des manifestations de plus grande ampleur dans les jours qui suivent.
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