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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 16:25

 

Jeudi 30 Août 2012 à 05:00

 

Mathias Destal et Hervé Nathan - Marianne

 

Pour l’ouverture de l’université d’été du Medef, mercredi 29 août, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a prononcé un long discours destiné à rassurer le patronat. Une opération séduction rondement menée au prix de concessions appréciées.

 

(Jean-Marc Ayrault est le premier chef de gouvernement à sonner la rentrée du Medef depuis sa création, en 1998 - Jacques Brinon/AP/SIPA)
(Jean-Marc Ayrault est le premier chef de gouvernement à sonner la rentrée du Medef depuis sa création, en 1998 - Jacques Brinon/AP/SIPA)
Jean-Marc Ayrault est allé à Canossa. Pour le premier jour de l’université d’été du Medef organisée sur le campus d’HEC, à Jouy-en-Josas, du 29 au 31 août, le Premier ministre s’est fendu d ’un discours  de plus de trois quarts d'heure destiné à nouer une relation positive, forte, durable avec le patronat. 
 
«Il nous a fait une déclaration d’amour», plaisante Geoffroy Roux de Bézieux, président de Virgin Mobile et vice-président de la fédération des Télécoms. Et pour marquer un peu de malice, il ajoute «avec son charisme habituel». Car de l’avis général, le Premier ministre a en effet réussi à être aussi ennuyeux que lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée. 
 
Cela baille ferme dans la salle et les applaudissements sont juste polis. «Jean-Marc Zéro, le premier ministre qu’il vous faut», brocardait, vachard, un membre du Medef. «C’était de la langue de bois totale, persifle le patron d'une entreprise spécialisée dans l’achat et la revente d’or et président de la chambre syndicale des négociants d'or, Gilles Rebibo. Il peut nous draguer autant qu’il veut mais c’est comme avec une femme, on a beau la séduire merveilleusement bien, elle attend des preuves de sincérité.»
 
Le Premier ministre en a fait des tonnes dans l’appel aux patrons, qui avaient fait savoir dans des rencontres précédentes qu’ils projetaient de ne pas se rendre aux négociations sociales si le gouvernement socialiste ne revenait pas à de meilleurs sentiments envers les entrepreneurs.

«L’accident de juillet est clos»

Le Medef n’a pas digéré que la négociation engagé sur la compétitivité et l’emploi sous Sarkozy soit balancée aux oubliettes. «C’est dans un esprit d’ouverture et de confiance que je viens devant vous, attentif aux difficultés que vous rencontrez et à vos propositions», a lancé Jean-Marc Ayrault devant les chefs d’entreprise à l’affût de la moindre maladresse. 
 
Se sachant attendu au tournant, Ayrault a pris soin de n’aborder aucun sujet susceptible de fâcher l’auditoire. Rien sur la taxation des revenus supérieurs à 1 million d’euros, rien non plus sur les licenciements boursiers, rien sur la pénalisation des entreprises qui abusent de la précarité… Non, l’objectif est tout autre : affirmer la volonté du gouvernement de surmonter les défis économiques qui attendent le pays au côté des entreprises et de leurs cadres dirigeants.
 
Le poing socialiste a donc bel et bien été tendu en direction des chefs d’entreprise, «en première ligne dans l’effort de redressement de notre pays». Ainsi Jean-Marc Ayrault a-t-il évoqué la future réforme fiscale qui, assure-t-il, «visera à améliorer le financement de l’économie, l’investissement et la compétitivité des entreprises.» Dans l’amphithéâtre, les participants opinent du chef, satisfaits.
 
«Pour peser en Europe et dans le monde, la France doit redevenir durablement compétitive», poursuit-il. Pour cela, pas question, «d’ajouter de nouveaux freins à la conduite des entreprises». L’opération séduction atteint son apogée.
( WITT/SIPA)
( WITT/SIPA)

 

Le passage sur le financement de la protection sociale conclut l’opération : «Il ne doit plus peser aussi fortement sur le travail (…) Nous définirons, début 2013, un nouveau modèle de financement, plus favorable à la compétitivité des entreprises». Le Premier ministre, qui avait évité d’évoquer la question des coûts du travail en conclusion de la Grande conférence sociale de juillet, répare les dégâts. 
 
«Nous nous étions quittés en juillet, après la Grande conférence sociale, sur une mésentente, confie la patronne du Medef, Laurence Parisot, quelques instants après le discours de son invité. Les signaux de l’époque étaient très négatifs. Mais aujourd’hui, le discours est radicalement différent. L’accident de juillet est clos. Nous sommes dans une phase de travail et de bonne volonté de part et d’autre.»
 
Parisot est aux anges, ou presque. «Le discours du Premier ministre est important pour nous, mais cela dépasse le patronat et le Medef, confie-t-elle. Bien des orientations nous conviennent : la référence à la compétitivité, l’intégration européenne, l’objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB, les négociations sur l’emploi et le marché du travail. Maintenant nous attendons la mise en œuvre. Les arbitrages ne sont pas faits. Le président de la République a des décisions difficiles à prendre. Nous sommes dans l’expectative. En octobre, nous serons fixés.» La centrale patronale devrait donc participer aux négociations sur l’emploi et la sécurisation des licenciements.
 
Satisfaite des signaux envoyés par le socialiste Ayrault, la présidente du Medef a toutefois relevé un oubli dans son discours, qui, selon elle, a son importance : «Le Premier ministre n’a jamais prononcé le mot flexibilité.» Encore un petit effort Monsieur le Premier ministre et le mariage sera définitivement scellé.
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