LEMONDE.FR Avec AFP | 15.11.11 | 08h12 • Mis à jour le 15.11.11 | 13h19
La direction du constructeur automobile PSA Peugeot Citroën devrait annoncer la suppression de la moitié de ses effectifs en recherche et développement.AFP/SEBASTIEN BOZON
C'est à l'occasion d'un comité central d'entreprise extraordinaire, organisé mardi 15 novembre, que les salariés de PSA Peugeot Citroën ont découvert en détail le plan d'économie de l'entreprise, "le contexte économique et la stratégie du groupe". D'ores et déjà, 6 000 suppressions de postes sont annoncées, dont 5 000 en France.
En tout, PSA supprime 1 900 emplois parmi ses effectifs permanents : 1 000 postes dans les chaînes de production, 500 en recherche et développement et 400 dans les autres divisions. Les autres suppressions interviendront parmi les prestataires extérieurs et les intérimaires.
C'est la recherche et le développement qui paie le plus lourd tribut, avec 2 100 postes en moins : 500 postes en interne, 1 600 emplois perdus chez les prestataires extérieurs.
"PSA A LES MOYENS DE GARDER CES EMPLOIS EN FRANCE"
Selon la CGT, le site de Sochaux serait particulièrement touché et perdrait à lui seul un millier de salariés, internes ou externes. "C'est écœurant et révoltant. (...) PSA a les moyens de garder ces emplois en France", a commenté Jean-Pierre Mercier, délégué CGT.
La direction de PSA semble vouloir faciliter les départs à la retraite, la mobilité interne et réduire son appel à la main-d'œuvre intérimaire pour éviter les licenciements secs. Sauf dans le magasin de pièces de rechange de Melun-Sénart, qui ferme ses portes avec comme conséquence la mise au chômage de 67 personnes.
Pour Ricardo Madeira, délégué central CFDT, "ce plan est déplorable quand on voit la rémunération de nos dirigeants et les dividendes de 200 millions d'euros qui ont été versés".
LES SITES D'AULNAY ET DE SEVELNORD MENACÉS
En supprimant 6 000 emplois, PSA espère économiser 800 millions d'euros, dont 400 millions sur les frais fixes dans un marché européen dégradé, où le constructeur réalise 60 % de ses ventes.
Des employés de PSA se sont rassemblés devant le siège du constructeur, à Paris, pour protester contre les milliers de licenciements annoncés, le 15 novembre 2011. AFP/MARTIN BUREAU
Les syndicats de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) appellent à un rassemblement devant le siège du groupe, à Paris. Outre les suppressions de postes, les syndicats s'inquiètent pour l'avenir des sites d'Aulnay et de Sevelnord (Nord) depuis la publication, en juin, d'une note de travail évoquant l'hypothèse de leur fermeture.
Au niveau mondial, le groupe, qui se développe beaucoup dans les pays émergents, notamment en Chine et au Brésil, emploie près de 200 000 personnes toutes activités confondues, dont 80 000 en France.
Vous travaillez chez PSA, comment réagissez-vous aux suppressions de postes ?
PSA Peugeot-Citroën compte supprimer 6 000 postes, dont plus de 4 000 en France en 2012, notamment dans les filières de production et de recherche et développement. Vous travaillez pour le groupe Peugeot-Citroën, comme salarié ou en tant que prestataire extérieur, dans quelle mesure serez-vous concerné par ce plan d'économies, comment y réagissez-vous ? Une sélection de vos témoignages sera publiée sur LeMonde.fr.