L'usine de Sevelnord pourrait fabriquer le futur utilitaire de la marque, en 2016. Cette possibilité serait une bonne nouvelle pour le maintien de l'activité d'un site menacé de fermeture, selon le document confidentiel révélé en 2011 qui prévoyait déjà la fermeture de l'usine d'Aulnay. Mais elle est conditionnée par l'approbation d'un accord instaurant plus de flexibilité. Pour les salariés de l'usine, c'est plus de précarité ou rien.
A quel prix ? Dans un
document publié par l’Humanité, jeudi 19 juillet, la direction du site conditionne l’arrivée du K-zéro à l’adoption de mesures de flexibilisation importantes. L’accord-cadre prévoit, entre autre, un système de
«prêt à la main d’œuvre [pour des entreprises extérieures]
comme un outil de flexibilité permettant de limiter – voire d’éviter les licenciements économiques – et de limiter le recours au chômage partiel, tout en conservant les compétences des salariés».
Autre élément que les salariés devront approuver avant leur congé, fin juillet : «L’organisation des horaires de travail du personnel de production.» Il est écrit noir sur blanc que «les parties conviennent que lorsque la production journalière n’est pas atteinte, la Direction pourra organiser un rattrapage collectif de production le jour même et sans versement d’une prime de prévenance tardive». Comprendre, on reste sur la ligne jusqu’à que les objectifs soient remplis.
Les ouvriers de Sevelnord, rendus vulnérables par la batterie d’annonces de la semaine dernière, sont donc priés de valider la stratégie du constructeur. Un procédé que l’Humanité qualifie de «chantage». Rien de très surprenant, ceci dit. Il y a quelques jours, le PDG du groupe, Philippe Varin, a fait savoir que PSA ne pourrait, selon lui, remonter la pente qu’au prix d’une baisse «des charges qui pèsent sur le travail.» Souplesse et flexibilité, seuls outils valable pour espérer un redressement productif, en somme.