Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.12 | 10h12 • Mis à jour le 20.01.12 | 15h15
Manifestation de soutien aux militants de Greenpeace, le 20 janvier, à Troyes.AFP/FRANCOIS NASCIMBENI
Le procureur Alex Perrin a en outre demandé une peine d'amende de 1 000 à 1 500 euros pour chacun des prévenus, poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunion.
"On ne répond pas utilement aux questionnements [sur le nucléaire] par des passages à l'acte de cette nature", a déclaré M. Perrin, estimant que l'objectif des militants de Greenpeace était de "faire peur à la population" et de "vouloir faire accroître un niveau de risque qui n'est pas celui de la réalité".
"CLÉMENCE"
Les militants, trois hommes et six femmes, s'étaient introduits dans la centrale le 5 décembre 2011, déjouant la surveillance des gendarmes pendant quatorze heures. Lors de l'audience, ils ont expliqué vouloir mettre en lumière la faiblesse de la sécurité des installations nucléaires.
Poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunion, ils encourent pour ces délits jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, bien au-delà des peines normalement prévues pour une intrusion sur un site nucléaire, à savoir six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende, selon leur avocat Me Alexandre Faro, qui a plaidé la clémence. Plusieurs sont également poursuivis pour refus de se soumettre à un prélèvement ADN, délit passible d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende.
Devant le tribunal, Sofia Majnoni, porte-parole de Greenpeace, a aussi réclamé la "clémence", soulignant qu'"il y a eu reconnaissance d'un dysfonctionnement de la part du gouvernement, puisque François Fillon a demandé en décembre un audit sur la sécurité des centrales".
Pour Me Jean-Pierre Mignard et Me Emmanuel Tordjman, avocats d'EDF, qui s'est portée partie civile, il n'est "pas question de demander réparation civile aux militants. Le moment venu, ce sera à Greenpeace de rendre des comptes" au civil, a expliqué Me Mignard. "Mais dans une société démocratique, il y a d'autres manières d'agir pour exprimer son opposition" au nucléaire, et les militants "ont pris des risques" avec cette intrusion, a-t-il affirmé.