C’est ce que les administrateurs salariés d’Orange viennent récemment de découvrir, à l’occasion de la cession de 1,3 % de l’ex-France Telecom, pour laquelle rien a été prévue pour les employés. Et ce en toute légalité. François Hollande a en effet signé une ordonnance mettant fin à cette obligation. Un petit texte visé en plein mois d’août dans le cadre du fameux « choc de simplification ». C’est donc dans la torpeur de l’été, le 20 aout 2014 précisément, qu'un gouvernement de gauche a mis à mal une barrière au « tout marché ». Tu parles d’un « choc » !
« La gauche donne tout au marché », s’énerve d’ailleurs Sébastien Crozier, administrateur salarié d’Orange. Et de fait les 50 millions d’euros vendues par la Banque publique d’investissement, qui porte une partie des participations de l’Etat, se sont retrouvées dans les mains de grands fonds. L'Etat ne dispose donc plus aujourd'hui que de 25 % d'Orange, les salariés-actionnaires sont quant à eux dans une situation peu avantageuse et, in fine, l'entreprise se retrouve un peu plus à la merci d'une OPA.
Il serait facile d’accabler Emmanuel Macron, que l’on imagine volontiers se mettre dans la roue « pro business » de son Premier ministre. Pourtant, non, le texte ne porte pas la signature de l’ex-banquier de chez Rothschild. A côté de celle de François Hollande, Manuel Valls et Michel Sapin figure le nom d’un certain…. Arnaud Montebourg. Le chantre du « made in France » avait-il la tête ailleurs à seulement cinq jours de son éviction ? Possible. Mais la responsabilité politique, c’est aussi de ne pas signer n’importe quel texte. Surtout quand cela concerne potentiellement des entreprises regroupant près d’un million de salariés…