Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
L’œil d’un(e) riverain(e), Nonime, a été accroché par un détail de la photo de l’AFP illustrant, sur Libération.fr une dépêche sur un contrôle sanitaire dans un supermarché.
La photo est ainsi légendée :
« Vérification de la viande dans un supermarché de Besançon, le 1er mars 2013 (Photo Sebastien Bozon. AFP). »
La dépêche de L’AFP qui l’accompagne précise que ce contrôles sont « généralement effectués de manière inopinée », que « les contrôleurs peuvent venir sans prévenir dès 6 heures du matin ».
Le détail qui tue
Le détail, c’est le petit micro accroché à la blouse de l’inspectrice. Nonime a cherché sur le Web, et a découvert des photos similaires, illustrant le même contrôle à Besançon : sur Pleinair.net par exemple, ou encore sur le site de France 3 Franche-Comté.
Nonime s’est interrogé(e) : est-il possible que l’inspection effectue un contrôle « inopiné », suivie par de nombreux médias, sans demander l’autorisation du supermarché ?
Interpelée sur Twitter, la journaliste de l’AFP à Besançon a apporté l’explication :
« Normalement se sont des contrôles inopinés, mais là, en raison de la “meute”, le magasin avait été prévenu la veille. »
Le magasin, un Super U, ne pouvait donc pas être pris en défaut, ayant été prévenu. Le but de cette opération n’était pas de le contrôler, mais de rassurer l’opinion publique sur la diligence des services sanitaires. Une mise en scène.
Les inspecteurs savaient, de même que les journalistes, que le magasin aurait eu tout le temps nécessaire de préparer la visite et faire bonne figure devant les caméras. Mais chacun a joué la comédie.
L’AFP n’a pas mentionné que le supermarché avait été prévenu la veille (mais a eu la prudence, à propos des contrôles, de glisser l’adverbe « généralement » avant le mot « inopinés »).
France 3 Franche-Comté a benoîtement donné un satisfecit au Super U :
« Rien de suspect. Dans ce magasin, les produits qui auraient pu contenir de la viande de cheval à la place du bœuf avaient déjà été retirés des rayons. »
La contrôleuse Christine Juan, de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), s’est félicitée devant la presse d’un bilan du contrôle qualité « très positif » ce vendredi. Et pour cause... En termes de com’, il est certain que pour l’équipe d’inspecteurs, la matinée a été une réussite.