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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 18:43
« La vie, une fable, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. » Dans Macbeth, Shakespeare affirmait que rien n’avait de sens. La matière reste de la matière. Le sens n’émane pas d’elle. L’histoire n’est pas écrite et ne s’écrit pas seule. Dans le bruit et la fureur, la vie existe, car un idiot est là pour nous la raconter. C’est par des mots et par les humains qui sont là pour les dire, que la fable prend forme et que chacun y prend sa part. L’Histoire n’est pas, mais elle se raconte. C’est par des symboles, des noms, des idéaux, des dates que nous réussissons chacun à sortir du marasme du bruit et de fureur qui entoure notre quotidien. La date du 18 mars en est une parmi tant d’autres. Ce jour a un sens. Elle marque un de ces moments où l’humanité a eu rendez-vous avec elle même. Elle rappelle un moment de lumière qui s’est éteinte dans le bruit, la fureur et la fumée des canons des versaillais. Elle nous permet de nous raconter cette Commune de Paris déclarée en ce 18 mars 1871. Elle nous offre un moment de recueillement autour de ce drapeau rouge qui s’est gorgé de sang lors du massacre de la semaine sanglante.

Ce 18 mars 2012 marquera donc l’anniversaire de la Commune de Paris. Cet évènement révolutionnaire est souvent omis dans les manuels d’Histoire. Comme si nous devions l’oublier par honte. Comme si nous ne pouvions assumer ce mouvement insurrectionnel. Pourtant, en dehors de nos frontières, là où la lutte doit être encore conduite au risque de sa vie, on raconte encore cette histoire, notre histoire.

Les communards conduisirent la première Révolution Socialiste et Humaniste. En refusant la défaite humiliante contre les Prussiens, en n’acceptant pas de lier leur avenir à quelques industriels affamés guidés par ce salaud de Thiers, le peuple de Paris se souleva et mena la lutte. Celle-ci n’était pas contre un ennemi extérieur. Elle ne voulait pas conduire « la chair à canon » aux champs pour des questions de gloires et d’honneurs, tant d’imbécilités qui ont fait la fortune des cimetières. Cette Révolution tenta de conclure ce qui fut entamé en juillet 1789. « Les cris du peuple » voulaient, en effet, donner une résonance réelle à notre trinité républicaine, « Liberté, égalité, Fraternité ». Des ministres immigrés, l’égalité Femmes-Hommes, la gratuité des services publics, la collectivisation des usines abandonnées par les fuyards, voilà l’héritage de cette commune. Voilà ce que certains veulent que nous oubliions. Comme ils désirent tant que nous ne souvenions pas de ces communards refusant le travail des jeunes et de nuit. Question qui sonne d’actualité 141 ans plus tard, lorsque Sarkozy et la Le Pen veulent élargir et généraliser l’exploitation de nos adolescents de 14 ans avec l’apprentissage. L’histoire est si répétitive… Elle ne serait donc que bruit et fureur?

Je vous conseille vraiment de vous renseigner sur cette Commune de Paris. Informez vous sur comment, Thiers et ses amis, ont exterminé le peuple de paris. Il n’y a pas d’autres mots pour cette « semaine sanglante ». Ce Thiers, ce nom qui orne honteusement parfois nos rues, avait déclaré, le sourire niait aux lèvres : « Qu’on les fusille ! Nous serons alors tranquilles pour une génération ». Vous comprendrez alors pourquoi la Gauche en est encore fière aujourd’hui. Alors vous comprendrez, sans problèmes, mon exaltation lorsque j’ai appris que mon candidat, Jean-Luc Mélenchon, décida de faire de cette date un moment clé de sa campagne. Le 18 mars prochain est ainsi prévue une marche sur la bastille conclue par un grand meeting en plein air.

En renouant avec notre histoire, avec ces manifestations festives, en renouant avec nos dates fondatrices, nous nouons notre avenir.

Car, pour moi, la Gauche, c’est la fête. C’est la manifestation dans le bruit des cris de joie. Je peux paraitre naïf, cela m’importe peu, mais pour moi, la Gauche, la vraie, celle qui anime et justifie mon combat, c’est celle qui croit et propose une meilleure vie, le bonheur. « On vend du bonheur », voilà dit vulgairement notre vocation. Alors, comment être crédible et convaincants lorsque ces mots appelants un monde meilleur et plus juste sont portés par des visages moroses serrés dans des costumes grisâtres. La gauche, c’est, pour moi, ces bals du Front populaire, c’est ces slogans fous écrits sur les murs en 68, c’est ces gens qui dansèrent sous la pluie le 10 mai 1981. Ces journées de folies, de rêves, de fureur humaine sont certes souvent suivies de gueule de bois. Et alors ? Cela n’empêche et ne nie en aucun l’ivresse passée et les souvenirs acquis. Ces souvenirs nous suivent. Ces souvenirs sont palpables et réels comme le sont ces semaines de congés payés, ces augmentations de salaire ou comme l’était jusqu’à peu, avant le crime de Sarkozy, la retraite à 60 ans.

Le 18 mars, le peuple de gauche sera dans la rue pour reprendre une bastille symbolique, mais bien réelle. Comme le peuple l’était avant mai 36 pour faire face à la menace fasciste et avant cette victoire magique. Magique, car, déjà à l’époque, les bonnes personnes parfumées annonçaient une victoire des radicaux. Tout le monde s’attendait à un gouvernement modéré, avec le PCF et la SFIO comme forces d’appoints. Mais, lorsque le peuple est dans la rue et commence à rêver d’un monde meilleur, plus humain, quand il essaye de se faire honneur à lui même à l’image de ce qu’avait fait la Commune de Paris, alors, toutes les cartes sont redistribuées. Dans le chaos du bruit et de la fureur, l’histoire s’écrit en oubliant les pages du passé. Ainsi, en 36, ils attendaient les radicaux, ils ont eu Blum et Thorez. En 2012, ils attendent Hollande et Sarkozy, ils auront le Peuple et le Front de Gauche !

Car comme lors de la commune de paris de 1871, ce 18 mars 2012, nous redessinerons les institutions de la France. Cette journée viendra faire honneur à notre future Vie république. Cette République permettra une politique de transformation sociale. Elle donnera le pouvoir au peuple. Elle permettra une répartition des richesses. Elle tentera de donner une réalité à la liberté, à l’égalité, à la fraternité. Ainsi elle mettra fin une bonne fois pour toutes à cette honteuse monarchie républicaine qui pourrit tout. Le peuple se donnera, par la constituante, un cadre institutionnel qui permettra au progrès de naitre et de croitre. Nous le ferons dans la fête. Nous le ferons dans l’euphorie. Nous le ferons dans le bruit et la fureur.

 

 

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