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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Portugal : après les manifestations, un membre du gouvernement préconise d'atténuer l'austérité

 

Le Monde.fr avec AFP | 15.09.2012 à 20h39 • Mis à jour le 16.09.2012 à 17h06

 

 

Manifestation contre l'austérité à Lisbonne, le 15 septembre.

 

Un ténor de la coalition de centre droit au pouvoir au Portugal, le chef de la diplomatie Paulo Portas, a préconisé dimanche 16 septembre une révision des mesures d'austérité, contre lesquelles plusieurs centaines de milliers de Portugais ont manifesté la veille du nord au sud du pays.

"Le gouvernement doit avoir une position d'ouverture pour évaluer la situation avec les partenaires sociaux et les institutions du pays", a déclaré M. Portas, leader des conservateurs du Parti populaire (CDS-PP) qui fait partie de la coalition au pouvoir aux côtés du Parti social-démocrate du premier ministre, Pedro Passos Coelho.

M. Passos Coelho a annoncé la semaine dernière de nouvelles mesures pour renforcer l'austérité. Un flot de critiques s'en est suivi qui ont culminé, samedi, avec des manifestations d'une rare ampleur à Lisbonne et dans une trentaine de villes du pays.

 

"CE GOUVERNEMENT VA TUER LE PORTUGAL"

"Stop au terrorisme social", "Ceux qui volent le Portugal doivent être jugés", "Bientôt l'Etat volera les morts", pouvait-on lire, samedi, sur les nombreuses banderoles et affiches brandies à Lisbonne par les manifestants. "Que la troïka aille au diable" était le principal slogan pour signifier le rejet des mesures de rigueur imposées par les trois bailleurs de fonds du Portugal, l'UE, le FMI et la BCE, en échange du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé au pays en mai 2011. "Ce gouvernement va tuer le Portugal, et si nous ne faisons rien ce sera pire", déclarait Ivan Rodriguez, un trentenaire qui reconnaissait manifester pour la première fois.

 

Lire l'éclairage : Face à l'austérité, les Portugais se rebiffent

  Les manifestations qui, outre Lisbonne, avaient également lieu dans une trentaine de villes portugaises, convoquées sur Facebook par des universitaires, artistes, poètes ou musiciens, revendiquaient un caractère apolitique. Elles étaient toutefois soutenues par des partis d'extrême-gauche et le principal syndicat portugais, la CGTP qui a prévu un grand rassemblement le 29 septembre.

A Lisbonne, dans une ambiance bon enfant, de nombreux manifestants frappaient sur des tambours, donnaient des coups de sifflets, actionnaient de petits avertisseurs ou tapaient dans leurs mains pour faire le plus de bruit possible. A Porto, la grande ville du nord du pays, des milliers de personnes ont réclamé samedi la démission du premier ministre.

 

 RENFORCEMENT DE L'AUSTÉRITÉ

Le mécontentement s'est nettement amplifié après les récentes décisions du gouvernement du premier ministre Pedro Passos Coelho de procéder cette année à de nouvelles augmentations d'impôts et de prévoir pour l'année prochaine une hausse de 11 % à 18 % des cotisations salariales, une mesure qui, selon des experts, équivaut à la perte d'un mois de salaire.  

Depuis l'obtention du plan de sauvetage, le gouvernement a déjà procédé à des baisses de salaires des fonctionnaires et des augmentations d'impôts avec en particulier des hausses sensibles de la TVA. "Les impôts et la TVA m'ont étranglée. Il m'est impossible de conserver mon personnel", indiquait Ana Paulo Figueiredo, une restauratrice d'une cinquantaine d'années. "Il faut un referendum. Le peuple doit donner son avis", ajoutait-elle.  

Depuis qu'il a annoncé un renforcement de l'austérité, le premier ministre essuie un flot de critiques non seulement de la part de l'opposition de gauche, mais aussi de plusieurs de ses alliés politiques et même du patronat. Principal axe de sa politique, l'austérité a entraîné une forte contraction de l'économie – 3,3 % au deuxième trimestre –, tandis que le chômage dépasse les 15 % de la population active. Pris à la gorge, le gouvernement a dû admettre qu'il ne pourrait remplir cette année son engagement de ramener le déficit public à 4,5 % du PIB. Face à cette situation, la troïka a accordé au gouvernement un délai supplémentaire pour réduire les déficits.

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