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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 16:55

 

 

Les établissements Français de la fonction publique ont du appliquer un plan de régularisation de la précarité cette année dans tous ses établissements. Ainsi les ministères ont été obligés de renouveler un grand nombre de personnels en CDD depuis, parfois plus de dix ans et leur attribuer un CDI.

Lorsqu’il s’est agit d’appliquer cette loi Sauvadet en mars 2012 dans la recherche Française, Le CNRS étant l’employeur des personnes en CDD s’est retrouvé acculé à une « purge » silencieuse mais bien présente.

En effet de façon à ne pas être contraint de donner des CDI à leurs employés précaires les EPST ont fait le choix du non renouvèlement en CDD pour la quasi totalité des personnels qui depuis Mars en ont fait la demande. Le système de l’ANR qui finance aujourd’hui les laboratoires a remplacé l’argent récurant provenant du ministère. Ainsi au lieu de créer des postes de titulaires depuis 5 à 10 ans nous voyons exploser les emplois précaires. Nous parlons bien évidemment là de postes de Techniciens, de chercheurs et parfois même d’administratifs.

 Du fait de l’application du non renouvèlement nous avons dénombré seulement pour le CNRS Languedoc-Roussillon plus de 800 précaires qui se verront sortir du système puisqu’ils n’auront aucune possibilité de postuler à nouveau dans un autre laboratoire, même d’une autre EPST dès lors qu’ils ont déjà fait 4 ans sur contrat. Ces Jeunes souvent avec une thèse et formés depuis 4 ans dans nos laboratoires sont depuis cet été à pôle emploi et ne pourront plus aspirer a travailler dans la recherche académique.

Un collectif s’est monté à Montpellier et a rassemblé 300 personnes pour se faire entendre le 4 juillet 2012. Ils sont les plus touchés dans cette région et espèrent se faire entendre. Dans d’autre région les précaires commencent à bouger car en effet ce phénomène arrive au coup par coup durant cet été et il semblerait que personne pour le moment ne soit bien conscient de la casse qui se met en place. C’est un véritable plan social qui est mis en place par le CNRS car si nous sommes 800 concernés à Montpellier imaginons bien le nombre en France.

Notre collectif a rencontré une députée socialiste de l’Hérault et lui avons remis une lettre explicative. Nous avons aussi lancé une pétition de soutien qui progresse bien

http://www.precarite-cnrs.fr/index.php?petition=4

Nathalie Bonneaud pour le SNTRS-CGT en soutien au  collectif des précaires de la recherche de Montpellier

 

ci-joint la lettre a notre députée

Montpellier le 27/06/2012
Madame la Députée,
Nous formons un collectif de précaires travaillant dans différents EPST (CNRS, INSERM, IRD…) et nous faisons appel à vous à propos d’un drame qui est en train de se produire aujourd’hui dans la Recherche Publique Française et en particulier dans la région Languedoc-Roussillon.
Post-doctorants, ingénieurs, techniciens et personnels administratifs travaillons sur des contrats à durée déterminée globalement financés au travers des EPST par l’ANR, l’ERC, par des contrats industriels que nos laboratoires ont obtenus ou par des bourses provenant de différentes associations que nous avons obtenues au mérite. Pour prendre un exemple chiffré, juste au CNRS dans la région Languedoc Roussillon, nous sommes aujourd’hui 800 contractuels et nous risquons de nous retrouver tous au chômage du jour au lendemain à cause
des conséquences de la loi Sauvadet du 13 mars 2012.
En effet, cette loi, visant au départ à résorber la précarité, a été élaborée selon des critères si restrictifs, qu’elle n’a permis la « CDIsation » que de 12 personnes dans la région et d’une quarantaine au total à l’échelle nationale. Pour être « CDIsable », la loi Sauvadet exige que tous les contrats de l'individu proviennent d'un même EPST, que l'individu ait travaillé au même poste sans interruption supérieure à 4 mois pendant une durée minimale de 6 ans au cours des 8 années précédant la publication de cette loi.
Par crainte que d’autres puissent intégrer le processus de « CDIsation » ou concourir sur les concours réservés prévus l’an prochain, les EPST ont décidé de bloquer la signature de nouveaux contrats à partir de 3 ans de CDD déjà effectués, tout EPST confondus et ce malgré d’éventuelles interruptions entre les contrats (alors que c'est exactement pour ces mêmes raisons que les EPST refusent la CDIsation à nombre d'entre nous !). Nous nous retrouvons dans une situation absurde où nous ne sommes pas CDIsable et où nous ne pouvons pas non plus prolonger nos CDD. Le comble c'est qu'aujourd'hui nous ne nous battons non plus pour un CDI, mais seulement pour pouvoir continuer de faire notre travail que nous aimons, même dans la précarité.
A cause des extrapolations abusives de cette loi de la part de nos organismes de tutelle, nos laboratoires vont progressivement se vider de personnels qualifiés et expérimentés, nonobstant le fait que les directeurs de laboratoire aient l’envie et les moyens de prolonger leurs contrats. Il va de soi que les directeurs de laboratoires  préfèreraient titulariser ces éléments, mais ils se heurtent au faible nombre de postes ouverts chaque année et à la vague de CDIsation qui a été minimisée au possible et qui a eu aussi pour conséquence de supprimer encore plus l’ouverture de dizaines de postes aux concours externes prévus cette année.
Il est très urgent d’agir, une cinquantaine de collègues qui travaillent en CDD depuis presque 6 ans ou plus se voient mis au chômage brutalement cet été même. Et plus de 700 autres suivront probablement sur l’année qui vient. Il est clair que l’opération de « résorption de la précarité » n’est pas un franc succès car ce sont des milliers de jeunes scientifiques chômeurs que le Languedoc Roussillon aura d’ici peu!
C’est la fin de la Recherche Publique en France : nos laboratoires ne pourront jamais supporter cette perte de compétences sur les années à venir, ils perdront toute compétitivité à l’échelle internationale. Ils devront en permanence recruter des gens inexpérimentés qui n’auront jamais eu de contrats et une fois formés et opérationnels, au bout de 3 ans, ils devront quitter l’établissement, faute de pouvoir signer un nouveau contrat.
Et pensez à nous tous qui avons été formés au sein de vos universités, qui avons fourni un excellent travail au sein de vos EPST et qui allons nous retrouver du jour au lendemain mis dehors avec plus aucun espoir de réintégrer la Recherche Académique Française, pour une question de durée de contrat et non de compétences !
Nous espérons que vous pourrez être notre porte parole auprès de l’Assemblée Nationale et des plus hautes instances. Il faut agir très vite pour que toutes ces personnes et compétences ne se retrouvent pas dans la nature.
Nous vous remercions par avance de votre considération.
Le comité des précaires de Montpellier

soutenu par le bureau du SNTRS-CGT
Languedoc Roussillon

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