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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 15:22

 

Marianne - Rédigé par Michel Holtz le Mercredi 25 Juillet 2012 à 15:40

 

Le plan automobile présenté ce matin par Arnaud Montebourg en Conseil des ministres ne risque pas de sortir les Peugeot-Citroën de l'ornière. Entre bonus-malus remis au goût du jour et subsides versées à l'ensemble de la filière, détails de mesures sans grand effet.

 

Le Peugeot 3008 hybride est le modèle français le moins cher du genre. Il coûte 35 400 euros, quand même © Peugeot
Le Peugeot 3008 hybride est le modèle français le moins cher du genre. Il coûte 35 400 euros, quand même © Peugeot
Pas sûr que le plan automobile annoncé ce jour par Arnaud Montebourg contribue réellement au redressement productif du secteur automobile. Car dans son panier garni apporté au Conseil ce matin, le Ministre n’a pas de quoi rassasier un secteur sinistré. Un bonus malus de plus, quelques subsides à la recherche et développement du secteur et une tentative de bouter les Coréens hors d’Europe. Pas de quoi renflouer les constructeurs, surtout pas PSA. Pas de quoi non plus inciter les consommateurs à changer de voiture et à choisir un modèle français.

Quelles marques vont profiter du bonus-malus écolo ?

4000 euros de ristourne pour l’achat d’une auto hybride au lieu de 2000 auparavant. Chic, on va pouvoir s’offrir une Toyota Yaris hybride, une Prius ou une Honda Jazz hybride. Pourquoi ces voitures japonaises (même si la Yaris est fabriquée en France) ? Parce qu’elle sont accessibles. Que leur tarif correspond, grosso-modo, au panier moyen des achats automobiles des Français en matière de voiture neuve, qui tourne autour des 22000 euros. Dans le cas des Yaris et Honda, elles sont même très en deçà. A l’inverse, la moins chère des hybrides PSA s’affiche à 35400 euros, c’est la Peugeot 3008, SUV-crossover plutôt haut de gamme et pas du tout destiné à faire de gros volumes. D’ailleurs PSA lui-même ne s’est fixé comme objectif de ventes que 12000 exemplaires de ce modèle confidentiel.

Soldes sur les voitures électriques

L’autre mesure, toujours sur la base d’un bonus donné au consommateur, concerne les voitures totalement électriques. Ce dernier existe déjà, mais il va passer de 5000 à 7000 euros. Cette mesurette est encore plus inutile pour les voitures françaises que la précédente. Surtout pour PSA. Ses deux engins électriques, les Peugeot Ion et Citroën C-Zéro, sont des Mitsubishi I-Miev, achetées au Japonais, et rebadgées en France. Pour développer l’emploi hexagonal, on repassera. Les méventes de ces modèles, ils coûtent aux alentours de 25000 euros pour une quatre places strictement citadine, ont d’ailleurs incité la marque aux chevrons à le proposer en location (pour éviter de les vendre à perte) à 99 euros par mois. Du coté de Renault, en revanche, l’offre électrique commence à être consistante. Fluence et Zoë sont (en partie) fabriquées en France et leurs ventes pourraient profiter du bonus. Sauf que toutes ces voitures électriques, qu’elles soient françaises ou non, ne peuvent aspirer qu’à devenir les secondes voitures des ménages français. Leur manque d’autonomie (autour de 100 km) en restreignent l’usage au quotidien, au trajet domicile-travail. Les escapades du week-end ? Les vacances ? Il va falloir y renoncer, sauf à disposer d’une autre auto, classiquement thermique, cette fois. Et la volonté gouvernementale affiché du gouvernement n’y peut pas grand chose. Même s'il s'engage à s'équiper de telles autos et à en acheter au moins 11 000. Il souhaite également équiper 12 grandes villes de prises en libre-service pour un budget de 50 millions d’euros.

Une aide financière sparadrap

Enfin, le gouvernement a décidé d’aider les constructeurs et les équipementiers. Au total, 350 millions d'euros de crédits d'investissements d'avenir seront réorientés vers les marques et leurs services de recherches et développements. De son côté, la banque des PME Oseo va elle aussi aider les sous-traitants, à hauteur de 150 millions d'euros. Et une ligne de crédit de 450 millions d’euros leur sera consentie. Suffisant ? Cette bouée de sauvetage n’est pas le beateau qui va remettre toute la filière à flot. A titre de comparaison, 450 millions d’euros, c’est le montant du développement d’une seule voiture, la Clio IV qui débarquera sur nos routes au mois d’octobre. Et encore, cette somme a été divisée par deux par rapport au modèle actuellement en circulation.

Hyundai Kia en ligne de mire

La Corée du Sud est dans le collimateur du ministre. Arnaud Montebourg juge « sa concurrence déloyale » et souhaite « déclencher des mesures de surveillance qui nous permettrons éventuellement de déclencher une clause de sauvegarde ». En gros, le ministre souhaite revenir sur le libre-échange forcené en Europe qui permet aux constructeurs coréens de vendre leurs produits dans l’Union sans aucune taxation particulière, contrairement aux pratiques qu’ils exercent sur leur propre sol. Mais Arnaud Montebourg semble ignorer que deux tiers des Hyundai Kia vendues en France sont conçues et fabriquées en Europe. Sa mesure a seulement une petite dizaine d’années de retard. De plus, il risque de se heurter à deux grosses réticences pour mener à bien son combat. D’une part, rien ne permet aujourd’hui de dire que Bruxelles acceptera son plan, et d’autres part, lui et ses conseillers vont devoir affronter les réticences de General Motors, pas chaud du tout à cette idée. Car le groupe américain envahit l’Europe depuis quelques années avec une marque bien à elle, Chevrolet. Mais les produits ainsi nommés ne sont autres que ceux de feu coréen Daewoo, racheté et rebaptisé à la sauce US. Et GM a quelques moyens de pression : il vient de prendre 7% des parts de PSA et doit le renflouer de quelques centaines de millions d’euros d’ici quelques mois.

Un plan sans rapport avec la crise du secteur

Mais il se peut aussi qu’Arnaud Montebourg compte sur ses deux jokers pour sauver la filière. Il a embauché Luc Besson et Cedric Klapish qui seront en charge de la réalisation de deux films publicitaires pour vanter la bagnole made in France. Le producteur de Taxi avait été sollicité par Saab en 2010 pour réaliser un spot sur les berlines suédoises, on sait ce qu’il advint de la marque. Plus sérieusement, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a peut-être raté avec ce plan automobile le marche-pieds pour sauver le secteur. Quid d’une nationalisation, même partielle, du groupe PSA, à la manière des Etats-Unis dont l’administration est entré au capital de General Motors à hauteur de 60% début 2009 ? Le constructeur est depuis sortit du rouge et le gouvernement américain a revendu à la fin de l’an passé une bonne part de ses actions, en gagnant quelques dollars au passage. En France rien de tel dans le plan automobile du jour. Méfiance idéologique ? On ne saurait pourtant soupçonner Barck Obama de Mélenchonisation forcenée.
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