Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Petroplus ou "le jeu de poker-menteur" sur l'industrie pétrolière

Créé le 05-01-2012 à 12h32 - Mis à jour à 14h36      

Louis Morice
Par Louis Morice
Journaliste

Les politiques défilent à la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne où les salariés attendent des mesures concrètes sur l'industrie pétrolière.

 

Selon Charles Foulard de la CGT, le gouvernement se limite pour le moment à des effets d'annonces : "ils ne prennent pas la mesure de la problématique. Ca va s'arrêter où ?" (Kenzo Tribouillard - AFP)

Selon Charles Foulard de la CGT, le gouvernement se limite pour le moment à des effets d'annonces : "ils ne prennent pas la mesure de la problématique. Ca va s'arrêter où ?" (Kenzo Tribouillard - AFP)

Le sort de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne et de ses 550 salariés s'inscrit désormais au cœur de la campagne de la présidentielle de 2012. Le socialiste François Hollande s'est rendu sur le site jeudi 5 janvier. Alors que Philippe Poutou du NPA avait ouvert le bal le 2 décembre, le Nouveau Centre Hervé Morin et le Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon sont annoncés pour vendredi 6 janvier. "Tous les politiques s'alarment quand les salariés créent l'émotion dans le public mais la réduction des énergies fossiles est bien au programme. C'est un jeu de poker-menteur autour de l'avenir de l'industrie pétrolière en France", explique au "Nouvel Observateur" Charles Foulard de la CGT-Pétrole.

Ca va s'arrêter où ?"

Le syndicat n'a pas reçu d'explications au sujet de l'annulation mercredi de la rencontre prévue à Matignon entre François Fillon et Jean-Paul-Vettier, PDG de Petroplus, reportée pour "raison matérielle". Selon Charles Foulard, le gouvernement se limite pour le moment à des effets d'annonces : "ils ne prennent pas la mesure de la problématique. Ca va s'arrêter où ?"

Si le déblocage des lignes de crédit reste bien sûr l'urgence pour Petroplus, Charles Foulard estime néanmoins que de réelles mesures autour du raffinage mais aussi de l'ensemble de l'industrie pétrolière doivent être prises. A l'instar de Sévillanne Lambret de la CFDT, le syndicaliste en effet que Petroplus ne peut pas s'en sortir sur le long terme en se cantonnant à la seule activité raffinage qui n'est plus rentable : "Petroplus est pris en tenaille entre les profits d'exploration-production et ceux de la distribution."

Situation paradoxale

La CGT dénonce une spirale destructrice : "Les fermetures ne sont pas une nouveauté, - souvenez-vous de la raffinerie des Flandres de Total – elles créent même des tensions sur le marché qui favorisent une remontée des prix. Ca sauve les autres, mais temporairement seulement si de réelles mesures sur le raffinage ne sont pas prises."

Le raffinage en France se trouve en fait dans une situation paradoxale. Avec une consommation de 80 millions de tonnes de gazoil, l'Hexagone doit maintenant se tourner vers l'importation : "Etre dépendants d'importations de pétrole brut ou de produits raffinés, c'est un véritable choix politique", estime Charles Foulard. En plein débat sur le réchauffement climatique et l'abandon des énergies fossiles, est-il possible de se passer de pétrole en France ? C'est à cette question que devront finalement répondre les candidats à l'élection présidentielle.

 

Par Louis Morice
Journaliste

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article